samedi 27 novembre 2010

Grandes bibliothèques numériques

Je vous avais déjà parlé dans ce blog de Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France (BNF), qui vous propose à l'heure actuelle ses appétissantes collections —hébergeant des centaines de milliers de documents de toute sorte— ainsi que des services.
Un courriel d'une ancienne élève (merci, Isabel) à propos de la Bibliothèque numérique mondiale (BNM, World Digital Library) m'a incité à vous préparer ce billet à l'égard de trois grandes bibliothèques numériques disponibles sur le Net. Elles constituent une source précieuse nous permettant de consulter des millions de livres et de textes.

La BNM fut lancée par l'Unesco le 21 avril 2009. L'inauguration eut d'ailleurs lieu au siège parisien de l'organisation. Elle vise à faciliter à tout le monde l'accès gratuit, via Internet, aux grandes bibliothèques internationales et à protéger le multilinguisme. Elle explique ainsi sa mission:
La Bibliothèque numérique mondiale met à disposition sur Internet, gratuitement et en plusieurs langues, une documentation considérable en provenance des pays et des cultures du monde entier. 
Les principaux objectifs de la Bibliothèque numérique mondiale sont les suivants : 
  • Promouvoir l'entente internationale et interculturelle ;
  • Développer le volume et la diversité des contenus culturels sur Internet ;
  • Fournir des ressources pour les éducateurs, les chercheurs et le grand public ;
  • Donner les moyens aux établissements partenaires de réduire les fractures numériques au sein des pays et entre pays.
À propos du site, on nous précise :
La Bibliothèque numérique mondiale permet de découvrir et d'étudier les trésors culturels du monde entier sur un seul site, de différentes manières et de façon agréable. Ces trésors culturels sont constitués, entre autres, de manuscrits, de cartes, de livres rares, de partitions musicales, d'enregistrements, de films, de gravures, de photographies et de dessins d'architecture.
Les articles de la Bibliothèque numérique mondiale peuvent être facilement parcourus par lieu, date, thème, type d'élément et institution participante, ou peuvent être trouvés par recherche ouverte, et ce dans plusieurs langues. Parmi les spécificités du site, on trouve des clusters géographiques interactifs, une chronologie, un système de visualisation d'image perfectionné et des capacités d'interprétation. Des descriptions et des entretiens avec les conservateurs de musée sur les articles en question permettent d'obtenir des informations complémentaires. 
Les outils de navigation et le contenu des descriptions sont fournis en anglais, arabe, chinois, anglais, français, portugais, russe et espagnol. Beaucoup d'autres langues sont représentées dans les livres, manuscrits, cartes, photographies, ainsi que dans d'autres documents primaires accessibles dans leur langue d'origine.
La Bibliothèque numérique mondiale a été mise au point par une équipe de la Bibliothèque du Congrès aux États-Unis, avec la contribution d'institutions partenaires dans de nombreux pays ; le soutien de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) ; et le soutien financier d'un certain nombre d'entreprises et de fondations privées.
Lors du lancement de la BNM, Le Monde publiait : « Parmi les documents accessibles dans la BNM figurent "de vrais trésors", selon M. Billington, comme Le Dit du Genji, un joyau de la littérature japonaise du XIe siècle considéré comme un des romans les plus anciens du monde. On pourra aussi voir la première carte mentionnant l'Amérique, datant de 1507, réalisée par le moine allemand Martin Waldseemueller et qui se trouve à la Bibliothèque du Congrès. Le plus ancien document à ce jour visible dans la BNM est une peinture se trouvant en Afrique du Sud, vieille de huit mille ans, représentant des antilopes ensanglantées. »

En 2009, nous disposions déjà de deux autres grandes bibliothèques en ligne : Europeana et Google Book Search.
Au sujet d'Europeana, la Bibliothèque numérique européenne gratuite, elle date du 20 novembre 2008 et est accessible en 21 langues. Son principal contributeur est la France (52 % des œuvres en 2008). "L'objectif est d'atteindre, voire de dépasser 10 millions d'objets culturels d'ici à 2010", souligna Viviane Reding, commissaire européenne chargée de la société de l'information et des médias, lors de l'inauguration du site. On tenait à avoir numérisé 4% du contenu des bibliothèques nationales vers 2012. L'À propos de ce portail nous précise aujourd'hui :
Europeana permet d'explorer les ressources numériques des musées, des bibliothèques, des archives et des collections audiovisuelles européennes. Europeana favorise la découverte et la création de réseaux au sein d'un espace multilingue, dans lequel les utilisateurs peuvent participer, partager et s'inspirer de la riche diversité du patrimoine culturel et scientifique européen.
Vous pouvez trouver des idées et l'inspiration parmi les 14.6 millions d'objets numériques disponibles sur Europeana. Y figurent notamment des:
• Images - tableaux, estampes, cartes, photographies et dessins appartenant aux musées
• Textes - livres, journaux, lettres, carnets intimes et papiers d’archives
• Sons - musique et collections sonores de phonogrammes, bandes, disques et émissions de radio
• Vidéos - films, actualités et émissions de télévision
Certains objets numériques et sujets sont connus dans le monde entier, tel le livre d'Isaac Newton concernant Les lois du mouvement, les dessins de Léonard de Vinci, le tableau « La jeune fille à la perle » du peintre Johannes Vermeer ou des objets relatifs au Mur de Berlin. D'autres objets numériques et sujets font partie des trésors cachés, attendant que vous les découvriez.
Parmi les 1500 institutions qui ont contribué à Europeana, des institutions célèbres comme la British Library à Londres, le Rijksmuseum à Amsterdam, et le Louvre à Paris sont aux côtés d'organismes plus petits provenant de l'Europe entière. Ensemble, leurs collections vous permettent d'explorer l'histoire de l'Europe, de l'Antiquité à nos jours.
Que vous trouviez une œuvre célèbre ou un objet moins connu, Europeana vous connecte toujours à la source originale de l'œuvre afin que vous puissiez être certain de son authenticité.
En ce qui concerne Google Recherche de Livres, voici ce qu'ils mettent en ligne comme mode d'emploi :
Recherche
La recherche de livres fonctionne exactement comme une recherche sur le Web. Lancez une recherche sur Google Recherche de Livres ou Google.fr : lorsque les termes de votre recherche figurent dans un livre, un lien vers cet ouvrage s'affiche dans les résultats obtenus.
Consultation des livres en ligne
Si le livre relève du domaine public ou si l'éditeur nous en a donné l'autorisation, un aperçu du livre vous est présenté et, dans certains cas, le texte intégral. Si l’ouvrage relève du domaine public, vous pouvez en télécharger librement un exemplaire en PDF. En savoir plus sur les différents affichages.
Des informations complémentaires à portée de main
Nous avons créé des pages de référence pour chaque livre, afin de vous permettre de trouver rapidement toutes sortes d'informations pertinentes : critiques de livres, références sur le Web, cartes, etc. Exemple
Achat du livre... ou emprunt à la bibliothèque
Si vous trouvez un livre qui vous plaît, cliquez sur les liens "Acheter ce livre" et "Emprunter ce livre", pour savoir où l'acheter ou l'emprunter.
D'où viennent ces livres ?
Nous mettons lecteurs et livres en relation de deux manières différentes : par le biais du Programme Partenaires et du Projet Bibliothèque.
Google Recherche de Livres vous accorde la possibilité de créer votre propre bibliothèque sur son site.
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Mise à jour du 24.11.15 : 

Le quotidien parisien Le Monde rend compte de la récente rénovation du site de Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France (BnF) :
(...) L'interface de la plate-forme, accessible sur gallica.bnf.fr, a été revue de fond en comble. Nouveau graphisme, simplification des fonctionnalités de recherche et de consultation des documents grâce à un moteur de recherche plus efficace (qui était son point faible) : elle se veut plus intuitive et plus moderne. Parmi les nouveautés, les internautes peuvent désormais regarder des vidéos. La lecture sur tablette a par ailleurs été optimisée et les collections numérisées sont mises en valeur grâce à des parcours destinés à un large public. Enfin, l'outil est également accessible grâce à une application smartphone sur iOS et Android. Trois millions de documents sont ainsi mis à disposition en accès libre et gratuit, dont près de 850 000 images et 614 000 livres, 39 000 partitions de musique ou encore 34 000 enregistrements sonores. Au total, plus de 1,5 million de fascicules de presse sont consultables en ligne, comme L'Aurore du 13 janvier 1898, avec le célèbre "J'accuse" d'Emile Zola en "une". D'autres nombreux trésors sont à lire ou à relire, à l'instar d'anciens livres de Jules Verne. (...)

À propos de Jules Verne, nous disposons à Madrid, à l'heure actuelle, de l'exposition Julio Verne. Los límites de la imaginación.
Espacio Fundación Telefónica, Gran Vía, 28, entrée par 3, rue Fuencarral, Madrid. Jusqu'au 21 février 2016.
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Mise à jour du 7.04.16 : 

Disponible en anglais, portugais, allemand et français, le Project Gutenberg est aussi un site utile pour ceux qui souhaitent télécharger gratuitement et dans différents formats des bouquins tombés dans le domaine public. Vous y trouverez des ouvrages en beaucoup de langues...
Languages with more than 50 books: Chinese  Danish  Dutch  English  Esperanto  Finnish  French  German  Greek  Hungarian  Italian  Latin  Portuguese  Spanish  Swedish  Tagalog 
Languages with up to 50 books: Afrikaans  Aleut  Arabic  Arapaho  Breton  Bulgarian  Caló  Catalan  Cebuano  Czech  Estonian  Farsi  Frisian  Friulian  Gaelic, Scottish  Galician  Gamilaraay  Giangan  Greek, Ancient  Hebrew  Icelandic  Iloko  Interlingua  Inuktitut  Irish  Japanese  Kashubian  Khasi  Korean  Lithuanian  Maori  Mayan Languages  Middle English  Nahuatl  Napoletano-Calabrese  Navajo  North American Indian  Norwegian  Occitan  Ojibwa  Old English  Polish  Romanian  Russian  Sanskrit  Serbian  Slovenian  Telugu  Welsh  Yiddish 
Special Categories: Audio Book, computer-generated  Audio Book, human-read  Compilations  Data  Music, recorded  Music, Sheet  Other recordings  Pictures, moving  Pictures, still 
Citons également la Bibliothèque électronique du Québec qui met aussi à disposition des textes d'auteurs appartenant au domaine public. Elle a publié jusqu'à présent... 
529 volumes dans la collection Littérature québécoise.
1356
volumes dans la collection À tous les vents.
9 volumes dans la collection Libertinage.
266 volumes dans la collection Classiques du 20e siècle.
16 volumes dans la collection Philosophie.

11 volumes dans la collection The English Collection.
75 volumes dans la collection Littérature d'aujourd'hui.
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Mise à jour du 15 avril 2016 :

Eduscol, le portail du numérique du Ministère de l'Éducation en France, nous rappelle (les liens sont de mon cru)...
Bibliothèques Sans Frontières (BSF) est une organisation non gouvernementale qui s'investit dans la mise à disposition de ressources numériques éducatives gratuites, comme la version française de la Khan Academy et la chaîne YouTube BSF Education à destination des élèves, étudiants et enseignants, sans oublier BSF Campus, plateforme d'apprentissage personnalisée et gratuite pour les professionnels des bibliothèques.
En effet, l'ONG BSF explique sur son site qu'elle vient de lancer une chaîne éducative sur YouTube fournissant de nombreuses vidéos. L'enjeu est de taille à en juger par les objectifs qu'ils se fixent :
La chaîne proposera des playlists de contenus originaux, et d’autres glanés sur le web et éditorialisés, pour former des leçons pour tout apprendre et réviser les examens.
Le premier contenu original créé par BSF pour sa chaîne éducative est un ensemble de vidéos pédagogiques et ludiques sur la laïcité et la liberté d’expression. Suite aux attentats de Janvier 2015, BSF a reçu de nombreuses sollicitations de son réseau d’enseignants. Tous disaient leur désarroi face aux questions des élèves et le manque d’outils qui permettent de les appréhender et de les discuter. Ces vidéos, créées avec le soutien du Fonds du 11 Janvier de la Fondation de France, viennent répondre aux questions des collégiens pour mieux comprendre ce que veulent dire les mots laïcité, liberté d’expression et de conscience, racisme, antisémitisme, xénophobie, blasphème, etc. Chaque semaine, BSF donnera rendez-vous sur sa chaîne avec une nouvelle vidéo.
En matière de livres lus, Littératureaudio.com pourrait bien vous intéresser. Le site nous propose à l'heure actuelle plus de 5 000 livres audio déjà disponibles. Voici leur présentation :
Rendre accessibles à tous les joies de la littérature : tel est le but de ce site internet, créé au sein de l'association Des Livres à Lire et à Entendre.
Nos livres audio sont gratuits et téléchargeables au format mp3 pour que vous puissiez les écouter partout, par exemple sur votre baladeur numérique.
Pensez à remercier les donneurs de voix, qui sont bénévoles, et n'hésitez pas à écrire un petit mot sur notre livre d'or ! Bonne visite à tous.
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Bienvenue sur Wikisource
une bibliothèque de 267 308 textes libres et gratuits
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vendredi 26 novembre 2010

Suggestions TV Web, vidéothèques numériques, télés de rattrapage

Comme promis, je vous colle plus bas une information résumée concernant certaines TV Web, vidéothèques numériques et télévisions de rattrapage qui sont à votre disposition sur Internet. N'oubliez pas que, mis à part les sites ci-dessous, vous pouvez accéder également aux webs des télévisions conventionnelles ou alternatives (1) citées dans la page "vinculos" du site de notre département (ou, plus concrètement, dans le document word "infos web" dont le lien se trouve sur cette même page-là).
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1) INA
L'Institut national de l'audiovisuel vous offre ou vous vend des images, des sons, bref, des vidéos. Il faut s'inscrire pour mieux s'en servir. Et il y a boutique. En tout cas, on peut revoir directement beaucoup d'enregistrements visuels : Un exemple.
Ils vous font cadeau aussi du journal télévisé du jour de votre naissance ; ils s'expliquent :
- journaux radio de 1961 à 1974 (1972 : année incomplète)
- journaux télévisés de 1971, 1973 et 1974 (années incomplètes), puis du 13 février 1976 au 31 décembre 2008.
Cependant, dans ces périodes, certains journaux peuvent manquer, en raison de problèmes techniques au moment de leur enregistrement, ou pour cause de grève.
Si vous cherchez un journal en dehors de ces périodes, patience... L’offre disponible en ligne s’enrichit au fur et à mesure de la numérisation. N’hésitez pas à revenir régulièrement consulter cette rubrique.
AVERTISSEMENT
En raison d’éventuels problèmes d’enregistrement du journal télévisé à l’époque, il est possible qu’il manque 30 secondes au début de la vidéo.
Ce service est désormais disponible sur Dailymotion avec une interface joliment réadaptée pour la circonstance. Sachez patienter car certaines éditions ne sont pas accessibles : comme vous venez de lire, tous les JT n'ont pas encore été numérisés. Vous avez là une belle manière de travailler la compréhension auditive tout en vous initiant à plein de références socioculturelles relatives aux quatre dernières décennies.

2) Pour les amateurs de la musique en direct, on peut suggérer Taratata: une émission télé qui vous fournit les vidéos de ses différentes et bariolées interprétations. Des artistes français ou étrangers sont invités à jouer un de leurs titres et/ou une reprise en direct, seuls ou en duo avec un autre artiste.
L'émission est enregistrée dans les conditions du direct et diffusée après sur France 4, France 3, France 2 et TV5 Monde. Présentée par Nagui depuis 1993, ses archives sont remarquables.

3) Sur le site de TV5 Monde, vous disposez de TV5Monde+ Afrique, une webTV francophone entièrement consacrée à l'Afrique. Explorez ses différentes rubriques et, en même temps, un incroyable continent sous diverses facettes dont on ne nous apprend pas grand-chose en général.

TV5Monde développe également son site apprendre.tv. afin que vous pratiquiez votre français avec ses collections d'exercices interactifs A2, B1 et B2 nourris par l'actualité, les BD, l'art contemporain, les mots, les virelangues, l'Histoire, le théâtre (ex.: Antigone, de Jean Anouilh) ou la gastronomie. Découvrez aussi, par exemple, 7 jours sur la planète, les stratégies de compréhension qu'on vous suggère sur Comprendre les documents vidéos ou, sous la rubrique Jeux et Divertissements, les multi-quiz du site : scientifiqueslangue françaiseapprendre le françaiscultures du monde,...

D'autres services de TV5 sur le Net :

4) ARTE + 7.
Pour revoir ses émissions pendant les sept jours suivant leur diffusion, la chaîne franco-allemande ARTE vous propose son service de rattrapage.
Bien évidemment, si vous disposez d'une antenne parabolique et d'un récepteur satellite vous pouvez voir en direct les émissions de TV5 Monde et d'ARTE sur votre poste TV.

5) Vous pouvez retrouver bon nombre de fragments d'émissions de radio ou de télé sur youtube ou dailymotion. Un exemple : Belinda Cannone sur France Culture.

6) Pluzz.fr et d'autres services de France Télévisions
Le groupe public audiovisuel France Télévisions a lancé le 5 juillet 2010 Pluzz, son portail Web de télévision de rattrapage (l’expression "catch-up TV" est anglaise). Ce service, gratuit, permet de (re)voir 80 % des programmes des cinq chaînes du groupe : France 2, France 3, France 4, France 5 et France Ô. Des centaines de programmes et de vidéos sont disponibles : magazines, journaux télévisés, fictions... à l'exception du cinéma. Chaque jour, 72 heures de contenus seront mises en ligne après diffusion sur les chaînes TV (en léger différé), et y resteront une semaine avant de disparaître.
Mis à part Arte (Arte+7), les chaînes concurrentes privées TF1 (Vidéos TF1), M6 (M6 Replay) et Canal+ (Canal+ à la demande) proposent également ce genre d'offre.
Lesite.tv est un service de France 5 pour des abonnés. Attention, donc, il faut payer 4€ par mois. On peut aussi acheter des vidéos à l'unité (2€).
France 5 propose aussi curiosphere.tv (2), un site qui sélectionne des vidéos éducatives et les distribue en plusieurs rubriques : Pédagogie (321), Vie scolaire (647), Moi, prof (38), Education aux médias (549), Orientation (178), Culture (695), Culture scientifique (534), Histoire/Géo Civilisations (633), Citoyenneté (787), Economie - Géopolitique (127).

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(1) Comme La Télélibre ou Terretv, par exemple.

(2) NOTE POSTÉRIEURE : Curiosphère est devenue FranceTVÉducation. Voir une note explicative du 5/12/12.

mardi 23 novembre 2010

Idées pour la réduction et une bonne gestion des déchets ménagers

L'imminence de la "Semaine européenne de réduction des déchets" a encouragé Le Monde à réunir une série de témoignages qui prêtent à réflexion. Ces efforts sont généreux et admirables, mais encore trop isolés, d'autant qu'ils sont souvent presque impossibles pour les plus démunis, voire les gens du commun. Il nous faudrait une planification conséquente qui irait à l'encontre du productivisme forcené où l'on galère, on aurait besoin d'une logique vitale qui se substituerait à cette frénésie marchande et suicidaire qu'on nous inflige et qui ne génère vraiment que décharges toxiques et pollutions variées à foison et partout.
Je colle ci-dessous l'article en question afin que vous puissiez le lire dans son intégralité.

Source : LEMONDE.FR | 22.11.10 | 14h59  •  Mis à jour le 22.11.10 | 15h39

La Semaine européenne de réduction des déchets débute lundi : les Européens sont invités à faire maigrir leurs poubelles, qui débordent un peu plus chaque année. Un Français produirait en effet 543 kilos de déchet par an. Interrogés sur leurs pratiques de tri, une écrasante majorité d'internautes plébiscite le compostage. Achat de produits en vrac, réutilisation d'emballages : ils trient tous azimuts et traquent la consommation inutile.

"Je composte mes déchets végétaux", par Pierre-Olivier B.

Depuis que j'ai commencé à composter mes déchets végétaux, la poubelle de ce qui ne va pas dans le tri sélectif ne se remplit pratiquement que de plastique, des emballages pour l'essentiel. Je me suis rendu compte du gâchis auquel nous prenons part lorsque nous utilisons des sacs en plastique pour les légumes. Depuis, je ne me sers de ces sacs que lorsqu'il y en a vraiment besoin.

"Nous évitons tous les produits emballés", par Emmanuelle D.

Nous évitons tous les produits emballés et achetons en vrac les produits secs (sucre, pâtes, légumineuses). Nous n'achetons pas dans les supermarchés, car il est difficile d'y trouver ce genre de produits, mais en magasins bio et dans les petits commerces. Par exemple, une épicerie proche de chez nous propose des yaourts dans des pots de verre consignés. Pour les légumes, nous faisons partie d'une AMAP (association pour le maitien d'une agriculture paysanne), cela évite aussi les emballages puisque nous apportons notre panier. Le plus gros de notre production de déchets, ce sont les déchets végétaux, c'est-à-dire les épluchures. Nous n'avons pas de jardin personnel, mais un jardin familial avec un tas de compost, ainsi qu'un lombricomposteur fabriqué maison. L'agglomération dans laquelle nous vivons organise une fois par semaine le ramassage des déchets verts, mais la pollution engendrée par le transport nous gênait, aussi nous avons préféré adopter nos propres solutions.
Résultat de ce mode de vie : nous mettons notre poubelle une semaine sur trois (nous sommes quatre à la maison), nous faisons vivre l'économie locale en achetant des produits locaux, et nous dépensons moins car nous n'achetons pas de produits inutiles. Nous ne rencontrons pas de difficultés, mais aimerions que les pouvoirs publics encouragent davantage la réduction des déchets.

"Pratiquement plus besoin de poubelle", par Thierry et Martine L.

Nous nous fournissons exclusivement au marché et dans les magasins bio qui commercialisent du vrac. Nous compostons tous nos déchets organiques, avec un jardin c'est possible, mais il faudrait organiser le compostage collectif à Paris, ce devrait être possible en partenariat avec les jardins publics. Nous brûlons le bois dans notre poêle à bois. Résultat : nous n'avons pratiquement plus besoin de notre poubelle.

"Je limite ma consommation de produits industriels", par Eve-Isabelle P.

Même si j'ai peu de temps à consacrer aux tâches ménagères, je m'efforce de faire la cuisine à partir de produits "de base", en allant au marché tous les week-ends. J'achète en grosse quantité, par exemple des tomates abîmées pour faire des sauces ou des coulis, des pommes abîmées pour faire des compotes, etc. Ainsi je n'achète jamais de plats cuisinés ni de desserts industriels, qui génèrent des quantités délirantes de déchets d'emballage. Il y a en effet parfois trois emballages differents pour des gâteaux : le carton de la boîte, un support plastique rigide et chaque biscuit est emballé individuellement. Je fais le ménage et les lessives à la main au savon de marseille, qui est conseillé d'un point de vue écologique et qui génère beaucoup moins d'emballages. La plupart des produits d'entretien ménagers sont en effet toxiques pour l'homme et la planète, et néfastes du fait des déchets qu'ils génèrent.

"Je donne mon journal", par Robin R.

Je suis abonné au Monde, et cela me désole de devoir le jeter alors que je suis la seule personne à l'avoir lu. Certes, il sera recyclé, mais la réutilisation, c'est encore mieux.
Quand j'ai fini de lire mon journal, je le dépose dans un des conteneurs prévus pour les journaux gratuits. Généralement, la personne juste derrière moi me regarde bizarrement, mais n'ose pas le prendre, mais le deuxième passant le récupère, bien heureux d'avoir quelque chose de plus conséquent que Direct Soir.

"Je ne peux pas trier dans mon immeuble", par Mathilde T.

Je n'achète pas de papier essuie-tout, ni de serviettes en papier, ni de produits suremballé. Je bois l'eau du robinet. Malheureusement je ne peux pas trier dans mon immeuble à Paris, il n'y a pas de poubelle jaune. Faute de place! Mais il y en a une pour le verre.

"Nous avons fabriqué un mini-compost en bois", par Sophie M.

Dans notre nouvelle maison, nous avons fabriqué un mini-compost en bois : nous y mettons tous les déchets alimentaires et les nombreux cartons. Nous avons donc diminué de plus de 50 % notre poubelle de recyclable uniquement avec les cartonnages. Les petits déplacements et les petites courses sont faites à vélo et les sacs plastique des commerçants systématiquement refusés grâce à notre panoplie de sacs à courses solides et réutilisables. Nous avons aussi transformé notre baignoire en douche pour limiter la consommation d'eau.

"J'utilise des emballages réutilisables", par Miguel

J'utilise des emballages réutilisables plutôt que jetables ou même recyclables. Par exemple, j'utilise et réutilise des sacs en tissu plutôt que des sacs en plastique. Quand il n'y a pas d'alternative réutilisable comme pour les yaourts, je n'achète pas les produits. Au lieu d'acheter au supermarché, j'achète au marché des fermiers locaux. J'achète du lait dans des emballages de verre plutôt que de matériaux recyclables. Je n'imprime plus de papier, mais transfère les documents sur mon e-book.

lundi 15 novembre 2010

Il faut se méfier des mots

J'aime bien me promener dans Belleville, surtout depuis que j'ai foulé ce quartier de Paris en 2003 pour vérifier sur place certains détails de ma traduction de Tigre en papier, d'Olivier Rolin —concrètement le parcours de l'ancien combattant maoïste qui conduit la déesse Remember. L'itinéraire comportait alors la rue du Télégraphe, le cimetière de Belleville, la bibliothèque publique Saint-Fargeau... À l'angle des rues du Télégraphe et du Borrégo, comme on prenait des photos par-ci par-là, deux jeunes avaient montré à haute voix qu'ils n'appréciaient pas tellement la prise de clichés. Parfaitement flegmatique, voire bonhomme, je leur avais expliqué que je traduisais un bouquin contant une histoire qui se passait dans le quartier. Là, ils étaient redevenus bons enfants : « Ah, si c’est pour un livre, d’accord, monsieur, mais si c’était pour Le Parisien, alors là... ». Et la balade s'était poursuivie place des Fêtes, rue des Solitaires, rue Arthur Rozier, rue des Fêtes...
Cette fois-ci, c'était le 31 octobre 2010. La Toussaint nous avait autorisé un court voyage à Paris. Rue Rébeval, le Chapeau Melon, bar a vins naturels, entamait sa fermeture ; sur la pente de Belleville, le crépuscule venait de nous montrer ses derniers coloris et place Fréhel (1), il fallait photographier l'évidence. À droite, la fresque de Jean Le Gac intitulée Rendez-vous à l’angle des rues de Belleville et Julien Lacroix ; un détective et une légende : « Habitué au style allusif du peintre, le jeune détective comprit que le message lui indiquait de continuer la poursuite par la rue Julien Lacroix. » Mais c'est à gauche que se trouve la maxime sage, le spécifique contre tous les vaudous lénitifs de l'après Bernays. L'installation contenant la maxime est une œuvre de l'artiste Ben visible sur le mur mitoyen d'un immeuble de la rue Julien Lacroix. Elle date de 1993.
En matière de mots et de camouflages, je sais bien, car je m'appelle Alberto, que nous sommes le 15 novembre, jour de la mort d'Albert von Bollstädt, dit le Grand, saint des Bebert et des chimistes... Albert le Grand (Magno) ou... le Magicien (Mago) ? Etiam nos ipsi sumus experti in magicis, fit-il...


(1) Lu sur Wikipedia : L'origine de cette place provient de la destruction involontaire d'immeubles suite à la construction du tunnel de la ligne 11 du métro. Cette dent creuse, le long de la longue rue de Belleville, rue encaissée et bordée de trottoirs étroits, a été confié à « l'art urbain », une tentative pour humaniser ce « no man's land ».
Cette place a été baptisée en l'honneur de Marguerite Boulc'h dite Fréhel (1891-1951), actrice et chanteuse de l'entre-deux-guerres dont les textes de ses chansons sont à l'image d'un Paris populaire et miséreux, en rapport avec le quartier du bas Belleville.