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vendredi 27 février 2009
Foule sentimentale, par Souchon, à Taratata
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Le Voyage, par Charles Baudelaire
À Maxime du Camp
I.
Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes,
L'univers est égal à son vaste appétit.
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !
Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers :
Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;
D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d'une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.
Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent
D'espace et de lumière et de cieux embrasés ;
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir ; coeurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,
Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !
Ceux-là, dont les désirs ont la forme des nues,
Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon,
De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom !
(...)
jeudi 26 février 2009
Où la fraude innocente est un secret ou une raison d'exister
Zurich (AWP) - Ivan Pictet, le président de la fondation Genève Place Financière, estime que "sans secret bancaire, la place financière suisse pourrait rétrécir d'une proportion qui pourrait aller jusqu'à près de la moitié de sa taille actuelle". (...)
Si le secret bancaire venait à tomber, les conséquences seraient "énormes", selon M. Pictet, notamment pour la place de Genève. Les quelque 140 banques étrangères qu'elle compte aujourd'hui n'auraient plus de raison de rester.
Interrogé sur les conséquences de l'effondrement des hedge funds*, Ivan Pictet rappelle que Genève est l'une des cinq plus importantes places de gestion des fonds alternatifs. Sous les effets de la crise, la fortune est passé de 2000 mrd USD à 1000 mrd USD. Les clients n'ont pas quitté leur banque, ils ont réinvesti leurs fonds dans des actifs plus défensifs, précise-t-il.
"2009 sera une année sacrifiée et 2010 est encore inconnue", selon lui. Dans tous les cas, les banques devront se redimensionner en raison de la conjoncture, mais pas à cause des attaques extérieures. Dans le pire des cas, M. Pictet prévoit des suppressions de postes jusqu'à 10% sur les 19'000 emplois actuels.
L'ultimatum américain vis-à-vis d'UBS est une violation de l'Etat de droit, mais il ne marque pas, d'après lui, la fin du secret bancaire, ni du modèle de banque suisse, mais "les conséquences sont néanmoins durables, donc graves.
(AWP/24 février 2009; 09h16)
* Hedge funds (on dit souvent « fonds alternatifs » ou « fonds de couverture » en français) : en fait, il s'agit d'un euphémisme d'une ampleur vraiment extraordinaire car "hedge" veut dire "haie vive", "protection" ou "couverture" et les Hedge Funds constituent des fonds spéculatifs très leviérisés et non cotés, souvent constitués par des banques et situés dans des paradis réglementaires.
mercredi 25 février 2009
La révolte des Antillais, selon Hervé Le Tellier
4 Français sur 5 trouvent le mouvement des Antillais "justifié". Le cinquième pense simplement "Dyoum chèché, dyoum touvé", qui cherche la bagarre l'a trouvée.
papier de verre, par Hervé Le Tellier (Le Monde, mercredi 25 février 2009)
Si les lexiques créoles vous intéressent, voici un dictionnaire en ligne recueillant des mots dans les langues créoles de Guadeloupe, Martinique, Guyane, Haïti, Réunion et île Maurice.
Questions et réponses sur le dossier biodiversité
(Source: Le Monde)
Gaston Lagaffe
Gaston est une série de bande dessinée humoristique créée en 1957 par André Franquin (Bruxelles, 1924), également dessinateur de Spirou et Fantasio. La série met en scène Gaston Lagaffe, un employé de bureau qui, comme le nom l'indique, commet chaque semaine toutes sortes de gaffes...
Accents de France
samedi 21 février 2009
ITECO - Êtes-vous tiersmondiste, altermondialiste ou simplement monégasque ?
Essayez le quiz Êtes-vous tiersmondiste, altermondialiste ou simplement monégasque ?, conçu pour vous faire réfléchir à des réalités d'ici et d'ailleurs. Vous pouvez cliquer sur les réponses au questionnaire.
Si vous tenez à les approfondir, ils vous encouragent à parcourir les pages du Rapport sur le développement humain des Nations unies.
vendredi 20 février 2009
jeudi 19 février 2009
Belgique : foot et tensions entre Wallons et Flamands
« La Fédération belge de football a tranché : dans un stade du royaume, les supporteurs qui chantent "Les Wallons, c'est du caca" n'utilisent pas de mots "blessants ou injurieux" mais plutôt "à caractère ludique, taquin, légèrement moqueur". Conclusion : l'équipe flamande de Genk n'a rien à se reprocher après le match qui l'a opposée au club wallon de Tubize, le 1er novembre 2008. En revanche, le manager de Tubize, Louis Derwa, qui était monté sur le terrain pour interpeller l'arbitre et faire suspendre la rencontre mérite un blâme. C'est ce qu'a décidé récemment la plus haute instance de la fédération, le comité exécutif, dont les décisions ne sont pas susceptibles d'appel.
"On a cru rêver", explique Pierre François, directeur général du Standard de Liège, le club wallon qui a remporté le dernier championnat de Belgique. Le Standard rencontrait précisément Tubize, samedi 14 février, quand la décision de la fédération a été révélée. Les dirigeants des deux clubs ont, du coup, décidé de s'unir pour dénoncer une décision qu'ils jugent incompréhensible, voire scandaleuse. "Hors la loi", estime même Louis Derwa, qui demande que les insultes à destination des Wallons tombent sous le coup d'une circulaire ministérielle punissant les propos racistes. Mouscron et Charleroi ont rejoint le camp des mécontents. » Lire la suite.
LEMONDE.FR | 18.02.09 | 15h58 • Mis à jour le 19.02.09 | 09h42
mercredi 18 février 2009
Des Antillais habitant Paris...
La complainte du progrès, de Boris Vian
Pieter Smout joue du piano et Hannelore Muyllaert chante (paroles). Ils se sont attelés ensemble à un projet qui nous intéresse : la chanson française. Ils interprètent concrètement des chansons de Boris Vian, Jacques Brel, Edith Piaf, Barbara ou Léo Ferré, entre autres.
Ce clip vidéo est bien meilleur que la version de la composition de Vian que propose C'est la vie ! 2, n'est-ce pas ?
mardi 17 février 2009
Précis de Science et Francophonie
RABELAIS, François (La Devinière 1483-Paris 1553). Célèbre surtout grâce à sa littérature (Pantagruel 1532, Gargantua 1534...), il fut reçu en plus comme docteur en médecine (1537).
VÉSALE, Andries Van Wesel, latinisé en Andreas Vesalius. En français, André. Chez nous, Vesalio (Bruxelles 1514-île de Zante 1564). Anatomiste flamand. Il étudia la médecine à Louvain, à Montpellier et à Paris, enseigna l’anatomie et devint médecin de Charles Quint en 1544. Il écrivit un traité d’anatomie, De corporis humani fabrica libri septem (1543), où il s’attaquait aux théories médicales des Anciens (en particulier de Galien) et préconisait la méthode expérimentale. Accusé d’avoir pratiqué une dissection sur un homme encore vivant, il dut faire un pèlerinage en Terre sainte. Au retour, il périt dans un naufrage. Vésale est considéré comme le fondateur de l’anatomie moderne.
LAVOISIER, Antoine Laurent de (Paris 1743-1794). Chimiste : créateur de la chimie moderne, il introduisit une expérimentation rigoureuse par l’usage systématique de la balance et le principe de conservation de la masse et des éléments chimiques (principe de Lavoisier). Il découvrit le rôle de l’oxygène dans la combustion et, ensuite, dans la formation des chaux métalliques, il étudia la formation des acides phosphorique, sulfurique et nitrique, ainsi que la composition du gaz carbonique. Dans son Traité élémentaire de chimie, présenté dans un ordre nouveau et d’après les découvertes modernes (1789), il donna le premier tableau d’ensemble de la chimie devenue une science. Grand ennemi des préjugés. Il fut guillotiné pendant la Terreur.
LAPLACE, Pierre Simon, marquis de (Beaumont-en-Auge 1749-Paris 1827). Astronome, mathématicien et physicien. En astronomie, ses travaux les plus importants concernent le mouvement de Saturne et de Jupiter. C’est en décrivant les mouvements célestes qu’il parvint à ses résultats essentiels en mathématiques : il exposa une méthode d’élimination qui l’amena à des remarques sur les déterminants et leur développement en produits de mineurs (1772), traita de l’attraction des ellipsoïdes homogènes (1783), donna la célèbre équation de Laplace, vérifiée par le potentiel, dont les solutions (fonctions harmoniques) sont capitales en analyse et en physique mathématique. Auteur avec Lavoisier, de mesures calorimétriques relatives aux chaleurs spécifiques et aux réactions chimiques (1782-4), il établit la formule des transformations adiabatiques d’un gaz et élabora une théorie générale de la capillarité : il énonça encore les deux lois fondamentales de l’électromagnétisme qui portent son nom. En 1796, il publia son Exposition du système du monde : il y formula sa célèbre hypothèse cosmogonique selon laquelle le système solaire proviendrait d’une “nébuleuse primitive” entourant un noyau fortement condensé et à température très élevée. Quand il présenta son Traité de mécanique céleste à Napoléon Ier, celui-ci lui reprocha de ne pas y avoir mentionné l'existence de Dieu, à quoi il répondit : « Sire, je n'avais pas besoin de cette hypothèse ». Néanmoins, il reçut de l'empereur le titre de comte en 1806. En 1814, il publia son Essai philosophique sur les probabilités, introduction a la seconde édition de sa Théorie analytique.
LAMARCK, Jean-Baptiste de Monet, chevalier de (Bazentin 1744-Paris 1829). Naturaliste. Il publia notamment Histoire naturelle des animaux sans vertèbres (1815-22). Il élabora la première théorie positive de l’évolution des êtres vivants. À partir des infusoires [protozoaires ciliés primitifs vivant dans les eaux stagnantes] apparus, selon lui, par “générations directes ou spontanées”, se sont formés progressivement des organismes de plus en plus complexes. L’adaptation au milieu créérait chez l’animal de nouvelles habitudes qui engendrerait à leur tour des transformations dans l’organisme... Le lamarckisme, combattu par Cuvier [zoologiste et paléontologue français, 1769-1832], influença fortement Darwin.
GAY-LUSSAC, Joseph-Louis (Saint-Léonard-de-Noblat, Haute-Vienne 1778-Paris 1850). Chimiste et physicien connu pour ses études sur les propriétés des gaz, Gay-Lussac fut célèbre en son temps pour son record d’ascension en ballon qui tint plus de cinquante ans. Ces travaux méticuleux en physique et chimie pneumatique, dans la continuité de Lavoisier et dans le respect de l'école newtonienne d'Arcueil, ont ouvert une voie paradoxale, mais assurée, aux notions fondamentales de la chimie atomique, à commencer par le nombre d'Avogadro et la molarité.
BERNARD, Claude (Saint-Julien, Rhône 1813-Paris 1878). Physiologiste. Dans son Introduction à l’étude de la médecine expérimentale (1865), il exposa les principes essentiels d’une médecine scientifique. Il est donc considéré comme le fondateur de la médecine expérimentale et il a en particulier laissé son nom au syndrome de Claude Bernard-Horner. On lui doit les notions de milieu intérieur et d’homéostasie, fondements de la physiologie moderne. Ainsi, par exemple, l’homéostasie est un phénomène par lequel un facteur clé en biologie ou en systémique (par exemple, la température du corps ou le taux de sucre sanguin) est maintenu autour d'une valeur bénéfique pour le système considéré, grâce à un processus de régulation.
PASTEUR, Louis (Dole, Jura 1822-Marne-la-Coquette, Hauts-de-Seine, à l'époque Seine-et-Oise, 1895). Chimiste et biologiste, il est surtout connu en tant que père de la microbiologie. Ses expériences lui permirent de réfuter définitivement la doctrine de la génération spontanée. À partir de 1865, il s’intéressa aux maladies infectieuses et il montra que des micro-organismes spécifiques en étaient la cause. Étudiant le charbon des moutons, puis le choléra des poules et enfin la rage, il découvrit, avec C. É. Chamberlain et É. Roux, que l’injection du microbe atténué rendait les animaux insensibles à la maladie : ce fut la découverte du vaccin préventif. C’est en 1881 que, assisté de Roux, il appliqua pour la première fois le vaccin à l’homme : il s’agissait du cas désespéré d’un enfant mordu par un chien enragé. Le succès assura à Pasteur une gloire mondiale [Les mots “vaccin”, “vacuna”, proviennent de l’expression latine médicale “variola vaccina”, “variole de la vache”, “viruela de la vaca”]
BECQUEREL, Henri (1820-1908). Physicien. Fils et petit-fils de remarquables physiciens. Étudiant les relations entre les rayons X et la fluorescence sur des sels d’uranium, il découvrit le phénomène de la radioactivité (1896) ainsi que les propriétés ionisantes du nouveau rayonnement. Prix Nobel de physique en 1903, avec Pierre et Marie Curie.
CURIE, Pierre (1859-1906). Physicien. Après la découverte de la radioactivité par Henri Becquerel, lui et sa femme, Maria Skłodowska, découvrirent et isolèrent le polonium puis le radium en 1898. Ils partagèrent avec Becquerel le prix Nobel de physique de 1903 pour leurs recherches sur les radiations.
SKŁODOWSKA, Maria (1867-1934, dite Marie Curie, Mme Curie, après son mariage avec Pierre Curie). Physicienne et chimiste polonaise, née à Varsovie, naturalisée française. Après la mort de son mari, elle obtint —en 1910, en collaboration avec A. Debierne— du radium métallique pur. Au cours de la Première Guerre mondiale, elle organisa sur le front le premier service radiologique mobile. Elle fut la première femme nommée professeur à la Sorbonne et on lui doit la création de l’Institut du radium. Outre le prix Nobel de physique, elle reçut aussi celui de chimie en 1911. Elle est jusqu'à présent la seule femme honorée au Panthéon de Paris.
POINCARÉ, Henri (1854-1912). Mathématicien. Un géant, qui apporta des contributions fondamentales à presque toutes les branches des mathématiques et à leurs applications à la physique. À partir de 1885, il étudia la mécanique céleste et en particulier le problème à trois corps pour lequel il trouva une approche entièrement nouvelle; il s’occupa notamment du problème du potentiel, des fluides en rotation, des marées. Certains de ses résultats peuvent être considérés comme une première ébauche du problème de la relativité exposé par Einstein quelques années plus tard. Son ouvrage La Science et l’Hypothèse (1902) exerça une grande influence sur plusieurs générations de scientifiques et de philosophes.
LEMAÎTRE, Georges (1894-1966). Astronome et physicien belge. Monseigneur catholique. Il fut le premier scientifique à suggérer, en 1927, que l'univers pourrait être en expansion, avant même que cette hypothèse fût confirmée par les observations de décalages vers le rouge des galaxies et la loi de Hubble.
PIAGET, Jean (1896-1980). Psychologue et épistémologue suisse. Il fit d’abord des études de zoologie, puis s’intéressa à la philosophie, notamment sous l’angle de l’épistémologie. C’est à partir de là qu’il en vint à la psychologie de l’enfant, guidé par A. Binet. La psychologie génétique de Piaget est liée à des recherches de logique, de sémiotique et d’épistémologie. Sa théorie génétique du développement psychique va à l’encontre du structuralisme de Lacan ou des théories innéistes de Noam Chomsky.
LÉVI-STRAUSS, Claude (Bruxelles, 1908-Paris, 2009). Anthropologue, ethnologue et philosophe. Il compte parmi les premiers théoriciens de la pensée structuraliste. Depuis ses premiers travaux sur les Indiens du Brésil, qu'il a étudiés sur le terrain entre 1935 et 1939, et la publication de sa thèse Les Structures élémentaires de la parenté en 1949, il devient une référence mondiale. Mis à part ses ouvrages de caractère universitaire, il publia en 1955 Tristes Tropiques, un livre plus littéraire et autobiographique qui reste toujours son texte le plus populaire.
PRIGOGINE, Ilya (Moscou 1917). Chimiste belge d’origine russe. Ses recherches, qui concernent les processus irréversibles, constituent un véritable tournant dans la thermodynamique. Prigogine fut le premier à introduire d’une manière claire et explicite l’existence de la flèche du temps dans la physique où, jusque-là, tout phénomène était considéré comme réversible, au moins en théorie (fait en contradiction flagrante avec les processus biologiques, par ex.). Il montra que la majorité des processus considérés en équilibre sont en fait des états stationnaires proches de l’équilibre et producteurs d’entropie (situation non envisagée par la thermodynamique classique). Des notions telles que l’instabilité ou le chaos, courantes aujourd’hui, furent introduites dans la physique par Prigogine. Auteur, avec Isabelle Stengers, de La Nouvelle Alliance et d’Entre le temps et l’Éternité (traduction castillane chez Alianza Universidad, 1990). Prix Nobel de chimie 1977.
THOM, René (1923-2002). Mathématicien. Auteur de Stabilité structurelle et morphogenèse (1973), il est surtout connu pour sa “théorie des catastrophes”, théorie des singularités de certaines équations différentielles qu’applique la topologie [branche des mathématiques d’abord appelée géométrie de situation] aux phénomènes de la vie.
Et puis...
Jacques-Yves Cousteau (1910-97) : l'inventeur du scaphandre autonome automatique. Océanographe et commandant de la Calypso.
George Charpak (1924-2010) : physicien de nationalité française, né à Dąbrowica, en Pologne, aujourd'hui Doubrovytsia, en Ukraine. Sa famille, juive, émigra en France en 1931, alors qu'il avait sept ans, et emménaga à Paris. Prix Nobel de physique en 1992 pour la mise au point du détecteur de particules.
Jean-Pierre Serre : mathématicien français né en 1926, prix Abel 2003. Après avoir effectué sa thèse dans le domaine de la topologie algébrique sous la direction d’Henri Cartan, il a effectué des travaux fondamentaux en théorie des nombres et géométrie algébrique.
Yves Chauvin : chimiste français né en 1930, prix Nobel de chimie en 2005 pour ses travaux sur la métathèse en synthèse organique
Claude Cohen-Tannoudji : né en 1933 à Constantine (Algérie), prix Nobel de physique en 1997 pour une méthode permettant de ralentir et d'isoler les atomes
Sydney Altman : né en 1939, à Montréal, donc, québécois. Biochimiste, prix Nobel de chimie en 1989 pour ses travaux sur les propriétés catalytiques de l'acide ribonucléique.
Jean-Marie Lehn : chimiste français né en 1939 à Rosheim en Alsace, spécialiste de la chimie supramoléculaire et prix Nobel de chimie en 1987 pour l'ensemble de ses travaux sur les molécules creuses.
Alain Aspect : physicien français né le 15 juin 1947 à Agen. Le mardi 4 octobre 2022, il reçut le prix Nobel de physique, avec l’Américain John F. Clauser et l’Autrichien Anton Zeilinger, pour leurs travaux sur l’intrication quantique. Tous les trois « ont chacun mené des expériences révolutionnaires en utilisant des états quantiques intriqués, où deux particules se comportent comme une seule unité même lorsqu’elles sont séparées », expliqua le jury. Aspect est un physicien connu pour avoir notamment conduit au début des années 80 le premier test concluant portant sur un des paradoxes fondamentaux de la mécanique quantique, le paradoxe Einstein-Podolsky-Rosen. La controverse scientifique majeure qu'Alain Aspect a résolue, prend racine dans les découvertes d’Albert Einstein. Le savant avait pensé théoriquement le phénomène d'intrication quantique, mais, comme il entrait en contradiction avec les principes de la relativité (le principe de localité, en l'occurrence) qu'Albert Einstein avait lui-même mis en lumière, le physicien de renom croyait en l’existence de variables cachées locales. Une position rejetée par Niels Bohr, physicien danois et spécialiste de mécanique quantique, qui a donna lieu à de grands débats. Grâce à une avancée théorique due à John Bell, un grand physicien du CERN, j’ai pu monter une expérience qui a pu trancher ce débat, explique Alain Aspect, le résultat a été que Bohr avait raison et Einstein avait tort » Il précisait : « Mais j’ajoute tout de suite que, grâce à cette discussion, Einstein nous avait montré qu’il y a une propriété extraordinaire de la physique quantique, qu’on appelle l’intrication et qui a été révélée par les résultats de cette expérience. Cette propriété est tellement extraordinaire qu'aujourd'hui elle donne lieu à toute une ligne de recherche : l'ordinateur quantique, la cryptographie quantique. En effet, ces découvertes ont ouvert la voie à de nouvelles technologies quantiques qui permettent, par exemple, des communications ultra-sécurisées et le développement de capteurs pour effectuer des mesures scientifiques très précises. (Cf. Romane Sauvage, INA, le 04.10.2022)
L'art de bien mourir - Hommage au docteur Montes
Les rois et les prêtres, en proscrivant la doctrine du suicide, ont voulu assurer la durée de notre esclavage. Ils veulent nous tenir enfermés dans un cachot sans issue; semblables à ce scélérat, dans le Dante, qui fait murer la porte de la prison où était enfermé le malheureux Ugolin.Chamfort, Maximes et Pensées, 484.
Un malade qui ne voulait pas recevoir les sacrements, disait à son ami : « Je vais faire semblant de ne pas mourir. »Chamfort, Caractères et Anecdotes, 1259.
lundi 16 février 2009
Simulateur climatique de Science & Vie
Mis à part Science et Vie, vous pouvez consulter une autre revue dans les domaines de la science et de la technique: Ça m'intéresse.
Rédiger des lettres en français
D'autre part, si vous tenez à faire un pied de nez aux entreprises sans scrupules, je vous conseille les exercices de style épistolaire rédigés par Julien Prévieux (en pdf) pendant sept ans. En réaction à ses infructueuses réponses à des offres d'emploi, il a décidé de les refuser d'emblée. Prévieux a ainsi rédigé et envoyé près de mille authentiques lettres de non-motivation, pataphysiques et délicieusement drôles, qu'il a réunies dans deux bouquins, l'un imprimé, l'autre numérique, accompagnées des réponses des employeurs interloqués. Raymond Queneau en serait ravi: il savait bien que des types qui s'acharnent à vous marcher sur les pinglots, ça vous fout en rogne... (Cf. Queneau: Exercices de Style, Éd. Gallimard, 1947).
Sur la première page de cette anthologie, on tombe sur une Note de l'Éditeur. En voici quelques extraits significatifs :
« Il y a huit ans, après avoir vainement cherché un emploi, il s’est mis à les refuser tous. Il a décidé de prendre les devants : refuser l’emploi qui nous est de toute façon refusé. Depuis, il a rédigé et envoyé plus de 1 000 lettres de non-motivation, en France et à l’étranger. Il a reçu environ 5% de réponses, en majorité automatiques. Vous trouverez ici une sélection des meilleures lettres, regroupées en deux parties : celles avec les réponses des entreprises, et celles restées sans réponse.L'artiste s'explique dans l'émission On revient vers vous :
La lettre de motivation est un jeu social dont personne n’est dupe, un exercice obligatoire dans le rituel du recrutement. Julien Prévieux joue à ce petit jeu comme quelqu’un qui n’en comprendrait pas les règles ni le sens (…).
À l’heure du « travailler plus » pour vivre moins, ces lettres de non-motivation nous réapprennent quelque chose de fondamental. Retrouver cette capacité, jouissive, libératrice, de répondre : non. »
Notes postérieures :
1) Je vous colle ci-dessous une dépêche plaisante du Monde à ce propos.
Le plein-emploi parodié en vidéo
Denis Podalydès dépasse les bornes ! Avec un collectif de comédiens, l'acteur de la Comédie-Française (également auteur et cinéaste) s'est amusé à parodier les offres de travail proposées par les agences du Pôle emploi. Sur ce site drolatique intitulé La Borne, l'internaute-chômeur a rendez-vous pour un entretien d'embauche dans une agence au décor futuriste et automatisé. Le demandeur est invité à répondre à un questionnaire absurde, conduit par une voix off robotique. Après résultat des tests, des propositions d'emploi adaptées aux compétences de chacun se veulent des plus étranges : dénigrateur, vaseman, briseur de rêves, gratteur de nez... Dans la rubrique "chômeur du mois", le lauréat n'est autre que l'acteur vedette qui se met en scène dans une vidéo de chômeur irrésistible. Le site est agrémenté de nombreuses vidéos satyriques - certaines en 3D. Cet ovni à l'humour corrosif est notamment soutenu - contre toute attente - par le ministère de la culture et de la communication. (Le Monde, 4/10/2010)
Vous avez besoin d'un modèle de lettre ?
Ne cherchez plus : notre site met gratuitement à votre disposition de nombreux exemples de courrier pour la vie de tous les jours. Pour résilier un abonnement ou féliciter des mariés, quitter un emploi ou demander un stage, simplifiez-vous la vie avec nos modèles gratuits, rédigés par des professionnels !
Vous allez enfin maîtriser l'art du courrier bien fait...
dimanche 15 février 2009
Cours d'Économie, de Bionomie, de Bonhomie...
« Celui qui croit pouvoir trouver en soi-même de quoi se passer de tout le monde se trompe fort; mais celui qui croit qu'on ne peut se passer de lui se trompe encore davantage. »
François de La Rochefoucauld : Réflexions morales, CCI
jeudi 12 février 2009
L'éducation, selon Chamfort
« On ne cesse d'écrire sur l'éducation, et les ouvrages écrits sur cette matière ont produit quelques idées heureuses, quelques méthodes utiles, ont fait, en un mot, quelque bien partiel. Mais quelle peut être, en grand, l'utilité de ces écrits, tant qu'on ne fera pas marcher de front les réformes relatives à la législation, à la religion, à l'opinion publique ? L'éducation n'ayant d'autre objet que de conformer la raison de l'enfance à la raison publique relativement à ces trois objets, quelle instruction donner tant que ces trois objets se combattent ? En formant la raison de l'enfance, que faites-vous que de la préparer à voir plutôt l'absurdité des opinions et des mœurs consacrées par le sceau de l'autorité sacrée, publique, ou législative, par conséquent, à lui en inspirer le mépris ? »Chamfort : Maximes et Pensées, nº4.
mercredi 11 février 2009
Le cinéma canadien en ligne
Voici un exemple de film intéressant à voir sur le site de l'ONF canadien :
Qallunaat! Pourquoi les blancs sont drôles
« Drôle? Qu’est-ce que les Blancs, que les Inuits appellent Qallunaat, ont de si drôle? Eh bien, parmi les comportements étranges qui les caractérisent, les Qallunaat échangent des inepties en guise de salutations, répriment leurs fonctions physiologiques, se plaignent constamment du froid et semblent avoir une propension à vouloir dominer le monde. Pourquoi les blancs sont drôles nous donne une belle leçon d’humilité en nous faisant ressentir ce que c’est que d’être sous la loupe de l’homme blanc. Rafraîchissant et original, ce documentaire possède la rare qualité d’éduquer avec intelligence.
Durée: 52' 08''
Gaza : savoir et ne rien dire, c’est être complice
D'un point de vue technique, vous remarquerez que les reportages de Chappate alternent bande dessinée, croquis sur le vif et photos retouchées.
Enfin, je conseille également les derniers articles de Jean Bricmont sur cette question.
Jean Bricmont (1952, belge) est professeur de physique théorique à l’Université de Louvain (Belgique). Il signa en 1997, en collaboration avec Alan Sokal, un ouvrage intitulé « Impostures intellectuelles », conçu pour dénoncer les abus d'utilisation de la terminologie des sciences dites "dures" par bon nombre de sociologues et de philosophes. Le bouquin déclencha un tollé considérable car il affectait directement, et à juste titre, maints monstres sacrés.
Marseille, le Panier, 1/4/06
lundi 9 février 2009
Olympe de Gouges, par Pierre Sané - Le Monde diplomatique
A contre-courant
Par Pierre Sané
Olympe de Gouges est de ces personnages que les manuels d’histoire ont trop souvent oubliés. Jusqu’aux travaux de l’historien Olivier Blanc (lire « “Celle qui voulut politiquer” »), elle a plutôt été peinte avec mépris comme une exaltée politique, une auteure sans grand intérêt, une révolutionnaire demi-mondaine. Pour ses premiers commentateurs, y compris Jules Michelet, elle est en réalité un esprit très en avance sur son temps, et pas seulement pour sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne de 1791. Le mélange intime entre son œuvre, ses convictions et sa vie justifie l’actualité de cette figure atypique et profonde. Elle a payé de sa vie ses engagements, le 3 novembre 1793, pour avoir soutenu les Girondins et pour avoir tenté de rétablir un gouvernement qui ne soit pas « un et indivisible ». De Gouges s’exclame sur l’échafaud : « Enfants de la patrie, vous vengerez ma mort ! » Il faut entendre ces quelques mots comme une invitation à considérer sa postérité, quelque deux cent quinze ans après son exécution.En 1998, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme, qui offre une reconnaissance internationale et une légitimité aux individus luttant pour promouvoir les droits fondamentaux. Considérant la multiplicité de ses convictions, et la puissance de sa défense des droits de la personne, c’est peu dire que de Gouges serait pleinement qualifiée pour recevoir ce titre.
Alors que nous célébrons le 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme — cet universel pour lequel elle s’est battue avec tant de vigueur et de conviction —, quel message et quelles leçons tirer de son action et de son œuvre ?
Dramaturge, pamphlétaire, pionnière de la lutte contre l’esclavage, défenseure de l’abolition de la peine de mort... Il est malaisé, voire impossible, de réunir en quelques termes le foisonnement d’engagements qui ont été ceux de cette femme dont l’activisme était motivé, raisonné, et les prises de positions d’un courage profond pour son temps.
Agir en vivant et vivre en agissant
En 1791, elle proclame l’égalité de l’homme et de la femme, entre lesquels elle propose d’établir de nouveaux rapports. Visionnaire, elle préconise la féminisation des noms de métier et imagine de nombreuses réformes sociales qui ne verront le jour, pour nombre d’entre elles, que deux siècles plus tard : concept d’assistance sociale pour la protection des veuves, des orphelins et des vieillards ; création d’établissements permettant aux femmes d’être soignées et d’accoucher dans la dignité et l’hygiène ; création d’ateliers nationaux pour les ouvriers sans travail ; abrogation de l’esclavage, etc. Elle n’a eu de cesse de construire une vie pleinement orientée vers autrui et en particulier vers les déshérités, les faibles, les marginalisés — par exemple, en défendant le droit des Noirs dans les colonies.Autant femme de lettres que femme politique, de Gouges porte avec un courage exemplaire le combat de l’égalité des droits. Elle a su, en autodidacte authentique, bâtir à partir d’elle-même le chemin de sa vie. Ce sens aigu, à vif, de ses responsabilités, conduit de Gouges à agir en vivant et à vivre en agissant. Sa vie n’est pas dissociable de son œuvre, et tout en elle tend vers l’autre, l’exclu, le bafoué. Elle ne se complaît pas dans la contestation de la situation pathétique que subissent certaines franges de la population : non, elle agit. Avec indépendance et force de caractère. Avec constance et esprit de méthode, en utilisant tous les moyens et recours à sa portée — son style, sa plume, sa voix.
Que d’exemples où, bien loin de se contenter d’avancer des propositions, notamment sur le mariage ou sur l’impôt volontaire, elle est allée jusqu’à vivre elle-même en actes toutes ses idées, les traduisant dans sa propre existence. Théorie et pratique sont ainsi intimement unies dans l’itinéraire d’une femme aux principes sans failles, à la morale sans concession et qui a condamné sa vie durant toute forme de corruption ou de détournement idéologique. Son esprit de conséquence et sa logique iront jusqu’à lui faire défendre Louis XVI, au nom de sa condamnation de la peine de mort.
On ne peut qu’admirer le courage et le dévouement d’une femme, dépeinte par Mirabeau comme une « ignorante », qui a su puiser son inspiration et sa force dans ses lectures et ses rencontres.
Auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, elle est devenue une figure emblématique des mouvements pour la libération des femmes. Si sa fierté et sa confiance en elle en font une figure assumée, elle n’a rien d’une suffragette. De Gouges reprend point par point, en les féminisant, les articles de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 pour montrer que la société est certes bisexuée, mais que la différence sexuelle ne saurait être un postulat ni en politique ni dans l’exercice de la citoyenneté.
Ce texte, quasi contemporain de la Déclaration de 1789 — qui ne reconnaît pas le droit de vote aux femmes —, est bien plus qu’un écrit vindicatif. C’est une avancée inédite proposant un programme détaillé, d’une modernité flagrante. La mise à égalité ne repose pas sur une simple constatation de la hiérarchisation catégorielle des sexes mais bel et bien sur un projet politique motivé et pleinement réfléchi : remplacement du mariage par une autre forme de contrat signé, responsabilité civile, droit au divorce et à l’héritage, etc. Une suite de projets d’un évident progressisme, et tout cela surgi de l’esprit d’une simple « ignorante »...
Le droit des femmes de participer au pouvoir et à la prise de décisions a été, de façon explicite, une des premières de leurs revendications. De Gouges reconnaissait ainsi que si « la femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune ». Deux siècles plus tard, le droit des femmes à la participation aux processus et aux instances de prise de décisions sociales, politiques et économiques, à tous les niveaux et dans les différents secteurs, devient officiel dans divers instruments internationaux : la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948) ; la convention sur les droits politiques de la femme (1952) ; le pacte international relatif aux droits civils et politiques (1966) et la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (1979), entre autres.
Contre l’esclavage
Militante sincère et authentique des droits civils, politiques, du respect de la dignité de la personne humaine, de Gouges combat pour le droit de chacun à ne pas voir sa liberté de mouvement et d’expression entravée et bafouée. Jamais elle n’aura été d’un seul camp, tel un idéologue zélé aveuglé par son propre militantisme. Elle ressent au contraire avec effroi et force critique les événements de la Terreur, notamment quand, en 1792, des hommes et des femmes succombent à une violence qui pervertit, selon elle, le bien-fondé de la philosophie et de l’action révolutionnaires.On l’a dit plus haut : de Gouges milite aussi contre l’esclavage, aboli par la Ire République en 1794 avant d’être rétabli par Napoléon huit ans plus tard. Dès 1788, elle publie ses Réflexions sur les hommes nègres, puis Le Marché des Noirs en 1790 et L’Esclavage des Noirs en 1792. Engagée dans cette lutte, elle adhère à la Société des amis des Noirs, aux côtés de Brissot de Warville, Condorcet ou Lafayette. La cause des femmes, la cause des Noirs, la cause des opprimés en général, tels sont les combats admirables que mène de Gouges.
Comment ne pas constater que sa figure même reflète le sentiment de la disparition du monde ancien, celui de l’Ancien Régime, au profit d’un monde nouveau, aux contours à dessiner ? En ce sens, de Gouges fait aussi figure de passerelle et de passage.
Qui est-elle (car on ne saurait utiliser le passé avec elle) : un précurseur des féminismes des siècles ultérieurs, la pertinente et spirituelle rédactrice de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, une écrivaine de talent, une partisane des idées de liberté, une penseuse politique, une idéaliste pour qui tout être humain a le droit d’être défendu ?
Comment repenser et revaloriser son héritage dans toutes ses facettes ? N’oublions pas ses paroles. Plus que cela, reconnaissons avec profit leur profondeur et leur utilité pour nos sociétés. Inutile pour ce faire de travestir sa pensée et ses propos. Son œuvre et sa vie — reflet l’une de l’autre — contiennent en germe la base sur laquelle nombre de combats se sont ensuite menés et continuent de l’être.
De Gouges invite, par-delà les siècles et les luttes menées depuis 1789, à une nécessaire permanence de l’esprit de résistance et de vigilance qui l’a tant caractérisée et pour lequel elle est morte avec dignité. De Gouges est une porte d’entrée inédite non seulement pour mieux comprendre mais aussi pour relever les défis contemporains : pauvreté, inégalités sociales, viols des droits civiques et politiques, marginalisation voire négation de la femme et de ses droits, discriminations, etc.
Ne prenons que le cas tragique et rémanent de la pauvreté. Ce gouffre est loin de s’être refermé depuis des décennies, voire des siècles. Dans l’actuelle économie mondialisée, l’abîme qui sépare ceux qui possèdent de ceux qui n’ont rien n’est pas simplement le phénomène géographique défini en termes de Nord et de Sud. Une faille croissante divise de nombreuses sociétés de ce qu’on appelle « le Sud », tandis que le chômage est revenu hanter un grand nombre de nations industrialisées.
Une marraine symbolique
De Gouges est une référence au sens où elle réussit à mêler, et à traduire dans la pratique, des formes d’engagement très variées. Elle rassemble les valeurs contenues dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Quelle marraine plus symbolique et puissante que de Gouges ? Humaniste, universaliste, patriote, solidaire, elle a usé jusqu’au bout de sa pensée critique, avec honnêteté et principes, contre toute forme d’autoritarisme et d’inégalités. Sa vie et son œuvre sont tout à la fois traversées et nourries par ses idéaux — ceux de démocratie, d’état de droit, de solidarité, de non-violence ou d’égalité, qui ne sont rien moins que les terreaux fondamentaux de nos sociétés contemporaines.
Pierre Sané, Secrétaire général d’Amnesty International, Londres.
Supplément Olympe de Gouges, Le Monde diplomatique
mercredi 4 février 2009
Bloguons en français
Le règlement est en ligne à l'adresse : http://lewebpedagogique.com/concours-fipf.
Les enseignants devront ouvrir le blog sur la plateforme du Web pédagogique.
(Source : Le Français dans le Monde, nº 361, page 6 - janv-fév. 2009)
Pensées du Chat
Pensees_du_Chat-Philippe_Geluk