samedi 1 octobre 2016

92% de la population mondiale vit dans des lieux trop pollués

Le 27 septembre, un rapport publié par l'OMS nous a confirmé que 92 % des terriens vivent dans des lieux où les niveaux de qualité de l’air à respirer ne respectent pas les limites de pollution fixées par cette organisation. Une course effrénée vers la destruction de la planète qui a des effets durs pour la santé, voire létaux : « En 2012, selon les estimations, 6,5 millions de décès (soit 11,6% des décès dans le monde) étaient associés à la pollution de l’air extérieur et à la pollution de l’air intérieur », précise cette étude. Il y a trois semaines, le 8 septembre, le quotidien Le Monde renseignait à ce propos :
La pollution atmosphérique est responsable d’un décès sur dix dans le monde, six fois plus que le paludisme. Un fléau sanitaire qui entraîne un colossal manque à gagner pour l’économie mondiale : 225 milliards de dollars (199 milliards d’euros) de pertes de revenus par an. En publiant, jeudi 8 septembre, une évaluation du fardeau financier que fait peser la mauvaise qualité de l’air, la Banque mondiale cherche à susciter un sursaut.
La pollution de l’air extérieur, notamment due aux particules fines, a tué 2,9 millions de personnes en 2013, selon les derniers chiffres publiés, jeudi, par l’institution internationale, en collaboration avec l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME). Si l’on y ajoute les effets de la pollution dans les foyers – notamment ceux de l’utilisation de combustibles solides pour se chauffer et cuisiner –, le nombre de morts s’élève à 5,5 millions. Au final, la pollution est le quatrième facteur de décès prématuré dans le monde, et 87% de la population sur la planète est plus ou moins exposée aux pathologies qu’elle entraîne (maladies cardiovasculaires, cancers des poumons, maladies pulmonaires chroniques, infections respiratoires).
Ce même journal avait déjà publié en juin ce qui suit :
Sans politiques et mesures rigoureuses, la pollution atmosphérique pourrait chaque année entraîner d’ici à 2060 le décès prématuré de 6 à 9 millions de personnes… et coûter 2 600 milliards de dollars (2 280 milliards d’euros). Ces chiffres faramineux sont issus d’une étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur « Les Conséquences économique de la pollution de l’air extérieur », publiée jeudi 9 juin.
Quant au rapport précité de l'OMS, voici le début de son communiqué de presse et, un peu plus bas, quelques liens pour en savoir plus.

L’OMS publie les estimations nationales de l’exposition à la pollution de l’air et les effets sur la santé

De nouvelles cartes interactives mettent en évidence les zones au sein des pays qui ne respectent pas les limites fixées par l’OMS en matière de qualité de l’air

Communiqué de presse
Un nouveau modèle de qualité de l’air mis au point par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) confirme que 92% de la population mondiale vit dans des lieux où les niveaux de qualité de l’air ne respectent pas les limites fixées par l’OMS1. Les informations sont présentées sur des cartes interactives et mettent en évidence les zones spécifiques au sein des pays ne respectant pas les limites établies par l’OMS.
«Le nouveau modèle de l’OMS montre les pays dans lesquels on retrouve des zones à risque en matière de pollution de l’air et sert de base pour le suivi des progrès réalisés dans la lutte contre ce phénomène», indique le Dr Flavia Bustreo, Sous-Directeur général à l’OMS.
Il représente également les données sanitaires relatives à la pollution de l’air extérieur (ambiant) les plus détaillées jamais fournies par l’OMS. Ce modèle s’appuie sur des données provenant de mesures prises par satellite, des modèles de transport aérien et des moniteurs de stations au sol pour plus de 3000 lieux, en milieu rural ou urbain. Il a été élaboré par l’OMS, en collaboration avec l’Université de Bath au Royaume-Uni.

Impact de la pollution de l’air sur la santé humaine

Quelque 3 millions de décès par an sont liés à l’exposition à la pollution de l’air extérieur. La pollution de l’air intérieur peut s’avérer tout aussi mortelle. En 2012, selon les estimations, 6,5 millions de décès (soit 11,6% des décès dans le monde) étaient associés à la pollution de l’air extérieur et à la pollution de l’air intérieur.
Près de 90% des décès liés à la pollution de l’air surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, et près de 2 décès sur 3 surviennent dans les Régions OMS de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental.
Les maladies non transmissibles sont à l’origine de 94% des décès, notamment les maladies cardiovasculaires, les accidents vasculaires cérébraux, la broncho-pneumopathie chronique obstructive et le cancer du poumon. La pollution de l’air augmente également le risque d’infection respiratoire aiguë.
«La pollution de l’air continue de peser lourdement sur la santé des populations les plus vulnérables, à savoir les femmes, les enfants et les personnes âgées», déclare le Dr Bustreo. «Pour être en bonne santé, il faut respirer un air pur, du premier au dernier souffle» ajoute-t-elle.
On compte parmi les principales sources de pollution de l’air, les modes de transport inefficaces, les combustibles ménagers, la combustion des déchets, les centrales électriques alimentées au charbon et les activités industrielles. Toutefois, l’activité humaine ne constitue pas la seule source de pollution de l’air. Par exemple, les tempêtes de sable, en particulier dans les régions situées à proximité d’un désert, peuvent avoir une influence sur la qualité de l’air.

Des estimations encore plus sûres

Le modèle a soigneusement calibré les données provenant de stations au sol et de satellites en vue de maximiser la fiabilité. L’exposition à la pollution de l’air dans les pays a été analysée par rapport à la population et aux niveaux de pollution de l’air, à une résolution de grille d’environ 10 km sur 10 km.
«Ce nouveau modèle constitue une étape majeure en ce qui concerne la production d’estimations encore plus sûres sur la charge mondiale considérable de plus de 6 millions de décès – 1 décès sur 9 dans le monde – dus à l’exposition à la pollution de l’air intérieur et à la pollution de l’air extérieur», déclare le Dr Maria Neira, Directrice, Département Santé publique, déterminants sociaux et environnementaux de la santé, OMS. «De plus en plus de villes surveillent désormais la pollution de l’air, les données satellites sont plus complètes et des progrès sont accomplis dans la précision des estimations sanitaires correspondantes», ajoute le Dr Neira.

Cartes interactives

Les cartes interactives fournissent des informations sur l’exposition, par pondération en fonction de la population, aux matières particulaires d’un diamètre aérodynamique inférieur à 2,5 micromètres (PM2,5) pour tous les pays. La carte indique également les données émanant des stations de surveillance pour les mesures des PM10 et PM2,5 dans environ 3000 villes.
«Une action rapide pour faire face à la pollution atmosphérique est nécessaire d’urgence», ajoute le Dr Neira. «Il existe des solutions, notamment des systèmes de transports plus viables, la gestion des déchets solides, l’utilisation de poêles et de combustibles propres pour les ménages ainsi que les énergies renouvelables et la réduction des émissions industrielles», souligne-t-elle.

En lire plus...

D'autres liens, proposés par l'Organisation mondiale de la Santé, pour en savoir plus :

Enfin,
Côté thermomètre, la National Oceanic and Atmospheric Administration américaine vient d’annoncer que le mois d’août avait été, en moyenne mondiale, le plus chaud jamais observé depuis le début des relevés en 1880. Pour ne rien arranger, il est aussi le seizième mois consécutif à battre son record de température – une telle séquence n’a jamais été enregistrée en 137 ans de mesures.
(Source : Le Monde, le 27 septembre 2016)
_____________________________________
Mise à jour du 27/10/2016 :

Plus de la moitié des animaux sauvages ont disparu en quarante ans

La pression exercée par l’humanité sur les écosystèmes est telle qu’il nous faut chaque année l’équivalent de 1,6 planète Terre pour satisfaire nos besoins, selon le WWF.
LE MONDE | • Mis à jour le | Par
 

Aucun commentaire: