jeudi 16 février 2012

100jours : courts métrages sur plusieurs thèmes

Je vous relaie telle quelle une dépêche du Monde sur le projet "100 jours" -un film documentaire par jour du 27 janvier au 6 mai- qui pourrait vous intéresser :

Un documentaire par jour jusqu'à la présidentielle
Le projet "100 Jours" a été lancé en 2007, à l'approche de l'élection présidentielle, par les documentaristes Odile Magniez, Zoé Liénard et Isabelle Taveneau. Leur collectif mettait en ligne un court documentaire quotidiennement et ce pendant les 100 jours précédant l'élection. Le projet renaît cette année (Rue89 y consacre d'ailleurs un article). Depuis le 27 janvier et jusqu'au second tour de la présidentielle, le 6 mai, un court-métrage est diffusé chaque jour sur 100jours.org. Cent réalisateurs français et étrangers ont été sollicités pour réaliser, bénévolement, un film de cinq minutes sur un thème "politique au sens large". Ces films sont également diffusés dans des cinémas, des établissements scolaires ou encore dans le cadre de festivals. Le site du collectif comporte par ailleurs une rubrique intitulée "100 Nuits", ouverte à d'autres formes de création (photo, dessin, bande dessinée, son, texte). Afin de stimuler le débat et de rendre accessibles les travaux au plus grand nombre, toutes les créations sont sous licence Creative Commons, donc librement téléchargeables et diffusables.
Voici le MANIFESTE qui est à la base de cette initiative :
Cinq ans plus tard, le rituel des élections reprend son cours, les protagonistes sont identiques, la représentation spectaculaire et les enjeux confisqués.En 2007, nous avions réuni soixante réalisateurs et réalisatrices pour créer et diffuser 100 films les 100 jours précédant le deuxième tour des élections présidentielles. Cinq ans plus tard, nous décidons de renouveler l’expérience avec 100jours en 2012.
Nous voulons réinventer ce projet politique, cinématographique et artistique. Nous voulons à nouveau créer collectivement et bénévolement.
Et nous faisons le pari de mettre en œuvre un décalage : un autre rapport à l’individu, à l’esthétique, à l’actualité, un autre rapport à l’Autre, où notre système est un espace qui s’invente.
Imaginer des rencontres, approcher des trajectoires, capturer des instants, considérer cette période comme un moment d’expérimentation, de création, d’ouverture des possibles, un moment pour prendre la parole, brutalement ou joyeusement, empli de colère ou d’espoir.
En se projetant de la place du village à l’utopie bien nommée, nous affirmons par ce projet notre désir de saisir le présent. 100jours, c’est 100jours et 100nuits.
Dans 100jours nous proposons à des auteurs et à des collectifs la réalisation de 100 films documentaires de 5 minutes. Nous imaginons ces films comme des créations singulières, des points de vue affirmés, des tentatives documentaires, des essais.
Dans 100nuits, d’autres expressions documentaires, sous différentes formes (photo, dessin, bande dessinée, son, texte…) seront produites par des auteurs invités.
100jours s’envisage autant comme une succession de propositions que comme une œuvre singulière, un espace d’expressions libres et un tout pensé et construit. De 100jours doit émaner une entité propre, où chaque œuvre vient en écho aux précédentes, où les publications se répondent, se mêlent ou se heurtent pour au final se compléter et former un tout cohérent. Durant cette période (de janvier à mai 2012) il s’agira donc de faire : faire des films et des créations, organiser des diffusions, débattre, faire de la politique. En réinventant notre place, en tant que créateur et spectateur, individu et collectif, nous souhaitons réaffirmer que ce sont les rencontres qui produisent le politique.
Collectif 100jours (100jours.org) 
“C’est l’art qui dispose constitutivement de tous les moyens d’affecter, parce qu’il s’adresse d’abord aux corps, auxquels il propose immédiatement des affections : des images et des sons. Non pas que l’art aurait pour finalité première de véhiculer des idées (…). Mais il peut aussi avoir envie de dire quelque chose. Sans doute cette forme de l’art a-t-elle largement perdu les faveurs dont elle a pu jouir dans la deuxième moitié du XX° siècle, au point que l’art engagé soit presque devenu en soi une étiquette risible, dont on ne voit plus que les intentions lourdement signifiantes, les propos délibérés et le magistère pénible. On peut bien avoir tous les griefs du monde pour l’art -qui- veut- dire, le problème n’en reste pas moins entier du “côté opposé” : car en face de l’art qui dit, il y a les choses en attentes d’être dites. Or elles ont impérieusement besoin d’affections et, l’art politique refluant, les choses à dire menacent de rester en plan -ou bien de vivoter dans la vitalité diminuée, dans la débilité, de la pure analyse.”
Frédéric Lordon – Post-scriptum de “D’un retournement, l’autre”, Seuil, mai 2011.

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