lundi 11 juin 2012

Voyage en Bourgogne - Jour I, le soir - Dijon

Deuxième volet de cette histoire. Quant au premier, vous pouvez cliquer ci-contre : Vol et arrivée à Dijon.

Donc, le 10 mai 2012, après installation à l'hôtel, nous entamâmes la visite à pied du centre-ville de Dijon : place Darcy, l’Arc de Triomphe, rue de la Liberté, rue Mably, la Poste et la place Grangier, rue Musette, Les Halles : le marché couvert du centre-ville fut construit par l’entreprise Eiffel en 1868. Tout autour, il y avait une glorieuse ambiance d'oisiveté nonchalante, rudement improductive, grâce notamment aux terrasses des cafés et des restaurants. Parmi les voyageurs, il y en eut qui en profitèrent pour acheter leur pique-nique du lendemain, y compris des fraises gariguette qui sont bien à point en mai !

Bistrot Quentin

 Coluche sur un mur de la Ruelle - rue Musette

Ensuite nous continuâmes sous le soleil bourguignon vers l’église Notre-Dame, dont les gargouilles de la façade occidentale —et l'horloge, et son Jacquemart— attirèrent longtemps notre attention.

Gargouilles de la façade occidentale - Église Notre-Dame de Dijon

 Triforium et rosace - Église Notre-Dame de Dijon

Puis l’Hôtel de Vogüé, la rue Verrerie, le square des Ducs, le palais des Ducs de Bourgogne, avec sa tour de Philippe Le Bon, et finalement, la place de la Libération et ses ruelles adjacentes. Bref, le Dijon des photos de tous les touristes.

 Palais des Ducs de Bourgogne: aile du Musée des Beaux-Arts - Dijon

 Tour Philippe Le Bon vue de la rue Vauban - Dijon

Nous prîmes un pot tous ensemble aux Grands Ducs. Puis, il fallut s’éparpiller pour trouver où dîner.
La Bourgogne invite à s'épanouir en la matière. Quant à moi, ce premier dîner, je me tapai une demi-bouteille de Les Coteaux sous La Roche, Santenay 2009, un blanc sec, légèrement fumé, dont le Gault et Millau nous précise : le minéral à fleur de peau, un nez qui transpire la craie humide, avec quelques touches florales et un boisé subtil. La bouche est fluide, légère, avec une tension rare sur ce millésime.
Je choisis aussi le plateau de trois frometons du restaurant, composé d'Époisses, de Brillat-Savarin et de l'incontournable St.-Marcellin, la célèbre appellation dauphinoise.
Époisses est une ancienne place forte édifiée entre les XIVe et XVIIIe siècles qui se trouve à 12 km à l’ouest de Semur. La Marquise de Sévigné (1626-96) y allait souvent se reposer. L'Époisses, cistercien affiné au marc, fut considéré par Brillat-Savarin le roi des fromages, comme m'expliqua un voisin de table, presque convive —à tel point l'espace est précieux dans les restaurants français.
Ce que B.-S. ignorait, c'est qu’on allait en élaborer un autre qui porterait son nom. Selon Wikipédia, il fut créé par la famille Dubuc, dès 1890, près de Forges-les-Eaux (Seine-Maritime), sous le nom d’« Excelsior » ou « Délice des gourmets ». Dans les années 1930, il serait renommé par Henri Androuët en l’honneur de l’auteur de La Physiologie du Goût. Ce fromage est un triple crème, doux au palais, qui se mange jeune et bien frais. Il est produit en Normandie et en Bourgogne à base de lait de vache, à pâte molle à croûte fleurie, admirable euphémisme dont on dispose en français quand la croûte du fromage développe des moisissures en surface lors de son affinage —12 jours dans ce cas. Comme sa période de dégustation optimale s’étale d’avril à octobre, on peut dire que j’étais servi. Tournée du patron, à la fin de mon dîner, j’eus droit à un marc de Bourgogne qui purifia mes intestins et remua mes souvenirs.

Église St.-Michel, vue nocturne.

Plus tard, après la prise tranquille de quelques photos nocturnes, paisible promenade jusqu'au Vieux Léon, une vieille taverne dont la cave propose de petits concerts de chanson française ; près du zinc, on voit un portrait de Georges Brassens aux cheveux roux punk ; drôle de mélanges dans cette France si noble, si duché de Bourgogne et si faubourienne. Sur les tables de l’extérieur, on fumait grave, comme dans les bons vieux temps.

 Au Vieux Léon - Rue Jeannin, Dijon


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