Le site gainsbourg.net propose la vidéo de la Flashmob (sic) "Gainsbourg 20 ans", tournée à Paris le 19 février 2011 sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor et devant l'immeuble parisien de Serge Gainsbourg (1928-1991), 5bis rue de Verneuil, avec des fanatiques de feu l'artiste, cette crapule passablement auto-destructive, souvent et volontiers bouleversante, plutôt inclassable, décédée il y a 20 ans.
J'ai toujours goûté son côté iconoclaste (briseur d'images !), anti-bien-pensant et "gamberro" (le mot castillan qui me venait à l'esprit quand j'entendais "Gainsbarre") et je me suis souvent marré avec ses acrobaties calembouresques, mis à part ses rimes bâclées. Quand je pense que ses hardiesses expressives n'aboutissent aujourd'hui chez ses admirateurs qu'à un anglicisme à la con (Flashmob)... Expression qui serait peut-être, faut bien l'avouer, du goût de Serge, qui avait un penchant pour la branchitude ou le snobisme plus fort que lui, que sais-je ?
Voici deux versions vidéo de son impressionnant Requiem pour un con —composition au rythme inquiétant, aux paroles décharnées— : celle jouée par les admirateurs gainsbourguiens qui ont participé à cet hommage, et un court montage où l'on voit notre inimitable... scélérat ? (Quand je pense que les lois scélérates furent rédigées pour combattre les anarchistes à la fin du XIXe siècle...) La comparaison prouve, d'ailleurs, qu'une clope et des lunettes de soleil ne font pas forcément l'arsouille.
Écoute les orgues / Elles jouent pour toi / Il est terrible cet air-là / J'espère que tu aimes / C'est assez beau, non ? / C'est le requiem pour un con
Mais je l'ai composé spécialement pour toi / À ta mémoire de scélérat / C'est un joli thème / Tu ne trouves pas, hein ? / Semblable à toi même / Pauvre con
Voici les orgues / Qui remettent ça / Faut qu't'apprennes par cœur cet air-là / Que tu n'aies pas même / Une hésitation / Sur le requiem pour un con
Quoi, tu me regardes / Tu n'apprécies pas / Mais qu'est-ce qu'y a là-dedans / Qui t'plaît pas / Pour moi c'est idem / Que ça t'plaise ou non / J'te l'rejoue quand même / Pauvre con
Écoute les orgues / Elles jouent pour toi / Il est terrible cet air-là / J'espère que tu aimes / C'est assez beau, non ? / C'est le requiem pour un con
Je l'ai composé spécialement pour toi / À ta mémoire de scélérat / Sur ta figure blême / Aux murs des prisons / J'inscrirai moi-même : " Pauvre con "
Des accents qui, en moderne, suggèrent un modèle autrement plus sérieux...
J'ai toujours goûté son côté iconoclaste (briseur d'images !), anti-bien-pensant et "gamberro" (le mot castillan qui me venait à l'esprit quand j'entendais "Gainsbarre") et je me suis souvent marré avec ses acrobaties calembouresques, mis à part ses rimes bâclées. Quand je pense que ses hardiesses expressives n'aboutissent aujourd'hui chez ses admirateurs qu'à un anglicisme à la con (Flashmob)... Expression qui serait peut-être, faut bien l'avouer, du goût de Serge, qui avait un penchant pour la branchitude ou le snobisme plus fort que lui, que sais-je ?
Voici deux versions vidéo de son impressionnant Requiem pour un con —composition au rythme inquiétant, aux paroles décharnées— : celle jouée par les admirateurs gainsbourguiens qui ont participé à cet hommage, et un court montage où l'on voit notre inimitable... scélérat ? (Quand je pense que les lois scélérates furent rédigées pour combattre les anarchistes à la fin du XIXe siècle...) La comparaison prouve, d'ailleurs, qu'une clope et des lunettes de soleil ne font pas forcément l'arsouille.
Écoute les orgues / Elles jouent pour toi / Il est terrible cet air-là / J'espère que tu aimes / C'est assez beau, non ? / C'est le requiem pour un con
Mais je l'ai composé spécialement pour toi / À ta mémoire de scélérat / C'est un joli thème / Tu ne trouves pas, hein ? / Semblable à toi même / Pauvre con
Voici les orgues / Qui remettent ça / Faut qu't'apprennes par cœur cet air-là / Que tu n'aies pas même / Une hésitation / Sur le requiem pour un con
Quoi, tu me regardes / Tu n'apprécies pas / Mais qu'est-ce qu'y a là-dedans / Qui t'plaît pas / Pour moi c'est idem / Que ça t'plaise ou non / J'te l'rejoue quand même / Pauvre con
Écoute les orgues / Elles jouent pour toi / Il est terrible cet air-là / J'espère que tu aimes / C'est assez beau, non ? / C'est le requiem pour un con
Je l'ai composé spécialement pour toi / À ta mémoire de scélérat / Sur ta figure blême / Aux murs des prisons / J'inscrirai moi-même : " Pauvre con "
Des accents qui, en moderne, suggèrent un modèle autrement plus sérieux...
La sottise, l'erreur, le péché, la lésine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourrissent leur vermine.
(...)
Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,
Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,
Dans la ménagerie infâme de nos vices,
Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde !
Quoiqu'il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde ;
C'est l'Ennui — l'œil chargé d'un pleur involontaire,
Il rêve d'échafauds en fumant son houka.
Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
— Hypocrite lecteur, — mon semblable, — mon frère !
(Charles Baudelaire : Au lecteur, poème préfaçant Les Fleurs du Mal)
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