Palestine : quand dénoncer un génocide devient un crime (aussi en France)

Al paso que vamos, dentro de poco enseñar
los Derechos Humanos será apología del terrorismo.

(Commentaire d'un lecteur d'un journal en Espagne) 

Voilà : il n'y a pas qu'aux États-Unis, le Royaume-Uni ou l'Allemagne que ça se passe... En France aussi.
Le 14.10.2025, la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) —en collaboration avec la Ligue des droits de l'Homme (LDH), le Centre pour les droits constitutionnels (CCR) et le Comité d'administration de la justice (CAJ), a publié un rapport complet documentant la répression systématique des mouvements de solidarité avec la Palestine en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Ce rapport révèle des violations alarmantes des libertés fondamentales en réponse au plaidoyer pro-palestinien.
Intitulé Criminalisation and Narrative Control: Solidarity with Palestine in the Crosshairs (Solidarity as a Crime: Voices for Palestine Under Fire / « La solidarité comme crime : Les voix de la Palestine sous le feu des critiques »), il examine comment les gouvernements ont instrumentalisé les discours antiterroristes et les accusations d'antisémitisme pour réprimer la dissidence, museler la solidarité et criminaliser le soutien aux droits des Palestiniens depuis le 7 octobre 2023. Les gouvernements ont la scélératesse de mêler délibérément antisémitisme et critiques d'Israël pour justifier l’étouffement de ceux qui dénoncent le génocide israélien ou plaident en faveur d'un cessez-le-feu en Palestine.

Middle East Eye, 15.10.2025

The UK…, Germany…, the US…, France...
Four democracies once seen as champions of free speech, now all accused of criminalizing dissent.
A new report by the International Federation for Human Rights (FIDH) has found that the right to protest is under sustained attack across the West.
Governments are weaponizing counter-terror laws and even the fight against Anti-semitism to silence those who speak up for Palestine, the report finds. And it's happening everywhere.

In Germany, police have violently broken up peaceful pro Palestine rallies. Protesters dragged away, flags torn from their hands, chants banned.
Authorities insist they're simply preserving order, but critics say a nation still scarred by its past is now using that history to justify silencing anti-genocide voices.

[Rachael Shapiro, Mondoweiss: Germans murdered my family in the Nazi genocide. Now Germany is targeting me for protesting Israel’s Holocaust in Gaza, 2.08.2025.
“This week, I faced trial for opposing genocide, Zionism, and for challenging Germany’s unconditional support for Israel. The state prosecuting me may have legal authority, but its moral authority has collapsed as it again participates in a genocide”]

And in Britain, from the start of the genocide in 2023, then Home Secretary Suella Braverman called pro-Palestine marches ‘hate marches’.
Her tenure saw the expansion of police powers, making it easier to detain and search demonstrators. And then even after a change in government, little change —and perhaps things got a bit worse.
Palestine Action, a prominent activist group which took direct action to oppose the genocide was banned, with those protesting against the prescription arrested in their hundreds. And to top it all off, the new Home Secretary, Shabana Mahmood, [“renewing” Britain], called pro Palestine protests “un-British” —linking them to extremism, even as the UK continued selling weapon parts used to kill children in Israel's genocide on Gaza.
Jewish activists warn this crackdown is fuelling division, not safety.

Zoe Cohen (Jewish activist): "It's anti-Jewish racism. They all either say directly, or give us the pretence of, that all Jews are of one mind, and that is offensive. It's deeply offensive! because it's making out that all Jews completely support Israel, are all Zionists and support the genocide."

And across the Atlantic, the United States has seen thousands arrested at pro-Palestine protests: students expelled, professors investigated.

And in France, the government banned all pro Palestine demonstrations in October 2023, declaring them a threat to public order.
Since then, politicians have been interrogated under anti-terror laws simply for waving a Palestinian flag or posting messages of support.
And these aren't isolated incidents. They're part of a wider pattern where criticism of Israel is recast as extremism, where speaking out against a genocide becomes hate speech, and where governments that preach democracy seem to be eroding its foundation.
This report concludes that Western democracies are eroding the very freedom they claim to defend. Because if freedom to speak freely ends where a genocide begins, then it was never freedom to begin with, was it?

Côté France, Blast met du sien, fait un peu d'histoire et analyse ce crime légal. Son émission Légitime défense, proposée par Elsa Marcel et Eugénie Mérieau, du 14.10.2025, porte sur la répression et les représailles que la Macronie réserve à ceux/celles qui dénoncent le génocide perpétré par Israël en Palestine et/ou soutiennent la cause palestinienne, voire n'en peuvent plus de voir massacrer et affamer des gens incarcérés sous un ciel ouvert plafonné par avions, hélicoptères et drones pilonnant à tout moment.
Une figure juridique aussi sérieuse que la « provocation à la haine raciale » [le délit d'Incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination] est utilisée par des suprémacistes blancs complices de génocide contre des manifestants antiracistes qui signalent les génocidaires et prônent la protection de leurs victimes. Ce sont les défenseurs des Droits de l'Homme blanc et plutôt riche contre les damnés de la terre. C'est la République des forts contre les faibles. Grâce à ce monstre juridique, le régime vise à réprimer et intimider, à glacer les chats échaudés...

Depuis plus de deux ans, on assiste à la criminalisation systématique et brutale du mouvement de solidarité avec la Palestine. Une mobilisation massive des infractions « d’apologie du terrorisme » et de « provocation à la haine raciale » pour restreindre significativement le débat public. Cette criminalisation ne date pas d’hier. Depuis les lois scélérates adoptées pour réprimer le mouvement anarchiste à la fin du 19ème siècle, le délit d'opinion a toujours été un outil redoutable pour s'attaquer à la solidarité anti-impérialiste. Quelle analyse en tirer ? Comment y résister ? C’est ce que nous verrons dans ce premier épisode de Légitime Défense écrit et animé par l’avocate Elsa Marcel et la constitutionnaliste Eugénie Mérieau.

Blast : Palestine : quand dénoncer un génocide devient un crime