lundi 16 décembre 2019

(2019-20) 3e Journal des infos dont on parle plutôt peu

...Car loin du psittacisme médiatique, il y a bon nombre d'événements qui nous interpellent autrement dont on ne parle que peu ou sous l'angle de la propagande unique. Nous essayons de repérer et de glaner des faits/sujets/positions en dehors de l'actu ou de l'éditocratie.
Voici notre troisième sommaire de cette année scolaire, pour notre conférence de rédaction médiatrice du mercredi 16 décembre 2019. Merci à mes élèves pour leurs contributions !


Il comprend, entre autres...


Un beau papier de Pierre Tevanian :

Affaire de « l’étoile jaune » : comparer n’est pas un crime











Une émouvante histoire de résistance illustrée par un film :
... INVASION porte sur la résistance du campement Unist’ot’en, du point d’accès Gidimt’en et de l’ensemble de la nation Wet’suwet’en contre la violence coloniale du gouvernement canadien et des grandes entreprises.


Un texte, hélas, très d'actualité de Pierre Bourdieu qui soutenait les grévistes de 1995.


Un sujet sur lequel il faudra revenir, telle est sa gravité : le projet de réforme macroniste (capitaliste ergo insensible, sans état d'âme, maquereauniste) des retraites en France. Ce résumé de Jérémie Younes, pour Là-bas, si j'y suis, constitue un excellent stimulus à la pensée en la matière :


Le gouvernement jure la main sur le cœur que la retraite par points, c’est pour sauver le système par répartition cher aux français ! Pourtant, les compagnies d’assurances se frottent déja les mains.
Comment Macron prépare la fin de la répartition, une chronique de Jérémie Younes.
À ce sujet, nous relayons aussi une « Analyse de la réforme des retraites » par le Comité de mobilisation de la direction générale de l’Insee. Cette analyse conclut, entre autres, que Chaque habitant pourrait disposer d’un meilleur niveau de vie tout en travaillant moins longtemps. À condition, bien entendu, de ne plus continuer à transférer, en quantités faramineuses, de l'argent de la multitude aux drôlement rupins, gratiné trickle up effect.
Le comité présente ainsi sa démarche :
Nous sommes des statisticiennes et statisticiens de l’Insee, l’Institut national de la statistique et des études économiques. À ce titre, nous réaffirmons que le rôle de la statistique publique est d’éclairer le débat public et d’apporter aux citoyens des éléments de compréhension des enjeux sociaux et économiques.
Mercredi 11 décembre 2019, le Premier ministre, M. Édouard Philippe, a affirmé : « La responsabilité, c’est tenir compte, comme tous nos voisins, de données économiques et démographiques incontestables. »
Nous le prenons au mot en rappelant quelques chiffres fondamentaux, afin que les citoyens s’en saisissent et comprennent l’enjeu d’un refus collectif de la réforme régressive en cours.
Le comité de mobilisation de la direction générale de l’Insee, soutenu par les sections CGT, FO, SUD.


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Aujourd'hui 16/12/2019, entretien du Monde avec

Myriam Revault d’Allonnes

(...) Derrière les discours officiels qui en appellent à la solidarité et à l’universalité, notamment à travers le projet de réforme des retraites, aucun pouvoir n’a assumé avec autant de clarté l’idée que la politique relevait avant tout d’une gestion calculante venant en lieu et place d’une réflexion à long terme sur les fins ultimes de la société dans laquelle nous voulons vivre. Le processus qui veut que la société soit régie sur le modèle de l’entreprise n’est certes pas nouveau. Il caractérise ce qu’on appelle, faute de mieux, la rationalité « néo-libérale » pour qui la politique doit être soumise aux mêmes critères que ceux du management. Ce sont des constats bien connus et sur lesquels il est inutile de revenir. A cet égard, le macronisme n’est pas une invention politique, mais l’aboutissement d’un processus de longue durée. Le « nouveau monde » n’a rien de nouveau, si ce n’est la proclamation explicite, non dissimulée, d’un certain nombre d’impératifs étroitement associés à une vision utilitariste du social. Et, encore une fois, cette vision utilitariste affecte profondément la manière dont on appréhende les sujets politiques : le nouveau modèle de subjectivation proposé aux individus est celui d’un sujet rationnel, entrepreneur de soi-même, performant, soustrait par le calcul et la prévision aux aléas de la contingence et débarrassé du même coup des déchirements intérieurs, des contradictions et des paradoxes qui font sa richesse. A cet égard, le macronisme est une politique de l’insensible. (...)

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