lundi 6 novembre 2023

Lettre écrite par des enfants gazaoui.e.s en mai 2021

Mai 2021. C'était l'époque de l'opération punitive nommée "Gardien des murailles". 

L'organisation Save The Children recueillit une lettre écrite par des enfants gazaouis. Elle serait publiée en 2022 dans son rapport Trapped: The impact of 15 years of blockade on the mental health of Gaza’s children (PDF). Résumé analytique.

« Nous sommes des enfants qui vivons dans la bande de Gaza. Notre maison est un petit endroit avec des rues minuscules et beaucoup de gens qui vivent tous très proches les uns des autres. Parce que c’est si petit, partout c'est dangereux et il n’y a aucun endroit où s’abriter.
Nous voulons que vous sachiez que Gaza, notre maison, est en train d'être détruite. Même les endroits agréables comme les écoles et les hôpitaux. Il n’y a pas beaucoup d’électricité pendant des heures. Nous devons tous dormir par terre ou dans les couloirs, et il fait très sombre la nuit.
La vie est effrayante et nos toits nous tombent sur la tête. Chaque fois qu’il y a une frappe aérienne, nous sommes terrifiés. Nos chambres tremblent, puis nos cœurs tremblent aussi de peur pour nos familles. Nos mères nous disent que les bruits sont lointains, mais nous savons qu'ils sont proches.
Certains d’entre nous se souviennent encore de la dernière guerre de 2014. Certains d’entre nous ont perdu des gens que nous aimions – des membres de la famille ou un professeur préféré. D’autres se souviennent des éclats de verre, des bâtiments qui s’effondrent ou de nos mères essayant de nettoyer la poussière qui remplissait la maison après chaque bombardement.
Nous savons que d’autres enfants du monde entier mènent une vie calme et tranquille. Pendant que d’autres enfants rêvent d’avoir des jeux vidéo, nous rêvons qu’un jour ces combats prennent fin. Nous espérons qu'un jour nous pourrons à nouveau ouvrir nos livres, écrire dans nos cahiers et étudier, que nous pourrons sortir et jouer avec des amis.
La première chose que nous souhaitons, c’est que la guerre prenne fin. Tous les enfants devraient pouvoir vivre en paix. Nous espérons que tous les bâtiments détruits seront déblayés et que quelque chose de meilleur et de plus beau viendra à leur place. Nous espérons que nos maisons, nos écoles et nos hôpitaux seront reconstruits.
Nous voulons avant tout vivre comme les enfants des autres pays, qui peuvent jouer dans des terrains de jeux au lieu de se cacher des bombes. Nous voulons que Gaza soit un endroit sûr et magnifique où nous puissions vivre en paix.
Nous avons encore de l'espoir. Mais nous voulons que cette guerre soit la dernière. » 
Salma (11 ans), Niveen (9 ans), Zain (12 ans), Samer (13 ans), Khaled (10 ans) et Amal (10 ans)

Leurs vœux n'ont pas été exaucés, parce que leurs cauchemars sont les rêves des psychopathes qui les pilonnent à répétition, parce que leurs rêves sont l'antithèse de l'idéologie qui les massacre et que cette idéologie meurtrière est soutenue par la grande puissance militaire de la planète et tous ses alliés (laquais).
 
Je me demande bien si ces enfants sont encore en vie. 

Un.e jeune gazaoui.e de 17 ans, c'est quelqu'un qui avait réussi à survivre à des bombardements massifs en 2006, 2008, 2009, 2010, 2011, 2014, 2018, 2019 et 2021.

Les enfants palestiniens n'ont jamais connu la paix, une vie "normale", des jeux tranquilles, des nuits calmes, une vie familiale où personne ne manque, une vie sans pertes ou mutilations recurrentes, une maison digne avec de l'eau potable et de l'électricité pour le frigo... Et caetera. Il faut le répéter : nos pays développés sont complices des crimes qu'elles/ils subissent depuis notamment 1948.


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CODA

Enrique Díez, ¿Cómo educar tras el genocidio en Gaza?, El Diario de la Educación, 2.11.2023. Lisez ce texte dans son intégralité, il est superbe. Extrait :
(...) ¿Cómo nos piden al profesorado que eduquemos para la paz en las escuelas mientras nuestros gobernantes aplauden la “solución final” aplicada por el gobierno neonazi y sionista de Israel en Palestina, y nuestro alumnado asiste atónito a esta barbarie y presencia en directo la complicidad y apoyo explícito del presidente de Francia, Macron, del primer ministro de Inglaterra, Sunak o del Presidente de Estados Unidos, Biden, que les envía de miles de millones de dólares en armamento (reflotando así a las multinacionales de las armas que le financian) para que sigan asesinando impunemente a miles de personas, hombres, mujeres, ancianos y ancianas, niños y niñas? Incluso contempla el apoyo de representantes de la Unión Europea como la presidenta de la Comisión Europea Von der Leyen o la presidenta del Parlamento Europeo, sin que se les haya destituido de forma inmediata. (...)

Comment peuvent-ils nous demander, à nous, enseignants, d’éduquer pour la paix dans les écoles, alors que nos dirigeants applaudissent la « solution finale » appliquée par le gouvernement néo-nazi et sioniste d’Israël en Palestine, et que nos élèves assistent bouche bée à cette barbarie et sont témoins en direct de la complicité et du soutien explicite du Président français, [Emmanuel] Macron, du Premier Ministre anglais, [Rishi] Sunak, ou du Président des États-Unis, [Joe] Biden, qui lui envoie des milliards de dollars en armes (renflouant ainsi les multinationales de l'armement qui le financent) pour que ce gouvernement israélien continue à assassiner en toute impunité des milliers de personnes, hommes, femmes, vieux hommes et vieilles femmes, garçons et filles ? Et qu'ils contemplent même le soutien de représentants de l'Union européenne, comme la présidente de la Commission européenne, [Ursula] Von der Leyen, ou la Présidente du Parlement européen, sans qu'ils aient été immédiatement limogés.


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