Sénégal Sénégal, par Ismaël Lô.
Le 1er février 2012
_____________________Sénégal: affrontements entre étudiants et forces de l'ordre à Dakar
Des affrontements opposaient mercredi sur le campus de l'université publique à Dakar les forces de l'ordre à des étudiants protestant contre la mort la veille d'un des leurs lors de la dispersion d'un rassemblement de l'opposition par la police, a constaté un journaliste de l'AFP. ( © AFP Seyllou Diallo)DAKAR (AFP) - Des affrontements opposaient mercredi sur le campus de l'université publique à Dakar les forces de l'ordre à des étudiants protestant contre la mort la veille d'un des leurs lors de la dispersion d'un rassemblement de l'opposition par la police, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les incidents ont éclaté lorsqu'un groupe d'étudiants de l'Université Cheikh Anta Diop (Ucad) a voulu sortir du campus pour aller assister dans un hôpital voisin à la levée du corps du manifestant tué, étudiant en Lettres modernes.
Il est décédé des suites de ses blessures après avoir été renversé par un véhicule lors de la dispersion du rassemblement des opposants à la candidature du chef de l'Etat sénégalais Abdoulaye Wade à la présidentielle de février.
Les affrontements, jets de pierres contre gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc, se poursuivaient dans l'après-midi.
Quelques dizaines de policiers déployés à deux sorties du campus de l'université tentaient de disperser de petits groupes d'étudiants qui les harcelaient de pierres à partir de bâtiments du campus.
© 2012 AFP
Sanou Mbaye, économiste et écrivain sénégalais, auteur de L'Afrique au secours de l'Afrique (L'Atelier, Ivry-sur-Seine, 2009), a publié un article à propos du « marasme sénégalais » dans Le Monde diplomatique de février 2012, page 17. En voilà un extrait —qui prouve la pertinence absolue de l'avant dernier roman de Michel Rio, Coupe réglée, Fayard 2009, une « non-enquête » de son héros de B. D. le commissaire divisionnaire Francis Malone— :
« (…) De tels phénomènes s’inscrivent dans un rapport de soumission à la France et à ses intérêts, qui durent depuis cinquante ans. Le secteur privé est entièrement aux mains de groupes hexagonaux : Bolloré, Bouygues, Total, France Télécom, Société Générale, BNP Paribas, Air France… En outre, les politiques de change et de crédit, si cruciales pour le développement, sont liées à l’Hexagone à travers les mécanismes de la zone franc [1]. Contre le dépôt de 50% des réserves de devises des pays membres sur un compte du Trésor français, le franc CFA est convertible et arrimé à l’euro à un taux de change fixe surévalué, alors que toutes les autres monnaies du continent ont, elles, des cours flottants. La convertibilité permet aux entreprises françaises et aux classes dominantes de transférer librement les fortunes qu’elles engrangent en étant prémunies contre toute dépréciation monétaire. (…) »
[1] Franc CFA : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée équatoriale, Guinée-Bissau, Mali, Niger, République centrafricaine, Sénégal, Tchad et Togo). Le franc comorien a été rattaché à l’euro comme le franc CFA.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire