samedi 18 janvier 2020

Radio France, Opéra Garnier, Comédie française.. en lutte. Va pensiero

Qu'est-ce qu'un camouflet ? Et un sourire jaune et sibyllin ? Une sibylle, peut-elle ne rien voir venir et en avoir gros sur le chœur ? Attendez, on vous montre...

Caisse de grève pour les grévistes de Radio France, sur Le pot solidaire (Contre le plan de casse de la Radio de Service Public, une grève des personnels a débuté lundi 25 novembre 2019).
Pétition de soutien sur change.org.
8 janvier 2020 : [La présidente-directrice générale de Radio France] Sibyle Veil veut présenter ses voeux aux salariés de Radio France, au 37e jour de grève contre un plan "stratégique" de casse de Radio France (baisse de budget de 60 millions d'euros et 299 suppressions de postes)
La Sibylle a toujours annoncé la fin des temps, c'est son rôle —maintenant, PowerPoint à l'appui. Il faut imaginer les salariés de Radio France heureux. Avant qu'ils ne scandent à pleins poumons le message concret pour l'occasion, Sibyle, ton plan, on n'en veut pas !, le Chœur de la station, qui doit perdre un tiers de ses effectifs, avait réussi une interprétation vraiment émouvante d'un historique chant de résistance, Le Chœur des esclaves, de l'opéra Nabucco (1842), de Giuseppe Verdi, comme on le fait ces derniers temps devant les chantres de la modernité —des tarés surévalués et gonflés à bloc, des fossoyeurs de la vie sur l'autel du Veau d'Or, qui rend vache—, y compris Berlusconi :



Nabucco — Riccardo Muti contre les coupes sombres au budget de la Culture

Refuser d'écouter les porte-paroles et censeurs de la prédation la plus dévergondée est nécessaire, mais pas suffisant. Il faut unir nos forces pour aller plus loin. Dunque, se volete unirvi anche voi, lo facciamo tutti insieme! Faison-le tous ensemble ! A tempo però!
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P.-S. - Publié sur le site de Là-bas si j'y suis, voici un texte de Daniel Mermet, daté du 30 décembre 2019, au sujet de la grève de Radio France :

Radio France, en finir avec une confiscation

Au bout de quatre semaines, la grève a été suspendue à Radio France [1]. La direction n’a rien concédé sur son plan de 299 suppressions d’emplois. Pour la présidente de Radio France, Sibyle Veil, l’amie de promotion d’Emmanuel Macron lorsqu’ils étaient ensemble à l’ENA, cette agitation est vaine puisqu’il n’y a pas d’alternative. D’ailleurs, cette grève qui s’en soucie ? Dans le fracas social qui secoue le pays, cette mobilisation est passée au deuxième plan. Si les antennes furent silencieuses avec seulement quelques rediffusions imposées par les directions pour contourner la grève, tout cela aura eu peu d’échos. Quelques banderoles, une tribune dans Le Monde [2], une pétition en ligne [Pétition : la radio publique en danger]. La routine en somme...
En écoutant d’un peu plus près, il se pourrait que cette grève ne ressemble pas aux autres et que la banquise commence à craquer sous les pieds des pingouins qui nous gouvernent.
Radio France ne cesse de pavoiser sur ses records d’audience et sur l’attachement de ses millions d’auditeurs quotidiens, dont plus de 6 millions chaque jour pour France Inter. On aurait pu en effet attendre un important soutien de leur part face à ce plan social qui s’accompagne d’une réduction de budget. Il ne s’agit pas là d’un simple ajustement comptable, mais bien de la même politique qui, depuis des années, démantèle systématiquement tout ce qui relève du secteur public afin de « baisser les impôts et assurer la relance ». Mais cette vieille entourloupe pour favoriser les privatisations trompe de moins en moins de monde. On connaît les résultats. Dans les récentes manifestations, on a vu fleurir une inscription : « on a compris ». Santé, éducation, transports, la détérioration des services publics est la préoccupation majeure du pays. Et même, pour la première fois, une majorité de Français disent préférer une amélioration des services publics quitte à payer davantage d’impôts [3].
EN LIRE LA TOTALITÉ
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Par ailleurs, aujourd'hui 18 janvier, environ 200 personnes de tous les corps de métier de l’Opéra et de la Comédie-Française ont offert gratuitement un concert et un spectacle de danse (Le lac des cygnes) sur les marches de l'Opéra Garnier. Son parvis était occupé par une foule de passants et de touristes, mais aussi de grévistes. La culture en danger ? La culture dominante est un danger ou, plutôt, un fléau.

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