lundi 5 décembre 2011

ARTE et les Indignés espagnols, grecs, français, italiens, allemands et israéliens

La chaîne de télévision publique franco-allemande ARTE propose en ligne sur son site, depuis le 15 novembre, le Web-reportage "Les Indignés", une « rencontre avec cette génération spontanée qui a décidé de s’élever contre l’injustice ». Comme on nous explique dans la présentation du reportage, il s'agit d'une immersion farcie de témoignages au sein des mouvements de contestation de six pays, à savoir, "los Indignados" ou le "15-M" ; les "Aganaktismeni" ("Αγανακτισμενοι" de la place Συνταγμα) ou les "Den plirono" ("Δεν πληρώνω" : "on ne paie plus") ; les "Indignés" français ; "il popolo viola" ("le peuple violet") ; "die Wutbürger" ("les citoyens en colère") ; la "révolution des tentes" :
« Indignez-vous », clame Stéphane Hessel. Les Espagnols l’ont entendu les premiers. Ils sont entrés en résistance au mois de mai et se sont baptisés « les Indignés». La crise économique est alors devenue sociale. Et politique. D’autres ont suivi, un peu partout dans le monde, et adopté le nom. Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Quelles formes prennent leurs mouvements ? Que disent-ils de nos sociétés ? Immersion au sein des mouvements de contestation espagnols, grecs, français, italiens, allemands et israéliens.
En quoi consiste exactement ce projet de télévision sur internet ? :
A travers une série de reportages vidéo, de documents photographiques et sonores, nous vous proposons une immersion au sein de ces mouvements de contestation, en parcourant six pays aux problématiques singulières.
Ce voyage partira de la Puerta del Sol à Madrid, berceau du mouvement. Il nous emmènera en Italie, à la rencontre d’ « Il Popolo Viola », le peuple violet, association citoyenne dénonçant Berlusconi et le Berlusconisme. Nous nous arrêterons en France, où le mouvement porté par « Réelle Démocratie Maintenant » défend la préservation de l’Etat Providence, et en Allemagne, où l’écologie et la lutte contre le nucléaire sont les priorités. Le voyage fera une escale en Grèce, dont les mouvements sont plus violents, où le mot indignation semble trop léger. Enfin, dernière étape, Israël, qui, malgré un carnet de santé économique alléchant, a vu naître le plus important mouvement social de son histoire.
Voici l'intro à propos des "Indignados" de la Puerta del Sol... :
« Si vous ne nous laissez pas rêver, nous ne vous laisserons pas dormir », avaient-ils prévenu en installant leur village alternatif le 15 mai sur la place Puerta del Sol, au coeur de la capitale espagnole. Los Indignados ont campé durant quatre intenses semaines sur cette place madrilène devenue le symbole de la résistance contre le système politique et économique en place. Là, ils ont pris le temps de formuler leur contestation en élaborant un « Manifeste », point de départ d’une mobilisation qui dépasse désormais les frontières nationales.
Les origines du mouvement
La jeunesse espagnole, longtemps critiquée pour sa passivité et son conformisme en dépit de la grave crise économique, a su pérenniser une rébellion spontanée. Los Indignados sont considérés comme les précurseurs en Europe de ce type de manifestation pacifique. Leur nom, ils l’ont emprunté à Stéphane Hessel. Certains Indignés reconnaissent avoir été influencés par les révoltes du Printemps Arabe.

Dans les deux cas, on retrouve cette même volonté de dénoncer un système à bout de souffle : d’un côté des régimes dictatoriaux, de l’autre des démocraties gangrenées par la corruption et soumises au diktat des marchés financiers. Mais ce qui a déclenché ce mouvement, c’est surtout la crise économique et ses conséquences : les mesures d’austérité.
À l’origine, on compte en Espagne trois associations fondatrices : « Democracia real Ya » (Démocratie réelle maintenant), « Toma la plaza » (Occupe la place), ou « Juventud sin futuro » (Jeunesse sans futur). Aujourd’hui, le réseau serait alimenté par plus de cinq cents organisations et associations.

...ou la traduction de certains de leurs slogans...

Ce programme multimédia a été possible grâce à la collaboration de la Direction des nouveaux médias et de la rédaction d'ARTE Journal.


À propos d'Indignez-vous, de Stéphane Hessel.
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NOTE POSTÉRIEURE (octobre 2012): Le cinéaste Tony Gatlif a abordé ce sujet dans un nouveau film documentaire diffusé sur ARTE le mercredi 12 septembre 2012. C'est le manifeste en image. En voici l'info extraite du site d'ARTE :

"Indignez-vous !" : Tony Gatlif revient sur la genèse du film

« Très vite, je lis ce livre et tout de suite, je vois un film. Non pas un film pléonasme qui raconterait ce qui se passe dans l’ouvrage mais plutôt un film qui donne la parole à ceux qui n’en ont pas et qui n’ont ni l’habitude d’être filmés, ni d’être écoutés. » Tony Gatlif revient sur le choc ressenti à la lecture du livre de Stéphane Hessel et sur les étapes qui l'ont conduit faire à ce film.

Un soir d’automne, je suis invité à rencontrer le philosophe et écrivain Jean-Paul Dollé. Dès mon arrivée, je vois un livre parmi d’autres sur sa table basse, avec un titre qui me saute aux yeux : Indignez-vous !
Très vite, je lis ce livre et tout de suite, je vois un film.
En lire plus.
Découvrez une esquisse du film de Gatlif, un "storyboard" mélangeant dessins et textes qui est un pur délice, un cahier d'artiste où l'on voit bien qu'il a fait son scénario à dessein !
Le documentaire est désormais disponible en format DVD :

Langue audio : français, avec sous-titres pour sourds et malentendants
Durée total du film et du DVD : 72 min. Tous publics
Sortie le 11 septembre 2012
En vente sur ARTE Boutique
, 6 € TTC



Rappel : Tony Gatlif est le réalisateur de la trilogie Les Princes (1983), Latcho Drom (1993) et Gadjo Dilo (1997), ainsi que de Liberté (2010 ; Korkoro en romani), par exemple.
Après ce "manifeste en image" basé sur l'ouvrage d'Hessel, il vient de sortir en 2012 son dernier film, Indignados, « librement inspiré » d'Indignez-vous !, à ne pas confondre avec le précédent documentaire.

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