jeudi 24 octobre 2013

Notre résistance (grève du 24 octobre 2013) et le Rwanda



Journée d'appel à la grève générale à tous les niveaux du système éducatif espagnol. Et ce ne sont pas les raisons qui manquent. J'en profite pour recommander un nouvel ouvrage sur le génocide rwandais. Après les bouquins de Colette Braekman, Radouane Bouhlal / Kalisa Placide et autres Jean Hatzfeld sur la tragédie rwandaise, c'est au tour de Renaud Duterme de publier Rwanda. Une histoire volée. Dette et génocide, Éd. Tribord, coll. « Flibuste », Mons (Belgique), 2013, 110 pages.


Renaud Duterme, né en 1986, est agrégé en Sciences du Développement de l'Université Libre de Bruxelles et enseigne la géographie dans un lycée. Il collabore avec l'admirable Comité pour l'annulation de la dette du Tiers Monde (CADTM).
L'introduction de son essai étant suffisamment éloquente, je me permets de vous la relayer dans son intégralité :
L'idée de ce livre découle d'un double sentiment, faisant suite dès ma "découverte" du génocide et éprouvé aujourd'hui encore. L'incompréhension tout d'abord, quant à l'horreur dans sa plus effroyable expression ; l'indignation ensuite, de par les causes et les diverses complicités internationales ayant permis cette tragédie.
Car si le génocide de 1994 est souvent présenté comme un évènement interne au Rwanda, il ne peut se comprendre qu'au sein d'un contexte géopolitique international, miné par de nombreuses ingérences étrangères.
Instrumentalisation des ethnies par le pouvoir colonial, soutien à la dictature d'Habyarimana, politiques néolibérales et antisociales, commerce des armes, complicité dans le génocide, ponctions dans le budget national par le biais de la dette sont quelques unes des responsabilités de puissances étrangères dans l'effondrement de la société rwandaise de 1994.
Ce livre se propose donc de (re)visiter l'histoire contemporaine du Rwanda, sous l'angle des ingérences étrangères. Cette histoire, volée à la population rwandaise, constitue un triste cas d'école pour qui veut comprendre les difficultés que traversent nombre de pays du tiers monde, causées par les politiques impérialistes.
En outre, loin d'avoir disparu, ces influences néocoloniales perdurent et jouent encore un rôle essentiel dans les difficultés que connaît le Rwanda, ainsi que la région des grands lacs, d'aujourd'hui. Un panorama de la situation politique et socio-économique du pays ponctue ainsi ce livre, toujours replacé dans un contexte mondialisé.
Et en quoi tout cela pourrait bien nous regarder ? À part le vieil et incontournable adagio de Térence nihil a me alienum puto, tout cela nous concerne beaucoup plus que d'aucuns ne le pensent.
Je me suis permis de piller quelques extraits du texte de Duterme (qu'il veuille bien me le pardonner, mais je les accapare et les détourne au profit de tous) dans le but d'illustrer des vérités autrement plus générales ; voici le résultat de cette appropriation destinée à nous faire réfléchir à notre condition dans cette journée de résistance (pourquoi pas toutes... ?) :

La Finance internationale gouverne la planète de manière indirecte, c'est-à-dire par l'intermédiaire de chefs locaux plus déWERTgondés les uns que les autres, ce qui lui permet d'établir une administration coloniale dévouée à moindre coût et un tant soit peu dissimulée. Le Capital s'allie toujours aux classes dominantes indigènes (qui risquent d'être considérées comme "nos fils de pute" par les vrais seigneurs) —quoiqu'il soit de bon ton de laisser croire qu'un "ascenseur social" existe.
D'ailleurs, ce sont ces autorités proconsulaires qui portent à chaque fois le poids du mécontentement populaire que provoquent les contraintes de la déprédation de la Finance inassouvissable. Les portes giratoires facilitent leur recyclage ainsi que la rémunération des services rendus à la Chimère de l'Argent.
Quant aux braves gens, il suffit de les diviser pour mieux se sucrer sur leur dos. Le pouvoir narratif des Grands Média en place détourne l'attention des différences qui existent réellement entre les classes et les groupes sociaux et de tout ce qui a un caractère politique, la primauté revenant à des considérations techniques élitistes.


Bonne grève.
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Quelques liens en rapport avec la RDC, le Rwanda et le Burundi :

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Mise à jour du 25/10/2013 :

Un reportage en français sur la journée de grève, avec photos et vidéos à l'appui.

Mise à jour du 27/10/2013 :

Entretien en castillan avec Camilla Croso, brésilienne, Présidente de la Campagne mondiale pour l’éducation (CME) et coordinatrice de la Campagne latino-américaine pour le droit à l'éducation (CLADE).

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Mise à jour du 8/05/2024 :


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