mardi 4 octobre 2016

El Abrigo de Thomas Mann

Candide, le héros —ou antihéros— d'un conte de Voltaire, est l'éponyme de ce blog. Au milieu d'un monde de guerres, violences, injustices et désastres, il vivait pur, naïf, ingénu, dans le château du Baron de Thunder-ten-tronckh...
Son prénom est devenu par la suite un adjectif qualifiant les gens qui ont de la candeur, terme qui provient, soit dit en passant, du latin candor (blancheur).

Pour la petite histoire, quand je rencontrai mon ami Golo Mann, en 1982, je n'avais pas encore lu ce conte voltairien. Étonné, il me le conseilla, comme il me recommanderait tant d'autres lectures : Les grands cimetières sous la lune (Bernanos), Klein Zaches, genannt Zinnober (E.T.A. Hoffmann), Lokis (Mérimée), Clochemerle (Chevallier)...

Un jour, il me fit cadeau du bel exemplaire illustré, publié par la librairie parisienne Gründ dans les années 30 du XXe siècle, qu'il m'avait prêté. Cette édition présente une reliure en simili cuir avec dorures et plats en carton marbré. Outre Candide, le volume inclut Micromégas et Jeannot et Colin. J'en fus touché et, dédaigneux des dedicaces que j'étais, lui priai de m'en écrire une. Il prit l'un des crayons gras qu'il aimait et griffonna presque automatiquement :
Für Alberto, einmal im Jahr zu lesen, von seinem Freund. Golo Mann
C'était donc une dédicace-conseil : Candide était un ouvrage à lire une fois par an —dont je ferais bon nombre de lectures, y compris avec certains groupes d'élèves.

C'est du chapitre premier de ce bouquin que je tirai l'image illustrant ce blog (voir en bas de cette toile) : Candide, surpris avec Cunégonde derrière un paravent, en passe d'être expulsé du paradis de Thunder-ten-tronckh. Car un jour, Cunégonde, la fille du baron,...
... rencontra Candide en revenant au château, et rougit : Candide rougit aussi. Elle lui dit bonjour d'une voix entrecoupée ; et Candide lui parla sans savoir ce qu'il disait. Le lendemain, après le dîner, comme on sortait de table, Cunégonde et Candide se trouvèrent derrière un paravent ; Cunégonde laissa tomber son mouchoir, Candide le ramassa, elle lui prit innocemment la main, le jeune homme baisa inocemment la main de la jeune demoiselle avec une vivacité, une sensibilité, une grâce toute particulière ; leurs bouches se rencontrèrent, leurs yeux s'enflammèrent, leurs genoux tremblèrent, leurs mains s'égarèrent. M. le baron de Thunder-ten-tronckh passa auprès du paravent, et, voyant cette cause et cet effet, chassa Candide du château à grands coups de pied dans le derrière (...).
Le titre de ce blog est donc un hommage à Golo et à notre amitié. Tout comme El Abrigo de Thomas Mann (Reino de Cordelia, 2016), l'ouvrage que mon frère Juan Luis Conde a consacré à notre commun ami, notre liaison et notre époque (ce meilleur des mondes possibles), et que nous allons présenter, sous les auspices de Charo Ruano et en la très bonne compagnie de Pollux Hernúñez, le vendredi 7, à 20h, à la Casa de las Conchas de Salamanca.

Viernes, 7 de octubre
20:00h       PRESENTACIÓN DE LIBRO

El abrigo de Thomas Mann: Golo Mann y sus amigos. En junio de 1982, Juan Luis Conde viajó a Zurich  y de forma fortuita conoce al profesor Golo Mann. De esa relación entre Golo Mann y su joven amigo español surge este relato que recorre la crucial década de los 80 y en el cual el autor rinde homenaje a una amistad nada convencional ofreciendo al mismo tiempo un testimonio crítico del posfranquismo.

ARTICLES PUBLIÉS AU SUJET D'EL ABRIGO DE THOMAS MANN :

 Joaquín Rábago: Golo Mann. Retrato de una amistad, Ahora.
Ricardo Martínez Llorca: Todas las células del cuerpo, Revista de Letras.
Alfonso V. Sell: El abrigo que llevo es de un premio Nobel, La Opinión de Málaga.
Ignacio Francia: Dos libros salmantinos, La Crónica de Salamanca.

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