dimanche 16 septembre 2012

Voyage en Bourgogne et en Franche-Comté - Jour III - Ronchamp et Besançon

Quatrième volet de cette histoire. Quant aux trois premiers, vous pouvez cliquer ci-dessous :  
  1. Vol et arrivée à Dijon.
  2. Le soir à Dijon.
  3. Jour II : Vézelay et Auxerre.

C'était le samedi 12 mai 2012. Et ce fut par un matin de grande pluie que nous partîmes, à 07h30, pour Ronchamp, à 181 kms de Dijon. On prit donc la route de l’Est, comme si on allait à Bâle, en suivant l'A39 puis l'A36.
Peu après notre entrée dans le Jura, nous commençâmes à voir des clochers comtois, parfois aux tuiles vernissées multicolores. Ils sont le symbole de la Franche-Comté. Wikipédia explique :
Son véritable essor fait suite à la guerre de Dix Ans pour pallier la destruction de bon nombre d'édifices religieux. (…)
Sa forme courbe à quatre faces est surmontée du traditionnel globe, de la croix et du coq. La base est identique mais plus ou moins étirée en hauteur, la couverture est essentiellement composée de tuiles vernissées, sauf dans les régions froides et enneigées, où les tuiles sont en métal ou en tavaillons (tuiles bois).
Les motifs les plus courants sont les chevrons, les losanges, les bandes horizontales, les mouchetées et, plus rares, les fleurettes et l'abstrait. La Franche-Comté compte 665 clochers de ce type : 257 dans le Doubs, 277 en Haute-Saône, 124 dans le Jura et sept dans le Territoire de Belfort. On en trouve aussi deux dans le Chablais (Lullin et Perrignier).
Nous nous engageâmes sur la sortie 5 de l’A36 (direction Lure) pour parcourir les derniers 50 km jusqu’à Ronchamp. Felipe, notre chauffeur, négligea la D96 et choisit la D486 pour continuer. Au bord d’un fleuve, une grappe de barques rouges attira notre attention. C’était où ? Le lieu était préparé pour le tourisme campagnard.

Ronchamp est une commune de la Haute-Saône (Franche-Comté) qui s'adosse aux contreforts des Vosges saônoises, au nord, pour s'ouvrir sur une plaine, à l'ouest. Elle se trouve à 20 kms de Belfort et à 130 kms de Dijon.
Juste au Nord du village, la rue de la Chapelle conduit sur la colline de Bourlémont ; c'est sur le sommet de la butte que s’érige la chapelle Notre-Dame-du-Haut, de Le Corbusier, notre but de ce matin-là : nous avions réservé une visite guidée des lieux qui devait commencer à 10h.
Alors, nous grimpâmes la colline de Bourlémont en car, sous ses voûtes d’une verdure drue et luisante. Et après notre passage à l'accueil...




À la fin de notre parcours guidé sur ce site exceptionnel, nous avons entendu la sonnerie des trois cloches de Ronchamp, situées à l'extérieur de la chapelle...


... leur campanile a été conçu par Jean Prouve en 1975. La plus grosse cloche date de 1869, la seconde de 1936 et la petite, justement de 1975. Pour qui sonnait le glas ?




Nous eûmes encore le temps de faire la visite du monastère des Clarisses du coin. Insérées sur les flancs de la colline, au pied de la chapelle, la Fraternité et sa porterie font partie de cet ensemble ronchampois ; les douze cellules des nonnes se trouvent sous l’oratoire. Ce projet, dessiné par l’architecte Renzo Piano et dont le paysagisme est dû à Michel Corajoud, comporta donc un réaménagement d’un site vraiment délicat et déclencha au début une polémique et des pétitions. Cf. :
Finalement, Piano et les Clarisses de Ronchamp inaugurèrent leur nouveau monastère le 9 septembre 2011 :



11h45: Départ pour Besançon, à 96 kms de Ronchamp.
 

Besançon est la Préfecture du Doubs et de la région Franche-Comté, et la ville natale de Victor Hugo et de Pierre Proudhon. D'ailleurs, elle fêta du 10 au 26 février 2012 le 210e anniversaire de la naissance de Victor Hugo et le 150e anniversaire de la parution des « Misérables ».
La cité historique se développa
d’abord dans un méandre du Doubs de près d’un kilomètre de diamètre, dont la boucle presque parfaite est fermée et surplombée par le mont Saint-Étienne qui soutient l’imposante citadelle de Vauban, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO ; c'est le site le plus visité de Franche-Comté. 
La ville moderne déborde largement de ce cadre initial mais reste entourée de sept collines dont la plupart est coiffée de forts : Chaudanne (422 m), Bregille (458 m), Saint-Étienne (371 m), la Roche d’Or (316 m), Planoise (490 m), Rosemont (466 m) et Fort-Benoît (360 m).

13h15: Arrivée à Besançon. Nous voulions manger, voir la citadelle de Vauban et, très en vitesse, faire une petite visite du centre-ville : il faudrait vraiment se dépêcher.
Pour monter à la citadelle de Vauban, on devait prendre un bus de la ligne régulière Chamars-Citadelle. Ils démarrent du parking gratuit de la Rodia. Notre car, conduit par Felipe, resta donc sur place, et nous nous lançâmes dans l’aventure ineffable du 17, le numéro de la ligne qui traverse quelques-uns des espaces emblématiques de la vieille ville de Besançon : rue de la République, Place du 8 Septembre (accueillant
l'ancien Hôtel de Ville, l'église Saint-Pierre et un joli manège de chevaux de bois), Grande-Rue... Puis, elle entame l'assaut de la forteresse par les rampes de la rue des Fusillés de la Résistance.
 

Sur la citadelle, pour le repas, nous fîmes deux groupes et nous nous distribuâmes entre le snack et le restaurant de la citadelle. Puis nous nous éparpillâmes.
Je visitai le Musée de la Résistance et de la Déportation




... puis le Musée Comtois et enfin, les remparts et « trails » de la fortification, afin de me régaler avec leurs vues superbes. « Trails » : sic transit la connerie branchée du colonialisme autoinfligé.




En marchant sur ces hauteurs, on voit mieux la variété des animaux habitant les enclos de ce site, qui est aussi un Jardin zoologique mettant l'accent, nous dit-t-on, sur la conservation d'espèces animales menacées, en particulier les fauves (lions d'Asie, tigres de Sibérie), les primates (ouistitis, tamarins, lémuriens, gibbons, colobes... plus de 25 espèces) et les oiseaux (une trentaine d'espèces aquatiques et tropicales). Il y a également des macropodes (kangourous roux et wallabies des Rochers), diverses espèces d’herbivores et les animaux domestiques de la P’tite Ferme.
 

Afin de repartir pour le centre ville, il fallait reprendre un bus. Mais celui-ci emprunte au retour un chemin qui n'est pas celui de l'aller : il descend la rue des Martelots et, au lieu de suivre ensuite la rue des Granges, il s'arrête pour la dernière fois sur la Place Jean Cornet, devant le pan coupé Martelots-Pontarlier, et tourne à droite par la rue de Pontarlier vers La Rodia. C'est une fontaine monumentale qui forme ce pan coupé, sur laquelle on peut lire VTINAM, la devise associée au blason de Besançon :

Le chauffeur du bus urbain nous prévint et nous descendîmes faire le tour du Besançon des piétons, des terrasses et des boutiques les plus centrales.

À la fin, le temps nous laissa encore le loisir de faire une dernière promenade vers Chamars, y rejoindre le car, retour où l'on franchit le Doubs par un pont piéton visible sur l'une des photos précédentes.
Plus tard, dans le car,
avant de quitter Besançon, on rigola aux larmes quand un groupe de voyageurs attitrés nous raconta en catimini leur péripétie à bord du 17, secret de Polichinelle. Le prof l'imagina à la manière Rimbaldienne :

VTINAM ? Désolé, mais à Dieu ne plut...

On n’est pas sérieux quand on prend le Dix-Sept.

Un beau soir, près des bocks et de la limonade
Des cafés tapageurs aux terrasses bondées,
On ne descend pas, on prolonge la promenade :
Le Dix-Sept n’a plus d’arrêts ce beau treize mai !
La lumière est si doubce qu’on ferme la paupière ;
Chamars devient destin –la ville n’est plus près,
Ni ses parfums de vigne ni ses parfums de bière…


Voilà qu’on demande à un tout petit chauffeur
D’azur sombre, assis à son volant bien rond,
Si on peut rentrer en ville, « remonte-t-on ? »,
Avec de doux frissons, les joues bien en couleur…


Soir de mai ! Le Dix-Sept ! On se laisse griser
La gaffe est du champagne et vous monte à la tête ;
On divague ; on se croit les lèvres bien scellées
Mais elles palpitent, comme une petite bête…


Le cœur fou de rire s’ouvre à travers les éclats,
les uns après les autres, en bus puis en car :
On n’est pas sérieux quand on quitte les remparts
Et que du centre-ville, on rate le rancard.

18h30: Retour pour Dijon, à 96 kms de Besançon.
19h45: Arrivée à Dijon.

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