Zurich (AWP) - Ivan Pictet, le président de la fondation Genève Place Financière, estime que "sans secret bancaire, la place financière suisse pourrait rétrécir d'une proportion qui pourrait aller jusqu'à près de la moitié de sa taille actuelle". (...)
Si le secret bancaire venait à tomber, les conséquences seraient "énormes", selon M. Pictet, notamment pour la place de Genève. Les quelque 140 banques étrangères qu'elle compte aujourd'hui n'auraient plus de raison de rester.
Interrogé sur les conséquences de l'effondrement des hedge funds*, Ivan Pictet rappelle que Genève est l'une des cinq plus importantes places de gestion des fonds alternatifs. Sous les effets de la crise, la fortune est passé de 2000 mrd USD à 1000 mrd USD. Les clients n'ont pas quitté leur banque, ils ont réinvesti leurs fonds dans des actifs plus défensifs, précise-t-il.
"2009 sera une année sacrifiée et 2010 est encore inconnue", selon lui. Dans tous les cas, les banques devront se redimensionner en raison de la conjoncture, mais pas à cause des attaques extérieures. Dans le pire des cas, M. Pictet prévoit des suppressions de postes jusqu'à 10% sur les 19'000 emplois actuels.
L'ultimatum américain vis-à-vis d'UBS est une violation de l'Etat de droit, mais il ne marque pas, d'après lui, la fin du secret bancaire, ni du modèle de banque suisse, mais "les conséquences sont néanmoins durables, donc graves.
(AWP/24 février 2009; 09h16)
* Hedge funds (on dit souvent « fonds alternatifs » ou « fonds de couverture » en français) : en fait, il s'agit d'un euphémisme d'une ampleur vraiment extraordinaire car "hedge" veut dire "haie vive", "protection" ou "couverture" et les Hedge Funds constituent des fonds spéculatifs très leviérisés et non cotés, souvent constitués par des banques et situés dans des paradis réglementaires.
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