mardi 16 février 2010

Haïti et la vraie vie


Le tremblement de terre de magnitude 7 qui ravagea Port-au-Prince et ses alentours eut lieu le 12 mardi 12 janvier 2010, peu après 17h.
Je me suis rappelé plus tard que la République d'Haïti (Repiblik Ayiti en créole haïtien) avait été le scénario choisi par Laurent Cantet pour parler surtout de "nous", et de notre rapport aux pauvres, dans son film Vers le Sud. En effet, Haïti se trouve au Sud... de l'Amérique du Nord. Les désastres qui ont sévi dans ce pays antillais vraiment mortifié tout au long de sa jeune histoire n'ont pas été que naturels, loin de là. Je conseille de lire à ce sujet un texte du philosophe et écrivain haïtien Camille Loty Malebranche publié en avril 2008 : Haïti, le ventre des pauvres sous contrôle des ploutocrates. Voici le début de cet article :
Au moment où les émeutes de la faim font rage, il est un aspect essentiel que le cas d’Haïti révèle à tous : la volonté du nord ploutocratique à contrôler le ventre des pauvres du Sud. En Haïti, le dumping des denrées étasuniennes subventionnées par l’État étasunien pour détruire la production locale sans subvention ni moyens, a fini par avoir raison de l’alimentation produite sur place. Victime de cette concurrence déloyale éliminatrice des agriculteurs pauvres, la république haïtienne est peu à peu devenue une sorte de cloaque des produits agricoles, avicoles et piscicoles de bas étages des Etats-Unis (1). À un pays qui mangeait opulemment sa viande saine, ses vivres, ses fruits (bananes, oranges, corossols, melons, papayes, ananas, cachimans) et ses céréales naturelles et en exportait, on a fini par imposer les poulets aux hormones, toutes sortes d’abats d’oiseaux, des rebuts de poissons méphitiques des piscines de Miami, poissons déjà de carne que les repus malades des Usa refusent sur leur table elle-même si peu hygiénique. Il faut aussi dire ici que le homard, la langouste et le poisson haïtiens sont pêchés en haute mer par des chalutiers étasuniens qui n’en laissent que les petits aux haïtiens qui ne disposent guère de technique de pêche pouvant rivaliser avec les étasuniens violant les eaux territoriales haïtiennes en toute aisance. (Pour en lire la suite, cliquez sur le lien du titre de l'article)

(1) Note Postérieure - Voici ce qu'écrit Dan Kovalick le 10.03.2011 là-dessus sur CounterPunch : "Bill Clinton apologized to the Senate last year over these very free trade policies, saying: "It may have been good for some of my farmers in Arkansas, but it has not worked. It was a mistake. . . . I had to live everyday with the consequences of the loss of capacity to produce a rice crop in Haiti to feed those people because of what I did; nobody else." And yet, the current administration, with Bill Clinton himself cheering it on, is pushing the same failed free trade policies for Colombia."
Argent ou vie, maisons-spéculation ou maisons pour y vivre, bourse ou Haïti... Il faut choisir. La vraie vie ? Nous savons qu'Il est plus difficile de fuir le fric que les flics (Isidoro Valcárcel Medina dixit). Florvie Dieuveson montre un chemin bien émouvant... Pour ceux qui veulent aider la population haïtienne, voici une réflexion en toute connaissance de cause de trois médecins locaux, Claire Pierre, Louise Ivers et Paul Farmer, publiée par Le Monde diplomatique : Haïti : tout d’abord, ne plus nuire.
En tout cas, il va falloir sortir de notre bulle, de nos bulles, comme nous le propose Diam's dans ce concert pour Haïti. Y compris des bulles boursière, immobilière... car y'en a ras-la-bulle !



Je suis sortie de ma bulle,
J’ai pris le temps de regarder le monde et d’observer la lune,
Donc voici la nouvelle Diam’s en paix avec elle-même,
J’préfère qu’ça parte aux enfants du désert… ok, ok…
La vie n’est qu’une course et moi j’étais première dans les starters,
Qu’est-ce t’as à faire quand t’as pas de père hein ?
Dis-moi, qu’est-ce t’as à perdre ? Rien !
Alors tu cours après le flouze, tu coules, sous les coups tu l’ouvres,
Tu cours, tu cours, tu souffres et puis tu prouves,
Bah ouais mec ! Faut être honnête ! Mes troubles m’ont rendue poète
Au point qu’on mette à ma dispo de quoi me doucher au Moët
Hélicoptère, taxi et Jet, je suis montée sans mes tickets,
Du ter-ter t’accèdes au Ciel, mais tout à coup tu fais pitié,
Quand t’as de l’oseille ouais, trop peuvent crève, trop veulent test mec
Ton père revient te check, ton pire ennemi devient ton ex, ouais !
Petite princesse j’ n’ai fait que fuir pour mieux reluire,
Première ou Business au pire, tant qu’ j’avais des sièges en cuir,
Dans cette course aux billets roses j’ai vu mourir mes héros,
Dans les coulisses, ça sent la coke et chez les stars c’est l’héro,
Moi comme une tache, j’ai couru après le commerce et les dollars,
Au point d’avoir au poignet la même Rolex que Nicolas
Alors j’ suis…

REFRAIN
Sortie de ma bulle,
J’ai pris le temps de regarder l’Afrique et de contempler la lune,
Cette société n’est qu’une enclume,
J’ai couru après le fric, quitte à y laisser ma plume,
Dans cette course au succès, j’crois que j’ai connu l’enfer,
Ma soeur, mon frère, j’préfère qu’ça parte aux enfants du désert,
Car je n’emporterai rien sous terre.

Alors j’ai défoncé des portes, collectionné les cartes à code,
Black ou Gold, après le iPhone il m’ faut le Bold et le Ipod,
Et puis la Xbox connectée à la Wii Fit,
Soirée Sim’s entre filles, on se connecte en Wifi,
Oui, je suis « in », on dit que j’ suis branchée, un peu comme vous tous,
Nan, j’ veux pas vous déranger, j’passerai plus tard en Bluetooth,
A l’aise dans mes Air Force, je rêvasse en Airport,
Et puis j’écris des raps hardcore sur le tarmac d’ l’aéroport,
J’ai à l’index la même bague que Carla,
Mais elle ne me sert à rien sous les étoiles de Dakhla,
Désert de sable contre désert de désespoir,
Elle a des airs de victoire ma jeunesse, mais pas le choix des armes,
Vu que l’Etat nous prive de tout, elle trime et tousse,
Poussée par le crime, elle trouve refuge dans le Din ou au trou,
Triste pays qui compte sur les voix de Le Pen,
Pour qu’accèdent au sommet des gros capitalistes de merde,
Alors j’ suis…

REFRAIN

Petite banlieusarde issue du 91, fière de mon Essonne,
Fière de mon essor, j’ voulais qu’ ma voix résonne dans tous les stores,
Et puis si Dieu teste les hommes, je veux être digne d’aimer,
Et à tous ceux qui triment, sachez qu’ je veux être digne de vous aider,
Parce qu’aujourd’hui j’ai tout connu, l’opulence et la thune,
La déprime, les écus, les ambulances et la rue,
Je sais de quoi je suis capable, je sais de quoi l’Etat est coupable,
Lui qui débloque des milliards, mais jamais pour le contribuable, non !
Moi la boulette, je suis patronne et millionnaire,
C’était soit l’humanitaire, soit tenter d’être billionaire,
J’ai fait mon choix et je t’emmerde, désormais qui m’aime me suive,
Désormais qui m’aime me traîne, beaucoup plus haut que je ne vise,
J’ai besoin d’aide dans ma révolte, besoin de vivres dans ma récolte,
Besoin des cris de mon public, car j’ai besoin de bénévoles,
A c’ qui paraît on est des nazes, à c’ qui paraît faudrait qu’on s’ casse,
Venez, on sort de nos cases, venez, on se sert de Marianne pour
Sortir de nos bulles,
Et prendre le temps de regarder l’Afrique et de contempler la lune,
Cette société n’est qu’une enclume,
Elle nous fait courir après le fric, quitte à y laisser des plumes,
Dans cette course au succès, j’crois que l’on côtoie l’Enfer,
Ma soeur, mon frère, on est aussi des enfants du désert,
Et on a tous un rôle à jouer sur Terre,
Donc j’ suis…

REFRAIN

Donc, j’ suis sortie de ma bulle, sortie de ma bulle, sortie de ma bulle….

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