lundi 28 mars 2011

55,03%

C'est le taux d'abstention au second tour des élections cantonales qui ont eu lieu hier en France. Les abstentionnistes se sont donc largement imposés sur les partis qui détiennent les différents pouvoirs.
Quand aux partis qui ont recueilli des voix, selon les derniers résultats provisoires, le PS l'emporte avec 36,2% des voix, devant l'UMP à 18,6% et le FN à 11,56%. Autrement dit, ils ont été crédités respectivement par 17%, 8,74% et 5,43% (1) d'un corps électoral constitué en France par 44,5 millions d'électeurs.
L'UMP, le parti de la majorité en place, toujours soucieux de faire du chiffre, bénéficie donc d'un brillant soutien populaire de 8,74%, taux de légitimité qui ne l'empêche pas de poursuivre le pillage ("privatisation") des services publics et du patrimoine de tous.

(1) Bien entendu, ce sont des pourcentages qu'il faut calculer car je n'ai pas trouvé un seul média qui en fasse état.

samedi 26 mars 2011

À l'abri de rien

Votre livre vous expliquait qu'en France, il y a environ 1 000 associations solidaires avec plus de 20 000 militants actifs. Parmi les organisations non gouvernementales que nous avons mentionnées en classe et qui cultivent le volontariat ou bénévolat, je vous rappelle l'existence du mouvement d'Emmaüs et de la Fondation Abbé Pierre (1) pour le logement des plus défavorisés, des sans-abris. Justement, cette fondation vient de lancer sur le net un webdocumentaire réalisé par Samuel Bollendorf et Mehdi Aoudig et intitulé À l'abri de rien. Il s'agit d'une enquête sur le mal-logement en France —drame qui atteint presque quatre millions de personnes et que j'ai déjà évoqué ici— que l'on peut suivre à l'aide de sous-titres en français et où l'on voit, par exemple, que la propriété est un piège, un leurre.
Yves Colin, directeur de la Communication de la Fondation, explique que ce projet cherche à interpeller l'État à ce sujet scandaleux tout en préservant "l'intimité et la dignité de personnes déjà fragilisées".

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(1) Le Mouvement d'Emmaüs comprend la Fondation ainsi que d'autres associations, fondations ou initiatives. Son fondateur fut Henri Grouès, dit l'Abbé Pierre, né le 5 août 1912 à Lyon et mort le 22 janvier 2007 à Paris Ve.

mercredi 23 mars 2011

Indignez-vous !, de Hessel, présenté à Madrid

Lundi 28 mars 2011, à 19h30, dans le Théâtre de l'Institut français de Madrid, Stéphane Hessel et José Luis Sampedro vont présenter l'édition castillane d'un bouquin dont ils sont l'auteur et le prologuiste, et qui a mérité l'intérêt de certains parmi vous : Indignez-vous ! (Indigène éditions, octobre 2010 ; 32 pages, 3€ / ¡Indignaos!, Ed. Destino, 2011). On a prévu un service de traduction simultanée.

Ancien résistant contre les Nazis, puis déporté à Buchenwald ; après la Libération, diplomate et militant politique, Hessel a maintenant 93 ans, mais il conserve intacte sa capacité d'indignation et ose appeler à transmettre par ces temps-ci l'héritage de la Résistance, ce qui lui vaut les calomnies habituelles des vicaires médiatiques des grands pouvoirs, y compris le sioniste, drôle d'Histoire. En fait, pour des raisons très variées, bien des polémiques se sont déclenchées en France -et ailleurs- autour de l'opuscule de Hessel et de ses positions politiques ; en voilà un petit historique pour vous aider à vous repérer :
17/01/2011 - Nouvel Observateur : l'École normale supérieure (ENS) annule un colloque avec Hessel décrié par des associations sionistes. Censure évoquée par un groupe international d'intellectuels... (1)
18/01/2011 - Aude Lancelin, dans l'Obs : Qui veut la peau de Stéphane Hessel ?
19/01/2011 - Rencontre entre Stéphane Hessel et Edgar Morin (qui venait de publier La Voie chez Fayard) dans Les Matins, sur France Culture.


24/02/2011 - Aude Lancelin, dans l'Obs : De quoi Hessel est-il le nom ?
28/02/2011 - Marion Cocquet, Le Point : Stéphane Hessel et Edgar Morin : indignations en concurrence. (Modifié le 1/03/11. Voir aussi, par exemple, l'info de l'Obs là-dessus)

Au début d'Indignez-vous !, Hessel rappelle au lecteur qu'il a 93 ans et se souvient de ses années de résistance ainsi que du programme élaboré à l'époque par le Conseil National de la Résistance. Il écrit exactement :
À partir de 1945, après un drame atroce, c'est une ambitieuse résurrection à laquelle se livrent les forces présentes au sein du Conseil de la Résistance. Rappelons-le, c'est alors qu'est créée la Sécurité sociale comme la Résistance le souhaitait, comme son programme le stipulait : « Un plan complet de Sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d'existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail » ; « une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours. » Les sources d'énergie, l'électricité et le gaz, les charbonnages, les grandes banques sont nationalisées. C'est ce que ce programme préconisait encore, « le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés, fruit du travail commun, des sources d'énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d'assurance et des grandes banques » ; « l'instauration d'une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l'éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l'économie ». L'intérêt général doit primer sur l'intérêt particulier, le juste partage des richesses créées par le monde du travail primer sur le pouvoir de l'argent.
La pertinence de ce rappel est absolue, car la classe dominante s'évertue, depuis plusieurs décennies, à "défaire méthodiquement" le programme du CNR et les acquis sociaux de l'après-guerre. Vous ne l'aviez pas remarqué ? D'ailleurs, nos prédateurs s'expriment comme de l'eau de roche à ce propos : coutumiers des bulles financières, ils se sentent désormais porteurs de la bulle d'excommunication de la dignité humaine. Denis Kessler, par exemple, ancien vice-président du MEDEF (la grande organisation patronale française), ancien patron du lobby des compagnies d'assurances et, par ces temps-ci, PDG de SCOR (groupe de réassurances qu'il a lui même fondé), a intérêt à en finir d'une fois pour toutes avec la Sécurité sociale, les pensions de retraite et les différentes prestations publiques d'une société modestement solidaire. Ça se comprend. Il ne faut donc pas s'étonner que le 4 octobre 2007, il ait publié un article —dans Challenges, revue au nom comme il faut— où il assignait au pouvoir sarkozyste la tâche péremptoire d'abroger « tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception » et de « sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! » M. Kessler ne se prive ni de l'adverbe ni du point d'exclamation [(2Note en bas de billet pour lire l'article dans son intégralité. Cliquez ICI pour lire une réaction contemporaine, celle du Lucky.blog].

Hessel termine son opuscule (22 pages) évoquant l'Appel du 8 mars 2004, une déclaration de quelques vétérans de la Résistance encore vivants alors, à savoir, Lucie Aubrac, Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier, Philippe Dechartre, Georges Guingouin, Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, Georges Séguy, Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant, Maurice Voutey. Les derniers propos de son texte sont donc :
(...) certes « le nazisme est vaincu, grâce au sacrifice de nos frères et sœurs de la Résistance et des Nations unies contre la barbarie fasciste. Mais cette menace n'a pas totalement disparu et notre colère contre l'injustice est toujours intacte ».
Non, cette menace n'a pas totalement disparu. Aussi, appelons-nous toujours à « une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation de masse, le mépris des plus faibles et de la culture, l'amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous. »
À ceux et celles qui feront le XXIe siècle, nous disons avec notre affection :
« CRÉER, C'EST RÉSISTER.
RÉSISTER, C'EST CRÉER. »

Candide n'a rien à redire...
Une petite info pour conclure : Stéphane Hessel récidive et vient de publier le 10 mars Engagez-vous ! -Éditions de l’Aube, 93 pp. Ce nouvel ouvrage réunit ses entretiens avec Gilles Vanderpooten.
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(1) "We, the undersigned U.S., Canadian and British academics, many of us with long connections to France, and who have long admired the historic role of the École Normale Supérieure in the critical and intellectual life of the country, are dismayed at recent events at the school." : Nous, soussignés universitaires américains, canadiens et britanniques ayant de nombreux et prolongés contacts avec la France, et qui avons longtemps admiré le rôle historique de l’Ecole normale supérieure dans la vie intellectuelle de ce pays, sommes consternés par les récents événements au sein de cette école”. Ainsi commence une pétition signée par près de 160 chercheurs anglo-saxons adressée à Monique Canto-Sperber, directrice de l'ENS...

(2) Voici l'article complet extrait du site contreinfo.info :

Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde !

Par Denis Kessler, Challenges, 4 octobre 2007
Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie.
Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme...
A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !
A l’époque se forge un pacte politique entre les gaullistes et les communistes. Ce programme est un compromis qui a permis aux premiers que la France ne devienne pas une démocratie populaire, et aux seconds d’obtenir des avancées - toujours qualifiées d’« historiques » - et de cristalliser dans des codes ou des statuts des positions politiques acquises.
Ce compromis, forgé aune période très chaude et particulière de notre histoire contemporaine (où les chars russes étaient à deux étapes du Tour de France, comme aurait dit le Général), se traduit par la création des caisses de Sécurité sociale, le statut de la fonction publique, l’importance du secteur public productif et la consécration des grandes entreprises françaises qui viennent d’être nationalisées, le conventionnement du marché du travail, la représentativité syndicale, les régimes complémentaires de retraite, etc.
Cette « architecture » singulière a tenu tant bien que mal pendant plus d’un demi-siècle. Elle a même été renforcée en 1981, à contresens de l’histoire, par le programme commun. Pourtant, elle est à l’évidence complètement dépassée, inefficace, datée. Elle ne permet plus à notre pays de s’adapter aux nouvelles exigences économiques, sociales, internationales. Elle se traduit par un décrochage de notre nation par rapport à pratiquement tous ses partenaires.
Le problème de notre pays est qu’il sanctifie ses institutions, qu’il leur donne une vocation éternelle, qu’il les « tabouise » en quelque sorte. Si bien que lorsqu’elles existent, quiconque essaie de les réformer apparaît comme animé d’une intention diabolique. Et nombreux sont ceux qui s’érigent en gardien des temples sacrés, qui en tirent leur légitimité et leur position économique, sociale et politique. Et ceux qui s’attaquent à ces institutions d’après guerre apparaissent sacrilèges.
Il aura fallu attendre la chute du mur de Berlin, la quasi-disparition du parti communiste, la relégation de la CGT dans quelques places fortes, l’essoufflement asthmatique du Parti socialiste comme conditions nécessaires pour que l’on puisse envisager l’aggiornamento qui s’annonce. Mais cela ne suffisait pas. Il fallait aussi que le débat interne au sein du monde gaulliste soit tranché, et que ceux qui croyaient pouvoir continuer à rafistoler sans cesse un modèle usé, devenu inadapté, laissent place à une nouvelle génération d’entrepreneurs politiques et sociaux. Désavouer les pères fondateurs n’est pas un problème qu’en psychanalyse.
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Mise à jour postérieure (Suggestion d'Eva en janvier 2018) :

Clip Indignez-vous ! en langue des signes réalisé par des artistes et réalisateurs sourds sur le titre Indignez-vous ! du groupe HK et les Saltimbanks, en hommage à Stéphane Hessel et à son livre Indignez-vous !.

Réalisation : Sandrine Herman. 
1er assistant réalisateur : Jean-Marie Hallégot. 2ème assistant réalisateur : Jérôme Le Rhun.
Chansigneurs : Victor Abbou, Simon Attia, Djenebou Bathily, Alexandra Vanessa Dongal, Julien Lours, William Seemuller, Laurent Valo, Isabelle Voizeux, Sabine Zerdoum.
Chefs Opérateurs : Jérôme Lafon, Jérôme Le Rhun. Photographie : Philippe Lemaire. Monteuse : Alexandra Willot. Assistant monteur : Jean-Marie Hallégot. Adaptation en LSF : JM Hallégot, Sandrine Herman, Sabine Zerdoum, Maud Colin, Sonia Zozor, Isabelle Lombard, Sandra Faure. Assistante Production : Pauline Stroesser. Scripte : Hélène Hugounenq. Régie : Alexandre Faure, Karine Fontaine, William Seemuller, Maxime Bouhours.

vendredi 18 mars 2011

Exposition Brassens ou la liberté - Cité de la Musique

 Empanaché d'indépendance et de franchise ;
Edmond Rostand : Cyrano de Bergerac ; Premier acte, Scène IV, 377.

Georges Brassens naquit à Sète, dans l'Hérault, le 22 octobre 1921, et mourut à Saint-Gély-du-Fesc, tout près : 42 kms plus au Nord, le 29 octobre 1981. Donc, il aurait eu 90 ans dans quelques mois. Et comme il est fréquent lors de certains anniversaires, on en profite pour organiser des événements ; à cette échéance, c'est la Cité de la Musique qui a décidé de rendre hommage à ce compositeur et interprète moyennant une exposition, Brassens ou la liberté, que l'on peut visiter du 15 mars au 21 août. Cette institution s'explique ainsi sur son site :
Dans la continuité de plusieurs expositions visant à éclairer le parcours de figures emblématiques de la scène musicale du xxe siècle, en France et à l’étranger : « We want Miles » (autour de Miles Davis, en octobre 2009), « Gainsbourg 2008 » (2008), « John Lennon, unfinished music » (2005), « Pink Floyd Interstellar » (2004), « Jimi Hendrix Backstage » (2003), la Cité a souhaité rendre hommage à un monument de la culture musicale française : en 2011, Georges Brassens, mort il y a tout juste trente ans, aurait eu 90 ans.
Qui ne connaît pas Brassens ? Tout le monde a chantonné un jour l’une de ses chansons : Le Gorille, Les Amoureux des bancs publics, Auprès de mon arbre et bien d’autres. L’homme est installé dans la mémoire collective avec l’image parfois consensuelle du père tranquille que l’on chante en famille au coin du feu ou celle de l’ami qui nous rassure.
Il est temps de redécouvrir que derrière la figure fleurant bon la France d’antan, se cache un individu rare, hautement lettré, fin connaisseur des grandes figures de la poésie française, (...).
En effet, Brassens était singulier, intelligent, drôle, égrillard, foncièrement indépendant, swingueur, chantre des plus vulnérables, casseur des topiques bien-pensants, contempteur des grands pouvoirs et des cons qui les soutiennent ; bref, anticlérical. Et capable d'une puissance linguistique inexorable par-dessus le marché. J'adhère donc à toute initiative destinée à faire connaître un auteur de sa trempe notamment aux plus jeunes.

Clémentine Deroudille et Joann Sfar sont les deux commissaires de cette exposition. À propos des nouveautés qu'elle affiche, Deroudille a confié à Bernard Loupias (cf. Le Nouvel Observateur, 10-16 mars 2011, page 14) :

« Serge Cazzani  (1) a bien voulu nous prêter les premiers cahiers d’écriture de Brassens, tandis que qu’Agathe Fallet nous a confié la correspondance entre René Fallet et Brassens, mais aussi des classeurs de travail où l’on voit naître certaines de ses chansons et leur lente élaboration. Ainsi ces vingt-cinq versions de "l’Orage". J’ai aussi trouvé son fameux carnet de bord, de 1963 à sa mort en 1981. On oublie aussi trop souvent à quel point Brassens, qui apparaît aujourd’hui comme une institution, s’est heurté à des réactions violentes ; que nombre de ses chansons ont été interdites à la radio. Nous avons retrouvé et nous montrons les ridicules fiches de censure de l’ORTF… »

Deux radios publiques faisant partie du groupe Radio France, Radio France internationale et France Inter, se sont aussi penchées sur cette exposition temporaire. Cliquez sur les liens pour accéder aux informations, photos, vidéos, etc.
Je vous insère ci-dessous la vidéo d'une vieille interprétation de L'Orage où l'on voit un pétillant Georges Brassens :

Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps
Le beau temps me dégoute et m’fait grincer les dents
Le bel azur me met en rage
Car le plus grand amour qui m’fut donné sur terr’
Je l’dois au mauvais temps, je l’dois à Jupiter
Il me tomba d’un ciel d’orage...



(1) Neveu de Brassens et ayant droit du chanteur.

mercredi 16 mars 2011

Dossiers thématiques et animations du CNRS - Science en français

Pour travailler en même temps langue et science, vous disposez des dossiers thématiques du site du CNRS (Centre national de la Recherche scientifique).
Le tout dernier dossier qu'ils ont ajouté à leur saga s'intitule LE CLIMAT DE LA TERRE : c'est le seizième titre de leur collection CNRS/sagascience. Les textes de ce dossier ont été rédigés par Christine Girard et Sylvie Langlois d'après les sources suivantes :
Qu'est-ce que l'effet de serre ? site de Jean-Marc Jancovici, ingénieur conseil, spécialiste dans le domaine de l'énergie et du climat.
Température moyenne à la surface de la Terre et effet de serre, article de Marie-Antoinette Mélières, maître de conférences honoraire (Université de Grenoble).
Climat et société, Marie-Antoinette Mélières et Chloé Maréchal, Scérén CRDP de l’Académie de Grenoble
Articles suivants du site La main à la pâte : La circulation océanique, L'effet de serre, Les saisons, Le cycle de l'eau
.
Voici la collection complète de DOSSIERS THÉMATIQUES ET D'ANIMATIONS MULTIMÉDIAS EN LIGNE SUR LE SITE WEB DU CNRS :
Le climat de la Terre
Pourquoi, sans l’effet de serre naturel, la vie sur Terre telle que nous la connaissons n’aurait pas été possible ? Pourquoi y a-t-il des saisons ? De quoi est fait le rayonnement solaire, moteur du climat ? Comment les circulations atmosphérique et océanique façonnent-elles les climats terrestres ? En quoi les grands biomes terrestres dépendent-ils du climat ?
Autant de questions auxquelles cette animation multimédia répond grâce à de très nombreuses infographies, cartes animées, films et photos.

La ville-nature
Voyage au cœur des villes et de leurs espaces naturels, La ville-nature explore les liens parfois ignorés mais bien présents entre leurs différents habitants : humains, animaux et végétaux. Qu'apporte la biodiversité aux citadins? Qu'est-ce qu'un écoquartier? Quelle nature voulons-nous en ville? La cité du futur sera-t-elle verte?
Cette animation multimédia s'est inscrite dans le double contexte de l'année internationale de la biodiversité et de l'exposition universelle Shanghai 2010 dont le thème était "Meilleure ville, meilleure vie".

lundi 7 mars 2011

Mon Faso, webdocumentaire sur le Burkina Faso

Le 7 février, le collectif français Juste un peu flou annonçait la mise en ligne d'un webdocumentaire sur le Burkina Faso intitulé Mon faso et axé sur "6 portraits abordant chacun un sujet différent" (1). Il a été tourné en 2010 par Sylvain Pioutaz et Anaïs Dombret, deux membres de ce collectif réunissant de jeunes journalistes, photographes et vidéastes. Ils expliquent ainsi leur projet :

MonFaso donne la parole à plusieurs burkinabés, afin qu'ils nous racontent leur quotidien et leur vision du Burkina Faso. De la place des femmes à la liberté de la presse, chacun nous parle d'un aspect du pays, à travers son histoire. Un regard subjectif mais nécessaire pour comprendre la singularité d'un pays et de ses habitants.
À travers leurs mots, MonFaso souhaite faire découvrir ce pays d'Afrique de l'ouest, sur lequel les médias traditionnels se penchent assez rarement.

Ce qui est très exact : voilà pourquoi je suis ravi de contribuer à faire rebondir cette information. D'autant que les présentations disposent d'un bouton que vous pouvez cliquer pour afficher ou masquer des sous-titres en français, ce qui rend plus facile la tâche de la compréhension.
En ce qui concerne les auteurs de ce documentaire...

Anaïs Dombret est photographe, elle a travaillé comme pigiste pour différents journaux (La Croix, Paris Mômes). Ses travaux ont été exposé à Limoges (Empreintes, 2008), à Bercy Village (Photographie la nuit, 2008), ou encore au Paléo Festival de Nyon (Bosnie, 10 ans après, 2008). Visitez son site internet.
Sylvain Pioutaz est réalisateur, il a réalisé un court-métrage de fiction récompensé dans plusieurs festivals (Demain la veille, 2005). Il a également réalisé plusieurs documentaires sur des tournages de film, ainsi que des POM (2) (Marche Communarde en 2009, Une nuit avec le danseur en 2010). Visitez son site internet.

"Burkina Faso" est une expression bilingue (mooré dioula) qui veut dire pays ou patrie des hommes intègres, les Burkinabè. Quand j'étais enfant, un missionnaire vint à l'école où je faisais mon primaire nous parler de ses activités. Il nous expliqua qu'il cherchait à convertir des "negritos" dans une nation très lointaine qui s'appelait la Haute Volta, capitale Ouagadougou —nom qui nous épata profondément. C'était l'Espagne de Franco et nous avions entre six et huit ans.
La Haute Volta, ancienne colonie française grande comme la moitié de l'Espagne et contenant une soixantaine de langues, était devenue indépendante en 1960. Le nom de Burkina Faso ne fut adopté que le 4 août 1984.
Comme nous abordons ici le sujet du cinéma, je vous rappelle que la 22e édition du Festival (biennal) panafricain du Cinéma et de la Télévision s'est tenue à Ouagadougou du 26 février au 5 mars 2011. Il y avait sept catégories pour les films en compétition (long métrage, court  métrage, télé vidéo fiction, série télé vidéo, documentaire, diaspora et les  films des écoles africaines de cinéma) et cinq sections pour les hors compétition ("Panorama des  cinémas d’Afrique et des Caraïbes, "l’Afrique vue par", "Films du monde", "Séances  spéciales" et "Hommages"). Cliquez ici pour accéder au portail du FESPACO.
Palmarès du festival jusqu'à présent.
TV5Monde a préparé un fichier pdf pour l'occasion. Cliquez dessus pour mieux connaître le cinéma africain contemporain.


(1) Germain, photographe de quartier à Ouagadougou ; Ebou, femme au foyer à Boromo ; Sam's k, présentateur radio ; Hadiza Savadogo, étudiante en médecine ; Séri Youlou, formateur en maçonnerie ; et Adama, chef cavalier.
(2) Petite Œuvre Multimédia (acronyme POM ou POEM), appelée parfois Petit Objet Multimédia, est une réalisation vidéo ou flash qui associe photographe, réalisateur, webdesigner, créateur sonore et illustrateur. Si les webdocu en général vous intéressent, cliquez dessus pour accéder à un site francophone bien à propos.

vendredi 4 mars 2011

Exercice de style Gainsbarre - Requiem pour un con

Le site gainsbourg.net propose la vidéo de la Flashmob (sic) "Gainsbourg 20 ans", tournée à Paris le 19 février 2011 sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor et devant l'immeuble parisien de Serge Gainsbourg (1928-1991), 5bis rue de Verneuil, avec des fanatiques de feu l'artiste, cette crapule passablement auto-destructive, souvent et volontiers bouleversante, plutôt inclassable, décédée il y a 20 ans.
J'ai toujours goûté son côté iconoclaste (briseur d'images !), anti-bien-pensant et "gamberro" (le mot castillan qui me venait à l'esprit quand j'entendais "Gainsbarre") et je me suis souvent marré avec ses acrobaties calembouresques, mis à part ses rimes bâclées. Quand je pense que ses hardiesses expressives n'aboutissent aujourd'hui chez ses admirateurs qu'à un anglicisme à la con (Flashmob)... Expression qui serait peut-être, faut bien l'avouer, du goût de Serge, qui avait un penchant pour la branchitude ou le snobisme plus fort que lui, que sais-je ?

Voici deux versions vidéo de son impressionnant Requiem pour un con —composition au rythme inquiétant, aux paroles décharnées— : celle jouée par les admirateurs gainsbourguiens qui ont participé à cet hommage, et un court montage où l'on voit notre inimitable... scélérat ? (Quand je pense que les lois scélérates furent rédigées pour combattre les anarchistes à la fin du XIXe siècle...) La comparaison prouve, d'ailleurs, qu'une clope et des lunettes de soleil ne font pas forcément l'arsouille.




Écoute les orgues / Elles jouent pour toi / Il est terrible cet air-là / J'espère que tu aimes / C'est assez beau, non ? / C'est le requiem pour un con

Mais je l'ai composé spécialement pour toi / À ta mémoire de scélérat / C'est un joli thème / Tu ne trouves pas, hein ? / Semblable à toi même / Pauvre con

Voici les orgues / Qui remettent ça / Faut qu't'apprennes par cœur cet air-là / Que tu n'aies pas même / Une hésitation / Sur le requiem pour un con

Quoi, tu me regardes / Tu n'apprécies pas / Mais qu'est-ce qu'y a là-dedans / Qui t'plaît pas / Pour moi c'est idem / Que ça t'plaise ou non / J'te l'rejoue quand même / Pauvre con

Écoute les orgues / Elles jouent pour toi / Il est terrible cet air-là / J'espère que tu aimes / C'est assez beau, non ? / C'est le requiem pour un con

Je l'ai composé spécialement pour toi / À ta mémoire de scélérat / Sur ta figure blême / Aux murs des prisons / J'inscrirai moi-même : " Pauvre con "



Des accents qui, en moderne, suggèrent un modèle autrement plus sérieux...
La sottise, l'erreur, le péché, la lésine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourrissent leur vermine.

(...)