mardi 17 décembre 2013

Le Grand Incendie

« Aujourd’hui, c’est le grand jour pour moi car je vais
me brûler à Pôle emploi. J’ai travaillé 720h et la loi, 
c’est 610h. Et Pôle emploi a refusé mon dossier ».
(Lettre laissée par une victime de la démocratie libérale)


Ils se sont immolés par le feu pour se faire entendre : tel le sous-titre du Grand Incendie, film documentaire interactif réalisé par Samuel Bollendorff (photographe ; il s'occupe de l'image) et Olivia Colo (journaliste ; elle assure le son). Une production Honkytonk Films.
En effet, ce webdoc recense chacune des immolations par le feu qui ont eu lieu en France sur des lieux publics depuis 2011 —voilà, d'ailleurs, le sens littéral du mot "holocauste" (holocaustum : « brûlé tout entier »).
Elles ont eu lieu, bilan accablant, un peu partout (au Pôle Emploi, sur le parking d'une agence France Télécom, dans la cour d'un lycée, devant l'Elysée...) et trop souvent : en moyenne, une fois tous les quinze jours. Oui, vous avez bien lu : il s'agit d'une immolation toutes les deux semaines ; donc, ce ne sont pas des faits divers, mais un même fait répété qui se répand comme une épidémie ; c'est un signal d'alarme, c'est un message fort, multiple, envoyé à la société, aux média, que la société et les média ont décidé d'ignorer royalement jusqu'à présent. Ce ne sont pas des fous, mais des faits, des effets à lier à leur(s) cause(s)...
Les réalisateurs du Grand Incendie s'expliquent à cet égard un peu plus bas, dans la citation de Télérama.

Le Monde écrit à propos de ce film :
Les réalisateurs ont alors retenu sept histoires auxquelles ils ont voulu consacrer un peu plus qu'un bandeau placardé sur une chaîne d'information en continu.
Samuel Bollendorff et Olivia Colo ont retrouvé les témoins, rencontré les proches des victimes et immortalisé les lieux du drame. Certaines victimes ont laissé des messages derrière elles, interprétés par Philippe Torreton dans le documentaire, qui confronte les témoignages des hommes et des femmes poussés à bout, avec les réactions des institutions françaises. 
Télérama, de son côté...
Samuel Bollendorff et Olivia Colo ne sont pas tombés tout de suite sur la sinistre statistique qui ouvre Le Grand Incendie. Ils avaient lu un livre du chirurgien Maurice Mimoun, et pensaient écrire un documentaire sur un service de grands brûlés. « Maurice Mimoun avait écrit : “ne se brûle pas n'importe qui”, ça nous avait déjà pas mal intéressés », note Olivia Colo. « Et puis nous sommes tombés sur un cas d'immolation. Puis un deuxième. Puis un troisième. On s'est mis à les recenser par un système d'alertes, en cherchant tout ce qui était passé par les médias. Il pouvait s'agir d'une ligne sur un site de presse locale, ou d'une minute au 20 heures. On a voulu sortir du fait divers, et s'interroger sur ce message adressé au collectif que le collectif refuse d'entendre », dit Samuel Bollendorff. Parce qu'il était impossible de traiter tous ces drames dans leur intégralité, ils sont partis des lieux où ils s'étaient déroulés : le parking de France Télécom-Orange pour Rémy Louvradoux, qui y était chargé, dans son agence, de la prévention des suicides, la cour du lycée Jean-Moulin à Béziers pour Lise Bonnafous, professeur de mathématiques, devant la Caisse d'allocations familiales de Mantes-la-Jolie pour Jean-Louis Cuscusa, devant une agence Pôle Emploi de Nantes pour Djamal Schaar... « Dans la majorité des cas, on voyait se dégager le choix de lieux incarnant le bien commun, le modèle social français hérité de l'après-guerre, le service public ou bien des entreprises privatisées qui en faisaient autrefois partie... on s'est concentré sur ces cas-là, sur la portée symbolique et sacrificielle de leur geste ». Et gardé, en fin de compte, ceux où une parole pouvait se libérer, celle des proches, des collègues ou des survivants.
Le webdocumentaire est disponible sur les sites de deux de ses coproducteurs : Le Monde et France TV Info.

Au sujet du suicide et de la souffrance suite aux violences exercées contre le Travail dans les sociétés ultralibérales, voici un billet précédent.
À l'égard des dérives de l'assistanat, le grand alibi é-wauquié par les néo-cons les plus faux-cons et le plus sacrément culottés, cliquez ici et .


ACTUALISATION DU 5/09/2014 :
RFI - Publié le 01-09-2014.

Le Grand Incendie, Visa d’Or du webdocumentaire RFI-France 24

dimanche 15 décembre 2013

Un film sur l’inviolabilité du culte de la personnalité et des privilèges en Espagne

El sistema de caza de brujas estaba demasiado bien
diseñado, fue demasiado duradero, severo y tenaz. Y sólo
se pudo sostener gracias a intereses duraderos, severos y tenaces.
(...) Sugiero que la mejor manera de comprender la causa
de la manía de las brujas es examinar sus resultados
terrenales en lugar de sus intenciones celestiales. (...) 
[L]os pobres llegaron a creer que eran víctimas de brujas
y diablos en vez de príncipes y papas.

Marvin Harris : Vacas, cerdos, guerras y brujas. Los enigmas de la cultura. 
El libro de bolsillo, Antropología ; Alianza Editorial, 1980 - 2005, p. 213



Les erreurs du sous-titrage mises à part...


Juan Carlos : le crépuscule d'un roi
Dernière diffusion TV : Vendredi 22 novembre 2013 à 15h35 sur Canal+

Prochaine émission
: Vendredi 20 décembre de 09:30 à 10:25 sur Canal+ Séries
Synopsis de Juan Carlos : le crépuscule d'un roi
Intouchable pendant 35 ans, le roi Juan Carlos ne parvient plus à séduire son peuple. Sa cote de popularité, qui culminait à 90% d'opinions favorables, est tombée sous la barre des 50%. Depuis 2012, le souverain espagnol a vu son image se ternir au fil des scandales : affaires de moeurs, enfants cachés, brouilles familiales et corruption l'ont fait plonger dans la controverse. Dans un pays violemment frappé par la crise économique, son train de vie dispendieux choque. Autrefois considéré comme le sauveteur de la nation, Juan Carlos est aujourd'hui dépeint par les satiristes comme un vieillard diminué. Certains réclament son abdication.

Un film de Caroline du Saint qui en dit long sur la liberté de presse, la presse libre, le culte de la personnalité, la chasse et d'autres authenticités.
Ah, l'insoutenable irresponsabilité des chefs.