vendredi 3 mai 2013

Atlas de la Santé et du Climat 2012

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) est l’institution spécialisée des Nations Unies pour "tout ce qui concerne l’état et le comportement de l’atmosphère terrestre, son interaction avec les océans, le climat qui en est issu et la répartition des ressources en eau qui en résulte". À cet égard, elle nous rappelle sur son web, dans sa présentation L'OMM en bref, que "le temps, le climat et le cycle de l’eau ignorent les frontières nationales", ce qui nous fait penser illico à la définition de "nation" par Karl Deutsch (1) :
« Une nation [...] est un groupe de personnes unies par une erreur commune sur leurs ancêtres et une aversion commune envers leurs voisins. »
L'OMM et l'OMS (l'Organisation mondiale de la Santé) siègent à Genève et publient chaque année un rapport intitulé Atlas de la Santé et du Climat. Celui de l'année 2012 (rapport OMM nº 1098), dont vous pouvez disposer librement en cliquant sur le lien ci-contre, veut transmettre "trois constats essentiels" :
1) Le climat modifie la répartition spatiale et temporelle de plusieurs grandes maladies et menace sérieusement la sécurité sanitaire à une échéance de quelques heures à plusieurs siècles.
2) Les relations entre la santé et le climat sont modelées par une multitude de facteurs qui conditionnent la vulnérabilité, dont la physiologie et le comportement individuels, les paramètres environnementaux, la situation socio-économique et la portée et l'efficacité des programmes sanitaires.
3) L’information climatologique est mise au service de la santé en améliorant la réduction des risques, la préparation et l’intervention à diverses échelles spatio-temporelles, dans les pays nantis comme dans le monde en développement.
Le rapport aborde plusieurs matières distribuées en trois sections subdivisées comme suit :
  1. Infections
    — Paludisme
    — Maladies diarrhéiques
    — Méningite
    — Dengue
  2. Situations d'urgence
    — Crues et cyclones

    — Sécheresse
    — Dispersion des matières dangereuses dans l'atmosphère
  3. Nouveaux défis liés à l'environnement
    — Stress thermique
    — Rayonnement ultraviolet
    — Pollens
    — Pollution atmosphérique
Signalons pour en finir, en guise d'échantillon, quelques remarques contenues dans cette étude...
—"le nombre d'événements météorologiques extrêmes à l'origine de catastrophes a plus que triplé depuis les années 1960 et les scientifiques s’attendent à une augmentation de la fréquence et de l’intensité de ces phénomènes en raison du changement climatique dans de nombreuses régions du globe" (page 25),

—"Le rejet de grands volumes de matières dangereuses dans l’atmosphère nuit à la santé humaine et animale ainsi qu’à l’environnement, par exemple la fumée que dégagent les grands incendies, les substances chimiques qui s’échappent d’installations en mauvais état ou les matières radioactives qui sont relâchées lors d’un accident nucléaire" et "Selon les climatologues, les changements climatiques devraient augmenter la fréquence des feux de friche puisque les sécheresses et les vagues de chaleurs connexes devraient augmenter en fréquence et en intensité." (page 34),

—"L’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, dus essentiellement aux combustibles fossiles, provoque une élévation des températures, expose les populations à des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses et affecte plusieurs déterminants de la santé, telles la qualité de l’eau et une nutrition adéquate. De même, en attaquant la couche d’ozone stratosphérique, les chlorofluorocarbures (CFC) et d’autres gaz industriels renforcent les niveaux de rayonnement ultraviolet –principal facteur de risque dans les cancers cutanés." (page 39),

—"La chaleur excessive constitue une menace grandissante pour la santé publique –au-delà d’un certain seuil, chaque degré Celsius supplémentaire est susceptible d’accroître la mortalité de 2 à 5 % . Les risques sont plus grands quand la période de chaleur intense se prolonge. Les personnes âgées, les malades chroniques, les individus isolés socialement, les gens qui travaillent dans un environnement non protégé et les enfants sont particulièrement vulnérables" (page 40),

—"La pollution de l’air et l’évolution du climat sont étroitement liées. Gaz à effet de serre rejeté dans l’atmosphère lors de l’utilisation de combustibles à base de carbone pour la production d’énergie, les transports, la construction et la transformation industrielle, ainsi que pour la cuisine et le chauffage domestique, le CO2 est la première cause du changement climatique imputable aux activités humaines." (page 52)



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(1) Karl W. Deutsch : Le Nationalisme et ses alternatives, 1969. La citation fut placée par Shlomo Sand en exergue à l'avant-propos de son ouvrage Comment le peuple juif fut inventé - De la Bible au sionisme, Librairie Arthème Fayard, 2008, p.9 —essai traduit de l'hébreu en français par Sivan Cohen-Wiesenfeld et Levana Frenk. C'est bien là que je la lus.

NOTE du 17/05/2013 - Selon une dépêche du journal Le Monde datée du 17/05/2013 :
La communauté scientifique n'est pas divisée sur le changement climatique. Une "écrasante" majorité (97 %) des publications de ces vingt dernières années assure que l'homme est responsable du réchauffement en cours, avance jeudi [16 mai] une étude parue dans la revue Environmental Research Letters.

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