Merci pour le tuyau, Maite.
El Empleo, Argentine 2008.
Réalisation : Santiago 'Bou' Grasso
Idée : Patricio Plaza
Animation : Santiago 'Bou' Grasso / Patricio Plaza
Design des titres : Natalia Acosta
Production : Opusbou
Philologue, traducteur, jadis prof de français par temps d'anglobais obligatoire, désormais à la retraite (du travail, pas de la vie).
Haïti est toujours en logique de survie. Les haïtiens sont pourtant décidés à prendre leur destin en main. Dans les quartiers de Port-au-Prince, mais aussi dans les zones rurales de Petit Goâve ou de Grande Anse, là où les aident les équipes de MdM, ils font preuve d'un courage remarquable pour tenter de se construire un autre avenir.Hier, 10 janvier, Le Monde et Rémis Courgeon / Médecin du Monde ont mis en ligne un visuel interactif qui se veut un portrait inachevé d'Haïti, deux ans après le séisme qui a coûté la vie à plus de 220 000 personnes.
Sorti en 1997, "Les nouveaux chiens de garde" s’est vendu à 250 000 exemplaires sans que son auteur (Serge Halimi) ait concédé le moindre passage en télé.Ou trois, par mémoire biaisée, si vous permettez, parce qu'on se souvient aisément d'une contribution considérable, maintenant classique, dans ce domaine : l'essai Manufacturing Consent. The Political Economy of the Mass Media, publié en 1988 par Edward S. Herman et Noam Chomsky (La Fabrication du consentement. De la propagande médiatique en démocratie, Agone, 2008 *).
En 1932, les chiens de garde que Paul Nizan prenait pour cible étaient les philosophes au service du pouvoir. Ceux de Serge Halimi sont les éminents journalistes et les médiacrates au service des puissances d’argent. Le livre est devenu un film qui sort mercredi 11 janvier.
Les nouveaux chiens de garde : le film qui accuse les journalistes
Il ne vous aura pas échappé que des élections présidentielles se tiendront au mois de mai 2012. L'espace médiatique sera essentiellement occupé par ce rendez-vous national, les journalistes, éditorialistes et chroniqueurs se succéderont à l'antenne pour étudier les sondages, analyser à la loupe les programmes des différents candidats qui seront reçus sur tous les plateaux hertziens. Un événement politique d'importance comme il n'y en a qu'une fois tout les cinq ans qui ranimera à coup sûr les soupçons de collusions entre journalistes et politiques. Comment croire à l'objectivité d'un journaliste et des proclamés prescripteurs d'opinion lorsque ceux-ci tutoient les acteurs de la vie politique, se retrouvent régulièrement autour de dîners mondains et parfois même partagent leur vie avec l'un/une d'eux ?
Gilles Balbastre et Yannick Kergoat ont réalisé Les Nouveaux chiens de garde pour dénoncer cette presse qui se revendique indépendante, objective et pluraliste, se prétend contre-pouvoir démocratique alors même qu'elle est propriété de grands groupes industriels du CAC40 inévitablement proches du pouvoir. Un document à charge auquel a participé Serge Halimi, actuel directeur du mensuel d'opinion Le Monde Diplomatique et auteur de l'essai Les Nouveaux chiens de garde (1997, Liber-Raisons d'agir). Ce n'est bien entendu pas à la télévision que nous pourrons découvrir le film mais en salle. La date de sortie des Nouveaux chiens de garde est fixée au 11 janvier 2012.
La première traduction en français (souvent très fautive) sous le titre (inexact et trompeur) de La Fabrique de l’opinion publique. La politique économique des médias américains, était parue en 2003 aux éditions Le Serpent à plumes.
(...) Indépendance, objectivité et pluralisme : les ambitions fièrement affichées par les très hauts gradés des principaux médias ne résistent pas à l’épreuve. Certes, la France n’est pas la Corée du Nord... Mais, grâce à ce film, et entre autres, on apprendra comment la rédaction de TF1 protège les intérêts de son employeur le groupe Bouygues ; on découvrira comment les mandarins du journalisme se vendent (et quels sont les tarifs de leurs « ménages ») ; on appréciera les prestations des experts en expertise qui papotent partout et s’égarent souvent : pathétiques gardiens de l’ordre économique et social, qui, de Michel Godet à Élie Cohen en passant par Alain Minc, tournent en boucle entre les entreprises et les plateaux de télé sans cesser de marmonner la même antienne libérale depuis plus de vingt ans. Et parce que rien n’est plus efficace que le témoignage des intéressés eux-mêmes, la voix off, caustique, laisse la parole à la ribambelle des vedettes en tout genre : éditocrates, patrons, présentateurs, pseudo-savants. De moins médiatiques invités (par les réalisateurs) ponctuent le scénario de quelques remarques acides : les économistes Frédéric Lordon et Jean Gadray, le journaliste Michel Naudy, le sociologue François Denord et Henri Maler, l’un des fondateurs d’Acrimed. (...)— Valerianne, AGORAVOX (le média citoyen), vendredi 13 janvier :
(...) Et les exemples cités, souvent très drôles, ne font pas de cadeaux… Ainsi, Jean-Pierre Elkabach pris en flagrant délit de flatterie éhontée envers son patron, Arnaud Lagardère – Luc Ferry et Jacques Julliard, invités a priori pour confronter leurs avis théoriquement divergents, se renvoyant la balle avec forces complicité et amabilité – Michel Field faisant la promo de Casino ou d’Arnaud Lagardère, encore lui…, lors d’un congrès UMP - Alain Duhamel multipliant en excès les éditoriaux (jusqu’à une dizaine à la fois), illustrant à lui seul cette dérive d’omniprésence que dénoncent aussi les deux cinéastes… Ainsi ces journalistes, si compréhensifs avec les puissants (Laurent Joffrin mettant plus d’une minute pour poser, avec circonvolution et affectation, une question gênante à Jacques Chirac…), mais durs et autoritaires avec les plus faibles (David Pujadas demandant avec insistance et fermeté au représentant syndical, Xavier Mathieu, de revenir au calme… - idem avec Yves Calvi face à un éducateur de banlieue…). Ainsi tous ces médias, possédés par un noyau réduit de grands décideurs (les Bouygues, Lagardère, Bolloré, Dassault, Pinault…), qui occultent les reportages gênants (cf l’exemple de TF1 refusant d’évoquer le défaut de construction de la centrale nucléaire de Flamanville, dont le chantier est dirigé par Martin Bouygues…). Ainsi également ces prestations de « ménages », ces animations de colloques d’entreprises, payées à prix d’or, que de nombreux journalistes acceptent de faire, au mépris de toute éthique (cf l’exemple d’une Isabelle Giordano qui invite sur son émission de France Inter intitulée « Service public » le chef d’entreprise pour lequel elle a animé quelques jours plus tôt un séminaire…) Ainsi, ces experts, sollicités à tout bout de champ, qui squattent depuis des lustres les plateaux TV, toujours présentés comme universitaires ou chercheurs, alors qu’ils ont des accointances avec les plus grandes entreprises du CAC 40 (en tant qu’administrateur ou parce qu’ils y animent des séminaires…), sûrs d’eux-mêmes, condescendants, et incapables de la moindre autocritique, même quand ils sont pris en flagrant délit d’incompétence (cf l’exemple flagrant d’Alain Minc et de l’économiste Daniel Cohen qui assuraient en 2008 que la crise financière était passée…)Ainsi, surtout, ce côté « pensée unique », qui nous rabâche toujours les mêmes faits divers (destinés à « faire diversion », comme le disait si bien Bourdieu), les mêmes rengaines de « réformes nécessaires »… les mêmes caricatures (sur les cités de banlieue, l’insécurité…), montrant surtout le mépris de classe dont font preuve les journalistes, trop inféodés eux-mêmes au pouvoir. (...)— L'EXPRESS ; entretien avec Yannick Kergoat, jeudi 12 janvier.
(...) La vraie critique des médias se trouve dans les livres de Pierre Bourdieu, Serge Halimi, les films de Pierre Carles, les articles du Monde Diplomatique, de PLPL, du Plan B ou enfin dans des actions d'une association comme l'Acrimed, dont je suis membre. La critique des journalistes ne doit pas être réservée aux journalistes eux-mêmes. Elle se doit d'être politique.(...)_________________________________
Certains vous reprocheront peut-être le caractère "simpliste" de votre analyse. Que leur répondez-vous ?
Les questions que nous posons sont effectivement simples. Il suffit de répondre par oui ou par non. Est-ce normal qu'un journaliste fasse des ménages pour des groupes industrielles ou que la femme d'un ministre des affaires étrangères alors en exercice soit nommée par le chef de l'état directrice générale de l'Audiovisuel Extérieur de la France? Nous revendiquons le côté satirique de notre film. C'est un pamphlet, un combat pour réveiller les consciences. Nous grossissons volontairement le trait par moment, mais derrière il y a toujours des arguments précis. (...)
Du 28 novembre au 9 décembre 2011, les experts et dirigeants internationaux [ont débattu] à Durban des mesures urgentes à prendre pour enrayer le réchauffement de la planète. A l’autre bout du monde, au cœur de l’Amazonie, les Indiens observent, attentifs et inquiets, leur environnement qui se transforme. ARTE Reportage leur donne la parole.Le fleuve en question, c'est le Mirití-Paraná, en Amazonie colombienne, où tentent de mener leur vie les membres de la communauté Matapi, dont le savoir ancestral —qu'ils essaient maintenant de compiler— leur a toujours permis de vivre en harmonie avec leur milieu, aujourd'hui sérieusement altéré. Ciro, capitaine Matapi, le dit clairement : qu’il vienne piller l’or ou qu’il veuille aider à coup de « services environnementaux », l’homme blanc menace la société indienne et son environnement… la forêt.
« En Amazonie, des Indiens perçoivent intrigués d’étranges phénomènes climatiques : les saisons se décalent et s’embrouillent, la pluie vient trop tard, certains fruits mûrissent et tombent avant la montée du fleuve, des poissons ne mangent plus à leur faim. Et la chaleur s’abat tôt le matin sur les cultures au jardin. Au fin fond de la forêt, des chamans leur parlent des Blancs qui ont trop construit d’usines, trop ouvert le ventre de la terre pour en extraire l’or et le pétrole, et qui ont troué le ciel. Des Blancs qui déboulent désormais en Amazonie pour leur « acheter de l’oxygène » et leur proposer des « stages de préservation » !Le documentaire est découpé en sept épisodes thématiques tirés chacun de la sagesse indienne :
D’innombrables ethnies indiennes préservent l’Amazonie depuis la nuit des temps. Grâce au savoir ancestral transmis par les anciens, au respect des lieux sacrés – où se reproduisent les espèces – et des plantes sacrées comme la coca et le yagé qui concentrent la connaissance, ils règlent le temps et le monde.
C’est à un voyage en pirogue que nous vous convions. Au gré de l’eau et des mythes. Mais un voyage à leur rythme, depuis leur regard, leur vision du monde et du temps, leur perception des Blancs et du changement.
Un voyage poétique, onirique parfois. Mais un voyage inversé, du fond de la forêt – dans une communauté Matapi – au monde des Blancs – dans la bourgade de Leticia – en passant par les communautés indiennes Tikuna ou Muinane déplacées par la violence ou rattrapées par la ville.
D’un monde mythique à un monde blanc déréglé où les Indiens tentent de partager leurs connaissances puis d’imposer leur voix.
A chaque étape, une thématique depuis la parole indienne, associée à un tableau qui dépeint une « cosmogonie » – une vision du monde depuis ses origines. L’univers graphique magique du peintre Miguel accompagne la parole et le monde indiens. »
1. Terre-mère : « La terre est mère de toutes choses, elle partage la vie. La mère est terre, elle nourrit les humains qu’elle met au monde. La femme défriche, sème, cueille, pêche. Elle donne à la terre les graines et les pousses qui donneront le piment et la yuca. La femme demande à la terre les fruits qu’elle cueille là-haut, tout en haut des arbres infinis, comme celui de l’açaï où elle grimpe telle le singe. Pourtant, au fond de la forêt, sur le fleuve Mirití-Paraná, affluent d’un affluent de l’Amazone, les saisons ont changé, et perturbent les cycles de la nature. »Chaque épisode comporte à son tour des contenus auxquels on accède en cliquant sur les encadrés correspondants à droite de l'écran.
2. Parole Coca : « Si la femme est yuca, l’homme est tabac ou coca. Les plantes magiques lui donnent accès à la connaissance ancestrale, au savoir. L’homme blanc est venu dans la forêt, il a touché au sacré, il a perturbé les cycles du savoir. La nature se dérègle. Les Matapi sont inquiets. »
3. Aux origines : « Depuis le début du temps, l’homme est nature, les arbres sont des êtres vivants, les animaux sont des personnes. Voyage en cosmogonies, au loin chez les Matapi, comme près de Leticia chez les Ticuna. »
4. Initiations : « Le monde se transmet, de génération en génération. L’être humain est une partie de la nature, la nature fait partie de l’être humain. Ce sont les « abuelos » – les anciens, les grands-parents – qui garantissent la transmission de la connaissance. Le droit de mourir et de retourner à la terre permet la venue de nouvelles générations, dans la permanence du savoir. »
5. Univers menacé : « Chaque homme est un peu pierre, un peu arbre, un peu tabac, un peu yuca, un peu flore, un peu faune… Lorsque l’on tue un peu de cela, on se tue soi-même.
Chez les Muinane, Tikuna ou Matapi, l’arbre parle : la forêt et le fleuve se sentent menacés, l’Indien perd son identité. La terre n’est pas une marchandise, les routes éloignent les animaux, le réchauffement climatique dérègle les saisons. Les Indiens doivent retrouver leur monde mythique. »
6. Savoirs partagés : « A l’université de Leticia, les étudiants indiens absorbent le savoir des Blancs, et apportent leur savoir empirique, leur infinie connaissance de la forêt et du fleuve. Les professeurs s’imprègnent aussi de leur vision du monde et « s’indianisent »… Mais au fond de la forêt, déboulent des ONG qui prétendent enseigner aux Indiens… à préserver l’environnement ! »
7. Sentier de la discorde : « Les Indiens de l’Amazonie colombienne ont conquis des droits, comme ceux d’administrer leurs territoires, de décider de l’éducation qu’ils donnent à leurs enfants, de choisir leur système de santé… Ceux qui veulent exercer ces droits se retrouvent souvent embarqués sur le terrain des Blancs, avec leurs règles et leurs contradictions.
Les capitaines et chamans indiens sont venus du fond de la forêt pour une réunion bi-annuelle avec les autorités administratives à Leticia. Depuis quelques années, le gouvernement régional transfère aux AATIs (Associations d’autorités traditionnelles indiennes) le budget correspondant à la population de leur communauté. Des sommes énormes… Avec l’argent, viennent la méfiance, les doutes, la discorde. Désormais, les Indiens aussi demandent aux Blancs de rendre des comptes… »
Monsieur le Ministre de la Défense Nationale,
Permettez-moi de prendre la respectueuse liberté de vous exposer ce qui suit, et de solliciter de votre bienveillance l'appui nécessaire pour obtenir une démobilisation rapide. Je suis sursitaire, âgé de 24 ans, et je suis marié à une veuve de 44 ans, laquelle a une fille qui en a 25. Mon père a épousé cette fille. A cette heure, mon père est donc devenu mon gendre, puisqu'il a épousé ma fille. De ce fait, ma belle-fille est devenue ma belle-mère puisqu'elle est la femme de mon père. Ma femme et moi avons eu en janvier dernier un fils. Cet enfant est donc devenu le frère de la femme de mon père, donc le beau-frère de mon père. En conséquence, mon oncle, puisqu'il est le frère de ma belle-mère. Mon fils est donc mon oncle. La femme de mon père a eu à Noël un garçon qui est à la fois mon frère puisqu'il est le fils de mon père, et mon petit-fils puisqu'il est le fils de la fille de ma femme. Je suis ainsi le frère de mon petit fils, et comme le mari de la mère d'une personne est le père de celle-ci, il s'avère que je suis le père de ma femme, et le frère de mon fils. Je suis donc mon propre grand-père.
De ce fait, Monsieur le Ministre, ayez l'obligeance de bien vouloir me renvoyer dans mes foyers, car la loi interdit que le père, le fils et le petit-fils soient mobilisés en même temps.
Dans la croyance de votre compréhension, veuillez recevoir, Monsieur le Ministre, l'expression de mes sentiments les meilleurs.
PS// Pour la petite histoire, il a été réformé pour état psychique instable et préoccupant, troubles mentaux aggravés par un climat familial très perturbant.
MARIE. Je lui ai promis le silence. Elle est dans une situation on ne peut plus étrange... et la discrétion me commandait...
HÉNAULT (passionné). Oh ! Oh !...
MARIE. (bas, se penchant vers l'oreille d'Hénault). Née sous l'auspice de l'amour et du malheur.
HÉNAULT (passionné). Ah ! Ah !...
MARIE. Puis-je vous demander le secret sur cette affaire ?
HÉNAULT. J'en serai le tombeau, madame.
MARIE. Eh bien, voilà... Gaspard, mon frère... le maître de Champrond...
HÉNAULT. Oui, Gaspard de Vichy, le chasseur, votre frère...
MARIE. ... a eu jadis la comtesse d'Albon pour maîtresse.
HÉNAULT. Une d'Albon de Saint-Forgeux ?
MARIE. Oui. Une vieille famille du Dauphiné. Elle était séparée de son mari quand elle rencontra Gaspard qui lui fit une fille —une fille prénommée Julie, qu'il ne reconnut pas, et à laquelle on donna le nom de Lespinasse... une terre depuis longtemps dans la famille des Albon. L'enfant fut tendrement élevée par sa mère avec ses enfants légitimes. Et puis, lorsque la petite eut sept ans, Gaspard se maria.
Un temps. Devinez avec qui ?
HÉNAULT. Avec la comtesse d'Albon devenue veuve ?
MARIE. Là, monsieur, vous donnez dans la facilité. Non. Avec Diane d'Albon, la fille aînée —et elle, légitime— de sa maîtresse qui perdit son amant, de ce fait, tout en trouvant un gendre.
HÉNAULT. Jour de Dieu !
MARIE. Du coup, Julie se retrouva être la belle-fille de Diane, sa demi-sœur, épouse de Gaspard.
HÉNAULT (tendant l'oreille). Comment ?
MARIE. Je vous dis que la demi-sœur de Julie devint sa belle-mère.
HÉNAULT (dubitatif). Hé !
MARIE. Vous me suivez ?
HÉNAULT. D'un peu loin, mon amie.
MARIE. Ce n'est pas tout : belle-fille de sa demi-sœur, Julie devint en même temps belle-sœur de son père... puisqu'il venait d'épouser sa demi-sœur.
HÉNAULT. Diantre !
MARIE. Il ne faut pas être distrait, je sais. Moi-même, quelquefois, quand je récapitule... Enfin, je ne voulais que vous donner l'idée de la position compliquée de cette jeune fille au sein de sa famille. Je devrais dire MA famille puisque Gaspard étant mon frère, sa fille est donc ma nièce.
HÉNAULT. Oui, là je m'y retrouve.
MARIE. Une nièce bâtarde puisqu'elle est fille illégitime, mais néanmoins aimable. À la mort de sa mère, la comtesse d'Albon —Julie avait alors seize ans— elle fut recueillie par Gaspard.
HÉNAULT. Son père, le chasseur...
MARIE. ... et devint naturellement la gouvernante des fils de la maison.
HÉNAULT. Donc... attendez que je m'y retrouve tout seul...
Ton triomphant :De ses neveux ?
MARIE. De ses demi-neveux par Diane, sa demi-sœur, ou de ses demi-frères par Gaspard, puisque Julie et ces enfants avaient le même père.
Hénault hoche la tête et entrouvre les bras, renonçant à comprendre.(...)
Un enfant sur dix vit dans une famille recomposée
Le Monde.fr | 23.10.2013 à 00h02 • Mis à jour le 23.10.2013 à 09h49 |
Par Catherine Rollot
Un million et demi d'enfants de moins de 18 ans, soit un enfant sur dix en France, résident dans des foyers recomposés, c'est-à-dire dans une famille où les enfants ne sont pas tous du couple actuel. C'est ce qui ressort des chiffres publiés, mercredi 23 octobre, par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), dans une étude sur "les enfants en famille recomposée".