Dans ses interviews après le dernier bombardement
israélien barbare de la bande de Gaza en mai 2021,
[Volodymyr Zelensky] a déclaré que la seule tragédie
à Gaza était celle subie par les Israéliens.
(Ilan Pappé, Navigating our Humanity: Ilan Pappé on the Four Lessons from Ukraine,
The Palestine Chronicle, 4/03/2022)
La résistance nationale est un privilège blanc.
(Ahmed S. Hashim, Crise ukrainienne. La résistance, un « privilège blanc »,
OrientXXI.info, 10/03/2022)
L'invasion de l'Ukraine est une horreur épouvantable déclenchée par Vladimir Poutine et sa cour de psychopathes. Notre empathie et notre soutien doivent s'adresser à toutes les victimes de ce crime (y compris les Russes qui s'opposent au président de la fédération de Russie) aux conséquences incertaines. Elles sont déjà très graves et pourraient s'avérer encore plus terribles : rien que d'y penser, on a la chair de poule. Ce qui n’est pas une raison qui puisse nous empêcher, loin de là, de réfléchir aux cruautés ordinaires que la réalité nous étale. Cet article tourne exclusivement autour du scélérat concept d'humanité du système qui gouverne nos existences.
Je partage entièrement l'indignation d'un homme juste et courageux, le député irlandais Richard Boyd Barrett qui, excédé, dénoncait le 2 mars le double langage et la double politique de son gouvernement, qui sanctionne la Russie et soutient Israël —et fait des chichis s'il entend les mots qui définissent ou décrivent les différents crimes de l'État colonial d'Israël :
Je viens aussi de lire sur CounterPunch un article très pertinent de Raouf Halaby, publié hier, qui se fait écho de l'émouvante intervention du député Barrett. Il s'intitule Palestine, Israël : mais pourquoi la différence, Monsieur le Président ? et je vous en conseille la lecture. En voici ses derniers paragraphes :
Even when genuine human solidarity in the West is justly expressed with the Ukraine, we cannot overlook its racist context and Europe-centric bias. The massive solidarity of the West is reserved for whoever is willing to join its bloc and sphere of influence. This official empathy is nowhere to be found when similar, and worse, violence is directed against non-Europeans, in general, and towards the Palestinians, in particular. (Palestine Chronicle, March 3, 2022)
To his credit, Richard Boyd Barrett, an Irish Member of Parliament was the lone voice of conscience on the world stage; he shouted out and decried the double standard, “lashing out at [how countries] differed in [their] response to conflicts in Ukraine, Palestine.”
MP Barrett, it is only a matter of time before you will be smeared as an anti-Semite.
To which I will add my own: Karma. be careful what you might wish for, and celebrating your loss.
I do not wish to Ishmat feek (lose respect for someone and holding them up for shame) President Zelensky; nor do I want to admonish you to be careful for what you wish. And last, I would never stoop to use the term Karma. To do so would be abhorrent and repulsive.
But I do have a question, President Zelensky:
Mais pourquoi la différence, monsieur le président?
On 12 May 2021, President of Ukraine Volodymyr Zelensky posted the following statement on Twitter: Prime Minister of Israel Benjamin Netanyahu acknowledged President Zelensky’s words of support by including the Ukrainian flag among the flags of the countries to which he expressed his gratitude in a Twitter post.
Other Ukrainian politicians uttered the following: “Today we are all Israelis, because now, unfortunately, innocent people are dying there. … We stand with the people of Israel!” After raising the Israeli flag over city hall, the mayor of Dnipro stated that he always “called things by their names. Civilization versus barbarism. The twenty-first century versus the Middle Ages. An army that gives advance warning of its attacks versus missiles treacherously fired at civilians.”
Ukrainian politician Andriy Denysenko, voiced his support for Israel on Facebook by stating that Israel “is the only outpost of the civilized world in the Middle East, the only democracy that is opposing extremists and totalitarians. And a wonderful example for Ukrainians on building a national state…Right now, when Israel is under attack, my support goes the IDF, and the Iron Dome over people’s heads. And, like it or not, the Jewish state has natural allies among Ukrainian patriots/Banderites,”
And last, “Two rallies featuring the flags of Ukraine and Israel took place in support of Israel, one of them on Mykhailivska Square, opposite Ukraine’s Ministry of Foreign Affairs.”
Why, then, has Israel rebuffed Ukraine’s repeated requests for arms and assistance? And much to the American Administration’s consternation and annoyance, Israel is cozying up to Putin’s Russia. Is it because Israel, like Russia, is steeped in the debauchery of grabbing other people’s lands, at all costs?
As one Gaza Palestinian stated: “Just as Palestinians are in Israel’s crosshairs, today the people of Ukraine are in Russia’s crosshairs. They’ve become the archetypal Brutalized, Suffering Palestinians, and they deserve all the outpouring of love, empathy, and support.”
To which I fully agree.
Raouf Halaby est professeur émérite d'anglais et d'art. Il est écrivain, photographe, sculpteur, jardinier passionné et militant pour la paix.
Dans son article, Raouf Halaby fait référence à un autre, superbe, d'Ilan Pappé, Navigating our Humanity: Ilan Pappé on the Four Lessons from Ukraine, publié le 4 mars 2022 sur The Palestine Chronicle, dont voici la traduction française (que nous devons à Lotfallah et qui a été aussi relayée par l'Union Juive Française pour la Paix ou Charleroi pour la Palestine) :
Guerre en Ukraine : une humanité et une compassion à géométrie variable
Par Ilan Pappe
Le quotidien USA Today a rapporté qu’une photo devenue virale d’une tour en Ukraine touchée par un bombardement russe s’est avérée être une tour de la bande de Gaza démolie par l’armée de l’air israélienne en mai 2021.
Quelques jours auparavant, le ministre ukrainien des affaires étrangères s’était plaint à l’ambassadeur israélien à Kiev que “vous nous traitez comme Gaza” ; il était furieux qu’Israël ne condamne pas l’invasion russe et ne s’intéresse qu’à l’expulsion des citoyens israéliens de l’État (Haaretz, 17 février 2022).
Il s’agissait d’un mélange de référence à l’expulsion par l’Ukraine des épouses ukrainiennes d’hommes palestiniens de la bande de Gaza en mai 2021, ainsi que d’un rappel à Israël du soutien inconditionnel du président ukrainien à l’assaut israélien sur la bande de Gaza ce mois-là (je reviendrai sur ce soutien vers la fin de cet article).
Les attaques d’Israël contre Gaza devraient en effet être mentionnées et prises en compte dans l’évaluation de la crise actuelle en Ukraine. Ce n’est pas un hasard si les photos sont confondues – il n’y a pas beaucoup de gratte-ciel qui ont été renversés en Ukraine, mais il y a une abondance de gratte-ciel en ruine dans la bande de Gaza.
Mais ce n’est pas seulement l’hypocrisie à l’égard de la Palestine qui apparaît lorsque l’on considère la crise ukrainienne dans un contexte plus large.
C’est l’ensemble des doubles standards occidentaux qu’il convient d’examiner de près, sans être un seul instant indifférent aux nouvelles et aux images qui nous parviennent de la zone de guerre en Ukraine : des enfants traumatisés, des flux de réfugiés, des vues d’immeubles détruits par les bombardements et le danger imminent que ce ne soit que le début d’une catastrophe humaine au cœur de l’Europe.
Dans le même temps, ceux d’entre nous qui vivent, rapportent et débattent sur les catastrophes humaines en Palestine ne peuvent échapper à l’hypocrisie de l’Occident et nous pouvons la souligner sans minimiser un seul instant notre solidarité humaine et notre empathie envers les victimes de toute guerre.
C’est un impératif pour nous, car la malhonnêteté morale qui sous-tend l’attitude adoptée par les élites politiques et les médias occidentaux leur permettra une fois de plus de masquer leur propre racisme et leur impunité, tout comme elle continuera à fournir une immunité à Israël et à son oppression des Palestiniens.
J’ai détecté quatre fausses assertions qui sont au cœur de l’engagement de l’establishment occidental dans la crise ukrainienne jusqu’à présent et je les ai formulées en quatre leçons.
Leçon un : les réfugiés blancs de peau sont les bienvenus, les autres le sont moins
La décision collective sans précédent de l’UE d’ouvrir ses frontières aux réfugiés ukrainiens, suivie d’une politique plus réservée de la Grande-Bretagne, ne peut passer inaperçue en comparaison de la fermeture de la plupart des portes européennes aux réfugiés venus du monde arabe et d’Afrique depuis 2015.
La hiérarchisation raciste évidente, distinguant ceux qui cherchent à sauver leurs vies sur la base de la couleur, de la religion et de l’ethnie est odieuse, mais il est peu probable que cela change rapidement. Certains dirigeants européens n’ont même pas honte d’afficher publiquement leur racisme, comme le fait le Premier ministre bulgare, Kiril Petkov :
Ils [les réfugiés ukrainiens] ne sont pas les réfugiés auxquels nous sommes habitués… ces gens sont des Européens. Ces gens sont intelligents, ils sont éduqués. … Ce n’est pas la vague de réfugiés à laquelle nous sommes habitués, des gens dont nous n’étions pas sûrs de l’identité, des gens au passé peu clair, qui auraient même pu être des terroristes… [*]
Il n’est pas le seul, les médias occidentaux parlent sans cesse de “réfugiés de notre type” et ce racisme se manifeste clairement aux postes frontières entre l’Ukraine et ses voisins européens.
Cette attitude raciste, aux forts relents islamophobes, n’est pas prête de changer, puisque les dirigeants européens continuent de nier les tissus multiethniques et multiculturels des sociétés de tout le continent.
Il s’agit d’une réalité humaine créée par des années de colonialisme et d’impérialisme européens que les gouvernements européens actuels nient et ignorent, tout en poursuivant des politiques d’immigration fondées sur le même racisme qui a imprégné le colonialisme et l’impérialisme du passé.
Leçon deux : vous pouvez envahir l’Irak, mais pas l’Ukraine
Le refus des médias occidentaux de replacer la décision russe d’envahir le pays dans le contexte d’une analyse plus large – et évidente – de la manière dont les règles du jeu international ont changé en 2003 est assez déconcertant.
Il est difficile de trouver une analyse qui souligne le fait que les États-Unis et la Grande-Bretagne ont violé le droit international relatif à la souveraineté d’un État lorsque leurs armées, avec une coalition de pays occidentaux, ont envahi l’Afghanistan et l’Irak.
L’occupation d’un pays entier à des fins politiques n’a pas été inventée au cours de ce siècle par Vladimir Poutine ; elle a été introduite comme un outil politique justifié par l’Occident.
Leçon trois : le néo-nazisme peut parfois être toléré
L’analyse ne met pas non plus en évidence certains des arguments de Poutine à prendre en considération concernant l’Ukraine, qui ne justifient en aucun cas l’invasion, mais qui nécessitent notre attention même pendant l’invasion.
Jusqu’à la crise actuelle, les médias occidentaux considérés comme assez progressistes, tels que The Nation, The Guardian, le Washington Post, etc., nous ont mis en garde contre le pouvoir croissant des groupes néonazis en Ukraine, qui pourrait avoir un impact sur l’avenir de l’Europe et au-delà.
Ces mêmes médias rejettent aujourd’hui l’importance du néonazisme en Ukraine.
The Nation en 2019 (22 février) a rapporté :
Aujourd’hui, les rapports croissants sur la violence d’extrême droite, l’ultranationalisme et l’érosion des libertés fondamentales font mentir l’euphorie initiale de l’Occident. On assiste à des pogroms néonazis contre les Roms, à des attaques généralisées contre les féministes et les groupes LGBT, à des interdictions de livres et à la glorification des collaborateurs nazis par l’État.
Deux ans plus tôt, le Washington Post (15 juin 2017) avertissait, avec beaucoup de perspicacité, qu’un affrontement ukrainien avec la Russie ne devait pas nous permettre d’oublier la puissance du néonazisme en Ukraine :
Alors que la lutte de l’Ukraine contre les séparatistes soutenus par la Russie se poursuit, Kiev fait face à une autre menace pour sa souveraineté à long terme : de puissants groupes ultranationalistes d’extrême droite. Ces groupes n’hésitent pas à recourir à la violence pour atteindre leurs objectifs, qui sont certainement en contradiction avec la démocratie tolérante tournée vers l’Occident que Kiev cherche ostensiblement à devenir.
Mais aujourd’hui, le Washington Post adopte une attitude dédaigneuse et qualifie une telle description de “fausse accusation” :
Opérant en Ukraine, plusieurs groupes paramilitaires nationalistes, tels que le mouvement Azov et le Secteur droit, épousent l’idéologie néonazie. Bien que très médiatisés, ils semblent bénéficier d’un faible soutien public. Un seul parti d’extrême droite, Svoboda, est représenté au parlement ukrainien, et ne détient qu’un seul siège.
Les précédentes mises en garde d’un média tel que The Hill (9 novembre 2017), le plus grand site d’information indépendant des États-Unis, sont oubliées :
Il existe bel et bien des formations néo-nazies en Ukraine. Cela a été confirmé de manière écrasante par presque tous les grands médias occidentaux. Le fait que les analystes soient capables de le rejeter comme de la propagande diffusée par Moscou est profondément troublant. C’est d’autant plus inquiétant que l’on assiste actuellement à une montée en puissance des néo-nazis et des suprémacistes blancs dans le monde entier.
Leçon quatre : frapper des gratte-ciel est un crime de guerre uniquement si cela se produit en Europe
L’establishment ukrainien n’a pas seulement un lien avec ces groupes et armées néonazis, il est également pro-israélien de manière inquiétante et très troublante. L’une des premiers décisions du président Volodymyr Zelensky a été de retirer l’Ukraine du Comité des Nations unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien. Le seul tribunal international qui veille à ce que la Nakba ne soit pas niée ou oubliée…
Cette décision a été prise à l’initiative du président ukrainien ; il n’avait aucune sympathie pour le sort des réfugiés palestiniens et ne les considérait pas comme des victimes d’un quelconque crime.
Dans ses interviews après le dernier bombardement israélien barbare de la bande de Gaza en mai 2021, il a déclaré que la seule tragédie à Gaza était celle subie par les Israéliens. Si c’est le cas, alors ce sont uniquement les Russes qui souffrent en Ukraine.
Mais Zelensky n’est pas le seul. Lorsqu’il s’agit de la Palestine, l’hypocrisie atteint un nouveau niveau. Une frappe contre une tour vide en Ukraine a fait la une des journaux et a suscité une analyse approfondie de la brutalité humaine, de Pourine et de l’inhumanité.
Ces bombardements doivent être condamnés, bien sûr, mais il semble que ceux qui mènent la condamnation parmi les dirigeants du monde sont restés silencieux lorsque Israël a rasé la ville de Jénine en 2000, le quartier al-Dahaya de Beyrouth en 2006 et la ville de Gaza dans une vague brutale après l’autre au cours des quinze dernières années.
Aucune sanction n’a été mise sur la table, et encore moins imposée, à Israël pour ses crimes de guerre en 1948 et depuis lors. En fait, dans la plupart des pays occidentaux qui mènent la campagne de sanctions contre la Russie aujourd’hui, le simple fait de mentionner la possibilité d’imposer des sanctions contre Israël est illégal et qualifié d’antisémite.
Même lorsque la véritable solidarité humaine de l’Occident s’exprime à juste titre avec l’Ukraine, nous ne pouvons ignorer son contexte raciste et son parti pris eurocentrique.
La solidarité massive de l’Occident est réservée à quiconque est prêt à rejoindre son bloc et sa sphère d’influence. Cette empathie officielle n’est nulle part présente lorsque des violences similaires et pires encore sont exercées contre les non-Européens en général et contre les Palestiniens en particulier.
En tant que personnes de conscience, nous pouvons passer de nos réactions aux calamités à la responsabilité de dénoncer l’hypocrisie qui, à bien des égards, a ouvert la voie à de telles catastrophes.
Légitimer au niveau international l’invasion de pays souverains et autoriser la poursuite de la colonisation et de l’oppression d’autres pays, comme la Palestine et son peuple, conduira à l’avenir et partout sur notre planète à d’autres tragédies comme celle de l’Ukraine.
[*] Washington Post, 28 Février 2022
Ce même 4 mars, ailleurs, Jonathan Cook partageait cette indignation ("our double standards", etc.) dans un article publié en anglais par Middle East Eye à la lecture édifiante (traduit en français le 9 mars : Les médias occidentaux sont devenus des supporteurs de la guerre en Ukraine) :
It is simply astonishing how many western journalists, including normally cautious BBC reporters, are shamelessly fawning over young women building Molotov cocktails on the streets of Ukrainian cities like Kyiv.
It's suddenly sexy to make improvised explosives – at least, if the media consider you white, European and "civilised".
That might surprise other, more established resistance movements, especially in the Middle East. They have invariably found themselves tarred as terrorists for doing much the same.
Western journalists' difficulty containing their identification with,
and support for, Ukraine's civilian "resistance" must be maddening to
Palestinians in tiny Gaza, for example, who have been locked into a metal cage by an Israeli military occupier for decades. (...)
Mais il n'y a pas que la compassion ou l'absence de compassion, ou la compréhension ou l'incompréhension de la résistance, à l'heure d'analyser les deux poids deux mesures ou le racisme débraguetté ordinaires peuplant l'imaginaire libéral blanc et découlant très directement de sa "logique" et de ses structures. Dans son numéro de mars 2022 (page 14), Le Monde diplomatique m'a découvert une citation particulièrement exécrable illustrant à la perfection le culot criminel de la Raison Économique/Financière qui nous ravage, nous et la planète. Je vous la propose en guise de coda de ce billet.
Le cracheur de cette ignominie eugénique vomitive était Lawrence Summers, alors économiste en chef de la Banque mondiale, dans une note interne de l’institution (11 décembre 1991) révélée par The Economist (8 février 1992), à propos du très libéral transfert de pollution (maladie, mort) vers les pays pauvres :
« Entre vous et moi, la Banque mondiale ne devrait-elle pas encourager davantage le transfert des industries sales vers les PMA [pays les moins avancés] ? (…) La mesure des coûts de la pollution préjudiciable à la santé se fonde sur le manque à gagner dû à l’augmentation des maladies et de la mortalité. De ce point de vue, une quantité donnée de pollution préjudiciable à la santé devrait être attribuée au pays au coût le plus bas, c’est-à-dire celui dont les salaires sont les plus bas. La logique économique selon laquelle on devrait se débarrasser des déchets toxiques dans les pays aux salaires les plus bas est à mon sens impeccable, et nous devons l’accepter. »
Glaçant. Où l'on voit comment l'Économie pousse au crime. Où l'on voit qu'Économie (Capitalisme) et Humanité, ça fait deux.
__________________________________
Mise à jour du 19 mars 2022 :
(...) La defensa de los derechos humanos y la protección de las personas refugiadas nunca se debe poner en duda. La respuesta a la invasión de Ucrania está siendo unánime y solidaria, tanto por parte de la sociedad civil como de las autoridades. Y es que la Unión Europea ha activado por primera vez la Directiva de Protección Temporal, aunque fue creada en 2001. Si ahora ha sido posible, también podía haberlo sido antes.
Y si no se ha hecho, ha sido por falta de voluntad política, algo que en CEAR llevamos años denunciando. Mientras tanto, más de 6,6 millones de personas tuvieron que huir de Siria; la guerra en Yemen ha causado millones de desplazamientos; en Mali, el conflicto dura ya más de 10 años; y en Afganistán, la toma del poder por parte de los talibanes provocó el éxodo de millones de personas. Y hay más... Desgraciadamente, la de Ucrania no es la única guerra y las guerras no son el único motivo para huir.
Por eso, celebramos que, por fin, tanto la UE como España hayan dado un paso adelante. Pero es necesario dar protección a todas las personas refugiadas, sin ningún tipo de discriminación. (...)Courriel de CEAR (Comisión Española de Ayuda al Refugiado) daté du 18.03.2022.
Human Rights Observer ou Auberge des Migrants continuent à dénoncer la violence de l'État français à l'encontre des "autres" exiléEs : ici, ici ou là...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire