A partir du 10 décembre 2009, les entreprises et les particuliers résidant au sein l’Union européenne pourront enregistrer des noms de domaine .eu internationalisés (IDNs).
Les IDNs sont des noms de domaine qui contiennent des caractères non définis par la norme ASCII. Ces caractères incluent, par exemple, le å suédois, le ü allemand, le ș roumain, ainsi que l’ensemble des caractères des alphabets utilisés pour le Grec et le Bulgare.
Les IDNs sont particulièrement importants pour le .eu car l’Union européenne compte 27 Etats-membres et 23 langues officielles. Beaucoup de ces langues utilisent des alphabets contenant des caractères non définis par la norme ASCII.
Cette information copiée-collée provient du site de l'EURid, registre privé à but non lucratif qui gère les .eu, les noms de premier niveau pour l'Union européenne. Pour savoir quels sont les caractères finalement admis dans le Gotha d'Internet, pour l'instant d'une manière limitée, cliquez dessus.
On se demande bien pourquoi le monde en général, l'Union européenne en particulier, ont accepté si longtemps la tyrannie de la norme ASCII, inventée en 1961 par Bob Berner et destinée à un domaine exclusivement anglophone ; ce n'est pas par hasard que le sigle en question signifie American Standard Code for Information Interchange, c'est-à-dire, « Code étasunien normalisé pour l'échange d'information ». Étasunien, vu que l'Amérique n'est pas que les Étas-Unis d'Amérique et pour contrecarrer l'esprit impérial sous-jacent à l'usurpation du terme "Amérique" par les voisins du Nord des Mexicains. Bref, l'ASCII contient les caractères nécessaires pour écrire en anglais, ce qui a comporté et comporte une barrière expressive énorme pour tous les terriens parlant des langues autres que l'anglais. Vous vous rappelez certainement, par exemple, bon nombre d'adresses URL illisibles par la présence de symboles de tout poil les défigurant, n'est-ce pas ? Saluons donc et en tout cas cette journée du 10 décembre 2009 car elle nous apporte un délice de petite nouveauté qui pourrait en entraîner d'autres pour l'avenir.
Pour ceux qui n'arrivent pas tellement à déceler les enjeux de toutes sortes attachés à l'usage d'une ou plusieurs langues, ou les dangers qui découlent d'un bouillon de culture rageusement anglophone et monolingue, je conseille la lecture d'El Lenguaje como cultura (Una crítica del discurso sobre el lenguaje), un essai d'Enrique Bernárdez, professeur de Philologie Anglaise à l'Université Complutense de Madrid —donc, peu suspect à cet égard—, publié l'année dernière par Alianza Editorial.
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