« 10 à 12 millions de Roms vivraient aujourd'hui en Europe, dont environ 8 millions sur le territoire de l'Union européenne. Ils sont présents, bien qu'à des degrés divers, dans la grande majorité des États membres, sous l'effet des migrations qui sont intervenues au cours des derniers siècles, souvent dictées par les persécutions dont ils étaient victimes, et par des motifs économiques. Ces populations rencontrent aujourd'hui de graves difficultés d'intégration. Elles souffrent de discriminations multiples, qui procèdent bien souvent de l'anti-tsiganisme, lié à une profonde méconnaissance.Le Conseil de l'Europe depuis les années 1970 et, plus récemment, l'Union européenne ont pris diverses initiatives afin de combattre les préjugés associés aux Roms et faciliter leur intégration en Europe. Mais c'est surtout après les évènements de l'été 2010 en France que le défi posé par les Roms est devenu un véritable sujet d'actualité européen, comme en témoigne la publication par la Commission en avril 2011 d'un cadre de l'Union pour les stratégies nationales d'intégration des Roms.Il est temps aujourd'hui de passer à la vitesse supérieure. En dépit des initiatives existantes, la situation des populations roms n'a pas connu d'amélioration notable jusqu'à présent. Il convient aujourd'hui de mieux définir les responsabilités qui incombent à chacun des échelons - européen, national et local - afin de relever le défi de l'intégration des Roms sur un continent qui a fondé ses valeurs sur la démocratie, les droits de l'homme et l'État de droit. Quand on rapporte la population rom (8 millions) à la population de l'Union européenne (503 millions), la tâche ne paraît pas insurmontable, à condition de s'y atteler véritablement et de faire enfin tomber la barrière des préjugés. »
Dans I A-1 (1. Quelques repères historiques et
géographiques), on peut lire :
(...) contrairement à des idées reçues, les populations roms ne sont pas nomades mais ancrées à des territoires nationaux.Si le rapport Billout vous intéresse, cliquez ci-dessous sur le lien de votre choix :
Ainsi selon Henriette Asséo3(*) : « Quatre-vingts pour cent des Tsiganes européens n'ont pas bougé de leurs pays respectifs depuis deux ou trois siècles. A l'Est, et dans l'empire austro-hongrois, il n'y avait pas de nomadisme. S'il y en avait eu, vous n'auriez pas de communautés qui constituent 8 à 10 % des populations nationales. Cette histoire de nomadisme n'a aucun sens. »En effet le nomadisme, n'a jamais été une spécificité rom. Ce sont les persécutions, les mesures d'expulsions, les grandes déportations et, de nos jours, les reconduites à la frontière qui ont obligé les Roms à sans cesse se déplacer.Le voyage procède pour eux plus de la mobilité que du nomadisme ; il permet de s'adapter aux conditions d'emploi, comme les travaux saisonniers qui assurent leur survie. C'est aussi une manière de rassembler les familles à l'occasion d'un événement important de leur vie. Une minorité de Roms européens a choisi un mode de vie itinérant ; la majorité d'entre eux sont sédentarisés.
Rapport
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