samedi 8 juillet 2017

La République sera humaine ou ne marchera pas, par Damien Carême

Face à la sourde oreille en marche, routine en sourdine (contrepet libéral), Damien Carême —maire écologiste (EELV) de Grande-Synthe (Nord, Hauts-de-France) arrivé à cette histoire comme mars en carême, compte tenu des privations et des abstinences qu'il voit sans effort autour de lui—, s'évertue à crier sur tous les toits la situation d'urgence que vit sa commune, notamment après l’incendie du camp de la Linière, le 10 avril 2017. Aujourd'hui, il s'exprime aussi sur Mediapart, moyennant une lettre ouverte au Président de la République, sur l'accueil des migrants en France. On devrait prendre le temps de le lire, tout comme la République devrait se dire quel carême elle veut rompre...

La République sera humaine ou ne marchera pas

Blog : Damien Carême. 7 juil. 2017. Par  
Maire de Grande-Synthe, j'ai ouvert le premier de camp de réfugiés en France en mars 2016 pour faire face à une urgence humanitaire et au refus de l'Etat, à l'époque, de prendre en compte la situation extrême à laquelle j'étais confronté. Ce camp a complètement été détruit par un incendie le 10 avril dernier. Aujourd'hui, plus de 350 réfugiés sont à nouveau là. Depuis son élection, j'ai interpellé le nouveau gouvernement en vain.
Monsieur le Président de la République,

Si je m’adresse à vous aujourd’hui par le biais de cette lettre ouverte, c’est parce qu’en tant qu’élu de la République - au même titre que vous - je vous ai demandé un rendez-vous, à vous-même, à votre 1er ministre et à votre ministre de l’intérieur voilà déjà plusieurs semaines. Or, malgré l’urgence humanitaire à laquelle je dois à nouveau faire face dans ma commune, vous refusez de prendre en considération l’urgence extrême de ma sollicitation.
Je décide donc, aujourd’hui, de prendre la France à témoin de mon interpellation.
Pour mémoire : le 10 avril 2017, le lieu d’accueil humanitaire de Grande-Synthe brûlait.
C’était hier. C’était il y a trois mois. C’était il y a une éternité.
Ce lieu d’accueil a permis, pendant plus d’un an d’existence, de mettre à l’abri des milliers de personnes, hommes, femmes, enfants, essentiellement kurdes, puis afghans, venus d’horizons divers, souvent de zones de guerres ou en prise au terrorisme.
Si j’ai décidé, seul, de construire ce lieu d’accueil humanitaire en décembre 2015 avec l’aide de MSF, c’est parce que tout comme aujourd’hui, je n’obtenais aucune réponse du gouvernement de l’époque à mes interpellations face à un véritable drame humanitaire qui se jouait sur ma commune. Des centaines, puis de milliers de personnes venaient trouver refuge sur le sol de ma petite ville de 23 000 habitants. Quel choix s’offrait à moi, en tant que garant des valeurs de la république française ?
Dans mon monde, Monsieur le Président, celui que je m’échine à construire, les mots Liberté, Egalité, Fraternité ne sont pas des anagrammes hasardeux piochés à l’aveugle dans une pochette usagée d’un vulgaire jeu de société.
Est-ce que les mêmes causes devront produire les mêmes effets cet été 2017 ?
Notre lieu d’accueil, communément appelé La Linière, a permis pendant des mois d’être un lieu de premier secours humanitaire, offrant ce temps de répit et de récupération à toutes celles et ceux qui avaient tant risqué et déjà tant perdu pour arriver jusqu’à Grande-Synthe - à défaut de pouvoir passer en Angleterre par Calais - .
La Linière n’était pas « un point de fixation » Monsieur le Président, mais bien un point d’étape. Un lieu de transit sur la route de la migration qui pousse ces milliers de personnes  vers l’Angleterre.
Il n’a créé aucun « appel d’air » contrairement à ce qu’affirme votre ministre de l’intérieur, puisqu’ils étaient déjà 2 500 sur ma ville avant que je décide de la construction du site !
Il y avait, jusqu’en octobre 2016, près de 6 000 réfugiés à Calais alors que rien n’avait été conçu pour les accueillir.
Ils étaient plus de 3 000 à Paris avant qu’Anne Hidalgo ne décide courageusement de créer un lieu d’accueil à La Chapelle et à Ivry.
Ils sont aujourd’hui, comme hier, plus de 100 à Steenvoorde, dans le nord, alors que rien n’existe pour eux.
Évoquer l’appel d’air n’est que prétexte à l’immobilisme !
Un immobilisme ravageur sur le plan humain.
Un immobilisme mortifère.
Un immobilisme indigne de la France, patrie dite des « Droits de l’Homme et du Citoyen ».
Un immobilisme contraire à vos récentes déclarations à Bruxelles et à Versailles.
De mars à août 2016, nous avons avec l’aide de l’état, du  travail extraordinaire d’associations dévouées, des non moins remarquables ONG - Médecins Sans Frontières, Médecins du Monde, la Croix Rouge Française, Gynécologie Sans Frontières, Dentistes Sans Frontières - et des services de la ville, ramené le camp à une jauge « raisonnable» puisque la population sur le site est passée de 1 350 personnes à 700.
C’est le démantèlement de la Jungle de Calais qui est venu bousculer notre lieu d’accueil humanitaire et conduit à la fin que nous connaissons.
Je reçois aujourd’hui de nombreux témoignages, y compris de personnes antérieurement hostiles au camp, qui m’interpellent sur son rôle et son utilité pour tous ; les réfugiés évidemment, mais aussi les associations et à mots couverts les divers services de l’état qui voyaient dans ce camp un outil pour canaliser la pression et éviter ce que nous connaissons depuis sa disparition : l’étalement et l’éparpillement des migrants sur tout le littoral dans des conditions de vie indignes.
Expliquez-moi, Monsieur le Président, comment aujourd’hui peut-on prétendre contrôler quoi que ce soit, prévoir quoi que ce soit alors que ne prévaut qu’une politique de fermeté et d’intransigeance contre les réfugiés, secondée d’un mépris total envers les associations ?
Comment aujourd’hui pourrait-on se contenter de «disperser et ventiler» les réfugiés pour les condamner à errer sans but comme s’ils étaient par nature invisibles ?
Ces migrants, ces réfugiés ont tous une identité et une vie, Monsieur le Président.
Ils cherchent à Paris, Grande-Synthe, Calais, Steenvoorde ou ailleurs, un refuge.
Ne le voyez vous pas ? Ou peut-être ne le comprenez-vous pas ?
En les traquant comme des animaux, nous les transformons inévitablement en bêtes humaines.
On les traque de la sorte en espérant - peut-être ? - qu’ils craquent et commettent des méfaits qui justifieraient l’emploi de la force et les évacuations musclées. Vous pourrez alors, en bout de course, l’affirmer avec pédagogie – démagogie ?-  «  On vous l’avait bien dit ! »
Nous serions ainsi condamnés à l’impuissance et au cynisme en évitant de construire des lieux d’accueil humanitaires parce qu’ils provoqueraient « un appel d’air inévitable » ? Nous devrions choisir l’aveuglement, changer le prisme de notre conscience objective pour ne simplement plus voir ceux qui reconstituent des campements aujourd’hui, et demain, c’est certain, des jungles ?
Préfère-t-on les « jungles » à des lieux d’accueil humanitaires dans notre République française du 21ème siècle ?
Préfère-t-on nier les problèmes et s’en remettre à des recettes qui ont déjà toutes échouées ?
Préfère-t-on réellement bloquer ces migrants en Lybie, où la plupart d’entre eux se font violer ou torturer, loin de nos frontières et de nos yeux bien clos ?
Monsieur le Président, vous avez déclaré récemment à Bruxelles : « la France doit se montrer digne d’être la patrie des Droits de l’Homme en devenant un modèle d’hospitalité ».
Au même moment, votre ministre de l’intérieur fustigeait les associations à Calais en leur demandant « d’aller faire voir leur savoir-faire ailleurs ! ».
Ces discours étrangement contradictoires ne peuvent perdurer.
Mettez vos déclarations en actes !
Le gouvernement a choisi délibérément de tracer une frontière invisible, une ligne de démarcation organisant d’un côté la prise en charge des réfugiés via les Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO) et laissant à l’abandon de l’autre côté, sur le littoral des Hauts de France, à la fois les migrants et les collectivités.
C’est, je vous l’écris Monsieur le Président, honteux et inacceptable !
J’ai croisé sur le lieu humanitaire de la Linière, bien des destins ; des destins meurtris, blessés mais toujours dignes.
D’aucuns diront peut-être que ma vision est « angélique ».
Je sais mieux que quiconque que La Linière était loin d’être parfaite. Mais notre lieu d’accueil était à l’époque la seule et indispensable réponse à l’urgence.
J’ai toujours soutenu depuis leur création la constitution de centres d’accueil et d’orientation et j’ai défendu les mérites de ces dispositifs dans tous mes déplacements ainsi qu’auprès de mes collègues maires.
Nombre d’entres eux témoignent d’ailleurs de la richesse qui en découle. Lorsqu’ils en ouvrent sur leur commune, tout se passe merveilleusement bien, avec les réfugiés, comme avec la population locale. En dépit quelquefois de manifestations préalables à l’annonce de l’ouverture des CAO.
Il faut les multiplier, les renforcer, asseoir davantage les fonctions d’accueil et d’orientation avec l’aide des associations, des citoyens locaux, plutôt que de s’en servir comme de lieux permettant d’y repousser les réfugiés.
Je souhaite que nous construisions une répartition territoriale du dispositif national d’accueil dans lequel le littoral Côte d’Opale devra aussi prendre sa part. Nous pourrons y créer des lieux d’accueil et de transit dans lesquels, celles et ceux qui arrivent sur le littoral, comme c’est le cas à Paris, se poseront quelques jours et réfléchiront à la suite de leur parcours. Car tant que l’Angleterre sera là, à portée de vue des falaises, des réfugiés voudront s’y rendre. - Et à cela, vous ne pourrez rien changer -.
Grande-Synthe est prête à accueillir dignement, à la hauteur d’un lieu dimensionné et respectueux des lois et des personnes y séjournant. Nous avons ici ou à Paris démontré que cela était possible, à la condition que l’Etat nous accompagne.
Il faudra que vous persuadiez d’autres maires d’accepter d’ouvrir des lieux, en les accompagnant financièrement au titre d’une «péréquation humanitaire ». Quelle magnifique mesure ce serait là ! Une mesure chargée de symbole !
Il faudra aussi, Monsieur le Président, réformer le droit d’asile, rendre plus rapide l’examen des demandes et élargir la notion de protections, alors que les procédures sont aujourd’hui décourageantes et malsaines.
Enfin parce que cela est une exigence absolue, nous devons tout faire pour lutter contre les réseaux de passeurs, comme je l’ai fait à Grande-Synthe. Je réaffirme au passage, que ce ne sont pas les lieux d’accueil qui favorisent les réseaux de passeurs, mais bel et bien les frontières, les murs, les barbelés et les garde-frontières que l’on multiplie qui donnent naissance à ces réseaux mafieux. Depuis toujours.
Il faudra donc, au-delà des réponses répressives de la police et de la justice, assécher ce trafic intarissable en créant des corridors humanitaires entre l’Europe et les pays de départ, aux frontières de ces pays, et accorder beaucoup plus de visas humanitaires. Visas qu’il faudra rendre européens.
Monsieur le Président, il fut un temps où la France a tristement organisé 54 000 traversées de l’Atlantique pour transporter 13 millions d’esclaves.
Il est venu l’heure de laver cet affront historique aux yeux du monde, en organisant un accueil avec le minimum d’hospitalité et de dignité qu’exige la vie de tout être humain. A fortiori dans ce beau pays qui nous/vous a été confié, où constitutionnellement «Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ».
Vous allez sortir un nouveau texte fixant de «nouvelles» directives, élaborer un «nouveau» plan. Un de plus. La liste est pourtant tristement longue.
Le problème, Monsieur le Président, c’est qu’aujourd’hui, la France est sur-administrée par des textes, et bien trop sous-administrée en moyens.
Il faut poser des actes.
Des actes audacieux.
Des actes courageux.

Dans l’espoir sincère que vous aurez le courage d’entendre ce que je tâche de vous écrire dans cette longue lettre et dans l’attente impatiente de vous lire,

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mon profond respect.

Damien CAREME
                                          Maire de Grande-Synthe
Entretemps, en Calabre...
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Mise à jour du 27/07/2017 :

Et entretemps, dans les Alpes-Maritimes, l'assistance aux nécessiteux a été à nouveau interpellée et arrêtée dans la personne de l'agriculteur Cédric Herrou —de l'association Roya citoyenne— qui en est à sa sixième garde à vue depuis 2016...
Le défenseur des migrants Cédric Herrou a été mis en examen, mercredi 26 juillet, pour aide à l’entrée et à la circulation d’étrangers en situation irrégulière, a fait savoir le parquet de Grasse. Il a été placé sous contrôle judiciaire conformément aux réquisitions du parquet et risque jusqu’à cinq ans de prison et 30 000 euros d’amende.
L’agriculteur militant a été interpellé lundi soir en gare de Cannes (Alpes-Maritimes) avec plus de 150 migrants arrivés chez lui depuis l’Italie et qu’il accompagnait pour demander l’asile. Cette figure emblématique de l’association de défense des migrants Roya citoyenne demande depuis des mois aux pouvoirs publics un accueil d’urgence pour les milliers de personnes originaires de régions instables d’Afrique arrivant de Vintimille (Italie).
Lundi, en deux trains distincts, plus de 230 migrants avaient gagné la vallée frontalière de la Roya avant de rejoindre Nice, accompagnés par des membres de l’association Roya citoyenne. Tous ceux interpellés à Cannes, 156 au total, ont été renvoyés en Italie.
En savoir plus sur Le Monde.
En savoir plus sur L'Humanité.
Infos fournies sur ce blog, ici et , au sujet de Cédric Herrou et caetera.

Pour la Ligue des Droits de l'Homme (LDH), cette nouvelle détention de Cédric Herrou constitue un déni de justice. Voici son communiqué du 26/07/2017:
La Ligue des droits de l’Homme (LDH) proteste vigoureusement contre la mise en garde à vue de Cédric Herrou, défenseur des droits et militant infatigable de la cause des réfugiés et migrants, dans le simple respect de la parcelle d’humanité propre à toute personne.
Parce qu’il s’oppose dans les faits aux pratiques inacceptables des services de police dans la vallée de La Roya, depuis des mois, il est systématiquement arrêté, détenu, surveillé. La LDH s’interroge sur les buts poursuivis à son encontre. Le faire craquer ? L’obliger à un acte illégal ? Le soumettre à une telle pression qu’il se démette ou se soumette ?
La LDH est en droit de demander des comptes au gouvernement. Même si celui-ci veut pratiquer la « dissuasion migratoire », le Défenseur des droits a rappelé que les migrants ont des droits fondamentaux et que ceux qui leur viennent en aide ne font que leur permettre d’y accéder.
Soit il s’agit d’une décision du seul ministre de l’Intérieur dont on connaît l’outrance dès qu’il s’agit du soutien des associations à des réfugiés ou à des migrants. Il convient de lui rappeler que le délit de solidarité n’existe pas et que la France vient d’être sévèrement épinglée par la CEDH à ce propos. Soit ce sont ses services qui font du zèle faisant de la lutte contre les étrangers l’essentiel de leur mission au détriment des autres, et il appartient à leur ministre de faire le ménage dans ses services. Soit, enfin, il s’agit d’une consigne du gouvernement et il est alors regrettable que de tels actes en soient l’image la plus terne.
La LDH exige la libération immédiate de Cédric Herrou, la levée de toute poursuite et la mise au pas des actes trop zélés d’une police obnubilée par la ligne de leur frontière.

Paris, le 26 juillet 2017.
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Mise à jour du 5 juin 2019 :

Sous le titre Les actions de solidarité prises pour cible par la police, un nouveau rapport d'Amnesty International affirme que « les autorités françaises harcèlent, tentent d’intimider et agressent violemment » les bénévoles défenseurs des migrants à Grande-Synthe et à Calais et appelle lesdites autorités à mettre fin à ces exactions. Le réquisitoire d'AI est formel :
Au lieu de reconnaître l’importance de leur travail, les autorités font obstruction, tentent de les intimider et les harcellent, voire engagent des poursuites sans fondement à leur encontre et font même usage de la violence.
Les actes d’intimidation, les menaces d’arrestation et les violences font désormais partie intégrante du quotidien des défenseurs des droits humains. Une travailleuse humanitaire a indiqué qu’elle avait été jetée violemment au sol et étranglée par la police en juin 2018, après avoir filmé quatre policiers en train de poursuivre un étranger à Calais.
(...)
L’an dernier, quatre organisations ont publié un rapport faisant état de 646 cas de harcèlement et de violences imputables à la police contre des bénévoles entre novembre 2017 et juin 2018. Depuis le début de l’année 2019, quelques 72 cas ont été enregistrés mais ce chiffre est probablement bien en-dessous de la réalité.
(...)
Loan Torondel, qui travaillait à Calais a déclaré : « Je me sens coincé entre les besoins criants des personnes que j’essaie d’aider et les manœuvres d’intimidation des autorités françaises, qui essaient d’entraver l’action humanitaire et d’ériger nos activités en infraction. Ce n’est pas un environnement de travail durable pour nous et ce sont les personnes que nous aidons qui en pâtissent. »
Voici la première partie de ce rapport : 

Les actions de solidarité prises pour cible par la police



Dans le nord de la France, les autorités françaises harcèlent, tentent d’intimider et agressent violemment les personnes qui offrent une aide humanitaire et un soutien sous d’autres formes aux migrants, aux demandeurs d’asile et aux réfugiés pour entraver délibérément les actions de solidarité. Enquête.
Dans le nord de la France, il est de plus en plus risqué de donner de la nourriture aux personnes qui ont faim et d’apporter un peu de chaleur aux sans-abri car les autorités s’en prennent régulièrement à celles et ceux qui aident les migrants et les réfugiés.

30 mois après la « Jungle »

Deux ans et demi après la destruction de la fameuse « Jungle », plus de 1 200 réfugiés et migrants, dont des mineurs non accompagnés, vivent sous des tentes et dans des camps informels aux environs de Calais et Grande-Synthe. Ils n’ont pas accès de manière régulière à de la nourriture, de l’eau, des installations sanitaires, un abri ni à une assistance juridique et font l’objet d’évacuations, de harcèlement et de violences de la part de la police.
Le nombre de camps et de tentes détruits à Calais et Grande-Synthe a augmenté depuis un an : il y a eu 391 expulsions rien qu’au cours des cinq premiers mois de 2019. Une fois expulsés, les migrants et les réfugiés risquent davantage de subir des violences. Une femme de la région qui aide les migrants nous a informé qu’elle avait vu la police asperger des migrants de gaz lacrymogène au visage alors qu’ils dormaient dans son jardin.
Un Afghan nous a expliqués que la police l’avait frappé dans le dos à coups de matraque lors d’une évacuation forcée, et un autre a indiqué qu’un policier avait uriné sur sa tente.
EN LIRE LA TOTALITÉ.
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Mise à jour du 31 août 2019 :

Le 30 juin 2019, l'organisation AmnestyFrance, filiale française de AI, a ajouté la vidéo ci-dessous sur sa chaîne Youtube Éclairage :

Violences policières à Calais, ce que le gouvernement ne montre pas

Depuis de nombreuses années, dans la région de #Calais, la #police harcèle voire agresse les personnes migrantes et #réfugiées, mais aussi, celles qui leur viennent en aide : les défenseurs des droits humains. Ces défenseurs se sentent de plus en plus sous pression. Ils continuent pourtant de se battre pour défendre un principe simple : celui de la solidarité. Pour ce nouvel épisode d'Éclairage, nous sommes partis à leur rencontre.



Crédits : 
Les images militantes de violences policières sont issues du travail de Human Righ Observer 
Manifestation durant une évacuation d'un camp à Calais, 2014 © Reuters 
Visite du Ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve à Calais, 2014 © Reuters 
Mise en place de barbelés près d'Eurotunnel, 2015 © Reuters 
Vidéo amateure montrant la police française utilisant la violence à l'encontre de migrants à Calais, 2015 © Reuters 
Témoignage d'une personne migrante, 2015 © Reuters 
Ecole de français au sein du camp de migrants, Calais 2015 © Reuters 
Visite des autorités européennes à Calais, 2015 © Reuters 
Une cours de justice en France ordonne la mise en place de toilettes et de collecte des poubelles au camp de Calais, 2015 © Reuters 
Les forces de l'ordre utilisent du gaz lacrymogène lors de l'évacuation du camps, Calais, 2016 © Reuters 
Evacuation du camp de Calais, 2016 © Reuters 
Un juge français ordonne la démolition partielle de la "jungle", 2016 © Reuters 
La tension monte lors du "nettoyage" du camp de migrant à Calais, 2016 © Reuters 
L'évacuation de Calais "n'est pas une solution pour les migrants" affirme un humanitaire, 2016 © Reuters 
Les autorités française commence à évacuer les migrant du camp de Calais, 2016 © Reuters 
Les migrants de Calais se cousent la bouche pour protester contre leur traitement, 2016 © Reuters 
Un groupe d'Iraniens dans un camp contre la démolition de leurs abris, 2016 © Reuters 
Migrants : Amnesty international accuse les autorités françaises, 2019 © Cassandre Dumain / France 3 Haut-de-France (reportage en intégralité :: https://www.youtube.com/watch?v=TgopM...) French court convicts former aid worker for ironic tweet, 2018 ©TheCube / Euronews ( émission en intégralité : https://www.youtube.com/watch?v=oQwTS...

Remerciements 
- Solenne, co-présidente de la Cabane juridique Calais 
- Véronique, bénévole Secours Catholique Calais 
- Mariam, animatrice Secours Catholique Calais 
- Eléonore, juriste et défenseure des droits des migrants Calais 
- La Plateforme de Services aux Migrants (PSM) et en particulier le Secours Catholique-Caritas France, l'Auberge des migrants et la Cabane Juridique.

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