Históricamente, el Hombre ha vivido temeroso
de los caprichos de la naturaleza. Hoy podemos
afirmar con orgullo que es la naturaleza
la que tiene miedo de nosotros.
Alcázar : Mongolia nº 77, mai 2019, p. 21
Encore (toujours) des nouvelles de la déesse Économie (1).
Tous les média en parlent. Le Monde, par exemple (mis à jour ) :
Biodiversité : une espèce sur huit, animale et végétale, risque de disparaître à brève échéanceC'est le régime de la prédation sans connaissance et sans scrupules aucuns : une espèce contre toutes (et une minorité de cette espèce contre la majorité de cette même espèce).
Le rapport mondial alerte sur la disparition accélérée de la vie sauvage, sur la Terre comme au fond des océans, qui menace l’humanité.
Par Pierre Le Hir - Le Monde.
C’est un chiffre choc, propre à frapper les esprits, les consciences et peut-être les cœurs : un million d’espèces animales et végétales – soit une sur huit – risquent de disparaître à brève échéance de la surface de la Terre ou du fond des océans. Telle est l’alerte, lancée lundi 6 mai, à Paris, à l’adresse des gouvernants et des peuples, par la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). Pour engager à l’action plutôt qu’à la résignation, celle-ci veut pourtant garder espoir : éviter le pire est encore possible, à condition de mettre fin à la surexploitation de la nature.
Réunis depuis une semaine à la Maison de l’Unesco, les représentants de 110 pays, sur les 132 que compte cette organisation onusienne, souvent appelée le « GIEC de la biodiversité », ont négocié, terme à terme, avant de l’approuver à l’unanimité selon la règle, un « résumé pour les décideurs », d’une quarantaine de pages. Celui-ci s’appuie sur un rapport exhaustif de plus de 1 700 pages, fruit de trois ans de recensement et d’analyse de données par plusieurs centaines d’experts, sur l’état de la biodiversité mondiale. Le document final traduit donc un consensus, à la fois scientifique et politique, qui lui donne tout son poids.
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Devant un tel constat, pitoyable, l'INA se tourne vers Michel Simon, lorsque l'acteur prédisait, en 1965, la sixième extinction :
Michel Simon : (...) Cette prolifération de l’être humain, qui est pire que celle du rat, c’est effroyable. Les bêtes sont merveilleuses parce qu'elles sont en contact direct avec la nature. Ce qui aurait peut-être pu sauver l’humanité, je crois, c'est peut-être la femme, parce qu’elle est encore en contact avec la nature. Elle échappe aux lois, aux imbécillités émises par les anormaux. Elle est encore en contact avec la nature mais elle n’a pas droit au chapitre.[Mise à jour du 30 mai 2020 :
Claude Santelli : Et les animaux alors ?
M. S. : Les animaux vont disparaître. Il n’en restera plus bientôt. En Afrique, c’est l’hécatombe permanente. Ici, quand je suis venu ici, j’avais une trentaine de nids d’hirondelles. L’année passée, j’ai eu deux nids d’hirondelles et pour la première fois, j’ai ramassé une hirondelle qui était tombée de son nid qui était tellement..., si pauvrement alimentée... Grâce aux progrès de la science, la science chimique qui assassine la Terre, qui assassine l'insecte, qui assassine l’oiseau, qui tue toute vie, qui assassine l’homme —on s’en apercevra peut-être trop tard— ; grâce à cela, il n’y a plus d’oiseaux. Ce parc, quand je suis arrivé en 1933, c’était merveilleux ! Le printemps c’était une orgie de chants d’oiseaux, c’était quelque chose de merveilleux. Aujourd’hui, il n’y en a plus. Je ramasse chaque printemps des oiseaux morts tombés du nid ou des oiseaux adultes qui ont mangé des insectes empoisonnés et qui meurent !
Les archives de l'INA nous montrent aussi le scientifique Paul-Émile Victor, en 1975, sur le plateau de l'émission Pleine Page. Il y prévenait tout le monde du danger mortel de la pollution : « il sera trop tard dans 15 ans pour revenir », « Mais on y sera dans le merdier ! » :
En 1975, sur le plateau de l'émission "Pleine page", le scientifique et explorateur Paul-Emile Victor mettait en garde : La pollution engendrée par nos sociétés modernes nous fait courir un risque mortel, et nous devons nous réveiller, avant qu'il ne soit trop tard.
« Je dirais qu’il y a trois positions que l’on peut prendre devant les problèmes généraux, qui ne sont pas seulement ceux de la pollution, mais ce dont nous parlons ce soir c’est essentiellement la pollution. D'abord une position que j’appellerais « àquoiboniste », c’est-à-dire de dire « à quoi bon, on y peut rien, qu’est-ce que je peux faire moi dans un monde pas comme celui-là ? » C’est une position à mon avis inadmissible, parce que c’est une position de perdant, de battu d’avance. Et puis il y a une position qui me paraît, celle dont vous venez de parler, qui me paraît beaucoup plus dangereuse, beaucoup plus inadmissible encore, c’est celle de gens que j’appelle, et parmi mes amis il y en a : « les obscurantistes sécurisants ». Ceux qui disent : « Bah il y a toujours eu de la pollution, après tout il y en a peut-être un peu plus aujourd’hui. Il ne se passera rien de catastrophique. Vous autres… » parlant de mes amis et de moi qui luttons comme nous le pouvons contre ces problèmes, contre la pollution en particulier, ils disent de nous, nous sommes des sinistrosés. Nous sommes atteints de sinistrose. »
« La position prise par les « sécurisants » est dangereuse car il est évidemment beaucoup plus facile de les croire, du fait même que, c’est facile de ne rien faire. Elle est dangereuse parce que on donne l’impression qu’on a pas besoin de faire quelque chose. Et puis enfin, il y a tout de même la position d’un certain nombre de gens dont je suis, dont mes camarades Cousteau, Tazieff, Leprince-Ringuet, Bombard, beaucoup d’autres. Nous sommes des optimistes à savoir que nous pensons à savoir qu’il n’est pas trop tard pour faire quelque chose. Et alors, j’ajouterais ceci : Si on croit les gens que j’appelle des « obscurantistes sécurisants », si on les croit et qu’on ne fait rien, et qu’on s’aperçoive dans 15 ans qu’ils ont eu tort, qu’ils se sont trompés, ils auront pris une responsabilité, et nous avec eux, terrible vis-à-vis de ceux qui nous survivrons, de nos enfants en particulier. Car il sera trop tard dans 15 ans pour revenir. Il n’y a pas de doute que si c’est vrai ce qui est en train de se faire, dans moins de 25 ans, il sera trop tard pour revenir en arrière. Et ces gens, les « sécurisants » ne pourront pas avoir d’autre position que de dire : « Ah bah nous nous sommes trompés, nous sommes navrés, nous nous sommes trompés ». Mais on y sera dans le merdier ! »
Rédaction Ina le 27/05/2020 à 11:38. Dernière mise à jour le 27/05/2020 à 11:40.
En effet, Florence Dartois nous rappelle que la connaissance est inutile —au sens antiRevelien, bien entendu— car l'enfumage des prédateurs (humains) l'emporte presque toujours :
Pesticides dans le pain, en 1964, on savait déjà (article)N'avez-vous pas remarqué que les média dominants, libres et pluriels qui nous transmettent chaque jour ce genre de catastrophes n'ont de cesse de nous répéter qu'il faut accepter toutes les recettes du même système biocide qui est à l'origine de tous ces désastres, psychopathie brutale ?
Depuis 1990, Claude Bourguignon, un agronome à la rescousse des vignobles (Article)
La France toujours accro aux pesticides depuis les années 70 (Article, Module Ina-France Info)
Pesticides dans les fruits et légumes… en 1973, on savait déjà! (Article)
1975, les enfants dénonçaient déjà la pollution à Paris (Article)
Environnement : les premières sensibilisations des jeunes (Module Ina-France Info, 2019)
Pesticides : 1998, le mystère des abeilles folles (Article, Module Ina-France Info)
2005, Un chercheur se mobilise contre les désherbants (vidéo)
Roundup : les premiers lanceurs d'alerte (Module Ina-France Info, 2017)
Le Glyphosate, décrié depuis 2003 (Module Ina-France Info, 2017)
Des oiseaux menacés d'extinction malgré des alertes anciennes (Module Ina-France Info, avril 2019)
N'avez-vous pas perçu que ces média dominants, libres et pluriels nous ressassent depuis des décennies, constance affligeante, que ce régime aujourd'hui mondial qui détruit à grande vitesse la vie sur la planète n'a pas d'alternative, de plan B (TINA : There is no alternative), alors que justement, de toute évidence, sans compter la misère, les inégalités (2), le chagrin, la répression, la violence, la désinformation, la guerre, la bêtise et l'anormalité que sème son invariable cupidité, il n'y a pas de planète B ?
Sommes-nous finalement à même de comprendre les concepts de cause (le Capitalisme) et de conséquence (la Mort), ou celui d'acharnement abruti ?
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(1) Le régime d'Économie, ce Capitalisme qui trône comme un coq en pâte, est parvenu à tellement faire intérioriser ses règles, sa dialectique, que les sentences de ses instances punitives condamnent directement la vie. Face aux affaires, un simple poulailler est coupable —facilement coupable, comme les arbres—, car il nuit au tourisme rural de nuit en annonçant le matin. De quoi rester pantois, ahuris, incrédules, rouges comme un coq..., désespérés...
(2) Dans le Siné Mensuel de mai 2019 (nº 86, page 9), Dominique Vidal rappelle qu'à l'échelle mondiale, 80% des richesses vont à 1% de la population. D'autre part, dans la France actuelle, la différence d'espérance de vie d'un cadre supérieur et d'un ouvrier précaire se chiffre à quatorze ans ! [13 ans, selon une étude de l'INSEE paru le 6.02.2018]
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Mise à jour du 5 juin 2019 :
Puisqu'on y est, disons que page 2 du Siné Mensuel de juin 2019 (nº 87), c'est le dessinateur toulousain Jiho (1958) qui a abordé ce sujet d'une espèce contre toutes...
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