jeudi 11 décembre 2014
mercredi 3 décembre 2014
La Loi Bâillon et la mauvaise Réputation
La délégation du gouvernement espagnol en Estrémadure a imposé une amende de 331€ à un retraité pour chanter "La mauvaise réputation" de Georges Brassens (1921-81) —lors d'une manifestation pour le revenu de base à Merida, chef-lieu de la région. Chantait-il si affreusement ? Était-il un émule d'Assurancetourix ?
Les libéraux —aussi bien dans les monarchies que dans les républiques— ne se contentent pas de piller le trésor public, spolier la classe ouvrière, saccager et polluer la nature, réchauffer la planète ou détruire la biodiversité. Ils savent que pour y parvenir, il est essentiel de contrôler les esprits, d'humilier les insoumis et de semer la trouille —car une population qui subit leurs sévices risque de vouloir en découdre.
Candide a déjà cité sur ce blog le dominicain Henri-Dominique Lacordaire (1802-61) :
Voilà pourquoi nos libéraux préfèrent déréglementer en amont et décréter en aval, déréguler dans le domaine économique (tout en renflouant à nos dépens les grands spéculateurs financiers) et légiférer sans complexes en matière de « sécurité citoyenne ». Autrement dit, ils ont une volonté de répression et d'intimidation envers les contestataires et autres récalcitrants qui ne va pas fléchir facilement, si bien que Manolo Pineda, notre cher retraité estrémègne, n'est pas le seul Espagnol à en bénéficier. Nous y avons tous droit, mieux vaut ne pas se leurrer là-dessus :
Les libéraux —aussi bien dans les monarchies que dans les républiques— ne se contentent pas de piller le trésor public, spolier la classe ouvrière, saccager et polluer la nature, réchauffer la planète ou détruire la biodiversité. Ils savent que pour y parvenir, il est essentiel de contrôler les esprits, d'humilier les insoumis et de semer la trouille —car une population qui subit leurs sévices risque de vouloir en découdre.
Candide a déjà cité sur ce blog le dominicain Henri-Dominique Lacordaire (1802-61) :
« Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit », 52e Conférence de Notre-Dame, 1848.
Voilà pourquoi nos libéraux préfèrent déréglementer en amont et décréter en aval, déréguler dans le domaine économique (tout en renflouant à nos dépens les grands spéculateurs financiers) et légiférer sans complexes en matière de « sécurité citoyenne ». Autrement dit, ils ont une volonté de répression et d'intimidation envers les contestataires et autres récalcitrants qui ne va pas fléchir facilement, si bien que Manolo Pineda, notre cher retraité estrémègne, n'est pas le seul Espagnol à en bénéficier. Nous y avons tous droit, mieux vaut ne pas se leurrer là-dessus :
Oui, cette loi libérale espagnole a été unanimement baptisée "Loi Bâillon". Nous l'avons lu, par ci...
« Alors que l’Espagne vit une crise humanitaire sans précédent, le mouvement social subit une répression constante d’un régime qui a peur du changement et protège ses intérêts. »...par là... ou encore par là...
« (...) le Conseil [de l'Europe] critique l’usage disproportionné de la force policière contre des manifestations anti-austérité qui se sont déroulées en Espagne. »Dans son Discours sur la liberté de la presse, prononcé à la Société des Amis de la Constitution, le 11 mai 1791, Maximilien Robespierre argumentait néanmoins ce qui suit :
« Si ceux qui font les lois ou ceux qui les appliquent (...) ne sont que des hommes, s'il est absurde que la raison d'un homme soit, pour ainsi dire, souveraine de la raison de tous les autres hommes, toute loi pénale contre la manifestation des opinions n'est qu'une absurdité. »Et il ajoutait un peu plus loin :
« Qui ne voit combien le combat est inégal entre un citoyen faible, isolé, et un adversaire armé des ressources immenses que donne un grand crédit et une grande autorité? Qui voudra déplaire aux hommes puissants, pour servir le peuple, s'il faut qu'au sacrifice des avantages que présente leur faveur, et au danger de leurs persécutions secrètes, se joigne encore le malheur presque inévitable d'une condamnation ruineuse et humiliante ? »Candide soutient Manolo Pineda, lui et sa liberté d'expression. On veut l'intimider et ruiner sa réputation. À cet égard-ci, il est bien probable qu'il s'en fiche, vu qu'il comprend la chanson qu'il prend plaisir à chanter. Et puis, après ses 43 ans de travail... je me souviens d'une anecdote racontée par Chamfort, la numéro 908 de mon édition :
« On appela à la cour le célèbre Levret, pour accoucher la feue dauphine. M. le Dauphin lui dit : "Vous êtes bien content, M. Levret, d'accoucher Madame la Dauphine ? cela va vous faire de la réputation. — Si ma réputation n'était pas faite, dit tranquillement l'accoucheur, je ne serais pas ici. »Quant aux censeurs de Manolo Pineda et à leur valetaille zélée, rappelons la chanson aux 331€ à leur souvenir car, comme on pouvait s'en douter, dans cet hymne apatride à la mauvaise réputation, tout est bon, comme dans le cochon :
NOTE du 1er juillet 2015 (à lire en castillan) :
Los siete derechos fundamentales que limita la 'Ley Mordaza', par Raquel Pérez Ejerique, eldiario.es.
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