Radio France Internationale présente sur son site un nouveau documentaire pour le web, Pour tout l'or de Maripasoula, signé par Arnaud Jouve, qui nous montre en trois volets la Guyane sous un angle malheureusement louche, celui de l'orpaillage et ses ravages.
La Guyane, le plus grand département français, est un territoire aussi vaste que le Portugal et se situe au Nord de l'Amérique du Sud, entre le Surinam et le Brésil. On la surnomme l'Amazonie française. Son chef-lieu est Cayenne.
L'orpaillage est la recherche et l'exploitation artisanale de l'or dans les rivières.
Quant aux répercussions de cette activité, on peut bien les imaginer : saccage des forêts, taux de contamination au mercure très élevés (populations amérindiennes intoxiquées moyennant les poissons —aimaras, piranhas— qu'elles mangent), pollutions variées, violences, prostitution, trafics de tout poil...
On recense actuellement des milliers de chercheurs d'or clandestins en Guyane ; ils sont souvent soumis à des conditions de pur esclavage, voire torturés, tués. Dans le documentaire de Jouve, Martin Jaeger, le préfet actuel de Guyane, explique qu'en 2014 et 2015, on a réussi à diminuer de moitié les exploitations clandestines et qu'on serait aujourd'hui à moins de 6 000 orpailleurs dans les chantiers actifs des jungles guyanaises.
Les trois chapitres de Pour tout l'or de Maripasoula sont :
1. L’Amazonie française (vidéo de 4' 08'')
2. L’or sale d’Amazonie française (vidéo de 3' 54'')
3. Les Wayana (vidéo de 4' 11''). Les Wayana et les Teko se sont regroupés en une dizaine de villages situés sur les fleuves Tampok et Litani (Haut Maroni). Leur mode traditionnel de vie a été radicalement transformé par cet envahissement choc de la modernité cupide et pillarde. Les anciens déplorent la disparition de leurs grands rites sacrés, comme le maraké, et des chants kalawu... Anthropologiquement, c'est-à-dire, humainement, c'est la fin de tout un monde, de ses savoirs et de ses manifestations.
Voici les textes d'introduction du webdoc :
Ajoutons en passant que l'on peut retrouver tous les reportages interactifs et infographies de RFI ici.
Disons pour conclure que La loi de la jungle : chronique d'une zone de non-droit : la Guyane française, film indépendant de qualité du très discret cinéaste Philippe Lafaix, exposait déjà en 2003, à travers notamment des témoignages bouleversants, les séquelles environnementales, personnelles et sociales de cette prédation interlope sévissant en Guyane; je me permets de vous conseiller de prendre le temps de le voir intégralement (52 minutes) :
On a écrit à son propos :
MISE À JOUR du 26.02.2017 :
Ingénieurs sans Frontières dénonce sur son site...
La Guyane, le plus grand département français, est un territoire aussi vaste que le Portugal et se situe au Nord de l'Amérique du Sud, entre le Surinam et le Brésil. On la surnomme l'Amazonie française. Son chef-lieu est Cayenne.
L'orpaillage est la recherche et l'exploitation artisanale de l'or dans les rivières.
Quant aux répercussions de cette activité, on peut bien les imaginer : saccage des forêts, taux de contamination au mercure très élevés (populations amérindiennes intoxiquées moyennant les poissons —aimaras, piranhas— qu'elles mangent), pollutions variées, violences, prostitution, trafics de tout poil...
On recense actuellement des milliers de chercheurs d'or clandestins en Guyane ; ils sont souvent soumis à des conditions de pur esclavage, voire torturés, tués. Dans le documentaire de Jouve, Martin Jaeger, le préfet actuel de Guyane, explique qu'en 2014 et 2015, on a réussi à diminuer de moitié les exploitations clandestines et qu'on serait aujourd'hui à moins de 6 000 orpailleurs dans les chantiers actifs des jungles guyanaises.
Les trois chapitres de Pour tout l'or de Maripasoula sont :
Voici les textes d'introduction du webdoc :
La Guyane est un département de France en Amérique du Sud, recouvert à 90% de forêt amazonienne, bordée par les fleuves Maroni (frontière avec le Suriname) et l’Oyapok (frontière avec le Brésil). Mais la forêt guyanaise, difficilement contrôlable, doit faire face à un orpaillage clandestin sauvage et destructeur contre lequel luttent tous les services de l’État.Rappelons également que Grand Reportage, de RFI, a diffusé le 12 septembre une émission complétant le webdoc de Jouve que vous pouvez écouter ici (19' 30'').
Pour protéger son environnement forestier, la Guyane s’est dotée dès 2007 d’un parc national appelé « le Parc amazonien de Guyane » qui recouvre pratiquement la moitié sud du territoire avec une surface de 3,4 millions d’hectares. Mais la création de cet espace n’a pas réussi à empêcher la venue de nombreux chercheurs d’or clandestins qui orpaillent sur les fleuves et les forêts du parc.
Pour faire face à cette menace, l’ensemble des services de l’État mènent une guerre permanente contre les orpailleurs clandestins qui se sont disséminés dans la forêt.
Les « Garimpeiros », les chercheurs d’or brésiliens qui opèrent clandestinement en Guyane, ont souvent leurs bases arrière et logistiques sur les rives surinamiennes pour se protéger des autorités françaises.
Les chantiers d’orpaillages font appel à plusieurs techniques, il y a les placers où l’on creuse le sol avec de l’eau pour dégager de l’or en surface, il y a les galeries souterraines et les barges qui sont des radeaux sur l’eau avec une pompe pour aspirer les sédiments. Ces chantiers très isolés en forêt sont très consommateurs de carburant, et de pièces de rechange et sont donc très dépendants de toute une logistique qui s’est organisée pour les approvisionner à partir du Suriname pour la zone du haut Maroni. La vie des populations amérindiennes a beaucoup changé ces dernières années. Défi supplémentaire, au cœur de la forêt amazonienne, certains villages doivent aussi faire face aux conséquences de l’orpaillage sauvage. Au nord de Maripasoula, dans la région du haut Maroni, sont installées diverses communautés Bushi nengé ou Noirs marron, comme les Boni ou les Djuka (des descendants d’esclaves qui se sont réfugiés dans la forêt). Au sud de Maripasoula, en amont sur le fleuve on arrive dans les villages amérindiens Wayana et Teko.
Ajoutons en passant que l'on peut retrouver tous les reportages interactifs et infographies de RFI ici.
Disons pour conclure que La loi de la jungle : chronique d'une zone de non-droit : la Guyane française, film indépendant de qualité du très discret cinéaste Philippe Lafaix, exposait déjà en 2003, à travers notamment des témoignages bouleversants, les séquelles environnementales, personnelles et sociales de cette prédation interlope sévissant en Guyane; je me permets de vous conseiller de prendre le temps de le voir intégralement (52 minutes) :
On a écrit à son propos :
Prix du documentaire Festival international du film de l'environnement - Paris.___________________________________
Prix du meilleur film pour les droits de l'homme CinéEco - Portugal. Alors pourquoi cet excellent documentaire n'a été retenu par aucune grande chaine ? Sans doute parce qu'il a été mis "sur liste noire" comme le dit L'Humanité, sans doute qu'il dérange.
Des frontières passoires dans une forêt équatoriale incontrôlable.
Une ruée vers l'or qui dégénère en Far-west tropical.
Des ressortissants brésiliens réduits en esclavage sur des sites d'orpaillage clandestins.
Les témoignages exclusifs de quatre survivants atrocement torturés.
Le premier procès en France depuis la guerre 39-45 pour tortures et actes de barbarie attribué à une organisation.
Des forêts et fleuves partout éventrés. Une contamination massive par le mercure (12 tonnes par an!) de toute la région (le pays des mille fleuves!) qui décime les guyanais dont les derniers amérindiens français.
Et tout cela se passe dans le plus grand département Français : la Guyane française!
Un documentaire d'une force exceptionnelle, un constat lucide et un véritable pavé dans la mare.
MISE À JOUR du 26.02.2017 :
Ingénieurs sans Frontières dénonce sur son site...
Non à la méga-mine d’or industrielle en Guyane !
22 février 2017ISF SystExtEn toute discrétion, l’Etat français encourage des multinationales étrangères à lancer de gigantesques exploitations minières en plein cœur de la forêt guyanaise. Parmi eux, le projet Montagne d’Or porté par le consortium russo-canadien Nordgold/Columbus Gold pourrait démarrer prochainement. Il s’agirait de la plus grande mine d’or jamais exploitée sur le territoire français. ISF SystExt s'associe aujourd'hui au collectif guyanais Or de Question, composé de 15 organisations, ainsi qu'aux associations France Libertés - Fondation Danielle Mitterrand, Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, Sauvons la forêt et les Amis de la Terre, pour dénoncer ce projet, et plus largement toute activité de méga-mine industrielle aurifère en Guyane, autour d'un communiqué de presse commun.► Sont téléchargeables à la suite : le communiqué de presse, un dossier de presse, une infographie sur le projet Montagne d'Or.Vue aérienne de la forêt guyanaise [© Maiouri Nature PhB]
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