mercredi 20 février 2019

5e Journal des infos... et l'enjeu de l'eau du robinet

...dont on parle plutôt peu. Car loin du psittacisme médiatique, il y a bon nombre d'événements qui nous interpellent autrement dont on ne parle que peu ou sous l'angle de la propagande unique. Nous essayons de repérer et de glaner des faits/sujets/positions en dehors de l'actu ou de l'éditocratie.
Voici notre cinquième sommaire de cette année scolaire, celui correspondant au 20 février 2019.
Et merci à mes élèves pour leurs contributions !



Voici quelques bribes extraites de notre journal :
Des armes françaises dans la répression en Égypte


Des véhicules blindés et des munitions fournis par la France sont au cœur de la répression sanglante des manifestations en 2013. Des centaines de véhicules blindés, des navires de guerre, des machines à produire des munitions et même le fleuron de la production militaire française, l’avion de chasse Rafale. Nul inventaire à la Prévert, mais l’impressionnante liste des armes vendues par la #France à l’Égypte depuis 2012. Une bien belle hypocrisie pour un pays qui a signé, ratifié et même promu des textes internationaux pour le contrôle des #armes. Retour sur une enquête de longue haleine dans ce nouvel épisode d’ « Eclairage ». Présentation : Sarah Roussel – chargé de campagne, Amnesty International France.
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Les gens de biens ont toujours soif, ils ne parviennent jamais à se désaltérer, et dans le courant de cette onde ultralibérale bien corrompue, ils font des progrès dans la privatisation de l'eau potable ou ont raflé sa gestion et sa distribution dans trop de municipalités, depuis quelques décennies, grâce aux services rendus par leurs subalternes (la plupart des élus) et quelques gogos (ahhh, la fraude innocente !) à l'échelle des communes, en ce qui concerne la France. Que le passage au robinet de tout un chacun nous rapporte des profits, que la soif des autres nous donne à trinquer, serait leur devise. Et ils se lâchent sans gêne par-dessus le marché, n'est-ce lé ? Vivement qu'ils mettent de l'eau dans leur vin !
Donc, un peu partout, au lieu de participer à la gestion de la flotte et de ses infrastructures, de veiller à leurs bons maintien, qualité et sécurité, et d'éviter les fuites de toutes les liquidités, les citoyens assistent à la déchéance du service, à la dégradation de la qualité du précieux liquide dans les réseaux (contaminée parfois à un niveau criminel) et à la détérioration de leurs infrastructures d'alimentation en eau. En échange, ils écopent de factures peu potables et bien salées destinées à engraisser des actionnaires et des directeurs financiers ou commerciaux et autres cadres.
Disons en passant qu'en France, il existe une association si hardie qu'elle ose troubler ce breuvage aux dividendes, persuadée que...
Parce que l’Eau n’est pas une marchandise mais un Bien Commun, il est urgent de s’emparer de notre ressource de manière citoyenne et participative.
Elle s'appelle Eau Bien Commun.AuRA et prône donc une gestion publique et citoyenne de l'eau et de son assainissement. Selon elle, l'eau en régie publique serait de 10 à 40% moins chère. En plus, elle ne réalise pas de bénéfices : quand il y en a, elle allège les factures ou réinvestit dans le réseau.

J'en ai entendu parler grâce à Léa Gasquet qui s'est penché sur le sujet dans le Siné Mensuel nº 83, de février 2019 (pages 10-12). Voici un extrait éclairant de son reportage :
(...) Anne Le Strat, cheville ouvrière de la remunicipalisation de l'eau à Paris, complète la démonstration : « Le vrai scandale est moins "combien on paie" que "qu'est-ce qu'on paie". Une entreprise privée doit dégager rapidement des profits pour ses actionnaires. En régie, c'est l'intérêt public qui prime. Cela passe par une vision à long terme, des investissements pour une gestion patrimoniale des infrastructures, et des actions en faveur de la préservation des ressources en eau. » La régie Eau de Paris, comme celle de Lons-le-Saunier dans le Jura, travaille avec les agriculteurs proches de ses zones de captage pour encourager les conversions en bio et protéger les nappes phréatiques des contaminations aux pesticides. Logique ! Rendre potable une eau peu polluée revient aussi moins cher. À Strasbourg ou à Grenoble, l'eau n'est même plus traitée avant d'arriver au robinet.
Avant d'en venir là, il s'agit de rattraper les dégâts. À Montpellier, Thierry Uso, de l'association Eau secours 34, s'est battu pour le retour en régie publique de la métropole et fait désormais partie du conseil d'administration : « On avait calculé que l'on pourrait baisser de 40% le prix de l'eau par rapport à l'ancienne société privée. Mais vu l'état des canalisations, on a décidé de ne le baisser que de 10% et de consacrer le reste aux investissements. Sans quoi, ce sont les générations suivantes qui paieront le prix fort. » Pratique courante à l'époque et interdite depuis, pour obtenir le marché en 1989, Veolia a versé un droit d'entrée à la mairie de Georges Frêche de 250 millions de francs. Ce « cadeau » était en réalité un prêt assorti d'un taux d'intérêt de 7,5% par an. D'après les calculs de l'association, l'entreprise s'est remboursée trois fois. À ce prix, on s'imagine des canalisations en plaqué or ! Pensez-vous... « Au rythme où allaient les travaux, il aurait fallu trois cents ans pour tout réparer. Or la durée de vie d'une canalisation est de cinquante à quatre-vingts ans. Au-delà, ça pète ou ça fuit ! » pointe Thierry Uso. Alors que le Grenelle II fixe comme objectif national un taux de fuite maximum de 15%, à Nîmes, où opère la Saur, 30% de l'eau produite se perd dans les sous-sols. À Évreux (Suez), c'est presque 40%. Et la palme revient ironiquement à Capesterre-Belle-Eau, en Guadeloupe, où Veolia a eu la mainmise pendant des décennies : 70% de taux de fuite ! » (...)

Manifeste de l'association héraultaise Eau secours 34.

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L'Huma :

Manifester en sécurité est un droit


Publié le 13 février 2019
La France doit en finir avec les violences faites aux manifestants, en bannissant les armes mutilantes et en s'inspirant des méthodes de médiation mises en place dans plusieurs pays européens. Analyse et propositions avec Marie-Christine Vergiat (GUE-GVN) et Christine Revault d'Allonnes-Bonnefoy (S et D).

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Là-bas, si j'y suis : 
Un entretien avec Monique Pinçon-Charlot, qui publie avec Michel Pinçon Le Président des ultra-riches. Chronique du mépris de classe dans la politique d’Emmanuel Macron (Zones, 2019).

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