dimanche 19 juin 2011

Le 19 juin, on tient la promesse

Paris, le 19 juin 1790 : L’Assemblée nationale décrète que la Noblesse héréditaire est pour toujours abolie, qu’en conséquence, les titres de Prince, de Duc, de Comte, de Marquis, de Vicomte, Vidame, Baron, Chevalier, Messire, Écuyer, Noble, et tous autres titres semblables, ne seront ni pris par qui que ce soit, ni donné à personne ;
- Qu’aucun citoyen Français, ne pourra prendre que le vrai nom de sa famille ;
- Qu’il ne pourra non plus porter ni faire porter de livrée, ni avoir d’armoiries ;
- Que l’encens ne sera brûlé, dans les temples, que pour honorer la divinité, et ne sera offert à qui que ce soit ;
- Que les titres de Monseigneur et de Messeigneurs ne seront donnés ni à aucun corps ni à aucun individu, ainsi que les titres d’Excellence, d’Altesse, d’Eminence, de Grandeur.
Sans que sous prétexte du présent décret, aucun citoyen puisse se permettre d’attenter aux monuments placés dans les temples, aux chartes, titres et autres renseignements intéressant les familles ou les propriétés, ni aux décorations d’aucun lieux publics ou particuliers, et sans que l’exécution des dispositions relatives aux livrées et aux armes placées sur les voitures, puisse être suivie ni exigée par qui que ce soit, avant le 14 juillet, pour les citoyens vivant à Paris, et avant trois mois pour ceux qui habitent les provinces.

Addition au précédent décret, du 20 Juin 1790

Ne sont point compris dans la disposition du présent décret tous les étrangers, lesquels pourront conserver en France leurs livrées et leurs armoiries.
Le décret de ce jour est le complément du décret du 4 août 1789, il avait pour objet d’achever la destruction de la Noblesse.



Barcelone, Madrid, et d'autres villes espagnoles, le 19 juin 2011 : des milliers de citoyens manifestent en lutte contre des privilèges obscènes qui se cachent sous les mêmes ou d'autres apparences (1).

Madrid, Place de Neptuno, vers 15h

Infos là-dessus publiées par Le Monde, RTBF, France 24, TV5 Monde
ACRIMED : Espagne : Indignés par les médias (le 11 juin 2011). Miniprécis indigné d'expressions graphiques critiquant les médias et leur traduction en français.
______________________________________________
(1) Les éditions Jacob-Duvernet ont fait paraître cette année un volume broché de 190 pages signé par Éric Verhaeghe. Sur la page de couverture, deux bulles se détachent sur le nom de l'auteur, l'une bleue, celle du titre, l'autre rouge, en guise de sous-titre très significatif ; Jusqu'ici, tout va bien !, dit-l'une, "Enarque, membre du Medef, président de l'Apec, je jette l'éponge !", dit-l'autre. C'est donc un homme issu de l'intérieur du système -ancien élève de l'École nationale d'Administration, qui a quitté en janvier la présidence de l'Association pour l’Emploi des Cadres (organisme financé par une cotisation obligatoire des cadres) ainsi que d'autres fonctions au sein du Mouvement des Entreprises de France (l'organisation patronale française)- qui n'a pas pu s'empêcher d'écrire... :
[L'État]« est un outil de domination entre les mains de l'aristocratie, qui concourt plus particulièrement à dissuader le citoyen de se révolter ; au besoin par le recours à la force »
...ou
« Cet ordre moral est évidemment inventé pour culpabiliser et stigmatiser toute contestation des inégalités. Il sert les intérêts dominants. »
...ni de s'exclamer, dans un entretien :
« J’interpelle donc le patronat : les élites actuelles ne doivent pas se comporter comme la noblesse de l’Ancien régime ! »
À 42 ans, Éric Verhaeghe est donc enfin tombé des nues et, comme mieux vaut tard que jamais, Candide lui souhaite une chaleureuse bienvenue au club des résistants contre le meilleur des mondes et sa rapacité meurtrière !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire