mercredi 27 août 2014

Psittacismes de Manuel

Le Monde nous explique :
François Hollande et Manuel Valls ont composé hier un nouveau gouvernement excluant les ministres qui réclamaient un virage à gauche afin de mettre en œuvre la politique social-démocrate voulue par l'exécutif, dans la "dignité" et la "cohérence". Le premier ministre, qui a défendu sur France 2 (...) les choix faits pour constituer la nouvelle équipe, s'est dit convaincu d'obtenir une majorité à l'Assemblée lors d'un vote de confiance qui aura lieu en septembre ou en octobre. François Hollande a créé la surprise avec la nomination de son ex-conseiller Emmanuel Macron, qui prend l'économie, où il remplace le trublion Arnaud Montebourg, et symbolise le cap économique du chef de l'Etat. "Il y a une seule ligne et les membres du gouvernement ne peuvent pas se donner en spectacle", a dit Manuel Valls, pour qui cette nomination fait partie "des beaux symboles". "Et alors, on ne peut pas dans ce pays être entrepreneur, banquier, commerçant, artisan ?" a-t-il fait mine de s'étonner.
Hervé Le Tellier nuance :
Il était temps. Les Français, après n'avoir pas vu s'appliquer la politique pour laquelle ils avaient voté, voient commencer le second temps du quinquennat : on va enfin appliquer celle pour laquelle ils n'ont pas voté.
Candide glose :

Le PS fait vallser 90% des Français et Maquereau-n, "beau symbole", prend l'économie en France ! De Manuel.
Le fait que les banquiers (et autres agioteurs) soient les artisans de notre détresse ne saurait autoriser quiconque à mettre banquiers et artisans sur un pied analytique d'égalité. Sauf psittacisme de Manuel.

Le Régime libéral n'admet point la dissidence ni le pluralisme, penche donc pour la censure des non-godillots. Les grands média, aussi bien publics que privés, ne doivent transmettre que la Sacrée Pensée Unique, d'où découlent les lois iniques que nous subissons partout en Europe.
Le Parti Socialiste, l'une des deux ailes de cet avion-Régime, qui remplit sans complexes sa tâche sur les grands dossiers du moment (privatisations, renflouage des banques et des grandes entreprises privées avec de l'argent public, coupes dans les services publics, coupes des droits sociaux et du travail, soutien à tout prix d'Israël et du sionisme,...), agit sans vergogne également en matière de propagande et de contrôle médiatique —c'est-à-dire, de censure, son corollaire. Il faut bâillonner toute voix (au chapitre) qui soit “ plus près des jetables que des notables. ” C'est ainsi qu'on vient de supprimer l'émission radiophonique Là-bas, si j'y suis sur France Inter ; Val ou Valls, quelle importance ? Ça sent de toute façon l'eau rance, et l'eau rance bloque la liberté d'expression :
"Là-bas si j’y suis" c’est fini,
Daniel Mermet ne sera plus à l’antenne en septembre, et l’équipe est suspendue.
Le vendredi 26 juin, au lendemain de la dernière émission de la saison, Laurence Bloch, la nouvelle directrice de France Inter, mettait brutalement un terme à l’une des émissions la plus populaire, la plus originale et la plus engagée de la radio.
Madame Bloch assure que l’audience baisse, alors que LÀ-BAS a apporté plus de 350 000 auditeurs à France Inter sur un horaire difficile. Ceci est facilement vérifiable. Madame Bloch n’a jamais beaucoup aimé Là-bas.
Madame Bloch dit à Daniel Mermet qu’il est trop vieux, alors que la moyenne d’âge de l’équipe est de 37 ans et que Mermet a convenu de passer la main avec son équipe. De plus, étant engagé sous contrat en CDD, Mermet n’est pas concerné par la limite d’âge. Les arguments de la direction sont donc grossièrement fallacieux.
Depuis longtemps le pouvoir tentait de faire taire la voix beaucoup trop dissidente de cette émission. La nouvelle direction l’a fait. À l’intérieur de la radio comme parmi les auditeurs, la stupéfaction a fait place à la colère.
« C’est une erreur et une faute », dit le comédien François Morel.
De partout, sur tous les réseaux, circulent des pétitions et des dizaines de milliers de messages consternés ou rageurs.
« J’ai 30 ans, j’ai grandi avec les reportages, j’ai appris à tendre l’oreille, j’ai appris à réfléchir plutôt qu’à recevoir. C’est l’ouverture à la pensée critique (à la pensée tout court ?) que l’on flingue aujourd’hui. Mais on touche aussi à un petit bout de moi, à une bande de potes, là, dans le poste.
J’ai les boules et je le ferai savoir.
On ne lâche rien. »
POUR QUE LÀ-BAS CONTINUE !
Paris, le 27 Juin 2014.

Signez la pétition


Télérama, le 27/08/2014 à 18h41 - Mis à jour le 27/08/2014 à 19h21 :

Daniel Mermet envisage un “Là-bas si j'y suis” sur le Web
Remercié par France Inter en juin dernier, l'animateur compte reprendre son émission sur Internet. Il profitera de la prochaine Fête de L'Humanité pour mettre en place une campagne de souscriptions. Objectif : lancer son pure player le 21 janvier prochain.

Arrêt sur images.

— LA-BAS SI J’Y SUITE : La conférence de presse du 27 août 2014 par Mutins sur Vimeo.

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