samedi 21 septembre 2013

Indicateur de Progrès véritable

En la bautizada como "era dorada" de gestión económica keynesiana,
1950 a 1975, el incremento de la productividad en toda la industria
manufacturera de los países desarrollados había sido premiado con
constantes aumentos salariales. (...) No obstante, desde los años 80, la
tendencia se había invertido. La masa salarial en EE UU cayó del 69 al 61%
del PIB entre 1980 y 2011, y en el Reino Unido se desplomó desde
el 65% del PIB al 53%.

(Andy Robinson : Un reportero en la montaña mágica.
Cómo la élite económica de Davos hundió el mundo,
Ariel, septembre 2013.)



Alors que le produit intérieur brut (PIB) mondial a plus que triplé depuis 1950, le bien-être économique ne fait que diminuer depuis 1978, selon le Genuine Progress Indicator (GPI), l'Indicateur de Progrès véritable (IPV) —sauf, bien entendu, ajoutons-nous, pour les mieux situés dans la course aux milliards, que ce soit en France ou dans le monde.
C'est la conclusion d'une étude publiée dans la revue Ecological Economics par des chercheurs de l'Australian National University de Canberra.


Produit Intérieur Brut (GDP en anglais)
Indicateur de Progrès véritable (GPI en anglais)


Je constate que le Huffington Post développait un peu plus cette information sur son site, en français (et pour prôner les positions de Forbes ou de la Banque mondiale) —à partir d'un article précédent publié en anglais par le Daily Mail.
L'IPV tient compte de l'apport du travail domestique, des soins aux enfants et aux personnes dépendantes, du bénévolat ou du temps libre passé en famille ou dans la collectivité. D'autre part, il déduit les coûts environnementaux (pollution, réchauffement climatique, diminution des ressources naturelles) et les coûts sociaux (chômage, criminalité, accidents de la route, inégalités).

jeudi 19 septembre 2013

À bas les barbelés

«La race européenne a reçu du ciel, ou acquis
par ses efforts, une si incontestable supériorité
sur toutes les autres races qui composent la
grande famille humaine, que l’homme placé chez
nous, par ses vices et son ignorance, au dernier
échelon de l’échelle sociale, est encore le premier
 chez les sauvages. »
(Gustave de Beaumont et Alexis de Tocqueville :
Du système pénitentiaire aux États-Unis
, 1833)



Une foule de sans-papiers scandant "Vive l'Espagne !" nous assaille et nous affole. C'est-à-dire, au lieu de les accueillir les bras ouverts, les libéraux et leurs journaux poussent les hauts cris, insensibles à tant de patriotisme.
Désolé, parce que tout ça me désole trop... Je ne sais plus s'ils sont comme cela en tant que chrétiens (ici Sarko, ici Aznar et ses amis, là Merkel...) ou en tant que libéraux, s'ils agissent au nom de l'amour d'autrui prêché par l'humanisme chrétien ou au nom de l'amour de la liberté, tellement ils s'en gargarisent. N'étaient-ils pas au moins les farouches champions du libre marcher ? Les apôtres de la liberté de marché (pour les initiés) veulent se réserver la liberté de marcher, de circuler ? Grosse fatigue, grosse rage. Les barbelés au Río Grande (del Norte), en Palestine, à Ceuta ou Melilla ? La barbe !

Permettez-moi donc de vous conseiller "A desalambrar", un article en castillan réfléchissant à ce sujet, où l'on voit que l'application libérale espagnole de la "liberté globale" à Ceuta et Melilla constitue un nouveau chapitre infamant dans l'histoire inique et cynique du libéralisme. D'ailleurs, si elle vous intéresse en profondeur, n'hésitez pas à lire Controstoria del liberalismo, essai essentiel de Domenico Losurdo —publié en 2005 et traduit en français et en castillan*— pour mieux connaître la vraie nature, féroce, de cette farce intellectuelle et humaine.

* Contre-histoire du libéralisme, traduit de l’italien par Bernard Chamayou (Éd. La Découverte, Paris, 2013. 390 pages, 25 euros). Contrahistoria del liberalismo, traduit par Marcia Gasca, révisé par Joaquín Miras, Editorial El Viejo Topo, 2007.

Tant de cynisme et de cruauté sempiternels me rappellent un texte apparemment vieux et obsolète, mais dont l'esprit est toujours de mise et me console un peu maintenant. Mutatis mutandis, il reste, hélas, d'actualité. C'est l'épître dédicatoire aux nègres esclaves, la préface aux Réflexions sur l'esclavage des Nègres, essai militant signé par Nicolas de Caritat, marquis de Condorcet. Il y a bien sûr des différences entre lui et moi, mais je l'ai toujours trouvé très digne et courageux. Il écrivait en 1781 (après Jésus-Christ), 52 ans avant le couple Beaumont-Tocqueville...
Mes amis,
Quoique que je ne sois pas de la même couleur que vous, je vous ai toujours regardés comme mes frères. La nature vous a formés pour avoir le même esprit, la même raison, les mêmes vertus que les Blancs. Je ne parle ici que de ceux d'Europe, car pour les Blancs des Colonies, je ne vous fais pas l'injure de les comparer avec vous, je sais combien de fois votre fidélité, votre probité, votre courage ont fait rougir vos maîtres. Si on allait chercher un homme dans les îles de l'Amérique, ce ne serait point parmi les gens de chair blanche qu'on le trouverait.
Votre suffrage ne procure point de places dans les colonies, votre protection ne fait point obtenir de pensions, vous n'avez pas de quoi soudoyer les avocats ; il n'est donc pas étonnant que vos maîtres trouvent plus de gens qui se déshonorent en défendant leur cause, que vous n'en avez trouvé qui se soient honorés en défendant la vôtre. Il y a même des pays où ceux qui voudraient écrire en votre faveur n'en auraient point la liberté. Tous ceux qui se sont enrichis dans les îles aux dépens de vos travaux et de vos souffrances, ont, à leur retour, le droit de vous insulter dans des libelles calomnieux ; mais il n'est point permis de leur répondre. Telle est l'idée que vos maîtres ont de la bonté de leur droit ; telle est la conscience qu'ils ont de leur humanité à votre égard. Mais cette injustice n'a été pour moi qu'une raison de plus pour prendre, dans un pays libre, la défense de la liberté des hommes. Je sais que vous ne connaîtrez jamais cet Ouvrage, et que la douceur d'être béni par vous me sera toujours refusée. Mais j'aurai satisfait mon cœur déchiré par le spectacle de vos maux, soulevé par l'insolence absurde des sophismes de vos tyrans. Je n'emploierai point l'éloquence, mais la raison, je parlerai, non des intérêts du commerce, mais des lois de la justice.
Vos tyrans me reprocheront de ne dire que des choses communes, et de n'avoir que des idées chimériques ; en effet, rien n'est plus commun que les maximes de l'humanité et de la justice ; rien n'est plus chimérique que de proposer aux hommes d'y conformer leur conduite.
______________________________
NOTE DU 6/10/2013 :
Sur la honte, le crime de Lampedusa, lisez...
Voltairenet
Agoravox

ou, sur Rue89...

un sans-papiers tunisien de 22 ans a tenté de s’immoler par le feu. Quelle a été la réaction du procureur de la République? Le placer en garde à vue et le poursuivre pour mise en danger de la vie d’autrui.

jeudi 12 septembre 2013

Décès du généticien Albert Jacquard

L’ADN est un objet. Je suis un objet. Mais ce qui nous différencie d’une 
amibe ou d’un chimpanzé, c’est le mystère de la conscience. 
Je suis un objet fait par la nature et une personne faite par mon aventure. 
Et mon aventure, c’est les autres. C’est par eux que je deviens sujet.
(...) [L]es races n’existent pas. C’est la génétique qui a permis de le montrer.


L’éducation doit nous aider à nous construire avec l’aide des autres, non pas à nous
préparer à la vie active. Le seul vrai objectif d’une vie humaine, c’est la rencontre. 

Entretien avec Albert Jacquard
Le Français dans le Monde
Janvier-février 2007 - N°349



Ce billet veut être un petit hommage à Albert Jacquard (1925-2013), généticien, professeur et humaniste engagé, mort hier soir à 87 ans : il voulait éviter la transformation des citoyens en moutons soumis, défendait la justice sociale (y compris pour les sans-papiers ou les mal-logés !) et prônait le remplacement du modèle capitaliste de la compétition. Ce n'est pas par hasard qu'il est l'auteur de J’accuse l’économie triomphante (Livre de poche, Paris, 2000).
D'ailleurs, même combat, il était alarmé par les risques qui hantaient —qui hantent— l'avenir de la Terre et des hommes, par l'application barbare des découvertes scientifiques, et il s'évertuait à en faire prendre conscience. Ainsi, en compagnie d'autres pourfendeurs de l'idéologie très intégriste de la sacrosainte Croissance, tellement mortifère, osait-il, en première ligne, "Demander la suppression immédiate du Grand Prix de France automobile de formule 1, paroxysme de la pollution et du gaspillage des ressources naturelles. Nous voulons —disaient-ils— la fin de ce loisir anachronique réservé à une vingtaine de gosses de riches, alors que le déclin de l'extraction du pétrole est pour aujourd'hui et que le climat se dérègle dangereusement." [À propos de voitures...]
En mai 2004, il écrivit dans Le Monde diplomatique une collaboration intitulée Finitude de notre domaine où l'on pouvait lire, par exemple :
(...) Jusqu’il y a peu, il était possible de regarder comme pratiquement infini, quasi inépuisable, le domaine qui nous était accessible. Les cartes de la planète comportaient de grandes taches blanches désignées comme Terra incognita ; les biens qu’elle nous donnait étaient sans fin renouvelables ; chassés d’un territoire, il nous était possible d’en trouver un autre ailleurs. Désormais, nous n’avons plus d’ailleurs.
(...)
La question est souvent présentée sous la forme : la Terre pourra-t-elle nourrir tant d’humains ? Il se trouve que la réponse est positive. Même en l’absence d’une nouvelle « révolution verte », la quantité de nourriture disponible sera suffisante. Certes de nombreux êtres humains aujourd’hui ont faim, mais cela est beaucoup plus un problème de répartition que de production.
En fait, les pénuries les plus menaçantes concernent non pas la nourriture, mais des biens que les économistes d’autrefois considéraient comme sans valeur, car inépuisables, l’air et l’eau. Le mode de vie occidental, en se généralisant, a fait apparaître la vulnérabilité du climat, dont ces deux biens dépendent ; loin d’être inépuisables, ils sont à la merci de la pollution que notre comportement étend comme un suaire autour de la planète.
(...) [L]es conséquences de nos actes dépassent ce que notre environnement peut supporter ; ces conséquences sont souvent irréversibles. Il est donc urgent que ces actes soient collectivement débattus et choisis. Cela est une évidence pour tous les biens que la Terre nous offre mais qu’elle n’est capable de nous offrir qu’une seule fois. Les détruire, c’est en priver définitivement nos descendants. Tout ce qui est non renouvelable devrait donc être considéré comme « patrimoine commun de l’humanité ».
(...) Il se trouve que le modèle de société actuellement dominant, le modèle occidental, peut certes se prévaloir de succès magnifiques dans l’ordre de l’efficacité ; mais il a totalement échoué lorsqu’il s’agit de mettre les humains face à face. Il a en effet commis l’erreur de prendre pour moteur la compétition, c’est-à-dire la lutte de chacun contre tous.
Au long d’une aventure humaine, tout se joue lors des rencontres. Ramener celles-ci à un affrontement qui désignera un gagnant et un perdant, c’est perdre toute la richesse d’un échange qui pourrait être bénéfique à tous. C’est pourtant ce que notre société nous présente comme une nécessité. La place démesurée donnée par les médias aux événements insignifiants que sont les résultats sportifs est l’exemple extrême de cette déformation caricaturale. La vie de chacun, individu ou collectivité, est ainsi réduite à une succession de batailles, parfois gagnées, mais qui aboutissent à une guerre, d’avance perdue. Quel gâchis !

Lors de son entretien avec le FDLM cité en exergue de ce billet, Albert Jacquard affirmait également :
Il y a trop d’hommes sur la terre, mais ce ne sont pas ceux qu’on croit. Ce ne sont pas ceux des bidonvilles mais des hommes comme moi, qui voyagent en avion, habitent dans les quartiers chics et les banlieues cossues. 
ou...
La question est donc de savoir comment vivre, et comment se nourrir à 9 milliards d’individus. L’alimentation n’est pas un facteur limitant : il y a un gâchis de nourriture monstrueux*, on produit assez pour nourrir toute la planète. Et il n’y a pas besoin de recourir aux OGM pour cela. Les OGM n’existent que pour enrichir les grosses multinationales et rendre les paysans dépendants d’elles. Nous avons tous les mêmes ennemis : la maladie, la souffrance… Nous avons réussi à éradiquer le virus de la variole qui tuait plus de 2 millions de personnes. Tout est question de volonté humaine : faisons front commun ! Planétarisons le système sanitaire ! Tout médecin est un médecin sans frontière.
Bref, il nous prévint :
Ou on subit ou on oriente, c’est tout. Alors, être révolutionnaire, c’est orienter ; être conservateur, c’est subir : moi, je choisis.
Merci Albert Jacquard.


Ainsi parle... Albert Jacquard
Albert Jacquard analyse les sociétés modernes qui ont basé leur développement uniquement sur la compétition et en définit les conséquences. Ainsi aujourd’hui, plus un technicien est doué plus il devient dangereux pour l’ensemble de la société. Il est donc nécessaire de redonner à la formation son rôle d’apprentissage de l’éthique à partir de ce que nous apprend la science. Canal U, le 1er janvier 2001.



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Quelques liens utiles :

— Il tint pendant 9 ans, jusqu'en juillet 2010, une chronique quotidienne de cinq minutes sur l'antenne de France Culture, Le Regard d'Albert Jacquard. Cliquez ci-contre, n'ayez pas peur ; ses interventions étaient courtes et intéressantes. [Note postérieure : Désolé, l'écoute de ces enregistrements n'est plus disponible]

France Info (chronique complète) :
Ce scientifique et polytechnicien, né à Lyon le 23 décembre 1925, était un spécialiste de la génétique des populations. Son discours, humaniste, visait à favoriser l'évolution de la conscience collective. Il aura rédigé une trentaine d'ouvrages de vulgarisation scientifique autour de la question de l'avenir de l'humanité.
Parmi ces oeuvres les plus célèbres, on peut citer L'Eloge de la différence (1981), L'Abécédaire de l'ambiguïté (1989), Voici le temps du monde fini (1991), L'avenir n'est pas écrit (2003) ou encore Halte aux jeux ! en 2004.

Un scientifique multi-diplômé 

Après l'Ecole polytechnique, Albert Jacquard a d'abord travaillé de1951 à 1961 comme ingénieur puis administrateur à la Société d'exploitation industrielle des tabacs et des allumettes (Seita), avant de devenir directeur adjoint du service de l'équipement du ministère de la Santé publique. Il est ensuite entré à l'Institut national d'études démographiques (Ined), dont il est sorti diplômé en 1964.
Il s'envole ensuite pour les Etats-Unis direction Stanford, où il complète sa déjà longue formation avec un doctorat en génétique et en mathématiques. Un diplôme qui lui permet d'occuper, dès 1968, le poste de chef du service de génétique de l'Ined.
De 1973 à 1985, il est expert en génétique auprès de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), et donne parallèlement des cours dans les universités de Genève, de Paris ou encore de Louvain.
Albert Jacquard était également président d'honneur de l'association Droit au logement (DAL) et participait à de nombreuses mobilisations.
Radio Canada.

L'Invité (TV5 Monde) : "Exigez le désarmement nucléaire !"




* À l'égard du "gâchis de nourriture", je suggère la lecture d'une étude récente publiée par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture) intitulée :

Le gaspillage alimentaire porte atteinte au climat, à l’eau, aux terres et à la biodiversité

11 septembre 2013, Rome - Le gaspillage effarant de 1,3 milliard de tonnes de nourriture chaque année n'est pas juste une gigantesque perte économique, il porte aussi un grave préjudice aux ressources naturelles dont l'humanité dépend pour se nourrir, indique un nouveau rapport de la FAO paru aujourd'hui.
Food Wastage Footprint: Impacts on Natural Resources est la première étude qui entreprenne d'analyser les impacts des pertes et gaspillages alimentaires à l'échelle mondiale depuis un point de vue écologique, en se penchant sur ses conséquences pour le climat, les utilisations de l'eau et de la terre, et la biodiversité.
En voici les principales conclusions:
Chaque année, la nourriture produite sans être consommée engloutit un volume d'eau équivalant au débit annuel du fleuve Volga en Russie et est responsable du rejet dans l'atmosphère de 3,3 gigatonnes de gaz à effet de serre.
Outre ses impacts environnementaux, ses conséquences économiques directes pour les producteurs (à l'exclusion du poisson et des fruits de mer) sont de l'ordre de 750 milliards de dollars par an, estime le rapport de la FAO.
En lire plus...

mercredi 11 septembre 2013

Évasion fiscale, sur ARTE

Hélas, j'ai essayé de vous écrire un petit billet annonçant l'émission aujourd'hui 10 septembre, à 20h50, d'Évasion fiscale. Le Hold-up du siècle, film documentaire —réalisé par Rémy Burkel et Xavier Harel— au sujet de la soustraction au fisc de sommes mirobolantes par les grandes entreprises et les grandes fortunes, l'un des aspects du braquage que nous subissons (la soi-disant Crise), mais des problèmes techniques de blogger.com m'ont empêché pendant des heures d'accéder sur mon compte (vous êtes déconnecté à partir d'un autre emplacement, insistait-on) et mon dessein s'est avéré irréalisable.
En tout cas, comme la rediffusion existe, cette info n'est pas tout à fait décalée. Donc, mieux vaut tard que jamais, je récidive et vous rappelle ce qu'ARTE publie toujours sur son site à l'égard de son émission...
Evasion fiscale
Le hold-up du siècle (France 2012)
Samedi 14 septembre à 11h30 (90 min)
Rediffusé mardi 24.09 à 8h55 - Déjà diffusé mardi 10.09 à 20h50
De la Suisse aux îles Caïmans en passant par Jersey, un tour du monde très pédagogique des paradis fiscaux où sont dissimulés des milliards de dollars, détournés de la richesse publique.

Imaginez un monde dans lequel vous pourriez choisir de payer ou non des impôts tout en continuant de bénéficier de services publics de qualité (santé, éducation, sécurité, transport...) payés par les autres. Ce monde existe : c'est le nôtre. Aujourd'hui, les multinationales peuvent dégager des milliards d'euros de bénéfice et ne pas payer un euro d'impôt. De même que des riches contribuables ont tout loisir de dissimuler leurs fortunes à l'abri du secret bancaire suisse ou dans des trusts domiciliés à Jersey. L'évasion fiscale a pris de telle proportion qu'elle menace aujourd'hui la stabilité de nos États. Entre vingt mille et trente mille milliards de dollars sont ainsi dissimulés dans les paradis fiscaux, soit l'équivalent des deux tiers de la dette mondiale !

Le pillage de nos richesses
Xavier Harel, journaliste et auteur de La grande évasion, le scandale des paradis fiscaux, nous emmène aux îles Caïmans, dans le Delaware aux États-Unis, à Jersey, en Suisse ou encore au Royaume-Uni pour nous faire découvrir l'industrie de l'évasion fiscale. Il démonte avec humour les savoureux montages de Colgate, Amazon ou Total pour ne pas payer d'impôt. Il dénonce aussi le rôle des grands cabinets de conseil comme KPMG, Ernst and Young ou Price Water House Cooper dans ce pillage de nos richesses. Il révèle enfin au grand jour l'incroyable cynisme des banques comme UBS ou BNP qui ont été renflouées avec de l'argent public mais continuent d'offrir à leurs clients fortunés des solutions pour frauder le fisc. Mais l'évasion fiscale a un prix. En Grèce, Xavier Harel nous montre comment un pays européen a basculé dans la faillite en raison de son incapacité à lever l'impôt. Faillite qui nous menace tous si rien n'est fait pour mettre un terme à ces incroyables privilèges dont jouissent aujourd'hui les grandes entreprises et les riches fraudeurs.
Désolé, je n'ai pas pu voir le documentaire —il y avait, à la même heure à peu près, un rassemblement à Callao prônant une Santé publique universelle— et je me borne donc à vous copier-coller les amuse-gueules que vous propose le site d'ARTE autour de cette émission :
L'Évasion fiscale pour les débutants :
Le jeu des fraudeurs vous aide à étudier le montage qui vous convient pour mieux frauder, autrement dit, à vous constituer une identité secrète (trust ou société offshore, fondation privée, société à responsabilité limitée, recherche d'un prête-nom, société dormante...), à apprendre à transférer et investir votre argent et puis, surtout, à savoir le dépenser dans les meilleurs conditions pour en profiter à loisir...
Infographie : estimations annuelles des sommes dissimulées dans les paradis fiscaux.
Paroles de riches : quatre reportages sonores signés Pascale Pascariello, à savoir...
  • Mamie offshore
    L’évasion fiscale simple comme un coup de fil (4 min)
    En quatre minutes chrono, la société « France offshore » propose de vous créer une entreprise fictive à l’étranger. Il a suffi de deux coups de fil à Pascale Pascariello, alias « madame Courtanbé, comme Bettancourt mais à l’envers ! » pour dévoiler les spécialistes de l’évasion fiscale.
  • Le cerveau droit
    Plus d’argent, moins de complexe (13 min)
    À bas les impôts, vive les riches ! Millionnaire à 43 ans, Eric Cormier tient un discours libéral très décomplexé. Une pure pensée de droite, à pleurer de rire.
  • Madame riche
    Le charme peu discret de la bourgeoisie (11 min)
    Lointaine parente du président socialiste, Anne-Marie Mitterrand est une bourgeoise. Qui s’expatrie en Belgique pour fuir les impôts. Qui stigmatise les assistés sans jamais avoir travaillé. Qui dévoile sans complexe les mœurs de son milieu, avec ce petit grain qui fait les personnages.
  • Home Suisse home
    Les douceurs de l’exil fiscal (3 min)
    Notre reporter est à Genève pour une conférence : « Quel avenir pour la fiscalité des Français en Suisse ? » Traduction : comment préserver les sous des exilés fiscaux…
Le film

On va essayer de le voir. Mis à part les rediffusions prévues, Évasion fiscale sera disponible pendant 7 jours sur ARTE +7 (pas en Espagne). Sinon...
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Lire/voir aussi :

Xavier Harel invité de l'Éco (France 24). Vidéo de son entretien avec Stéphanie Antoine.
AGORAVOX : L’évasion fiscale cette lèpre qui gangrène nos pays en prime time ce soir sur Arte.

D'autres sources :

Info du Monde
Mediapart
Rue89
Slate.fr
Télérama


Émission de "Cash Investigation" diffusée en juin 2013 sur France 2

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Insertion postérieure :



mardi 3 septembre 2013

Exposition d'Andrés Rábago, El Roto, à Paris

La realidad es tan aberrante que,
por sí misma, se convierte en sátira

[Lo más grave es] la consolidación de la mentira
como sistema de comunicación y la del dinero
como único sistema de medición del valor.

Los lenguajes ahí están. Pero el verdadero daño
se encuentra en asumirlos como nuestros.

(Andrés Rábago. Citations extraites d'un entretien publié par El País le 12/04/2007)
 

Mon ami Joaquín me fait savoir que son frère Andrés —Andrés Rábago (Ops, El Roto)—, actuellement collaborateur du quotidien madrilène El País, inaugure une exposition dans la Galerie Lina Davidov*, à Paris, d'ici quelques jours : le vernissage aura lieu le 12 septembre à 18h.


C'est avec plaisir que je relaie cette information : cela fait des décennies que j'admire la lucidité franche d'Andrés Rábago, que ce soit sous son pseudonime Ops ou sous celui d'El Roto. Comme il m'est impossible maintenant —même si elle dort— de lui rendre justice à travers une analyse ou une sélection comme il faut, je choisis presque au hasard un minuscule échantillon de ses vignettes et illustrations trié à la va-vite. Bien qu'insuffisant, il est illustratif et éloquent...






OPS: La edad del silencio, page 58, Reservoir Books, février 2011.



Galerie d’Art Contemporain, ouvre ses portes en 1988 et représente des artistes jeunes et consacrés de différentes tendances: peinture, sculpture, photo et vidéo; qui trouvent au sein de la galerie un lieu d’exposition, ainsi qu’un dialogue suivi. Ils sont soutenus tout au long de leur évolution par la galerie qui les expose régulièrement.
Organise une moyenne de sept expositions personnelles, et une à deux expositions de groupe par an.
La Galerie Lina Davidov choisit ses artistes, guidée par une vraie passion et répond avant tout à des critères de qualité et à un esprit d’éclectisme. Elle cultive ainsi une liberté salutaire pour le public et la critique sans être aliénée par les contraintes du marché.
Se trouvent ainsi confrontés des peintres, des sculpteurs, des photographes et des vidéoastes.