jeudi 30 juin 2011

Analyse de l'expression "création de richesse" à travers un exemple de Gorce

Xavier Gorce, dans Le Monde du 29 juin 2011.

Où l'on voit que la vieille antienne social-démocrate "il faut tout d'abord créer de la richesse pour pouvoir ensuite la distribuer" n'est qu'un formidable piège à cons très ultralibérale.
Où l'on voit que la distribution de l'argent éclaircit la distribution des rôles dans le corps social.
Où l'on voit que l'expression "création de richesse" est un dessein encore plus malin que ceux de "création ex nihilo" ou de "dessein intelligent".
Où l'on voit également à quel point la richesse, fruit du travail, fuit le travail (comme la peste) alors que l'Argent, comme l'aigle, s'envole..., tout simplement.
Où l'on voit, encore, enfin, qu'il faut se méfier des mots et, en particulier, des plus ressassés.

lundi 27 juin 2011

Vos traces sur Internet

La Commission nationale de l’informatique et des libertés est l'institution officielle "chargée de veiller à ce que l’informatique soit au service du citoyen et qu’elle ne porte atteinte ni à l’identité humaine, ni aux droits de l’homme, ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques."
Sur son site, la CNIL nous prévient : "Sur internet comme ailleurs, vos activités et vos déplacements laissent des traces. L'impression de facilité qui domine l'univers du web masque la réalité d'une surveillance discrète et active."
C'est son préambule à une expérience qui vous aide à découvrir comment vous êtes pisté sur internet. Allez-y, vous saurez mieux à quoi vous en tenir. Durant cette expérience, vous allez découvrir :
N'oubliez pas qu'un cookie (mot anglais étasunien) est un mouchard électronique, un témoin et un espion de connexion à la fois.
À la fin de cet essai, on vous rappellera que :
Des traces de vos navigations sur internet sont enregistrées
  • dans votre ordinateur
  • sur des serveurs.
Sur internet, les messages échangés le sont le plus souvent en clair : de ce fait, vos communications peuvent être interceptées.
Les services offerts sur le web tirent parti d'un nombre croissant d'informations issues de votre navigation, de votre localisation, ou encore de vos recherches. Cette collecte d'informations se fait souvent à votre insu.

D'autres sites, dont Anonymat.org, vous renseignent également à ce sujet.

Alex Türk, président de la CNIL depuis 2004, est l'auteur d'un livre récent sur le sujet (La Vie privée en péril. Des citoyens sous contrôle, Éditions Odile Jacob) et en a eu la possibilité de s'exprimer longuement dans les médias à l'égard des dangers qu'entraînent les nouvelles technologies et les différents nano-Brothers qui nous hantent. J'ai lu, par exemple, l'entretien qu'il a accordé à Stéphane Arteta, du Nouvel Observateur (nº 2422, du 7 au 13 avril 2011) où il signale notamment :
(...) On a longtemps redouté Big Brother, mais on peut se rebeller contre un système centralisé. Or ce qui nous attend est bien pire. Nous assistons à la multiplication des nano-Brothers -capteurs, puces électroniques dans les cartes et les portables...-, beaucoup plus redoutables car les outils de surveillance sont multiples, disséminés, parfois invisibles, donc bien plus difficiles à contrôler. On ne sait pas qui collecte les données, où elles sont entreposées, pour combien de temps, ni dans quel but. La biométrie (empreintes électroniques digitales, oculaires...), la vidéosurveillance, la géolocalisation, la collecte des données en ligne, c'est un cocktail explosif. (...)
La totale transparence, c'est le rêve des multinationales, obsédées par l'idée de profiler leurs clients. Quand j'étais jeune, on souhaitait échapper au regard des parents, ne jamais dire où l'on était. Aujourd'hui, il faut s'afficher. C'est tendance. Les sociétés en profitent pour récupérer des infos personnelles : vos goûts, des photos, des vidéos... Elles ont inventé le Big Brother convivial, le capitalisme copain : elles ont besoin de ces données pour prospérer, mais vous amènent à les leur donner en vous faisant croire que c'est dans votre intérêt. C'est le modèle Facebook. Ce système ingénieux ne serait pas blâmable s'il était lisible et contrôlé. Mais ce n'est pas le cas. La notion de consentement est floue, et vous n'avez pas de droit de suite : fermer votre compte ne garantit pas la disparition des données. Les grandes entreprises du numérique vantent la transparence, mais agissent derrière un rideau de fumée. (...)
N'empêche que l'action d'Alex Türk et du CNIL est sévèrement contestée par certains qui pensent, par exemple, que...
Par ses manquements ou omissions, la Commission nationale de l’informatique et des libertés participe à une illusion, celle de faire croire au citoyen qu’il est protégé contre les dérives marchandes et étatiques de ses données personnelles.
La Commission, presque 30 ans d’âge, ne remplit pas sa mission d’organe indépendant qui peut protéger le citoyen contre l’énorme braquage numérique de ses données intimes.
En soi, les décisions, interventions et (rares) dénonciations au parquet de la CNIL risquent bien de dessiner les chapitres fondamentaux de la Novlang officielle. Sur de nombreuses affaires, la Commission - soit par manque de moyens ou de volonté, soit par absence de pouvoirs, après que son président Alex Turk a participé lui-même à la perte desdits pouvoirs (cf dossier BBA 2004) - n’a pas joué son rôle d’arbitre au service du citoyen.
Sous couvert de renforcer les pouvoirs de la CNIL, Alex Turk a défendu une refonte de la loi Informatique et libertés qui, de fait, lui retirait le pouvoir de bloquer la mise en oeuvre des fichiers "de sureté"; (policiers notamment), mais lui accordait certes des pouvoirs de sanction. Ce qui pouvait passer pour une contrepartie s’avère n’être qu’un jeu de dupe : depuis, les fichiers policiers sont avalisés sans tenir compte des remarques de la CNIL, et aucune sanction n’a été rendue publique, suivant en cela la politique de la CNIL qui, depuis 1978, n’a dénoncé au parquet qu’une vingtaine d’affaires (sur plusieurs dizaines de milliers de plaintes, son équivalent britannique en dénonçant plus d’une centaine par an).


Un exemple ? Dans l’affaire du fichier des précaires de Vitry-le-François, soulevé par de nombreuses associations (prix Orwell 2004 pour la ville et le Conseil général), aucune démarche, action juridique ou sanction administrative n’a été ni engagée ni demandée par la CNIL. Les travailleurs sociaux avaient été informés en avril 2005 qu’un des commissaires ferait le déplacement dans la région pour éclaicir ces faits. Mais rien ne s’est passé. Un peu avant une poignée de manifestants, dont des travailleurs sociaux marnais, étaient venu demander que la CNIL intervienne. Un dossier qui aurait du mener à des poursuites, car manifestement non déclaré dans les règles à la CNIL et prévu par aucun texte.


Autre exemple, le bug de la carte Vitale (1). Le 24 mars 2004, le président Alex Turk écrit à Jérôme Crêtaux, qui a découvert la faille (et qui travaille avec les association de défense des données de santé ADAS et ACIs-VIPI), pour dire qu’il a bien reçu son courrier du 17 novembre 2003 dénonçant le bug, qu’il en a saisi le 19 décembre 2003 le président du GIE ; enfin il a "l’honneur de [l’] informer que le GIE Sesam-Vitale a confirmé à la commission que les APIs de lecture nécessitaient la présence simultanée de la carte Vitale et d’une carte de professionnel de santé pour que les données relatives à l’Exonération du Ticket Modérateur soient accessibles". Le tout sans trace d’étude indépendante quelconque. Preuve sera faite ensuite que le problème technique est vraiment sérieux dans le système Vitale (2).
Cliquez ici pour lire le texte complet.
Il existe d'autres textes à considérer qui sont à votre disposition sur le Réseau, chez Bug Brother - Qui surveillera les surveillants ? (blog du Monde) ou chez Big Brother Awards France, entre autres.

dimanche 26 juin 2011

Le cas de Loïc Sécher, ou quand les braves gens ont très soif

D'un côté, un ouvrier agricole, homosexuel, réfugié dans l'alcool et le cannabis : un bouc émissaire trop parfait. De l'autre, une fillette de 13 ans qui dépérit et qui ment, un entourage lyncheur, des politiciens favorisant la démagogie au détriment des droits de l'Homme, une société de la délation des rumeurs obligatoire, des gendarmes en quête de chiffre, un juge d'instruction qui mène une enquête aberrante, des psychiatres qui oublient leur métier, une presse à sensation, un avocat général et une avocate de la partie civile qui s'opposent à la tenue d'un nouveau procès lorsque tout pousse à penser qu'il est nécessaire...
L'homosexuel, accusé fin 2000 de viol et d'agressions sexuelles par l'adolescente, condamné en 2003 à 16 ans de réclusion (puis en appel en 2004), en a passé plus de 7 de prison ferme avant d'être libéré en avril 2010, après la décision de la Cour de cassation de réviser son procès, suite à la rétractation de son accusatrice. Il vient d'être définitivement innocenté le 24 juin par la cour d'assises de Paris.
Ajoutons, pour compléter l'horreur, que lors d'un reportage de télévision, il avait avoué qu'à l'issue des viols répétés dont lui, il avait été la victime en prison, il se retrouve maintenant avec le sida [Fausse information, selon un courriel de Daniel Picard (2)].

Je cite ensuite quelques extraits du Figaro pour mieux comprendre cette histoire, ainsi que l'analyse d'Agoravox pour mieux fixer son attention sur les tenants et les aboutissants de cette affaire exécrable :
(...) Après des années de procédure et plus de sept ans passées derrière les barreaux, Loïc Sécher, 49 ans, devient donc aujourd'hui le septième acquitté, en matière criminelle, depuis 1945. La cour a précisé qu'il ne s'agissait pas d'un acquittement au bénéfice du doute, mais qu'il n'y avait aucune charge contre Loïc Sécher. Une annonce applaudie par la salle. (...)
Juste avant que la cour ne se retire pour prendre sa décision, l'ancien ouvrier agricole de Loire-Atlantique avait tenu à prendre la parole pour «renouveler (son) cri d'innocence». Il avait également expliqué avoir une pensée émue pour son père, décédé cette année.

Dépression, alcool et cannabis

La veille, au nom du «bien de la justice», l'avocat général, François-Louis Coste, avait requis l'acquittement, après avoir expliqué durant les débats son «admiration» pour cet homme qui, fracassé par onze ans d'humiliations, était resté dénué de haine à l'égard de celle qui l'a accablé.
L'affaire Sécher, encore un «fiasco dû à la dictature de l'émotion», avait pour sa part plaidé son conseil, Me Eric Dupond-Moretti. Selon le ténor du barreau lillois, c'est la dépression de Loïc Sécher, son refuge dans l'alcool et le cannabis ajoutés à une homosexualité difficilement assumée en milieu rural qui ont «conduit la machine judiciaire à forger sa culpabilité».(...)

Mais, en 2008, Emilie avouait avoir menti et se rétractait officiellement dans une lettre adressée au procureur, écrite avec le soutien de son psychiatre et l'aide de son avocate, Me Cécile de Oliveira. «Loïc Sécher est innocent, je ne supporte plus de le voir en prison», écrivait la jeune femme, devenue majeure. Le 13 avril 2010, la Cour de révision ordonnait la libération de Loïc Sécher et la tenue d'un nouveau procès.
Emilie, désormais âgée de 25 ans, est venue cette semaine témoigner à la barre, au cours d'une audition qui s'est tenue à huis clos. Tremblante et abreuvée de médicaments, la jeune femme a expliqué avoir été «prisonnière de son mensonge». Loïc Sécher et elle se sont parlés et réconfortés. «C'était un moment d'audience incroyable, cette petite fille a eu un courage inouï», a commenté Me Eric Dupond-Moretti.
Voici l'analyse impeccable d'Agoravox publiée le 14 octobre 2008 :

Loïc Sécher, victime de la dictature de l’émotion

Réunie le lundi 13 octobre, la Commission de révision des condamnations pénales a refusé la remise en liberté de Loïc Secher, condamné en 2003 puis en 2004 à seize ans de réclusion et à près de 350 000 € d’indemnités et frais de justice pour un crime de viol dont il s’est toujours déclaré innocent. La jeune fille qui avait accusé Loïc Sécher de ce crime, il y a huit ans alors qu’elle n’avait que 13 ans, a écrit à la justice en avril 2008 pour signaler qu’elle avait menti et demander la libération de l’innocent qui a déjà accompli six ans de détention injustifiée. Qui est responsable de ce gâchis ?

Loïc Sécher a déclaré qu’il n’en voulait pas particulièrement à la jeune fille car elle était elle-même une victime du « système ». Il suffit de lire le témoignage de Virginie Madeira pour comprendre le piège tendu aux enfants ou adolescents qui, un jour, ont eu la mauvaise idée d’inventer une agression sexuelle pour se valoriser. (J’ai menti – V. Madeira)
Si Loïc Sécher a pu comprendre la fragilité psychologique de la prétendue victime, il est probable qu’il ne pardonnera pas aussi facilement à l’entourage de cette dernière de l’avoir immédiatement désigné comme coupable.
Mais, au-delà de l’entourage, ce sont tous ceux qui ont contribué à fabriquer, depuis le milieu des années 90, le « système » de la dictature de l’émotion qui doivent être montrés du doigt. Ils sont responsables des dérapages et bavures qui se sont succédé jusqu’au chaos d’Outreau.
Tout commence avec l’affaire Dutroux en Belgique au milieu des années 90. La peur s’installe dans toutes les couches de la population en Belgique, mais aussi en France et dans d’autre pays. Toute la société exige des mesures pour assurer la sécurité des enfants face aux agresseurs sexuels et aux réseaux de pédophilie.
La classe politique française entend le message et veut démontrer qu’elle est capable d’ériger des murs de protection pour tendre vers la suppression totale de l’inacceptable. Chacun y va de sa propre déclaration : le 4/09/1996, le Premier ministre Alain Juppé déclare à L’Express : « Il faut parfois mettre entre parenthèses les droits de l’homme pour protéger ceux de l’enfant ». En 1996, François Bayrou, ministre de l’Education nationale promet au sujet des soupçons pesant sur le milieu scolaire : « Si dans l’enquête quelqu’un est soupçonné, on suspend sa présence auprès des élèves ». Le 11 juin 1997, Ségolène Royal déclare à Europe1 : « Il faut que la parole des enfants soit entendue, qu’ils soient crus ». En 1999, le conseiller Hayat affirme à une délégation syndicale au nom des ministres Allègre et Royal : « Si un enfant peut être préservé au prix de neuf enseignants accusés à tort, l’objectif est rempli ».
Le temps de l’action a rapidement suivi celui des promesses. Ce fut d’abord la circulaire Royal de 1997 qui obligea le personnel de l’Education en cas de rumeur à « s’extraire au plus vite » de cette situation en informant sa hiérarchie (donc en colportant la rumeur) afin de procéder à une enquête interne (plutôt difficile à mettre en œuvre dans le cas d’une rumeur) puis à une dénonciation au procureur de la République. Il fut clairement rappelé au personnel de l’Education que « Tout manquement à cette obligation légale l’expose à être poursuivi en justice pour non-empêchement de crime, non-dénonciation de mauvais traitements, omission de porter secours ou non-assistance à personne en péril, selon les cas et à faire l’objet de poursuites disciplinaires ». Le personnel de l’Education apprit très vite à ouvrir les parapluies et les résultats des ordres de Mme Royal furent à la hauteur de ses ambitions. Le nombre de mis en cause dans l’Education explosa en quelques années.
Les Officiers de Police judiciaire firent preuve d’un talent particulier pour augmenter la pression sur les « présumés coupables » d’agressions sexuelles sur enfants. Tout cri d’innocence fut systématiquement interprété comme une circonstance aggravante. Il suffit de lire les témoignages des innocents d’Outreau ou d’ailleurs qui ont subi les 48 heures de torture pour comprendre que le seul objectif recherché, c’était de faire du chiffre et du spectacle. Les mises en examen furent automatiques. Le statut de témoin assisté créé en 2001 par la loi sur la présomption d’innocence fut très souvent laissé de côté dans les dossiers traitant des accusations d’agressions sexuelles sur enfant. L’incarcération suivait la mise en examen dans la plupart des cas. Comme tant d’autres, Loïc Sécher n’y échappa pas. Il n’était plus question pour les magistrats de prendre le moindre risque de remise en liberté d’un « présumé coupable d’agressions sexuelles sur un enfant  ». A leur tour, les médias comprirent très vite que le sujet faisait vendre. Radios, télévisions et presse écrite se ruèrent sur les scoops pour entretenir la peur et attirer l’attention. Les associations de défense des enfants ajoutèrent leur grain de sel pour crier au scandale chaque fois qu’un « présumé coupable » était libéré, innocenté ou bénéficiait d’un non-lieu. Le monde politique applaudissait. Il suffit de se remémorer l’attitude de la ministre Royal après le suicide de Bernard Hanse en 1997 ou du ministre Lang lors du lynchage d’Alain Hodique en 2001.
C’est ainsi que les années 1997-2005 furent des années de terreur pour les innocents victimes d’une simple rumeur ou, pire, d’une dénonciation mensongère provenant d’un enfant qu’on ne savait pas écouter ou qui était lui-même manipulé par un entourage avide de vengeance dans certaines familles en crise. La prétendue victime de Loïc Sécher était fragile psychologiquement. Au lieu de tenter de comprendre son mal-être, la justice utilisa cette fragilité contre Loïc Sécher.
Certains innocents ont pu sortir de la galère avant la condamnation définitive. Le blog des innocents en donne quelques exemples. Mais de nombreux innocents ont été condamnés entre 1997 et 2005 sur de simples présomptions de culpabilité. Loïc Sécher en fait partie. Bien qu’il ait toujours crié son innocence même sous la torture psychologique dont il n’a probablement pas dû être épargné en garde à vue, bien qu’il n’existait pas d’éléments probants de sa culpabilité, le juge d’instruction a tout simplement refusé d’organiser une confrontation avec la prétendue victime avant de le renvoyer devant les assises. Et avec la dénonciation mensongère d’un enfant, fragile psychologiquement, pour seul élément à charge, le ministère public n’a pas hésité à demander la condamnation définitive. Pire que cela, il l’a obtenu de deux jurys d’assises composés de 9 et 12 membres. Espérons que ces 21 jurés ont aujourd’hui, au nom du peuple, un début de conscience de leur propre responsabilité dans les rouages de la machine à broyer.
Il ne fait donc aucun doute que, pendant cette période de terreur, l’institution judiciaire est devenue le bras armé de la dictature de l’émotion ! Et aujourd’hui, la question doit être posée. Combien d’autres innocents croupissent dans nos prisons dignes du Moyen Âge avec un statut de pointeur qui les réduit à être des sous-hommes parce qu’un jour ils ont été tout simplement victimes de cette dictature ?
Mais il semble évident que l’institution judiciaire peine à reconnaître ses probables erreurs. La fragilité psychologique de la prétendue victime n’a pas été jugé suffisante pour ouvrir la porte du doute lors des deux condamnations de Loïc Sécher. Par contre, elle est utilisée, aujourd’hui, par la cour de révision comme un élément de doute sur la rétractation de la jeune fille qui est pourtant majeure et déclare souffrir de savoir qu’un innocent est en prison pour rien. Si un doute doit être exprimé par Loïc Sécher, c’est bien celui de la confiance dans la justice de cette dictature de l’émotion.
On peut lire également le texte qu'Agoravox vient de rédiger à ce sujet le 24 juin 2011, où l'on rappelle notamment les cas du suicide de Bernard Hanse ou
(...) le cas de Jean-Paul Degache, instituteur ardéchois, condamné par deux fois à 8 ans de prison pour des faits qu’il a toujours niés et qui n’ont jamais été démontrés.
Enfin, remarquez dans la vidéo qui suit que la journaliste de LCI (1) Ségolène Châtelain souligne, lorsqu'elle informe de l'ouverture d'un troisième procès destiné à réviser l'affaire Sécher, que celui-ci était le coupable idéal vu qu'il avait une "sexualité mal établie"...



(1) La Chaîne Info (LCI) est une chaîne de télévision française d'information en continu, filiale du groupe privé TF1.
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(2) Parti en voyage, je lis aujourd'hui, 13 juillet 2012, un courriel qui m'a été adressé par Daniel Picard le 11 juillet. Voici son texte complet :
Bonjour,

Je suis Daniel Picard, la personne qui s’occupe de l’Affaire Sécher.
J’ai remarqué que vous vous intéressiez de très près à cette affaire et je me permets de vous contacter afin de vous demander de rectifier une information erronée sur votre blog. Effectivement M.Sécher a subi des violences en prison mais il n’a pas le Sida. Pourriez-vous corriger rapidement cette information ? 

Bien Cordialement

M. PICARD
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NOTE du 25/09/2012 :
À 9h29, le quotidien Le Monde a lancé aujourd'hui cette alerte :
Les indemnités de Loïc Sécher, 51 ans, qui a passé sept ans et trois mois derrière les barreaux après avoir été accusé à tort de viols sur une adolescente, ont été fixées par la cour d'appel de Rennes à 797 352 euros en compensation des préjudices matériel et moral subis. Loïc Sécher est le septième homme acquitté en révision en France depuis 1945.

dimanche 19 juin 2011

Le 19 juin, on tient la promesse

Paris, le 19 juin 1790 : L’Assemblée nationale décrète que la Noblesse héréditaire est pour toujours abolie, qu’en conséquence, les titres de Prince, de Duc, de Comte, de Marquis, de Vicomte, Vidame, Baron, Chevalier, Messire, Écuyer, Noble, et tous autres titres semblables, ne seront ni pris par qui que ce soit, ni donné à personne ;
- Qu’aucun citoyen Français, ne pourra prendre que le vrai nom de sa famille ;
- Qu’il ne pourra non plus porter ni faire porter de livrée, ni avoir d’armoiries ;
- Que l’encens ne sera brûlé, dans les temples, que pour honorer la divinité, et ne sera offert à qui que ce soit ;
- Que les titres de Monseigneur et de Messeigneurs ne seront donnés ni à aucun corps ni à aucun individu, ainsi que les titres d’Excellence, d’Altesse, d’Eminence, de Grandeur.
Sans que sous prétexte du présent décret, aucun citoyen puisse se permettre d’attenter aux monuments placés dans les temples, aux chartes, titres et autres renseignements intéressant les familles ou les propriétés, ni aux décorations d’aucun lieux publics ou particuliers, et sans que l’exécution des dispositions relatives aux livrées et aux armes placées sur les voitures, puisse être suivie ni exigée par qui que ce soit, avant le 14 juillet, pour les citoyens vivant à Paris, et avant trois mois pour ceux qui habitent les provinces.

Addition au précédent décret, du 20 Juin 1790

Ne sont point compris dans la disposition du présent décret tous les étrangers, lesquels pourront conserver en France leurs livrées et leurs armoiries.
Le décret de ce jour est le complément du décret du 4 août 1789, il avait pour objet d’achever la destruction de la Noblesse.



Barcelone, Madrid, et d'autres villes espagnoles, le 19 juin 2011 : des milliers de citoyens manifestent en lutte contre des privilèges obscènes qui se cachent sous les mêmes ou d'autres apparences (1).

Madrid, Place de Neptuno, vers 15h

Infos là-dessus publiées par Le Monde, RTBF, France 24, TV5 Monde
ACRIMED : Espagne : Indignés par les médias (le 11 juin 2011). Miniprécis indigné d'expressions graphiques critiquant les médias et leur traduction en français.
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(1) Les éditions Jacob-Duvernet ont fait paraître cette année un volume broché de 190 pages signé par Éric Verhaeghe. Sur la page de couverture, deux bulles se détachent sur le nom de l'auteur, l'une bleue, celle du titre, l'autre rouge, en guise de sous-titre très significatif ; Jusqu'ici, tout va bien !, dit-l'une, "Enarque, membre du Medef, président de l'Apec, je jette l'éponge !", dit-l'autre. C'est donc un homme issu de l'intérieur du système -ancien élève de l'École nationale d'Administration, qui a quitté en janvier la présidence de l'Association pour l’Emploi des Cadres (organisme financé par une cotisation obligatoire des cadres) ainsi que d'autres fonctions au sein du Mouvement des Entreprises de France (l'organisation patronale française)- qui n'a pas pu s'empêcher d'écrire... :
[L'État]« est un outil de domination entre les mains de l'aristocratie, qui concourt plus particulièrement à dissuader le citoyen de se révolter ; au besoin par le recours à la force »
...ou
« Cet ordre moral est évidemment inventé pour culpabiliser et stigmatiser toute contestation des inégalités. Il sert les intérêts dominants. »
...ni de s'exclamer, dans un entretien :
« J’interpelle donc le patronat : les élites actuelles ne doivent pas se comporter comme la noblesse de l’Ancien régime ! »
À 42 ans, Éric Verhaeghe est donc enfin tombé des nues et, comme mieux vaut tard que jamais, Candide lui souhaite une chaleureuse bienvenue au club des résistants contre le meilleur des mondes et sa rapacité meurtrière !

mercredi 15 juin 2011

La suppression des postes appliquée au chinois

La politique ultralibérale de Nicolas Sarkozy continue à produire des ravages. Non, je ne parle pas maintenant du nombre de détenus dans les prisons françaises qui s'élevait à 64 584 au 1er mai, selon l'administration pénitentiaire, et a atteint ainsi un nouveau record dans l'histoire moderne du pays. Nous venons d'apprendre -dans mon cas, grâce au quotidien Le Monde- que le ministère de l'Éducation nationale réduit même les postes de professeur de chinois alors que la demande en augmente.
Selon l'Association française des professeurs de chinois (AFPC) qui a décidé d’alerter les médias à ce sujet, le ministère de l’éducation « n'a donné aucune explication à ce jour »
Voici l'info complète de Luc Cédelle datant du 14 juin 2011 :

On manque de profs de chinois ? Le ministère réduit les postes aux concours

Zhongguo, la Chine en idéogrammes

C’est une nouvelle illustration des conséquences parfois étonnantes de la politique de suppressions de postes d’enseignants : alors que l’apprentissage du chinois «explose» dans l’enseignement secondaire ces dernières années, le ministère de l’éducation nationale vient de faire connaître son intention de fermer, pour la session 2012, trois concours de professeurs de chinois sur les quatre existants.
Cette fermeture programmée - mais qui n’exclut pas une réouverture pour la session 2013 – concerne le Capes (certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré) externe, l’agrégation externe et l’agrégation interne de chinois. Ne reste pour 2012 que le Capes interne (c’est-à-dire ouvert à ceux qui sont déjà enseignants dans l’éducation nationale). Selon l'Association française des professeurs de chinois (AFPC) qui a décidé d’alerter les médias à ce sujet, le ministère de l’éducation « n'a donné aucune explication à ce jour ».
Questionné par Le Monde à ce propos, le ministère répond que « la répartition par disciplines » des postes ouverts aux concours 2012 « n’est pas encore décidée ». Toutefois cette réponse ne dit rien sur l’éventuelle absence de concours. Et l’on peut constater sur le site Internet du ministère, à la rubrique « concours et recrutement » et dans la liste des « sections et options susceptibles d’être ouvertes » à la session 2012, que n’y figure pas l’agrégation de chinois, externe ou interne, et que le capes externe de chinois y est bien signalé « F » comme fermé.

Orthographe et Orthogaffes


Orthogaffe.com vous propose une approche cocasse du français et ses accrocs qui entraînent tant de gaffes... La photo-vignette ci-dessus est la déclaration de principes du site.
Vous y trouverez une page de citations au sujet des complexités de l'orthographe française qui se termine par une anecdote humoristique transmise par Chamfort :
Madame Beauzée, épouse d'un Académicien, avait un amant.  Un jour son époux les surprit. Son amant dit : "quand je vous disais qu'il était temps que je m'en aille". Monsieur Beauzée, toujours puriste, lui dit : "... que je m'en allasse, Monsieur".
L'équipe artistique d'Orthogaffe.com a recours à des sketchs vidéo rigolos pour illustrer ses astuces vis-à-vis de ces subtilités du français qui vous enquiquinent ; en voici un exemple :
Orthogaffe.com Épisode 24. Subjonctif ou indicatif après "après que" ?


Pour mieux vous repérer dans ce site, profitez de leur index pédagogique.
Enfin, ils annoncent la sortie d'Orthogaffe.com en bande dessinée pour janvier 2012.

Quant au sujet et si on simplifiait l'orthographe, j'espère vous concocter ici un article là-dessus un de ces jours. Entretemps, voici encore une vidéo...


...et deux cas de figure de propositions en marche ; il s'agit de deux mouvements différents qui vous inciteront certainement à réfléchir à l'égard d'une possible réforme de l'orthographe française : le site du très polémique ortograf.net (d'emblée, vous aurez l'occasion de vérifier, par exemple, à quel point la langue -dès lors qu'elle est écrite- devient image, et image fortement accrochée aux parois de notre cerveau...) et le site ALFOGRAF, celui du mouvement Ortograf.

mardi 14 juin 2011

L'Appel de la Chaire, contre les chaires financées par la Finance

La chaire n'est pas triste aux yeux de l'Argent, loin de là, elle est bien alléchante. L'Appel de la Chaire a été lancé par un collectif de mathématiciens contraires à la création de chaires financées par les entreprises privées. Autrement dit, ils s'opposent à "la mainmise du privé sur la recherche publique que ce dispositif construit silencieusement", selon l'éloquente expression utilisée par Mediapart, le média qui a relayé à grande échelle cette information le 6 juin, car en fait, l'Appel avait été publié le 9 février 2010 sur le site de la revue Mauss. Je le lis donc avec un an et demi de retard, mais mieux vaut tard que jamais.
Le texte de l'appel est disons long, assez détaillé ; il fournit beaucoup de matière à réflexion par ces temps d'argent obligatoire et très mal réparti. C'est pour cela que je le pompe dans son intégralité. N'hésitez pas à y plonger et à en juger. Bonne lecture.


À une époque où les pouvoirs publics cherchent à transformer radicalement la recherche française, où ce sont de plus en plus des projets de courte durée que les agences de moyens financent, où les crédits récurrents des laboratoires de recherche diminuent au profit de ces financements et où, en contrepartie, nous entendons en permanence dire qu'il faut créer des synergies entre recherche publique et entreprises privées, voire que nos laboratoires doivent trouver une partie de leurs financements dans les entreprises, il peut être utile d'essayer de comprendre où mènent ces évolutions. Nous nous proposons de mettre en évidence les côtés pervers d'un tel système sur un exemple, celui des chaires.

Qu'est-ce qu'une chaire?

Une grande entreprise privée peut se faire opérateur de recherche à divers titres: en possédant son propre département de recherche; en employant sous contrat à durée déterminée et/ou partielle des chercheurs du secteur public; ou en finançant une partie des travaux de recherche d'une équipe de chercheurs du secteur public.

Dans le premier cas, l'entreprise définit ses propres objectifs, elle emploie ses propres salariés et elle oriente leurs travaux suivant des stratégies qui sont en accord avec les intérêts particuliers de ses dirigeants et de ses actionnaires. Dans le deuxième cas, elle définit ses objectifs conjointement avec les chercheurs du secteur public, dans un équilibre à trouver entre ses intérêts particuliers et l'intérêt général poursuivi par les chercheurs du secteur public. Dans le dernier cas, celui du mécénat, soit l'entreprise contribue à un fonds abondé par plusieurs autres bailleurs et on parle alors de fondation, soit elle alloue des moyens dans le cadre d'un partenariat bilatéral souvent appelé chaire (à ne pas confondre avec une chaire en Sorbonne ou au Collège de France, ici la chaire n'est pas personnifiée).

Étude de cas

Prenons l'exemple imaginaire du groupe Wotanis, géant des industries phytosanitaire et pharmaceutique. À côté de son département de recherche et développement, à côté des contrats de recherche que ce groupe signe régulièrement avec des chercheurs et des doctorants de divers établissements publics et universités, le groupe Wotanis finance une partie du programme de recherche et d'enseignement d'une équipe de recherche, fictive elle aussi, disons l'équipe d'épidémiologie de l'École Supérieure de Sciences, et ce à hauteur d'un million d'euros répartis sur cinq ans. Sur le papier, la «chaire Wotanis» ne donne pas d'ordres concernant les activités de l'équipe de recherche puisque celles-ci sont toujours déterminées par contrat avec l'État. Elle finance simplement, sans autre contrepartie que la publicité de ce partenariat, missions, équipement ainsi que contrats à durée déterminée en lien avec ces activités. Sur le papier seulement, car en filigrane se dessine clairement le danger de l'ingérence sans garde-fous d'intérêts particuliers dans l'orientation de la recherche publique.

Étant par nature opportuniste, au sens où elle ne prend pas de direction privilégiée a priori, la recherche est particulièrement vulnérable à la présence d'offres substantielles sur des thèmes choisis à l'avance, comme par exemple «la promotion de la recherche dans le domaine de l'alimentation dans ses dimensions biologiques, sociales et humaines» (fondation Nestlé), «l'encouragement à la recherche dans le domaine de l'art d'être et de paraître» (fondation d'entreprise l'Oréal), «les approches systémiques des différences individuelles de longévité» (chaire Axa), «un enseignement à la pointe de la recherche dans des secteurs hautement innovants tels que: les nano-technologies, l'informatique, les réseaux de communication, le transfert et le cryptage de données» (chaire d'innovation technologique Liliane Bettencourt). Sans une réflexion préalable sur la part, y compris financière, de l'effort de recherche consacrée à des thèmes imposés, la recherche publique, parce qu'elle ne sait pas dire non, s'expose à un détournement, une captation de ses ressources, en défaveur de l'inconnu et du long terme, si ce n'est du bien public.

Un exemple récent en est donné par les déboires des mathématiques en finance. L'effet de séduction provoqué par l'intérêt des banquiers pour un domaine des mathématiques qui s'était développé jusqu'alors loin des applications aura permis à ce thème de prendre une importance démesurée, aussi bien en termes de filières d'enseignement et de diplômés qu'en termes de publications et de recrutements universitaires, avec les effets désastreux que l'on sait, sinon pour l'économie mondiale, en tous cas pour l'image des mathématiques dans la société. Combien plus précieuse pour tous -sauf sans doute pour les catégories les plus fortunées de la société- eût été une posture plus indépendante et critique, posture qu'au moins en principe, le statut de chercheur du secteur public permettait pourtant.

Mais ce n'est pas uniquement là que le bât blesse.

mardi 7 juin 2011

Les mercuriales véreuses d'Angela Mère Quérulence

« Croire que le travail est une vertu est la cause de grands maux dans le monde moderne [...]
La voie du bonheur et de la prospérité passe par une diminution méthodique du travail. »
Bertrand Russell : Éloge de l'oisiveté (1932).

« Croire que le TRAVAIL est une vertu est la cause de grands mots dans le monde moderne. »
Lapsus de traduction de l'extrait précédent
—dû à M. Parmentier et circulant sur internet—
qui tombe particulièrement à point.


L'arnaque systémique ne peut se reproduire et tenir que sous un torrent permanent de grands mots, éthiques tic bien malignes, manipulations, plaintes cyniques, malversations des données, ballons-sondes et autres prestidigitations destinées à instiller des superstitions durables et culpabilisantes dans les esprits. Une fois ces idées bien instaurées ou reçues, on aura moins de mal à infliger une bonne dose d'hypersolutions aux populations concernées.
Angela Merkel, qui rêvait de nous administrer un gel plus amer qu'elle, avait déclaré le soir du 17 mai à propos de Grecs, Portugais et Espagnols : « Il faudrait que dans des pays comme la Grèce, l'Espagne, le Portugal on ne parte pas à la retraite plus tôt qu'en Allemagne, que tous fassent un peu les mêmes efforts, c'est important. Nous ne pouvons pas avoir une monnaie commune et certains avoir plein de vacances et d'autres très peu, à la longue cela ne va pas ». Elle aurait pu dire, par exemple, que nous ne pouvons pas avoir une monnaie commune et certains avoir des Bunde, Schätze et autres Bobl (Bundesobligationen), et d'autres des primes de risque hypertrophiées et ruineuses, que sais-je. Mais non.
Il est urgent de souligner que plusieurs moyens de communication allemands réagirent vertement contre les propos mensongers et démagogues de Frau Merkel (1, 2, 3...). Ils savaient même que chez nous, il y en a beaucoup qui font bon nombre  d'heures supplémentaires non payées :
Nach einer Studie der OECD arbeitet man in Deutschland im Durchschnitt am Tag 7 Stunden und 25 Minuten. Die Franzosen arbeiten eine Minute mehr und Spanier kommen auf fast 8 Stunden, wobei sie mit unbezahlter Arbeit noch deutlich über den Durchschnitt liegen.
Eh ben, plusieurs média relaient depuis samedi que « les Européens du Sud travaillent beaucoup plus et parfois plus longtemps que les Allemands, selon une étude de Natixis, qui, statistiques à l'appui, bat en brèche de récents propos d'Angela Merkel fustigeant un laxisme social de la Grèce, de l'Espagne et du Portugal. »
Les pollutions de la mer, kel danger ! Vivement kel prenne la retraite et nous fasse des vacances, l'a mère Ange, l'a mère Querelle, la reine du blabla et de la baliverne.

Quant à l'amour du travail (des autres), je le dis sans aucune arrière-pensée politique, ça m'étonnerait qu'il passe l'été. D'autant que nous sommes au courant des rapports du travail et de l'Argent, ou des réalités comparées de la masse monétaire en circulation et desdits produits dérivés de la spéculation financière globale : les banques centrales ne représentaient en 2006 que 1% de la liquidité existante (10 % du PIB mondial) ; c'est l'organisme chimère desdits produits dérivés qui a des proportions gigantesques au point de transformer la masse monétaire en circulation en quantité minuscule, voire presque négligeable. En 2006, l'addition des dérivés et des dettes titrisées représentait déjà 88% de la liquidité mondiale ou 944% du PIB mondial ! Oui, vous avez bien lu (1). Qui donc bat la mesure ?
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Définitions du dictionnaire Le Robert :

Mercuriale : ( et ) Admonestation, remontrance, réprimande.
() Tableau officiel hebdomadaire portant les prix courants des denrées vendues sur un marché public; le cours officiel de ces denrées. [Le prof ajoute : du latin mercurialis (membre du collège des marchands), qui dérive à son tour de Mercurius (Mercure), dieu des commerçants et des voleurs, conducteur des âmes aux Enfers et messager des dieux ; Mercurius est lié au latin merx, qui veut dire marchandise, et la bourse est son attribut traditionnel... Il y a des noms qui semblent un stigmate, comme le voulait le père de Tristram Shandy au sujet des prénoms]
Quérulence : () Tendance pathologique à rechercher les querelles et à revendiquer, d'une manière hors de proportion avec la cause, la réparation d'un préjudice subi, réel ou imaginaire ( Délire de revendication).

(1) D'après Independent Strategy, citant Andrew Cornell, « The Year of Easy Money », Weekend Australian Financial Review, 27 décembre - 1er janvier 2007.

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Mise à jour du 19 février 2014 :
Les pollutions intéressées de notre culottée Mère Querelle sont carrément balayées par les statistiques de l'OCDE en la matière ; en 2012, les heures moyennes annuelles ouvrées par travailleur atteignent en Espagne le chiffre de 1686, c'est-à-dire, 289 de plus qu'en Allemagne !!! Mais la même année, ce sont 2034 heures moyennes annuelles en Grèce, autrement dit, 680 de plus qu'en Allemagne ! Pour connaître en détail ces montants, cliquez ici.

Exercice de mathématiques : comparez les chiffres, prenez au pied de la lettre l'avis de Frau Merkel (« Il faudrait que tous fassent un peu les mêmes efforts, c'est important. Nous ne pouvons pas avoir une monnaie commune et certains avoir plein de vacances et d'autres très peu ») et calculez l'âge de la retraite d'un Grec par rapport à celui d'un Allemand, vu le différentiel d'heures ouvrées cumulé le long des années. 
Solution : En gros, si l'on considère toutes les années du XXIe siècle, jusqu'à présent, un Grec travaille 50% de plus qu'un Allemand, ergo...

mercredi 1 juin 2011

Là-bas si j’y suis, avec les Indignés de la Puerta del Sol

L'émission de France Inter Là-bas, si j'y suis, dirigée par Daniel Mermet, a débarqué en Espagne pour consacrer un reportage en trois volets aux Indignés de la Puerta del Sol.
Cliquez sur le lien du jour de votre choix :

Émission du mercredi 25 mai 2011

Émission du jeudi 26 mai 2011

Émission du vendredi 27 mai 2011

Analyse : du traitement des mobilisations espagnoles par les médias français :

ACRIMED : Loin de l’Espagne et de l’information : ce que veulent les manifestants, par Henri Maler, le 24 mai 2011.

ACRIMED : Loin de l'Espagne (2) : revue de la presse somnolente (15/22 mai), par Frédéric Lemaire, Henri Maler, Julien Salingue, le 27 mai 2011.

J'ajoute un lien renvoyant à l'info de France 2 du 23 mai 2011


Photo grand angle prise le 21 mai 2011, à 21h20, par Jorge García de Andoín.