Je suis en train de conclure un cours de formation en ligne pour enseignants intitulé la lecture et la recherche à l'ère du numérique,
qui me contraint à publier ici un projet final d'activité pour mes élèves en rapport avec les contenus du cours.
Voici le canevas du projet...
MATIÈRE : Français
NIVEAU : Avancé 2 (École Officielle de Langues)
CADRE : En dehors des cours (travail autonome)
TEMPS pour sa présentation : 12 jours
CONTENU : L’Art contemporain et sa recherche de performances ou productions insolites.
ACTIVITÉS PRÉPARATOIRES déjà réalisées en classe :
OBJECTIFS du projet proposé :
DÉVELOPPEMENT :
ÉVALUATION :
Le professeur vérifiera que chaque apprenant présente :
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En guise d’exemples d’informations-réflexions actuelles sur l’art contemporain, en voici deux, en castillan et en français respectivement.
Le premier texte, que je reproduis grâce à l’aimable autorisation de son auteur, Joaquín Rábago, et bien entendu dans un but éducatif et non lucratif, a été publié par le quotidien Levante-El Mercantil Valenciano le 2/12/16.
Le second est disponible sur le site web de la chaîne de radio publique France Culture et c’est la transcription des 4 minutes d’émission radiophonique de la Revue de presse culturelle d'Antoine Guillot du 26 février 2014.
Voici le canevas du projet...
MATIÈRE : Français
NIVEAU : Avancé 2 (École Officielle de Langues)
CADRE : En dehors des cours (travail autonome)
TEMPS pour sa présentation : 12 jours
CONTENU : L’Art contemporain et sa recherche de performances ou productions insolites.
ACTIVITÉS PRÉPARATOIRES déjà réalisées en classe :
—Échauffement oral par groupes de 3 (15-20 minutes) : comment vous construisez votre goût ? Est-ce vraiment votre goût ? Pensez à des exemples.
—Échange en grand groupe (20 minutes) sur la liberté ou la détermination du goût.
—Lecture et compréhension d’un texte à propos d’une passionnée d’art contemporain (30').
—Écoute et compréhension d’un enregistrement sur un artiste contemporain (30').
—Échantillon de textes, images, vidéos sur des artistes contemporains comme Abraham Poincheval, Damien Hirst, Milo Moiré,... (30')
- Sont-ils des artistes, des provocateurs intelligents, des charlatans âpres au gain, des créateurs de spectacles... ?
—Un artiste contemporain vient de mourir : présentation d’Ousmane Sow, sculpteur sénégalais. Info du Monde contenant une vidéo : « Portrait d’un grand homme ». (20')
- Une constatation, d’après différents média : Damien Hirst est l’artiste le plus riche du monde et les mieux lotis, selon Wealth-X, sont toujours anglo-saxons, concrètement étasuniens et britanniques. Qu’est-ce que cela vous suggère, qu’est-ce que cela pourrait vouloir dire, selon vous ?
OBJECTIFS du projet proposé :
—RECHERCHE : Rechercher sur toute sorte de sources, notamment internet, des articles/critiques laudatifs, négatifs ou pondérés sur une performance concrète (ou les performances artistiques contemporaines en général) en vue d’y réfléchir à partir de contrastes.
—PRÉSENTATION CRITIQUE ET RÉSUMÉ RIGOUREUX : En présenter et résumer deux comportant des positions contradictoires, soit l’un face à l’autre, soit à l’intérieur de chacun d’eux.
—RÉDACTION PERSONNELLE : Compte tenu de cette antithèse, rédiger un essai personnel sur les tendances les plus visibles de l’art contemporain.
DÉVELOPPEMENT :
1.- Chercher sur internet (ou dans la presse écrite) des articles, critiques, comptes rendus, etc. sur l’art contemporain et/ou ses performances, galeries, salons, affaires, provocations insolites... Ils contiendront soit une vision positive ou bienveillante, soit une perspective négative, voire hostile, soit un point de vue pondéré, tentant de faire la part et des contempteurs et des enthousiastes de l’art contemporain.
2.-Cette recherche devra respecter les grandes lignes de ce contrat ad hoc et tiendra compte de certaines conclusions du rapport EVALUATING INFORMATION: THE CORNERSTONE OF CIVIC ONLINE REASONING, résultat d'une enquête de l'Université de Stanford menée de janvier 2015 à juin 2016 (relayée en français par Le Monde du 23/11/2016) qui conclut et prévient, entre autres :
« La capacité de raisonnement des jeunes sur l’information en ligne peut être résumée en un seul mot : désolante », peut-on lire dans l’introduction de cette étude, menée auprès de 7 804 élèves et étudiants, du collège à l’université, entre janvier 2015 et juin 2016. « Nos “digital natives” sont peut-être capables de passer de Facebook à Twitter tout en publiant un selfie sur Instagram et en envoyant un texto à un ami, mais quand il s’agit d’évaluer l’information qui transite par les réseaux sociaux ils sont facilement dupés. »3.-À partir des recherches évoquées dans le point 1, confectionner deux ou trois petites collections pertinentes de critiques favorables et défavorables, ou éventuellement mixtes, à l'égard du marché de l’art contemporain. Pour leur présentation ultérieure, il faudra créer deux ou trois tableaux sur Pinterest où l'on enregistrera ses ressources ou contenus sous forme d'épingles.
4.-Sélectionner deux (ou trois) de ces productions. L’une de ces deux appréciations, au moins, doit être un article de presse, un billet de blog ou un texte de ce genre.
Quant à l’autre ou autres documents, on pourrait avoir recours à d’autres supports : vidéos, enregistrements audios (radio), vignettes, etc.
5.-Une fois choisi ces deux (ou trois) jugements, les présenter moyennant une brève introduction (70-90 mots) expliquant leur nature et contexte, et justifiant leur intérêt.
6.-Rédiger ensuite pour chacun un résumé de leur sens et de leurs atouts (60-70 mots). Ces résumés prouveront un correct repérage des informations et idées essentielles au détriment des secondaires.
7.-Rédiger finalement une synthèse personnelle montrant sa position à l’égard des aspects les plus visibles de l’art contemporain (200-230 mots).
ÉVALUATION :
Le professeur vérifiera que chaque apprenant présente :
1.-Deux ou trois collections de liens ou de documents sur l’art contemporain prouvant ses recherches dans des domaines variés. Chaque apprenant les transformera en épingles constituant deux ou trois tableaux enregistrés et affichés sur Pinterest, comme dans cet exemple.Le professeur vérifiera également la correction orthographique, lexicale et grammaticale, et la qualité de la construction textuelle et argumentative des productions écrites remises ou présentées.
2.-Une sélection de deux (ou trois) documents (cf. point 4 ci-dessus) adéquatement introduits en justifiant leur intérêt. Il ne faut pas oublier nom de l’auteur, titre, genre/nature, date et contexte de la production. Une introduction adéquate sur chaque épingle de Pinterest (500 caractères) pourrait suffire.
3.-Deux (ou trois) résumés des documents (60-70 mots) les rendant justice.
4.-Un essai de 200-230 mots montrant sa position personnelle à propos de l’art contemporain.
5.-La présentation des points 3 et 4 pourrait se faire sur un blog ou web personnel ou, éventuellement, en pièce jointe à un courriel. De même pour le point 2 au cas où l'on aurait besoin d'un peu plus de 500 caractères.
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En guise d’exemples d’informations-réflexions actuelles sur l’art contemporain, en voici deux, en castillan et en français respectivement.
Le premier texte, que je reproduis grâce à l’aimable autorisation de son auteur, Joaquín Rábago, et bien entendu dans un but éducatif et non lucratif, a été publié par le quotidien Levante-El Mercantil Valenciano le 2/12/16.
Le second est disponible sur le site web de la chaîne de radio publique France Culture et c’est la transcription des 4 minutes d’émission radiophonique de la Revue de presse culturelle d'Antoine Guillot du 26 février 2014.
Levante-EMV » Opinión_____________________
Arte de triunfadores
Por Joaquín Rábago 02.12.2016 | 04:15
Cuenta el historiador y teórico alemán Wolfgang Ullrich una anécdota muy representativa de un tipo de arte que él califica de "arte de triunfadores para triunfadores".
El Museo de Arte Contemporáneo de Massachusetts encargó en 2007 un proyecto al suizo Christoph Büchel, cuya propensión a las grandes instalaciones es muy conocida.
Büchel quiso aprovechar al máximo la infraestructura de ese museo, dotado de grandes talleres, así como las posibilidades logísticas que ofrecía e ideó una obra consistente en una casa de dos pisos, un Boeing 727 incendiado, una vieja sala cinematográfica y un tiovivo con bombas.
Cuando se llevaban ya gastados más de 300.000 dólares en aquel megalómano proyecto, al director del museo le pareció que Büchel se había extralimitado, pero, en vez de renunciar al mismo, optó por presentar sus distintos elementos empaquetados y por separado en una de sus salas.
Indignado, el artista pidió el desmontaje de todo y exigió una indemnización. El asunto acabó ante un tribunal, que dio la razón al museo, y como reacción, Büchel declaró obras de arte las cartas recibidas de la dirección del museo documentando la polémica, cartas que intentó luego vender al precio de 45.000 dólares cada una. Es lo que llamaríamos arte conceptual.
A ese tipo de arte ha dedicado Ullrich su último libro (1), en el que repasa y analiza las estrategias seguidas por algunos artistas para realzar el valor de sus creaciones, destinadas hoy menos a museos que a particulares que no saben qué hacer con su dinero.
Se trata de artistas que atienden las necesidades de una riquísima clientela, que muchas veces no tiene el menor sentido ni conocimiento estético y para la cual el valor de una obra depende sobre todo del dinero que la gente de su condición esté dispuesta a pagar por ella.
Mientras que el precio de cualquier otra mercancía se rige por la ley de la oferta y la demanda, en el caso del arte del que habla Büchel, depende sobre todo de su capacidad de escandalizar al mundo por el precio pagado.
Ese tipo de obras hacen más "visible la riqueza" de quienes pueden permitírselas porque gastar tanto dinero en algo "cuyo valor es inseguro e inexplicable" para el común de los mortales tiene un fuerte "carácter de irracionalidad".
Que un yate cueste varios millones es algo que puede explicarse racionalmente, pero no que se pida la misma suma o incluso más por un cuadro del alemán Gerhard Richter acabado en una sola tarde "con un rascador y pinturas de vivos colores y de la que existen cientos de variantes", señala Ullrich.
Los artistas de los que habla el autor trabajan muchas veces pensando no en el museo, sino en el ambiente doméstico de un coleccionista privado y de hecho muchas de esas obras acaban en penthouses o en chalets cuando no en algún puerto franco de Suiza.
Son obras en muchos casos con un fuerte carácter decorativo – de hecho algunos de esos artistas han trabajado para casas de moda- y que pueden combinarse perfectamente con otros objetos de interior como muebles de diseño, lámpara o alfombras.
Y si el artista quiere pese a todo presumir de anticapitalista y rebelde, como tantas veces ocurre, tiene que hacerlo con ayuda de un aparato crítico, que algunos teóricos del arte o comisarios de exposiciones están más que dispuestos a aportar.
Muchos de esos artistas, como el británico Damien Hirst, el estadounidense Jeff Koons, o el japonés Takashi Murakami, tratan además de influir en la recepción de sus obras, determinando, por ejemplo, qué publicaciones pueden reproducirlas o exigiendo ver antes los textos que se les dedican. El libro de Wolfgang Ullrich ofrece varios ejemplos de tales exigencias, pues los lugares reservados para la reproducción en sus páginas de las obras de algunos de los artistas de los que habla – Jürgen Teller, Koons, Andreas Gursky o Thomas Ruff - aparecen en blanco con la nota de que se obtuvo la autorización correspondiente.
(1) „Siegerkunst. Neuer Adel, teure Kunst“ (“Arte de triunfadores. Nueva aristocracia, caro deseo"). Verlag Klaus Wagenbach, 2016.
Tout doit disparaître (éloge de l'art éphémère)
Antoine Guillot, France Culture, 26.02.2014 (4 minutes)
“Jeff Koons, Takashi Murakami ou Damien Hirst, ceux qui « font » le marché ne l’intéressent pas. Ou plus… leurs ateliers usines situés aux Etats-Unis ou en Asie, pour se tenir au plus près des musées, des grands galeristes et des très riches collectionneurs qui les accueillent, les vendent ou les achètent, la laissent indifférente. L’ancienne directrice artistique de la Biennale de Sydney, en 2012, commissaire de celle de Moscou, en septembre 2013, et du pavillon australien à la Biennale de Venise, vous expliquera que l’art qui l’intéresse, elle ne le connaît pas, pas encore du moins. Il vient, il se fait dans la marge, aujourd’hui ou demain. S’il faut aller à Miami ou dans un musée pour voir des œuvres, ça n’est plus de l’art contemporain. Trop tard.” Ces positions sont celles de Catherine de Zegher, directrice depuis peu du Museum voor Schone Kunsten, ou MSK, le Musée des beaux-arts de Gand, en Belgique. Philippe Douroux a dressé son portrait dans Libération. “Les œuvres des artistes installés, des hommes dans 98% des cas, l’ennuient trop souvent, écrit-il. « Je ne vois là, la plupart du temps, rien que des produits à vendre », lâche-t-elle sans animosité, mais avec amusement. Elle cherche à mettre la lumière sur les invisibles, les femmes notamment. Quant aux galeristes, elle les évite : « Je ne vais pas les voir. Après, si un artiste que j’ai repéré est exposé dans une galerie, alors oui, je ne vais pas me détourner, je ne suis pas asociale non plus. » […] Ce qui l’intéresse ce sont les artistes invisibles : « 2% accaparent 98% de la masse d’argent générée par l’art contemporain et 98% des artistes se partagent les 2% qui restent. C’est ceux-là que je vais voir. »
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