J’essaie de donner un éclairage politique à des histoires individuelles, dit-elle au blog Big Browser hébergé par le quotidien Le Monde. C’est le cas pour la bande dessinée sur la charge mentale, qui m’est venue de mon expérience personnelle.
Sa position est foncièrement politique, elle se veut directe, elle ne prône aucunement l'art pour l'art :
Quant au format de la bande dessinée, ce sont les dessins qui me permettent de faire passer rapidement mes idées. Ils n’ont pas vocation à être esthétiques.
Elle voudrait déclencher l'émotion, pour que l'information reste et que l'action soit possible. Elle sait qu'on ne passe pas à l'action que lorsque l'émotion y est pour quelque chose : on ne mobilise que par les affects.
Prenez le temps d'accéder un moment à son blog dont l'exergue porte : Politique, trucs pour réfléchir et intermèdes ludiques. Vous y trouverez, entre autres, Fallait demander, sa BD en ligne sur la charge mentale, cet aspect immatériel et usant —grosse fatigue !— auquel on ne pense pas trop quand on analyse la très inégale répartition des tâches ménagères et parentales, l'organisation de la vie familiale ou commune. Vous y apprendrez sans conteste de simples vérités, genre...
En Palestina ni siquiera nos proponemos pasar por la formalidad de consultar los deseos de los habitantes del país. Las cuatro grandes potencias están comprometidas con el sionismo, y el sionismo, correcto o incorrecto, bueno o malo, está anclado en antiquísimas tradiciones, en necesidades actuales y en esperanzas futuras de mucha mayor importancia que los deseos y reservas de los 700.000 árabes que habitan esta antigua tierra. ["... and of far profounder import than the desires and prejudices of the 700,000 Arabs who now inhabit that ancient land." : Balfour memorandum of 19 August 1919, "Syria, Palestine and Mesopotamia"]
(inSir Arthur James Balfour, Documents on British Foreign Policy 1919-1939, p. 345. Cité en castillan dansHenry Cattan, Palestina, los árabes e Israel, Siglo XXI, México, 1971. Cité en anglais dans Michael J. Cohen, Britain's Moment in Palestine. Retrospect and Perspectives, 1917-1948, Routledge, London & New York, 2014, p. 55)
Notre mémoire commémore les 69 ans de la Nakba, la «catastrophe» des Palestiniens : massacre des uns et expulsion des survivants ; expulsion de leurs maisons, de leurs terres, de leurs villages, de leurs villes par les troupes sionistes. Dans son ouvrage All That Remains: The Palestinian Villages Occupied and Depopulated by Israel in 1948, Institute for Palestine Studies (Tout ce qui reste, Institut des études palestiniennes, 2006), Walid Khalidi (Jérusalem, 1925) a répertorié 418 villages rasés en Palestine. Vies, villages, arbres, cultures, noms (toponymie)... tout y passa. Amnon Neumann, ancien soldat du Palmach, en témoigne, à sa manière, sur cet enregistrement vidéo. C'est comme cela que naquit l'État juif, raciste, colonial et d'apartheid d'Israël.
Plus de 12 millions de Palestiniens vivent à travers le monde, dont la moitié dans les Territoires occupés et en Israël, selon des chiffres officiels palestiniens. Plus de 5,5 millions sont enregistrés comme réfugiés auprès de l’ONU. Libération, 15/05/2017.
L’annuelle « Marche du retour » organisée par les Palestiniens en Israël, en guise de commémoration de la Nakba – l’expulsion de centaines de milliers de Palestiniens de leurs foyers en 1948 –, a été bloquée par la police israélienne pour la première fois de son histoire. La police a refusé une autorisation aux organisations, prétendant qu’elle manquait d’agents pour superviser la marche. Mais les dirigeants palestiniens en Israël accusent le gouvernement d’extrême droite de Benjamin Netanyahou
d’être derrière cette décision, dont ils croient qu’elle est l’ultime
démarche en date en vue de réduire au silence leur commémoration des
événements d’il y a 69 ans. Pour la Palestine (Belgique), 15/05/2017.
Voici un petit souvenir de ce qu'était la Palestine avant sa catastrophe.
Cet ouvrage contre l'oubli est introduit par un avant-propos de Pedro Martínez Montávez qui nous rappelle : "La historia de la cuestión palestina está llena de ultrajes a la verdad y de crímenes contra la memoria". Dans ce sens, dit-il, "este libro se enfrenta radicalmente, y con gallardía, contención y ecuanimidad, a tanta historiografía intencionadamente desvirtuadora y en gran parte falaz o sencillamente ignorante, que se ha ido acumulando sobre la materia". Et il lance une question simple, essentielle et percutante : "¿No merecían estas gentes [les Palestiniens dans leur imposante diversité] seguir viviendo —eso sí, "viviendo"— como estas imágenes demuestran que vivían?".
Cet ouvrage collectif ne constitue pas un exercice de nostalgie, mais d'affirmation, selon Teresa Aranguren, responsable de l'édition avec Sandra Barrilaro, Johnny Mansour et Bichara Khader. Ses textes tombent à point nommé. On lit, par exemple, un témoignage très éloquent du juif russe Asher Ginsberg, dont le pseudonyme était Ehad Ha'am, qui écrivait en 1891 :
Tenemos la costumbre de creer, los que vivimos fuera de Israel, que allí la tierra es ahora casi completamente desértica, árida y sin cultivar y que cualquiera que quiera adquirir tierras allí puede hacerlo sin ningún inconveniente. Pero la verdad es muy otra. En todo el país es difícil encontrar campos cultivables que no estén ya cultivados, sólo los campos de arena o las montañas de piedras que no sirven para plantaciones permanecen sin cultivar. Ehad Ha'am : Verdad de la tierra de Israel, 1891 (en français La Vérité d'Eretz Israël). Cité par Ilan Halevi dans Sous L'Israël, La Palestine, Le Sycomore, Paris, 1979.
Telle était, en effet, l'idée répandue par le premier sionisme, au point que les journaux intimes des juifs émigrés notamment au début du XXe siècle avouaient le désappointement de leurs auteurs en constatant, à leur arrivée en Palestine, qu'il s'agissait bel et bien d'une terre pas exactement vide... Témoin, les recherches et lectures d'Ilan Pappé à ce propos. À son tour, Chaim Waizmann reconnaissait ouvertement : "Si uno lee los textos sionistas... no encuentra casi ninguna mención de los árabes." ("Quand on lit les textes sionistes... on n'y retrouve presque aucune mention des Arabes").
"Si j'étais un leader Arabe, je ne signerais jamais un accord avec Israël.
C'est normal ; nous avons pris leur pays. Il est vrai que Dieu nous l'a
promis, mais comment cela pourrait-il les concerner ? Notre Dieu n'est
pas le leur.
Il y a eu l'antisémitisme, les Nazis, Hitler, Auschwitz, mais était-ce
leur faute ? Ils ne voient qu'une seule chose : nous sommes venus et
nous avons volé leurs terres. Pourquoi devraient t-ils accepter cela ? David Ben-Gourion (1er Premier Ministre israélien), cité par Nahum Goldmann dans "Le Paradoxe Juif", page 121.
"Ne nous cachons pas la vérité… Politiquement nous sommes les
agresseurs et ils se défendent. Ce pays est le leur, parce qu’ils y
habitent, alors que nous venons nous y installer et de leur point de vue
nous voulons les chasser de leur propre pays. Derrière le terrorisme
(des Arabes) il y a un mouvement qui bien que primitif n'est pas dénué
d'idéalisme et d'auto-sacrifice." David Ben-Gourion : Tiré de la page 91 d'Israël, Palestine, États-Unis : Le Triangle Fatidique (Préface d’Edward Saïd, Montréal, Écosociété, 2006, 664 p.), de Noam Chomsky.
Loin de l'actu surexposée et ressassée des grands média, il y a bon nombre d'événements qui nous interpellent autrement dont on ne parle que peu, presque jamais ou, en tout cas, beaucoup moins qu'il ne faudrait.
Nous avons commencé à passer internet au peigne fin afin d'y repérer et choisir des faits ou sujets hors actu qui vont constituer la matière de notre journal des infos dont on ne parle que plutôt peu.
En voici notre septième sommaire (9.05.17). Et merci beaucoup à mes élèves pour leurs contributions !
(Impossible de mettre un accent circonflexe sur un mot faisant partie du nom d'un tableau de Pinterest -donc, sur son adresse URL- si l'on veut insérer celui-ci dans un billet de blog)