mardi 17 décembre 2013

Le Grand Incendie

« Aujourd’hui, c’est le grand jour pour moi car je vais
me brûler à Pôle emploi. J’ai travaillé 720h et la loi, 
c’est 610h. Et Pôle emploi a refusé mon dossier ».
(Lettre laissée par une victime de la démocratie libérale)


Ils se sont immolés par le feu pour se faire entendre : tel le sous-titre du Grand Incendie, film documentaire interactif réalisé par Samuel Bollendorff (photographe ; il s'occupe de l'image) et Olivia Colo (journaliste ; elle assure le son). Une production Honkytonk Films.
En effet, ce webdoc recense chacune des immolations par le feu qui ont eu lieu en France sur des lieux publics depuis 2011 —voilà, d'ailleurs, le sens littéral du mot "holocauste" (holocaustum : « brûlé tout entier »).
Elles ont eu lieu, bilan accablant, un peu partout (au Pôle Emploi, sur le parking d'une agence France Télécom, dans la cour d'un lycée, devant l'Elysée...) et trop souvent : en moyenne, une fois tous les quinze jours. Oui, vous avez bien lu : il s'agit d'une immolation toutes les deux semaines ; donc, ce ne sont pas des faits divers, mais un même fait répété qui se répand comme une épidémie ; c'est un signal d'alarme, c'est un message fort, multiple, envoyé à la société, aux média, que la société et les média ont décidé d'ignorer royalement jusqu'à présent. Ce ne sont pas des fous, mais des faits, des effets à lier à leur(s) cause(s)...
Les réalisateurs du Grand Incendie s'expliquent à cet égard un peu plus bas, dans la citation de Télérama.

Le Monde écrit à propos de ce film :
Les réalisateurs ont alors retenu sept histoires auxquelles ils ont voulu consacrer un peu plus qu'un bandeau placardé sur une chaîne d'information en continu.
Samuel Bollendorff et Olivia Colo ont retrouvé les témoins, rencontré les proches des victimes et immortalisé les lieux du drame. Certaines victimes ont laissé des messages derrière elles, interprétés par Philippe Torreton dans le documentaire, qui confronte les témoignages des hommes et des femmes poussés à bout, avec les réactions des institutions françaises. 
Télérama, de son côté...
Samuel Bollendorff et Olivia Colo ne sont pas tombés tout de suite sur la sinistre statistique qui ouvre Le Grand Incendie. Ils avaient lu un livre du chirurgien Maurice Mimoun, et pensaient écrire un documentaire sur un service de grands brûlés. « Maurice Mimoun avait écrit : “ne se brûle pas n'importe qui”, ça nous avait déjà pas mal intéressés », note Olivia Colo. « Et puis nous sommes tombés sur un cas d'immolation. Puis un deuxième. Puis un troisième. On s'est mis à les recenser par un système d'alertes, en cherchant tout ce qui était passé par les médias. Il pouvait s'agir d'une ligne sur un site de presse locale, ou d'une minute au 20 heures. On a voulu sortir du fait divers, et s'interroger sur ce message adressé au collectif que le collectif refuse d'entendre », dit Samuel Bollendorff. Parce qu'il était impossible de traiter tous ces drames dans leur intégralité, ils sont partis des lieux où ils s'étaient déroulés : le parking de France Télécom-Orange pour Rémy Louvradoux, qui y était chargé, dans son agence, de la prévention des suicides, la cour du lycée Jean-Moulin à Béziers pour Lise Bonnafous, professeur de mathématiques, devant la Caisse d'allocations familiales de Mantes-la-Jolie pour Jean-Louis Cuscusa, devant une agence Pôle Emploi de Nantes pour Djamal Schaar... « Dans la majorité des cas, on voyait se dégager le choix de lieux incarnant le bien commun, le modèle social français hérité de l'après-guerre, le service public ou bien des entreprises privatisées qui en faisaient autrefois partie... on s'est concentré sur ces cas-là, sur la portée symbolique et sacrificielle de leur geste ». Et gardé, en fin de compte, ceux où une parole pouvait se libérer, celle des proches, des collègues ou des survivants.
Le webdocumentaire est disponible sur les sites de deux de ses coproducteurs : Le Monde et France TV Info.

Au sujet du suicide et de la souffrance suite aux violences exercées contre le Travail dans les sociétés ultralibérales, voici un billet précédent.
À l'égard des dérives de l'assistanat, le grand alibi é-wauquié par les néo-cons les plus faux-cons et le plus sacrément culottés, cliquez ici et .


ACTUALISATION DU 5/09/2014 :
RFI - Publié le 01-09-2014.

Le Grand Incendie, Visa d’Or du webdocumentaire RFI-France 24

dimanche 15 décembre 2013

Un film sur l’inviolabilité du culte de la personnalité et des privilèges en Espagne

El sistema de caza de brujas estaba demasiado bien
diseñado, fue demasiado duradero, severo y tenaz. Y sólo
se pudo sostener gracias a intereses duraderos, severos y tenaces.
(...) Sugiero que la mejor manera de comprender la causa
de la manía de las brujas es examinar sus resultados
terrenales en lugar de sus intenciones celestiales. (...) 
[L]os pobres llegaron a creer que eran víctimas de brujas
y diablos en vez de príncipes y papas.

Marvin Harris : Vacas, cerdos, guerras y brujas. Los enigmas de la cultura. 
El libro de bolsillo, Antropología ; Alianza Editorial, 1980 - 2005, p. 213



Les erreurs du sous-titrage mises à part...


Juan Carlos : le crépuscule d'un roi
Dernière diffusion TV : Vendredi 22 novembre 2013 à 15h35 sur Canal+

Prochaine émission
: Vendredi 20 décembre de 09:30 à 10:25 sur Canal+ Séries
Synopsis de Juan Carlos : le crépuscule d'un roi
Intouchable pendant 35 ans, le roi Juan Carlos ne parvient plus à séduire son peuple. Sa cote de popularité, qui culminait à 90% d'opinions favorables, est tombée sous la barre des 50%. Depuis 2012, le souverain espagnol a vu son image se ternir au fil des scandales : affaires de moeurs, enfants cachés, brouilles familiales et corruption l'ont fait plonger dans la controverse. Dans un pays violemment frappé par la crise économique, son train de vie dispendieux choque. Autrefois considéré comme le sauveteur de la nation, Juan Carlos est aujourd'hui dépeint par les satiristes comme un vieillard diminué. Certains réclament son abdication.

Un film de Caroline du Saint qui en dit long sur la liberté de presse, la presse libre, le culte de la personnalité, la chasse et d'autres authenticités.
Ah, l'insoutenable irresponsabilité des chefs.

jeudi 28 novembre 2013

Logiciels libres contre le pistage, la censure et la marchandisation de nos vies

Facebook est une entreprise dont le modèle économique 
repose sur la collecte des données personnelles de ses 
utilisateurs pour les revendre à des publicitaires. Ces 
informations très précises leurs permettent de mettre sous
les yeux des internautes des publicités correspondant à leur profil. 
Ces derniers sont donc plus susceptibles de cliquer dessus. 
Ainsi Facebook n’est pas un produit/service. Nous sommes
le produit que Facebook vend, et cela a des conséquences
très concrètes que nous allons voir.
(Extrait de sortirdefacebook)


Que faire lorsque le software dominant est décidément trop hard, trop heavy ? L’article de Marie Bénilde « La traque méthodique de l’internaute révolutionne la publicité », paru dans Le Monde diplomatique de novembre 2013 sous l'exergue « Le droit à la vie privée taillé en pièces pour mieux vendre », a suscité une brève et pertinente réaction de la part de Vincent Dardel publiée dans le courrier des lecteurs du Diplo de décembre 2013, qui vient de sortir.
Après des remarques sur les logiciels libres et ses capacités à contrecarrer le pistage et la censure, Vincent Dardel, nous fournit quelques tuyaux que je me permets de vous relayer —au cas où ils pourraient éclairer votre lanterne en la matière, alors qu'un matraquage tous azimuts et sans merci veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Voici sa lettre telle qu'on peut la lire sur le Diplo :
Que pouvons-nous faire, à part ne plus aller sur Internet ? En vérité, beaucoup de choses. Nous devons adopter les logiciels libres en même temps qu’utiliser des réseaux distribués. Les logiciels libres sont garants de transparence et de reprise en main par une communauté, et les réseaux distribués (courrier électronique, téléchargement de pair à pair : chaque fournisseur de courriel est indépendant mais capable de communiquer avec les autres) permettent qu’un réseau ne soit pas contrôlé par une seule entité. Le pistage et la censure deviennent autrement plus difficiles. Idéalement, et des hackers y travaillent depuis plusieurs années, chaque utilisateur du réseau (ou à peu près !) serait maître de ses données.
Ainsi, nous pouvons utiliser DuckDuckGo ou Seeks.fr au lieu de Google ; Movim ou Friendica pour celles et ceux qui souhaitent des réseaux « sociaux » ; Jitsi, Ekiga au lieu de Skype ; Linux Mint — facile à prendre en main ! — au lieu de Windows et de Macintosh, quelques extensions Firefox, etc.
Je vous renvoie à Sortir de facebook : enjeux et alternatives et Prism Break pour plus d’idées.
Sortir de facebook (pour ceux qui en ont besoin ou ne sont pas encore atteints par la névrose narcissique) vous apporte beaucoup d'informations en la matière mises à jour précisément en novembre 2013. En voici son intro :

Sortir de facebook : enjeux et alternatives

Vous doutez de Facebook, vous avez déjà envisagé de vous désinscrire ? Bravo ! Nous essayons dans cette brochure d’élargir le débat, de présenter d’autres réseaux sociaux par nature respectueux de l’utilisateur et plus riches en fonctionnalités, et enfin de montrer comment il ne faut pas vous arrêter à la sortie de Facebook pour adopter de bonnes manières dignes d’un internet libre (courriel, messagerie instantanée, conférence vidéo, etc).
Bonne lecture !

Vous trouvez cette page trop longue, ou très intéressante ? Téléchargez le pdf, imprimez-le en format livret, lisez la brochure dans le bus et faites-la tourner !

Brochure au format pdf : sortirdefacebook-0.2.1.pdf (32 pages, 2 Mo)
Version imprimable (avec couverture) : sortirdefacebook-0.2-couv.pdf
Les sources de la brochure sont disponibles en ligne.
Dernière mise à jour : novembre 2013
Sa table de matière est vraiment très touffue et fait bien mouche :

Quant à PRISM Break, c'est un site qui s'exprime, plutôt très mal, en plusieurs langues, y compris le français et le castillan ; ses traductions sont déchirantes : des déchets et hilarantes.
Bref, en dépit de ces anicroches, il vous propose d'utiles alternatives libres aux logiciels propriétaires afin d'arrêter de déclarer vos activités en ligne au gouvernement étasunien et dans le but de mettre des bâtons dans les roues à PRISM, le programme de surveillance globale des données de la NSA, l'« Agence nationale de la sécurité » —organisme dépendant du Département de la Défense des États-Unis et responsable de l'espionnage d'origine électromagnétique et du contrôle des systèmes d'information à l'échelle planétaire.
Prism Break démarre par une déclaration de principes claire comme de l'eau de roche :
Apple, Google et Microsoft font partie de PRISM. Leurs systèmes d'exploitation propriétaires ne sont pas sûrs pour protéger vos informations personnelles de la NSA.
 Son menu est également très ambitieux ; n'hésitez pas à y plonger.

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Mise à jour du 13.02.2014 :

L'April publie depuis le 2 décembre 2010 un catalogue de logiciels libres. Leur objectif est d'en présenter correspondant à des usages quotidiens de l'ordinateur. Le contenu du catalogue est complété par une série d'encadrés détaillant des enjeux liés aux logiciels libres.
Par ailleurs, vu la surveillance de masse mise en place par la NSA, l'April mène actuellement une campagne :

Donnons la priorité au Logiciel Libre !

vendredi 22 novembre 2013

Camus entre justice et mère, par José Lenzini et Laurent Gnoni

Cette année est celle du centenaire de la naissance d'Albert Camus : il naquit le 7 novembre 1913 à Mondovi, dans le département de Constantine (depuis l'indépendance algérienne, Dréan dans la willaya d'El Taref), en Algérie française, et décéda dans un accident de voiture le 4 janvier 1960 à Villeblevin, dans l'Yonne.
Les éditions du Soleil publient Camus entre justice et mère, une BD biographique sur Camus dont on peut lire les six premières planches...
 
CAMUS - Entre Justice et Mère

CAMUS

Scénariste : LENZINI
Dessinateur : GNONI
Coloriste : GNONI

L'ALBUM DU CENTENAIRE DE LA NAISSANCE D'ALBERT CAMUS.

Ce roman graphique de plus de 100 pages retrace la vie d’Albert Camus qui demeure, plus de 50 ans après sa mort, l’un des écrivains français les plus populaires et les plus étudiés.
De sa naissance en Algérie, de son enfance dans un quartier populaire d’Alger, de sa carrière d’écrivain et ses multiples engagements littéraires et politiques, notamment en faveur des indépendantistes algériens et des anti franquistes, jusqu’à l’obtention du prix Nobel en 1957 et son décès en 1960 sur une route de l’Yonne, cette magnifique biographie permet de découvrir la face humaine de Camus, ses fragilités, ses doutes… à travers le regard de sa mère.
Un roman graphique de référence écrit par un camusien renommé, José Lenzini, auteur des Derniers jours de la vie d’Albert Camus (Actes Sud) et de Camus et l’Algérie (Edisud), mis en image par Laurent Gnoni (Bye-bye Love avec Serge Le Tendre).

Ravages du chalutage profond illustrés par Pénélope Bagieu

Sur le site de l'association Bloom, on peut accéder ces jours-ci à une information et une pétition :

L’AVENIR DES OCÉANS PROFONDS EST ENTRE NOS MAINS, AGISSONS !

URGENCE OCEANS PROFONDS

2013 est une année cruciale pour la protection des océans profonds : la Commission européenne a proposé l’interdiction du chalutage profond, une méthode de pêche décrite par les chercheurs comme « la plus destructrice de l’histoire » : d’immenses filets lestés raclent les fonds marins jusqu’à 1800 mètres de profondeur et dévastent des écosystèmes multimillénaires et des espèces vulnérables, dont certaines sont menacées d’extinction.
En France, moins de dix navires sont impliqués dans la pêche profonde au chalut de fond. Six d’entre eux appartiennent à la flotte d’Intermarché. Malgré les millions d’euros d’aides publiques qu’ils perçoivent, ces navires industriels sont tous déficitaires. Le chalutage profond est un gouffre à fonds publics ; il n’existerait pas sans le soutien de nos impôts.
Les lobbies de la pêche industrielle font pression sur les Etats membres de l’Union européenne et les députés du Parlement européen pour éviter l’interdiction de cette méthode de pêche dont le modèle économique sous-performant et dépendant des aides publiques appartient au passé. Les lobbies s’appuient notamment sur la France pour faire avorter le règlement européen.
La mobilisation citoyenne peut contrecarrer le pouvoir des lobbies : aidez-nous à éliminer cette méthode de pêche destructrice et à faire en sorte que nos élus et diplomates retrouvent la dignité de leur fonction en recevant des directives claires et ambitieuses de la part du Président de la République.
Signez pour mettre fin à ce non-sens économique et écologique.
Si vous tenez à une explication détaillée, pleine d'humour et de trempe, lisez-la sur une planche de BD joliment illustrée par la dessinatrice Pénélope Bagieu et repérable sur son blog (depuis le lundi 18 novembre) ; comprendre les conséquences désastreuses du chalutage en eau profonde et la mesquinerie économique qui se cache dessous ne vous prendra même pas cinq minutes :

Prends cinq minutes, et signe, copain.


vendredi 15 novembre 2013

Centenaire de "Du côté de chez Swann", sur INA.fr

A l'occasion du centenaire de la sortie de Du côté de chez Swann (publié par Grasset à compte d'auteur le 14 novembre 1913), INA.fr vous propose une série d’archives sur Marcel Proust et son œuvre. Au menu :

Marcel Proust, une vie, une œuvre

 Marcel Proust disparaissait le 18 novembre 1922. L’auteur d’A la recherche du temps perdu appartient aujourd’hui au Panthéon de la littérature française. La rédaction d’Ina.fr vous propose plusieurs témoignages et documentaires sur l’écrivain :
- Jean Cocteau nous livre plusieurs anecdotes sur Marcel Proust. Le cinéaste se remémore devant la caméra ses entrevues avec l’auteur dans son appartement du boulevard Haussmann à Paris. C’est là que, malade, l’écrivain vivait reclus jusqu’à la fin de sa vie. Cocteau évoque « un aquarium glauque » pour parler de la chambre de Proust. Il nous confie également une étonnante histoire : l’écrivain qui n’aimait pas le bruit payait très cher des ouvriers pour ne pas qu’ils travaillent à la rénovation de l’appartement situé au-dessus du sien.
- C’est dans cet appartement que l’écrivain se confie à Céleste Albaret, sa gouvernante qui l’a accompagné jusqu’à la fin de sa vie. Marcel Proust souffre d’asthme depuis son enfance et une mauvaise bronchite l’affaiblit de plus de plus. La domestique raconte avec émotion l’état de fatigue de l’écrivain, ses peurs et ses craintes avant de décéder.
- Nombreux sont les lecteurs à souligner la modernité de l’oeuvre de Proust.  Plusieurs grands noms du cinéma français comme Simone Signoret affirment avoir été émerveillés par les romans de l’écrivain et séduit par son style. Pour Michel Audiard, « Swann est un des plus beaux personnages de la littérature française ».
- Marcel Plantevignes, auteur de « Avec Marcel Proust : Causeries - souvenirs sur Cabourg et le boulevard Haussmann », affirme que le romancier n’avait pas une très bonne opinion de lui-même. Ecoutez-le expliquer comment il a trouvé et « offert » le titre du roman « A l’ombre des jeunes filles en fleur » à Proust.
- Issu d’une riche famille parisienne, Marcel Proust fréquente très tôt la jeunesse dorée et les milieux mondains de la capitale. Cette société parisienne aisée est omniprésente dans son œuvre qui nous apprend beaucoup sur l’histoire sociale du début du XXème siècle comme le montre ce documentaire sur la société française à l’époque de Marcel Proust.
- Partez enfin sur les lieux qui ont inspiré l’écrivain : Cabourg sous la pluie, la maison de tante Léonie à Illiers-Combray, Venise.

Hommage à Marcel Proust avec Ina.fr

Juste pour rire : l'adolescent Marcel découvrit un jour un jeu anglais qui l'amusa beaucoup. Mot préféré, juron favori, drogue chouchoute ? Ce test est désormais... le questionnaire de Proust. Bernard Pivot décida de s'en approprier pour rigoler un peu avec ses invités de Bouillon de Culture. Suivez le lien.

jeudi 7 novembre 2013

La sous-traitance comme traite d'êtres humains et pillage des sous publics

(...) [municipalizar el servicio es una posibilidad que]
"no saldría muy cara, ya que la maquinaria que se utiliza
viene de contratas anteriores y pertenece al Ayuntamiento,
se ahorraría el beneficio que las empresas obtienen con
estos servicios y los ingresos por impuestos irían íntegramente
a las arcas públicas en lugar de a empresas privadas"
(Moisés Torres)


Nous vivons à Madrid une grève illimitée des services de nettoyage :


Ils dénoncent la suppression de plus de 1000 postes et une baisse de salaires pouvant aller jusqu‘à 40%. Le personnel de nettoyage de Madrid est en grève, un mouvement qui durera tant que la direction ne reviendra pas sur sa décision. Les syndicats refusent de négocier. 7000 salariés de cinq entreprises sous contrat avec la mairie sont concernés par cette mesure. Un énième plan social pour l’Espagne confrontée à l’explosion des déficits publics, les salariés en ont plus qu’assez : “Ils vont nous mettre dehors avec une indemnité de départ honteuse . Il y a des gens qui ont travaillé 28, 30 ans s’insurge un manifestant.”
“Cela suffit ! tout cela cela doit cesser une fois pour toutes. santé, éducation, ville, les services publics en général, tout part à l’abandon, c’est l’enfer.”

Madrid va se transformer en porcherie avertit l’association des entreprises de nettoyage de qui dit ne pas voir d’issue au conflit et veut mettre en place un service minimum. A Madrid, un jardinier gagne 900 euros et un agent de nettoyage 1.050 euros.


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Information là-dessus de Público, journal en ligne (en castillan).

Récapitulons. À la mairie, le gouvernement municipal du parti politique X, qui a pris sous son bonnet de gérer la res publica (la chose publique), se soustrait à ses obligations et brade le patrimoine et les services de tous au nom de l'efficacité (« efficience », disent-ils), quoique sous le critère les copains d'abord et/ou le do ut des. Lorsque la débâcle balaie les rues de la ville, le gouvernement municipal en question (le « donneur d'ordre ») prétend qu'il n'y est pour rien, sous prétexte que le service lambda a été « externalisé ». Il ne manquerait plus que ça : au bout du compte, s'ils se sont évertués à privatiser le bien commun et à sous-traiter les services essentiels, stratégiques, c'est justement pour que personne ne leur en parle : ils ont d'autres chats à fouetter (cf. la case de départ). Et la boucle est bouclée. Car les quatre piliers de la sous-traitance, et cavaliers de l'apocalypse sociale, sont la baisse des salaires de la main-d'œuvre, la réduction des « effectifs », l'avilissement des conditions de travail et l'accroissement conséquent des profits des copains, dont les rémunérations et dividendes ne sauraient être jamais modérés. C'est la Bouteille à l'encre, c'est la Bouteille pleinement vide jetant l'ancre pour cause de conjointisme —quel cas de figure de falot-cratie ou, plutôt, de falote-cratie. C'est fétide, puant, irrespirable. Comme l'air du temps. Comme les différentes pollutions qui colonisent nos corps et nos esprits à longueur d'existence marchandisée.

J'ai remarqué que cette histoire de « sous-traitance » ou « externalisation » n'a pas été très bien comprise par pas mal d'honnêtes citoyens, y compris parmi ceux qui ont voté pour le parti X, d'autant qu'ils tenaient, verbi gratia, à ce que les hôpitaux fonctionnent ou que les rues soient nettoyées.
Je copie ensuite à leur intention un fragment d'André Gorz contenu dans son essai L'Immatériel. Connaissance, valeur et capital, Éd. Galilée, 2003. Bien qu'il ait été conçu —en 2003 !— pour analyser d'une manière générale les transformations de la connaissance en capital immatériel dans la nouvelle économie, il permet de comprendre le rapport existant entre sous-traitance et traite des êtres humains, entre vrai travail et vrai profit. Bref, de saisir la nature perverse des sous-traitances dans le cadre très pervers échafaudé par la Finance.
Gorz, à partir d'une lecture de Jeremy Rifkin (1), écrit...

(...) La nouveauté, pour Rifkin, peut se résumer ainsi : la dimension immatérielle des produits l'emporte sur leur valeur d'usage pratique et, bien entendu, sur leur valeur d'échange, qu'elle gomme. La majeure partie des bénéfices est réalisée grâce à la dimension immatérielle des marchandises. Leur « matérialisation devient secondaire du point de vue économique ». Les entreprises de production matérielle sont reléguées au rang de vassales des firmes dont la production et le capital sont essentiellement immatériels.
Ainsi, une proportion rapidement croissante de firmes préfère louer son capital fixe matériel (bâtiments, installations, machines, matériels de transport) plutôt que d'en être propriétaire. « Use it, don't own it » est la devise. Aux États-Unis, un tiers des machines, des installations et des moyens de transport est loué. 80% des entreprises louent leur infrastructure à 2 000 agences spécialisées. Un tiers des industries a externalisé plus de la moitié de ses activités de production. IBM et Compac, les deux leaders de leur branche, sous-traitent à la même firme, Ingram, la construction, la livraison et la facturation de leurs ordinateurs. Nike ne possède ni installations ni machines : son activité se borne à la conception et au design. La fabrication, la distribution, le marketing et la publicité sont confiés à des sous-traitants.
Cette externalisation de la production et du capital fixe matériel n'est pas un simple prolongement de la
« production allégée » (lean production) et du reengineering des années 1990. Il ne s'agit plus simplement de réduire le temps de circulation du capital aussi radicalement que possible en éliminant les stocks et tout le personnel stable à l'exception d'un noyau. Il s'agit maintenant d'imposer une nouvelle division du travail non seulement entre prestataires de travail mais entre entreprises et capitaux. Le capital matériel est abandonné aux « partenaires » sous-traitants de la firme mère qui assume envers eux le rôle de suzerain : elle les force, par la révision permanente des termes de leur contrat, à intensifier continuellement l'exploitation de leur main-d'œuvre. Elle achète à très bas prix les produits livrés par les sous-traitants et encaisse des gains très élevés (dans le cas de Nike, par exemple, 4 milliards de dollars par an pour les seules ventes aux États-Unis) en les revendant sous sa marque. Le travail et le capital fixe matériel sont dévalorisés et souvent ignorés par la Bourse, tandis que le capital immatériel est évalué à des cours sans base mesurable.

Comprenez-vous maintenant pourquoi on veut, entre autres, démoniser et supprimer les fonctionnaires ? Parce que les prestations qu'ils rendent à la société constituent la dernière niche à investir par la Prédation. Une aubaine car il s'agit de services dont personne ne peut se passer.



(1) Jeremy Rifkin : The Age of Access. The New Culture of Hypercapitalism where All of Life is a Paid-For Experience, New York, G. P. Putnam, 2000. Traduction française de Marc Saint-Upéry, L'âge de l'accès, Paris, La Découverte, 2000.

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P.-S. - J'espère pouvoir en parler plus calmement. Entretemps, je vous propose de lire...

Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon : La violence des riches, Chronique d’une immense casse sociale, Éditions Zones / La découverte, 2013, 256 pages, 17 €.

mercredi 30 octobre 2013

Noire Finance, documentaire ARTE à deux volets

Noire Finance (film documentaire en deux parties) a été diffusé hier soir sur ARTE, à 20 h 50.
Voici l'information fournie par la chaîne franco-allemande à propos des deux volets de cette minisérie sur la Finance qui nous pompe sans état d'âme...
Dans ce premier volet, les auteurs remontent au fameux jeudi noir d'octobre 1929 à Wall Street, pour montrer comment une crise boursière se transforme en crise bancaire, qui elle-même se développe en crise économique mondiale.
Des "barons voleurs" d'hier aux golden boys des années Tapie, des accords de Bretton Woods à la création de l'euro, il retrace ensuite les différentes étapes qui ont conduit à la libéralisation des flux financiers. Assurances, produits dérivés, fonds spéculatifs (hedge funds)… : les dispositifs techniques se succèdent pour accroître les profits, augmentant toujours plus le risque et la fraude systémiques.
Pourquoi faut-il donner de l'argent public aux banques privées en faillite ? C'est par cette question sans ambiguïté que s'ouvre ce passionnant documentaire qui, pendant plus de deux heures, nous entraîne dans les arcanes d'un système financier devenu incontrôlable. Y répondre n'était pas gagné d'avance, tant est opaque l'univers de la finance. Mais Jean-Michel Meurice et Fabrizio Calvi (déjà coauteurs pour ARTE de Série noire au Crédit Lyonnais et de ELF : les chasses au trésor) nous ont habitués depuis longtemps à traiter sous une forme accessible des dossiers complexes. Noire finance s'inscrit dans cette veine : un montage très éclairant de propos de spécialistes, émaillé de scènes d'animation, retrace l'histoire politique des déréglementations qui ont abouti à la financiarisation de l'économie mondiale, au profit d'une spéculation criminelle.
Le second volet montre comment, à travers l'éclatement de la bulle immobilière et la crise des subprimes des années 2000, le "piège à pauvres" s'est refermé.
Il décortique les rouages de la "machine à dette" et expose avec clarté les logiques boursières qui ont mené à la crise mondiale actuelle. Dénonçant l'impunité des "banksters" et leur emprise sur la classe politique occidentale (aux États-Unis, on parle même d'un "gouvernement Goldman Sachs"), les réalisateurs concluent leur enquête sur un chiffre éloquent : les principaux dirigeants financiers mondiaux totalisent 95 milliards de dollars de salaire alors qu'ils ont accumulé 1 000 milliards de perte

Réalisateur : Jean-Michel Meurice.
Auteurs : Fabrizio Calvi, Jean-Michel Meurice.
Producteurs : ZADIG PRODUCTIONS, ARTE GEIE.


Noire Finance partie 1 - La grande pompe à phynances par Nardisto sur Vimeo.



Noire Finance partie 2 - Le bal des vautours par Nardisto sur Vimeo.



jeudi 24 octobre 2013

Notre résistance (grève du 24 octobre 2013) et le Rwanda



Journée d'appel à la grève générale à tous les niveaux du système éducatif espagnol. Et ce ne sont pas les raisons qui manquent. J'en profite pour recommander un nouvel ouvrage sur le génocide rwandais. Après les bouquins de Colette Braekman, Radouane Bouhlal / Kalisa Placide et autres Jean Hatzfeld sur la tragédie rwandaise, c'est au tour de Renaud Duterme de publier Rwanda. Une histoire volée. Dette et génocide, Éd. Tribord, coll. « Flibuste », Mons (Belgique), 2013, 110 pages.


Renaud Duterme, né en 1986, est agrégé en Sciences du Développement de l'Université Libre de Bruxelles et enseigne la géographie dans un lycée. Il collabore avec l'admirable Comité pour l'annulation de la dette du Tiers Monde (CADTM).
L'introduction de son essai étant suffisamment éloquente, je me permets de vous la relayer dans son intégralité :

L'idée de ce livre découle d'un double sentiment, faisant suite dès ma "découverte" du génocide et éprouvé aujourd'hui encore. L'incompréhension tout d'abord, quant à l'horreur dans sa plus effroyable expression ; l'indignation ensuite, de par les causes et les diverses complicités internationales ayant permis cette tragédie.
Car si le génocide de 1994 est souvent présenté comme un évènement interne au Rwanda, il ne peut se comprendre qu'au sein d'un contexte géopolitique international, miné par de nombreuses ingérences étrangères.
Instrumentalisation des ethnies par le pouvoir colonial, soutien à la dictature d'Habyarimana, politiques néolibérales et antisociales, commerce des armes, complicité dans le génocide, ponctions dans le budget national par le biais de la dette sont quelques unes des responsabilités de puissances étrangères dans l'effondrement de la société rwandaise de 1994.
Ce livre se propose donc de (re)visiter l'histoire contemporaine du Rwanda, sous l'angle des ingérences étrangères. Cette histoire, volée à la population rwandaise, constitue un triste cas d'école pour qui veut comprendre les difficultés que traversent nombre de pays du tiers monde, causées par les politiques impérialistes.
En outre, loin d'avoir disparu, ces influences néocoloniales perdurent et jouent encore un rôle essentiel dans les difficultés que connaît le Rwanda, ainsi que la région des grands lacs, d'aujourd'hui. Un panorama de la situation politique et socio-économique du pays ponctue ainsi ce livre, toujours replacé dans un contexte mondialisé.
Et en quoi tout cela pourrait bien nous regarder ? À part le vieil et incontournable adagio de Térence nihil a me alienum puto, tout cela nous concerne beaucoup plus que d'aucuns ne le pensent.
Je me suis permis de piller quelques extraits du texte de Duterme (qu'il veuille bien me le pardonner, mais je les accapare et les détourne au profit de tous) dans le but d'illustrer des vérités autrement plus générales ; voici le résultat de cette appropriation destinée à nous faire réfléchir à notre condition dans cette journée de résistance (pourquoi pas toutes... ?) :

La Finance internationale gouverne la planète de manière indirecte, c'est-à-dire par l'intermédiaire de chefs locaux plus déWERTgondés les uns que les autres, ce qui lui permet d'établir une administration coloniale dévouée à moindre coût et un tant soit peu dissimulée. Le Capital s'allie toujours aux classes dominantes indigènes (qui risquent d'être considérées comme "nos fils de pute" par les vrais seigneurs) —quoiqu'il soit de bon ton de laisser croire qu'un "ascenseur social" existe.
D'ailleurs, ce sont ces autorités proconsulaires qui portent à chaque fois le poids du mécontentement populaire que provoquent les contraintes de la déprédation de la Finance inassouvissable. Les portes giratoires facilitent leur recyclage ainsi que la rémunération des services rendus à la Chimère de l'Argent.
Quant aux braves gens, il suffit de les diviser pour mieux se sucrer sur leur dos. Le pouvoir narratif des Grands Média en place détourne l'attention des différences qui existent réellement entre les classes et les groupes sociaux et de tout ce qui a un caractère politique, la primauté revenant à des considérations techniques élitistes.


Bonne grève.
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Quelques liens en rapport avec la RDC, le Rwanda et le Burundi :

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Mise à jour du 25/10/2013 :

Un reportage en français sur la journée de grève, avec photos et vidéos à l'appui.

Mise à jour du 27/10/2013 :

Entretien en castillan avec Camilla Croso, brésilienne, Présidente de la Campagne mondiale pour l’éducation (CME) et coordinatrice de la Campagne latino-américaine pour le droit à l'éducation (CLADE).
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Mise à jour du 28/01/2014 :

Rapport mondial 2014 : République démocratique du Congo (par Human Rights Watch).
La violence ininterrompue en RD Congo, par Ida Sawyer.
Rapport mondial 2014 : Rwanda (HRW).
Rapport mondial 2014 : Burundi (HRW).

lundi 21 octobre 2013

La France condamnée par la Cour européenne des Droits de l’Homme pour expulsions multiples

Selon une information de Franck Johannès (Le Monde), datée du 18 octobre 2013, la France a été condamnée à l'unanimité par la Cour européenne des Droits de l'Homme...

La France condamnée après l’expulsion de gens du voyage
C’est la victoire du bois du Trou-Poulet : la France a été condamnée, jeudi 17 octobre – journée mondiale du refus de la misère – par la Cour européenne des droits de l’homme pour avoir expulsé des gens du voyage sans leur proposer un relogement. « Cette décision de justice est historique après une bataille judiciaire de neuf années, s’est félicité ATD Quart monde à l’origine de la procédure, après une bataille judiciaire de neuf années ».

En lire plus.

Lire également :

Nicolas Hervieu, « Droit au logement : La France mise en cause devant le Comité européen des droits sociaux », in Lettre « Actualités Droits-Libertés » du CREDOF, 5 juin 2008.

Ah, les imbéciles heureux qui sont nés quelque part... (par Georges Brassens, né à Sète le 22 octobre 1921, mort à Saint-Gély-du-Fesc le 29 octobre 1981)

La pollution de l'air...

...est cancérigène, selon l'OMS.
Il est fréquent que les secteurs économiques les plus protégés soient en même temps les plus contre-productifs, voire létaux. Bref, plus ça roule, plus ça nous tue.

Cliquez ici pour lire le rapport (en anglais).

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Mise à jour du 22.10.2013 :

En Espagne, plus de 44 millions de citoyens (94% de la population) endurent des accumulations de polluants considérées comme nuisibles par l'Organisation Mondiale de la Santé :
Un 37% de la población respira aire que supera el límite legal de contaminación 
España sigue sin conseguir que la calidad de su aire se ajuste a la legalidad. 17,3 millones de personas viven a diario en zonas cuya atmósfera contaminada supera los límites acordados con la Unión Europea. Existen 185 zonas donde las estaciones muestran datos que vulneran la ley medioambiental de protección de la salud, según la recopilación llevada a cabo en 2012 por Ecologistas en Acción. Los límites impuestos por Europa son más permisivos que los de la Organización Mundial de la Salud. Según ese criterio, 44 millones de personas respiran polución que lesiona su salud. La Unión Europea calcula que en 2010 se dieron 400.000 muertes prematuras por la polución. 16.000 de ellas en España.
À ce propos, le rapport d'Ecologistas en Acción relatif à 2007 était déjà concluant, malgré leurs difficultés d'accès aux données :

Plus de la moitié des espagnols respirent de l’air pollué

Toutes les versions de cet article : [Català] [Castellano] [Français] [Galego]
Ecologistas en Acción a présenté un rapport qui résume la situation de la qualité de l’air en Espagne pour 2007. Sa principale conclusion est qu’au moins 53% des Espagnols respirent de l’air pollué. Ceci est plus qu’une statistique : cela représente la mort prématurée de plus de 16 000 personnes par an, selon le Ministre de l’Environnement. Cependant, les administrations régionales n’adoptent pas les mesures nécessaires pour régler cette grave situation, qui passent souvent par une réduction du trafic routier.
Ecologistes en Action a évalué pour la troisième année consécutive la situation de la qualité de l’air en Espagne. Une fois de plus les conclusions qui ressortent de ce rapport sont alarmantes : plus de la moitié des espagnols respirent de l’air pollué.
Pour réaliser cette étude, on a compilé les données sur la situation de l’air dans les différentes Communautés autonomes (CA) durant l’année 2007, étudiant les dépassements des valeurs-limites autorisées par la législation, mais aussi les dépassements des valeurs maximums recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Pour cela, on a utilisé les informations transmises par les réseaux de mesures des différentes communautés autonomes.
Il convient de remarquer les carences graves que présentent une part des données disponibles : manque d’homogénéité, usage de décomptes injustifiés… Pire encore, certaines Communautés autonomes ne les ont pas fournies, ce qui fait que la qualité de l’air respiré n’a pu être évaluée que pour 38,6 millions de personnes, environ 85% de la population espagnole.
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Mise à jour du 26.11.2013 :
L'air que nous respirons nous rend de plus en plus malades, notamment par temps de sécheresse ; le quotidien Le Monde publie aujourd'hui :
L'irrespirable air parisien en time-lapse

Dans un rapport dévoilé en octobre, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) classait l'air extérieur comme source cancérigène (en 2010, 223 000 personnes sont mortes d'un cancer du poumon lié à la pollution atmosphérique). Afin de sensibiliser l'opinion publique, l'association écologiste France nature environnement (FNE) a installé le 14 novembre un cube en toile blanche sur le toit d'un immeuble parisien. Cinq jours plus tard, les particules de pollution ont laissé apparaître un message sur la toile blanche : "irrespirable". Cette campagne choc visant à mettre des mots sur cette pollution invisible est à voir sur le site Rendezmoimonair.org. FNE affirme que des solutions existent et que tout le monde peut se mobiliser (Etat, citoyens, entreprises…). A l'avenir, l'association entend multiplier ses actions, aussi bien en ville qu'à la campagne.

P.-S. - "Time-lapse" est un anglicisme que l'on traduit en français par "accéléré". La photographie d'accéléré est un effet cinématographique où la fréquence de la prise des images (images par seconde) est beaucoup moins rapide que la fréquence de lecture des images.
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Mise à jour du 16.12.2013 :
À propos de la consommation électrique en France et ses répercussions environnementales, Le Monde publie aujourd'hui :
Alors que l'hiver s'installe sur l'Hexagone et que les factures d'électricité augmentent, Paris observait la semaine dernière des pics records de pollution. Cet épisode de pollution aux PM 10 (particules au diamètre inférieur à 10 microns) a également affecté une grande partie de la France. Les internautes soucieux des répercussions de notre énergie électrique sur l'environnement peuvent télécharger éCO2mix. Cette application lancée en 2010 par Réseau de transport d'électricité (RTE), le gestionnaire du réseau français de lignes à haute tension, permet de suivre la consommation électrique en France quasiment en temps réel et les émissions de CO2 correspondant à cette répartition (en tonne/heure). Grande nouveauté : depuis jeudi, ces informations sont désormais disponibles pour les 21régions de la France métropolitaine (hors Corse, dont le réseau ne dépend pas de RTE), mais avec un mois de décalage. Accessible gratuitement sur Internet et sur smartphone, éCO2mix permet de connaître quart d'heure par quart d'heure la consommation et la production d'électricité à l'échelle nationale, la composition de cette production par filières (nucléaire, gaz, fioul, énergies renouvelables, etc.), les émissions de CO2 et les échanges d'électricité avec les pays voisins. Sur le site, un historique permet même de remonter au 1er janvier 2012.