mercredi 26 juin 2013

Contrastes parisiens 1900-2013 sur la machine à remonter le temps de Rue89

Ce sont de drôles de diptyques à la Janus où le double visage montre deux âges : à droite, des clichés de 1914, 1920, 1918... Ce sont la rue d'Aboukir (Paris IIe), 1914, où l'on annonçait des "enseignes sur calicot" ; le port d'Austerlitz (Paris XIIIe), 1920, pris du pont de Bercy ; la rue Basfroi, à l'angle de la rue de la Roquette (Paris XIe), en 1918... :
« Au début du XXe siècle, on appelait ce quartier « le petit Istanbul ». C'est ici qu'avait élu domicile la communauté judéo-espagnole, celle qui avait été chassée d'Espagne en 1492 et qui avait quitté le Bosphore sur fond de déclin de l'Empire ottoman. »
À gauche, côte-à-côte, des clichés contemporains dont le point de vue ne change pas d'un pouce. Superposition et voisinage qui nous permettent de comparer en détail ces tranches de vie et d'urbanisme du passé et du présent parisiens. Mais, miracle suprême, on dispose en plus d'une poignée rouge qu'on peut faire coulisser pour mieux chevaucher les images à droite et à gauche et tout comprendre des changements et permanences. C'est la "machine à remonter le temps", disponible sur le site de Rue89.
Les photos d'époque, nous explique-t-on...
Ce sont des autochromes commandés à quelques photographes par Albert Kahn, un banquier ayant fait fortune en spéculant sur les mines d’or et de diamants d’Afrique du Sud. Albert Kahn a envoyé des photographes à travers le monde entier (60 pays). Paris a fait partie du projet.
Rue89 nous avait déjà proposé dix voyages de ce type dans Paris donnant l'occasion de constater qu'en un siècle,... :
  • les immeubles de Paris intra muros n’ont guère changé ;
  • la population est très différente : le peuple industrieux semble avoir disparu ;
  • il y a beaucoup plus d’arbres qu’avant ;
  • la ville était autrefois écrite comme une feuille de papier ;
  • il y avait beaucoup plus de lieux de spectacle ou de fête ;
  • les devantures des cafés étaient peintes dans des couleurs chaudes (rouge laqué, notamment), alors que le crème domine aujourd’hui ;
  • les hommes portaient tous des chapeaux, casquettes, bérets ;
  • les volets persiennes ont disparu.
Maintenant, ils nous en proposent dix nouveaux, toujours à partir des photos de la fondation Albert Kahn. N'hésitez pas à lire leurs explications sur leurs coups de chance ou leurs échecs lors de leurs tentatives de reconstruction.
Dans cette nouvelle livraison, ce cadeau de géomètre-historien est dû à la photographe Audrey Cerdan. À propos de son travail, on nous précise :
« Une fois devant l’ordinateur, Audrey a travaillé les images produites, afin qu’elles se superposent correctement avec les images d’époque. Sur certaines photographies, ça ne collait pas du tout : l’appareil était trop haut, trop bas, trop loin, ou trop proche. Il fallait retourner sur place pour refaire l’image. »
Cette machine à remonter le temps devrait incorporer de nouveaux clichés au cours des prochains mois.

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