dimanche 6 janvier 2013

Blocage des publicités sur internet

"La manipulación consciente e inteligente de los hábitos y opiniones organizados de las masas 
es un elemento de importancia en la sociedad democrática. Quienes manipulan este mecanismo 
oculto de la sociedad constituyen el gobierno invisible que detenta el verdadero poder (...). 
Quienes nos gobiernan, moldean nuestras mentes, definen nuestros gustos o nos sugieren 
nuestras ideas son en gran medida personas de las que nunca hemos oído hablar. (...) 
Hoy en día (...) la minoría ha descubierto que influir en las mayorías puede serle de gran ayuda. (...) 
La propaganda moderna es el intento consecuente y duradero de crear o dar forma a los acontecimientos 
con el objetivo de influir sobre las relaciones del público con una empresa, idea o grupo."

(Edward Bernays : Propaganda, 1927.
Extraits de la version castillane d'Albert Fuentes, Ed. Melusina, 2008)

"Je me prénomme Octave et m'habille chez APC. Je suis publicitaire : eh oui, je pollue l'univers. 
Je suis le type qui vous vend de la merde. Qui vous fait rêver de ces choses que vous n'aurez jamais. 
Ciel toujours bleu, nanas jamais moches, un bonheur parfait, retouché sur PhotoShop. (...) Quand,
à force d'économies, vous réussirez à vous payer la bagnole de vos rêves, celle que j'ai shootée dans
ma dernière campagne, je l'aurai déjà démodée. J'ai trois vogues d'avance, et m'arrange toujours
pour que vous soyez frustré. Le Glamour, c'est le pays où l'on n'arrive jamais. Je vous drogue à la 
nouveauté, et l'avantage avec la nouveauté, c'est qu'elle ne reste jamais neuve. Il y a toujours une 
nouvelle nouveauté pour faire vieillir la précédente. Vous faire baver, tel est mon sacerdoce. Dans ma 
profession, personne ne souhaite votre bonheur, parce que les gens heureux ne consomment pas."

(Frédéric Beigbeder : 99 francs (14,99 €), 2000)


Une nouvelle cellule macrophage au sein du capitalisme français ? L'Agence France Presse nous invitait hier, à travers une info, à réfléchir à un sujet très intéressant, le blocage de la publicité sur internet. Le 3 janvier, la société Free venait d'installer sur ses terminaux mobiles, de manière systématique (1), un mécanisme réussissant le gel des réclames. Terrain brûlant, cette mesure fait vraiment peur car elle est susceptible de porter atteinte à la société du mensonge orchestré, des idées bien reçues, des affects déterminés, des positions dominantes et des succulents revenus.
Voici la dépêche en question suivie d'une autre qui la complète et permet de mieux la comprendre : pour l'instant on va désamorcer le dispositif explosif mais l'idée, réalisable, est bel et bien lancée...

Free: le blocage des publicités devrait être désamorcé dans les jours à venir

PARIS (AFP) - 05.01.2013 13:54

Le dispositif bloquant les publicités sur internet, installé par défaut depuis jeudi par l'opérateur français Free, devrait être désamorcé "dans les jours qui viennent", a indiqué samedi à l'AFP une source proche du dossier.
Le dispositif bloquant les publicités sur internet, installé par défaut depuis jeudi par l'opérateur français Free, devrait être désamorcé "dans les jours qui viennent", a indiqué samedi à l'AFP une source proche du dossier.
L'installation par défaut de ce mécanisme sur le terminal Freebox révolution de Free avait suscité un vif émoi chez les éditeurs de sites et provoqué la réaction de la ministre de l'Economie numérique, Fleur Pellerin.
Beaucoup de sites dépendent des recettes publicitaires, qui sont parfois leur seule source de revenus.
Selon une source proche du dossier, la démarche de Free se veut un moyen de pression pour amener le géant américain Google à partager une partie des revenus qu'il tire de la publicité.
Mme Pellerin doit recevoir lundi matin des représentants de Free et de sa maison mère, Iliad, ainsi que des éditeurs, représentants de régies publicitaires et d'annonceurs.

© 2013 AFP

Il y a un an, Free faisait une entrée fracassante dans la téléphonie mobile

PARIS (AFP) - 05.01.2013 13:52 - Par Emmanuelle TRECOLLE

Il y a un an, Free, connu pour être un trublion de l'internet, faisait le pari de rapidement devenir un acteur de poids dans la téléphonie mobile, un marché jugé mature, qu'il a bousculé à coups de tarifs ultracompétitifs.
Il y a un an, Free, connu pour être un trublion de l'internet, faisait le pari de rapidement devenir un acteur de poids dans la téléphonie mobile, un marché jugé mature, qu'il a bousculé à coups de tarifs ultracompétitifs.
Le 10 janvier 2012, le patron de Free, Xavier Niel, annonçait, dans un discours très agressif vis-à-vis de ses concurrents, Orange, SFR et Bouygues Telecom, qu'il lançait une offre à deux tarifs : 19,99 euros/mois avec internet, SMS/MMS illimités et appels illimités, et deux euros mensuels pour 60 minutes de communications et 60 SMS.
Une offre très inférieure aux tarifs du secteur qui a résonné comme un coup de tonnerre de la part de celui qui avait inventé la "box" avec une offre triple (internet, téléphone, télévision) et imposé l'abonnement à moins de 30 euros, et cherche encore à bousculer les lignes en s'attaquant à la publicité.
Et qui a chahuté le marché du portable au point de provoquer une baisse durable des tarifs et de recruter 4,4 millions d'abonnés sur les neuf premiers mois de son existence, malgré quelques problèmes de réseau à ses débuts. Les analystes estiment que Free devrait dépasser les cinq millions au bout d'un an.
Iliad, la maison-mère de Free, a vu son chiffre d'affaires s'envoler, tiré par le succès de la téléphonie mobile, et espère maintenant que cela lui permette de "changer de dimension", en nombre d'abonnés et en chiffre d'affaires.
Les effets de l'arrivée de Free Mobile se font aussi durablement sentir pour la concurrence, comme pour les consommateurs.
Dans un premier temps, les autres opérateurs ont dû s'aligner, déclenchant une baisse des prix généralisés.
Puis, ils ont riposté, proposant des offres qui se différencient par leurs services (subvention pour l'achat d'un téléphone portable) et des innovations comme la 4G. Ils ont pu ainsi reconquérir une partie de leur clientèle.
Baisse du coût des communications de 15,1%
La baisse des tarifs a toutefois fait l'affaire des Français. Pour la revue "60 millions de consommateurs", l'arrivée de Free Mobile a contribué à "redonner sept euros par mois et par ménage" en pouvoir d'achat.
De son côté, l'Insee (Institut de la statistique) estimait en novembre que si les prix à la consommation avaient augmenté de 1,4% sur un an, les prix des télécommunications affichaient, quant à eux, une baisse de 15,1%.
Mais si les trois opérateurs installés ont stoppé l'hémorragie de la clientèle, la baisse durable des tarifs a eu un impact négatif sur leurs chiffres d'affaires.
Bouygues Telecom a dû annoncer un plan de départs volontaires concernant 556 postes, comme SFR qui va, de son côté, supprimer 856 postes nets pour "sauvegarder sa compétitivité".
Seul Orange a tiré son épingle du jeu grâce à l'accord d'itinérance qui le lie à Free, permettant aux abonnés de ce dernier de passer par le réseau de l'opérateur historique dans les cas où ils ne seraient pas couverts par le réseau de Free Mobile, contre monnaie sonnante et trébuchante.
Le principal enjeu pour Free est celui du réseau car plus ses propres clients sont obligés de passer par celui d'Orange plus cela lui coûte cher et entame sa rentabilité. C'est d'ailleurs la réponse qu'a toujours donnée l'opérateur aux attaques récurrentes dont il a fait l'objet sur sa supposée lenteur à créer son réseau propre.
Selon l'Arcep, l'autorité des télécoms, Free Mobile, qui doit couvrir 75% de la population française grâce à son réseau propre au 12 janvier 2015, et 90% au 12 janvier 2018, couvrait 37% de la population au 1er juillet 2012.

© 2013 AFP
Côté Free, que personne ne s'affole : cette société fait partie du groupe de 10 opérateurs de téléphonie mobile assignés en justice par la CLCV, l'Association nationale de défense des consommateurs et usagers, pour cause de clauses abusives dans les contrats qu'ils imposent. Il s'agit concrètement d'Orange, SFR, Bouygues, Free, Virgin Mobile, La poste Mobile, Coriolis, Numéricâble, Prixtel et Sim Plus. Pour élargir cette information, vous pouvez cliquer sur le lien précédent.

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(1) "Par défaut", dit-on ici, et couramment, à partir de l'expression anglaise "by default". L'expression reste toujours drôle à mes oreilles car "défaut" est toute absence de ce qui serait nécessaire ou désirable ou toute imperfection ou anomalie. On s'en sert donc à l'excès. Il y en a même qui vont encore plus loin : je me rappelle une standardiste ibéroaméricaine de la compagnie de télécommunications sévissant chez moi qui, face à mes protestations vis-à-vis d'un service qu'ils prêtaient et dont je ne voulais pas, et qui plus est j'avais demandé à plusieurs reprises de ne pas recevoir, me répliqua que ce dispositif fonctionnait "por error" (par erreur). La langue de l'empire empire toujours la nôtre.

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